Démonstration. Comme il a été mentionné plus haut, il suffit dans le premier
cas de dériver l’expression intégrale définissant ˆu, et dans le second de procéder
par intégrations par parties. Dans l’un et l’autre cas, le fait que uS(RN)
permet de justifier l’opération (convergence dominée et termes de bords nuls à
l’infini).
Rappelons que C0(RN;C)désigne l’espace de toutes les fonctions continues
qui s’annulent à l’ infini, ou de manière équivalente l’adhérence de Cc(RN;C)
dans BC(RN;C). Nous pouvons maintenant renforcer la Proposition 9.2 de la
manière suivante.
Théorème 9.6 (Riemann-Lebesgue). La transformation de Fourier est une
application linéaire continue de L1(RN;C)dans C0(RN;C).
Démonstration. Soit uL1(RN;C). Par densité, il existe une suite (un)n∈N
C∞
c(RN;C)S(RN)qui converge vers udans L1(RN;C). En utilisant la Pro-
position 9.2, on déduit que ˆunˆudans L∞(RN;C). Grâce aux propositions
6.9 et 9.5, pour tout nN, on a ˆunC0(RN;C). En effet, si ε>0et αNN
est tel que |α|= 1, alors
|ˆun(ξ)|1
2π|ξ|
∂αun∞1
2π|ξ|∂αun1<ε
pour tout ξ Kε, où Kε:= {ξRN:|ξ|2π/ε∂αun1}est un compact.
Par conséquent, comme C0(RN;C)est fermé pour la convergence uniforme, on
obtient que ˆuC0(RN;C).
Le résultat qui suit nous sera utile dans la suite.
Proposition 9.7 (Passage du chapeau). Si uet vL1(RN;C), alors
RN
ˆuv dx =
RN
uˆv dx.
Démonstration. Remarquons d’abord que si uet vL1(RN;C), alors par la
Proposition 9.2 ˆuet ˆvL∞(RN;C)et par conséquent ˆuv et uˆvL1(RN;C)
(via Hölder), de sorte que les intégrales ci-dessus sont bien définies. Par les
théorèmes de Fubini et Tonelli, on obtient
RN
ˆu(x)v(x)dx =
RN
RN
u(y)e−2iπx·ydy
v(x)dx
=
RN
RN
v(x)e−2iπx·ydx
u(y)dy
=
RN
ˆv(y)u(y)dy.
La transformation de Fourier jouit de propriétés remarquables relativement
au groupe des translations et des dilatations.
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