THROMBOSE HEMORROÏDAIRE AIGUË ET AUTRES DOULEURS ANALES
AIGUËS : QUAND (NE PAS) OPERER ?
Charlène BROCHARD
Les principales urgences proctologiques sont représentées par les pathologies
infectieuses (abcès, cellulite, rectite infectieuse), la fissure anale, les complications post
opératoires (saignement, fécalome), les corps étrangers ano-rectaux et la maladie
hémorroïdaire (thrombose).
Les urgences concernant la maladie hémorroïdaire sont représentées par les
thromboses, motif fréquent de consultation chez le proctologue, le gastroentérologue, le
médecin généraliste ou encore des urgences.
La thrombose hémorroïdaire externe est définie par l’existence d’un ou plusieurs
caillots dans le territoire des hémorroïdes externes, sous la ligne pectinée. Elle constitue une
urgence proctologique du fait de la douleur engendrée, plainte principale du patient. Le
patient peut également se plaindre de rectorragies ou de sensation de procidence anale. Le
diagnostic repose sur les données de l’interrogatoire et sur l’examen clinique. Aucun examen
complémentaire n’est utile au diagnostic.
Le traitement est d’abord et avant tout médical, associant des antalgiques, anti-
inflammatoires par voie orale ou locale (en l’absence de contre-indication) et un laxatif doux.
La thrombose guérit toujours spontanément en quelques jours ou parfois semaines.
L’incision ou excision de la thrombose est une alternative en cas de thrombose
hyperalgique, unique ou limitée, non ou peu œdémateuse. Ce geste thérapeutique est
réalisé en consultation. Il peut être précédé d’une anesthésie locale à la base ou au sommet
de la thrombose (par injection ou application de pommade anesthésique). L’incision consiste
en une ouverture de la tuméfaction, au bistouri à lame à usage unique, et un curetage de la
cavité pour s’assurer de l’évacuation totale du caillot. L’excision consiste en une exérèse
cutanée du sommet du caillot au bistouri ou aux ciseaux puis du retrait du caillot et du sac
thrombotique. L’incision ou un geste incomplet d’incision ou d’excision exposent au risque de
récidive, parfois précoce. Un geste complémentaire d’excision peut être proposé en cas de
rupture partielle de la thrombose.
L’excision peut être réalisée en cas de thrombose persistante non douloureuse afin
d’éviter la constitution d’une marisque.