Listériose
9 février 2009 (www.sante.gouv.fr)
La listériose est une maladie rare et grave, transmise à l’homme par voie alimentaire. Elle évolue
sous forme de cas sporadiques, de cas groupés voire de petites épidémies favorisées par la large
distribution des produits alimentaires.
Elle peut avoir des conséquences particulièrement graves chez la femme enceinte et le nouveau-né
ainsi que chez les personnes dont le système immunitaire est amoindri (personnes
immunodéprimées et personnes âgées).
Il s’agit d’une maladie à déclaration obligatoire depuis 1998.
Agent
Listeria monocytogenes est un bactérie de petite taille, à Gram positif, aéro-anaérobie. Elle est très
résistante dans le milieu extérieur et sa température optimale de croissance est de 30 à 37°C. Elle est
sensible à la chaleur, ainsi elle est détruite après une cuisson de 30 minutes à 60°C.
Contrairement à la plupart des autres bactéries, Listéria est psychrophile c’est-à-dire qu’elle peut se
développer à basse température (donc dans les réfrigérateurs ménagers) et elle peut résister à la
congélation.
Réservoir
L. monocytogenes est largement répandue dans l’environnement. On la retrouve dans le sol, l’eau,
les végétaux et dans de nombreux réservoirs animaux. Elle peut être également présente dans
l’environnement domestique (réfrigérateurs).
Il existe également des porteurs asymptomatiques.
Mode de contamination
La contamination humaine par Listéria est essentiellement alimentaire (produits laitiers, en
particulier les fromages au lait cru, certaines charcuteries, produits de la mer, végétaux).
La bactérie peut contaminer tous les stades de la chaîne alimentaire et coloniser les sites de
fabrication des aliments. Comme elle est sensible à la chaleur, la bactérie est en principe, absente
des aliments cuits et des conserves sauf si une contamination intervient après cuisson. Du fait de son
aptitude à se multiplier à basse température, Listéria est souvent associée aux aliments réfrigérés à
durée de conservation longue.
Epidémiologie
La répartition géographique de la listériose est mondiale. L’incidence annuelle de la listériose depuis
la mise en place de la déclaration obligatoire, a augmenté en 2006 avec 4,8 cas par million
d’habitants. Elle était autour de 3,5 cas par million d’habitants de 2001 à 2005.
La surveillance microbiologique effectuée par le Centre national de référence (CNR) des Listeria
caractérise les souches et détecte les cas groupés de listériose. La déclaration obligatoire de la
maladie permet, grâce à l’enquête alimentaire, de dégager les éléments communs aux malades et
éventuellement de remonter à la source de la contamination.
Signes cliniques
Après une incubation allant de quelques jours à 2 mois, la maladie se traduit habituellement par de la
fièvre plus ou moins élevée accompagnée de maux de tête et, parfois, de troubles digestifs (nausées,
diarrhées, vomissements …). Des complications neurologiques (méningite, encéphalite) peuvent
survenir et mettre en jeu le pronostic vital.
Dans le cas particulier de la listériose chez la femme enceinte, l’infection peut passer inaperçue ou se
réduire à un épisode pseudo-grippal. Toutefois, les conséquences peuvent être graves pour l’enfant à
naitre : avortement, accouchement prématuré, formes septicémiques avec détresse respiratoire
dans les jours qui suivent la naissance.
Il existe une transmission par voie hématogène transplacentaire dans le cas de la listériose
congénitale.
Diagnostic
Le diagnostic de l’infection repose sur des analyses microbiologiques. La maladie est confirmée après
l’isolement de Listeria monocytogenes à partir du sang, du placenta, du liquide céphalo-rachidien ou
d’autres prélèvements comme du liquide d’ascite, de ponction articulaire ou des prélèvements
périnataux.
Traitement
Le traitement fait appel à des antibiotiques ; il est d’autant plus efficace qu’il est administré
précocement.
En l’état actuel des connaissances, il n’existe pas d’élément en faveur de la mise en place
systématique d’une antibioprophylaxie en l’absence de signe clinique évocateur d’une listériose chez
une personne ayant consommé un produit contaminé.
Mesures préventives pour les personnes à risque
Les personnes les plus à risques sont les femmes enceintes, les nouveau-nés, les personnes
immunodéprimées et les personnes âgées.
La prévention consiste à éviter certains aliments et à respecter des règles d’hygiène lors de la
préparation et de la conservation des aliments.
1 - Les aliments à risque :
Eviter les produits de charcuterie cuits ou crus consommés en l’état (jambon cuit ou cru,
produits en gelée, foie gras, pâté, rillettes…), les produits de la mer (poissons fumés…) et
certains produits laitiers (lait cru, fromage à pâte molle à croute fleurie ou lavée…).
Ces aliments sont à éviter pour la femme enceinte.
2 - La préparation des aliments :
Se laver les mains avant, pendant, après la manipulation de tous les types d’aliments.
Nettoyer les ustensiles de cuisine et les plans de travail en contact avec des aliments non
cuits.
Ne pas utiliser les mêmes ustensiles (couteau, cuiller, plat…) avec les aliments crus et les
aliments cuits.
Laver soigneusement les légumes crus et les herbes aromatiques, avant de les consommer.
Préférer les produits préemballés aux produits achetés à la coupe.
Bien cuire les aliments crus d’origine animale (viande, poisson, charcuterie crue de type
lardons)
Enlever la croûte des fromages.
Réchauffer soigneusement les plats cuisinés ou les restes alimentaires avant consommation.
3- La conservation des aliments :
Respecter les dates limites de consommation et les conditions de stockage mentionnées par
le fabricant.
Conserver séparément les aliments crus des aliments cuits ou des aliments à consommer en
l’état, afin d’éviter les contaminations croisées.
Réfrigérer rapidement les aliments nécessitant une conservation au froid.
Maintenir la température du réfrigérateur à +4°C.
Ne pas effectuer de grand stockage d’aliments dans le réfrigérateur pour éviter qu’ils ne se
contaminent dans le temps.
Ne conserver les restes au réfrigérateur qu’un jour ou deux et jamais au-delà de la date
limite de consommation mentionnée sur le produit initial.
Nettoyer le réfrigérateur fréquemment à l’eau savonneuse ou dès qu’il est souillé, puis le
désinfecter avec de l’eau javellisée.Déclaration Depuis 1998, la listériose humaine est une
maladie à déclaration obligatoire : le médecin ou le laboratoire d’analyses médicales doit
informer les autorités sanitaires lorsqu’il détecte un cas de listériose.
De plus, conformément à la nouvelle réglementation communautaire sur l’hygiène des aliments, la
responsabilité des producteurs d’aliments dans la remise de produits sains au consommateur est
renforcée : il met en place les auto-contrôles afin de s’assurer de la conformité des produits et,
éventuellement engage des procédures de retrait du marché ou de rappel du produit détenu par les
consommateurs et en informe les autorités compétentes.
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