La quantification de l'ARN plasmatique comme marqueur prédictif de l'évolution de l'infection VIH
Une relation dose-effet entre le risque de progression de
l'infection VIH et la charge virale est suggérée par les résultats
de cette étude sur la valeur prédictive, mettant l'accent sur
l'importance de rendre la charge virale indétectable. Restent à
étudier cette valeur pronostique sous traitement, ainsi que les
variations de la charge virale sur une courte période.
Afin d'étudier la valeur prédictive de la charge virale vis-à-vis
de la progression de la maladie, John Mellors et coll. ont
repris les plasmas congelés de 180 hommes homo ou
bisexuels masculins séropositifs pour le VIH-1 inclus à
Pittsburgh lors de la phase initiale du recrutement de la
MACS (avril 1984 - mars 1985) (1). La valeur médiane des
CD4 à l'inclusion était de 527/mm3. Aucun patient n'avait à
cette époque été traité par antirétroviral avant l'inclusion ni au
cours du premier semestre du suivi; 41% l'ont été par la suite.
La durée moyenne du suivi a été de 5,6 ans pour les sujets
(effectif non précisé) ayant progressé vers le stade sida et de
10,6 ans pour les autres. L'ARN plasmatique a été quantifié
par la technique de l'ADN branché (Chiron) avec un seuil de
500 copies/ml. L'analyse statistique a reposé sur la
comparaison des courbes de survie (test du Log Rank) et sur
l'estimation des risques relatifs de progression, bruts et ajustés
(modèle de Cox). Deux critères de progression de la maladie
ont été retenus: survenue d'une pathologie inaugurale de sida
(définition 1987 des CDC) et décès.
Les auteurs montrent tout d'abord que la valeur de la charge
virale initiale (à l'inclusion) est fortement prédictive de
l'évolution: pour chacune des 4 strates définies a priori par les
quartiles de la distribution de la charge virale (≤ 4530; 4531-
13020; 13021-36270; >36270 copies/ml) les probabilités de
progression étaient respectivement les suivantes à 5 ans: sida:
8%, 26%, 49% et 62% (p<0,001), décès: 5%, 10%, 25% et
49% (p<0,001). En comparaison, la valeur initiale des CD4
(significativement mais modérément corrélée à la charge
virale -coefficient de Spearman = -0,27), semblait moins apte
à prédire l'évolution: dans les trois strates correspondant aux
quartiles de T4 les plus élevés (322-527; 528-787; >787
CD4/mm3), les risques de progression à 5 ans (chiffres non
fournis, estimation au vu des courbes) paraissaient très
voisins, tant pour la survenue du sida (entre 25 et 30%) que
pour le décès (entre 15 et 20%). Seul le quartile inférieur
http://publications.crips.asso.fr/transcriptase/50_345.htm (2 sur 6) [01/07/2003 14:33:05]