Le point sur…la listériose ovine
La listériose est une maladie causée par une bactérie appelée Listeria monocytogenes qui touche les
ruminants mais aussi l’homme. Les ovins sont particulièrement sensibles à cette maladie chez qui elle
se manifeste essentiellement sous deux formes : une forme fréquente avec symptômes nerveux et
une forme moins fréquente avec avortements.
L’ensilage : un aliment à risque
La bactérie Listeria monocytogenes est très répandue et particulièrement résistante dans le milieu
extérieur (sol, eaux, matières fécales, aliments). Les animaux se contaminent principalement par
ingestion d’aliments contaminés. L’ensilage est un aliment particulièrement à risque pour deux
raisons :
1. si l’ensilage est de mauvaise qualité, souillé de terre ou si la conservation ou le dessilage sont
défectueux, les bactéries se développent facilement.
2. la nature même de l’aliment ensilage joue un rôle stress. Le stress causé augmente le risque
de déclenchement de la listériose clinique.
Dans les troupeaux nourris à base d’ensilage, la listériose peut prendre une allure épidémique et la
mortalité peut atteindre 10 à 30 % des brebis.
Il est important de noter que de nombreux animaux sont porteurs de la bactérie sans toutefois être
malades. Ce sont des porteurs sains. Mais leurs crottes sont une source de bactéries tout comme la
terre.
Comment reconnaître la maladie ?
La forme nerveuse est la plus fréquente. Les brebis atteintes présentent un ou plusieurs
symptômes tels que fièvre, hyperexcitabilité, comportement anormal (tourner en rond par exemple),
tête déviée sur le côté due à une paralysie de certains muscles, mauvaise déglutition et bavement.
Sans traitement, la mort est rapide. Les symptômes peuvent être confondus avec ceux de la nécrose
du cortex.
En cas de suspicion, l’appel au vétérinaire est indispensable. Pour un diagnostic de certitude, une
analyse de laboratoire est nécessaire.
Comment réagir face à une épidémie ?
En cas de listériose d’allure épidémique, l’objectif est de prévenir l’apparition de nouveaux cas.
Notons qu’il n’existe pas de vaccin. Dans tous les cas, les mesures alimentaires et sanitaires sont
primordiales. Un traitement antibiotique préventif (très difficile à mettre en œuvre en cheptel laitier)
et un traitement à base de probiotiques sont envisageables. Il est observé l'arrêt d'apparition de
nouveaux cas dans les 8 jours suivant l'administration du probiotique ; l'utilisation de celui-ci
présente deux avantages non négligeables : d’une part, permettre la poursuite de la distribution de
l'ensilage en cause et, d’autre part, distribution compatible avec la production de lait.
Enfin, même si l’élimination de la bactérie est impossible, la désinfection des sols et bâtiments est
conseillée afin de baisser la pression infectieuse.