L’électricité au secours
de l’insuffisance cardiaque
D
epuis le premier stimulateur
intracorporel implanté pour
Resynchronisation électrique
Un nombre croissant de patients
de plus en plus âgés évoluent
vers l’insuffisance cardiaque ré-
fractaire. Des équipes françaises
font naître un espoir pour des pa-
tients dont l’accès à la transplan-
tation cardiaque et à l’assistance
mécanique implantable reste li-
mité. Deux approches thérapeu-
tiques originales sont en cours
de validation : «La thérapie cel-
lulaire, pour tenter de faire revivre
de larges zones infarcies, et la sti-
mulation multisites pour réordonner
la contraction de cœurs défaillants
et désynchronisés », indique le
Pr Daubert. Le principe de ce
traitement, simple à mettre en
œuvre et relativement peu oné-
reux, repose sur le fait que, pour
30 à 50 % des patients insuffi-
sants cardiaques sévères, la dé-
faillance de la pompe cardiaque
est aggravée par une dispersion
excessive de ses forces. Du fait
d’anomalies de propagation élec-
trique à l’intérieur du ventricule,
ses différentes parois ne se
contractent plus simultanément
mais en ordre dispersé. «Lors-
qu’elle sera totalement validée, no-
tamment par l’étude Companion
aux États-Unis et l’étude CareHF
en Europe qui évaluent l’impact sur
la mortalité à large échelle et sur
une longue durée, la resynchroni-
sation électrique devrait connaître
une large diffusion. A condition,
souligne le Pr Daubert, que ce dé-
veloppement ne connaisse pas les
mêmes embûches que celles qu’a dû
affronter le DAI. »
A.-L.P.
D’après les propos tenus
lors des XIIes Journées européennes de la
Société française de cardiologie.
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Cardiologie
La répartition des pathologies cardiaques et leur pronostic sont
différents d’hier. On note davantage d’insuffisances cardiaques
et de maladies coronaires. Les recherches sont prometteuses.
Professions Santé Infirmier Infirmière - No35 - mars 2002
corriger un ralentissement exces-
sif du rythme cardiaque et préve-
nir les syncopes par arrêt du cœur,
les prothèses électriques actives
ont connu un fort développe-
ment, notamment ces dernières
années. Chaque année, en France,
50 000 stimulateurs sont implan-
tés. Des innovations certaines ont
été apportées dans la manière de
soigner l’insuffisance cardiaque par
l’électricité. Tout d’abord, quelle
que soit l’indication, tous les sys-
tèmes électriques ont en commun
d’être facilement implantables. «A
côté de la stimulation traditionnelle
antibrachycardie, deux applications
nouvelles connaissent un développe-
ment rapide et pourraient concerner
un très grand nombre de patients, ex-
plique le Pr J.-C. Daubert (hôpital
de Rennes). L’une est déjà validée :
la prévention de la mort subite par le
défibrillateur automatique implan-
table (DAI). L’autre est en cours
d’évaluation, avec des résultats très
prometteurs : la stimulation multisites
ou resynchronisation cardiaque, pour
le traitement de l’insuffisance car-
diaque sévère ». Les DAI modernes
savent identifier les troubles du
rythme et appliquer instantané-
ment la thérapie la plus adaptée
avec une fiabilité remarquable. Le
DAI s’adresse aux formes chro-
niques de la maladie, lorsqu’elles
ont déjà été responsables d’un ac-
cident rythmique majeur auquel le
patient a pu survivre ou avant tout
accident déclaré lorsqu’a été iden-
tifié un haut risque de mort subite.
On peut déplorer que, malgré ces
réussites, la France se situe à la der-
nière place dans les taux d’im-
plantations de DAI.
Cancer : un homme
sur deux
Selon le constat dressé à Paris lors
du XIIeCongrès sur le cancer, un
homme sur deux a ou aura un can-
cer. Quarante-quatre pour cent des
femmes ont ou auront un cancer au
cours de leur vie et, selon l’OMS,
du fait du vieillissement de la po-
pulation, le nombre de cancers sera
multiplié par deux dans le monde
d’ici à 20 ans. Les molécules ciblées
qui s’attaquent aux cellules malades
semblent être d’une grande effica-
cité mais ce nouveau traitement “in-
telligent” est considérablement plus
coûteux que les solutions actuelles.
Maladies
cardiovasculaires
Bernard Kouchner veut réduire les
maladies cardiovasculaires de 20 %
en 10 ans. Une campagne de pré-
vention des facteurs de risque, des-
tinée à plus de 20 millions de per-
sonnes, sera mise en place dans les
prochains jours. Grâce à une édu-
cation thérapeutique ciblée, le mi-
nistre espère une réduction de 15 %
des décès, voire une diminution de
15 % des ventes de tabac en 10 ans.
Reste à former les médecins au
sevrage tabagique.
Hépatite C :
bilan du dépistage
Les représentants de quatre or-
ganisations professionnelles des
biologistes libéraux ont dressé le
bilan de la 2eJournée nationale
de dépistage de l’hépatite C.
14 620 personnes se sont rendues,
le 18 octobre dernier, dans
1402 laboratoires d’analyses ; 90 %
d’entre elles faisaient ce test de
recherche des anticorps pour la
première fois et 218 résultats posi-
tifs ont été répertoriés, soit une pré-
valence de 1,49 % avec des diffé-
rences très nettes selon les groupes
dits à risque. Il est à noter que 40 %
des transfusés et 28 % des usagers
de drogues ne s’estimaient pas par-
ticulièrement concernés.