Groupe opérant sur un ensemble, exemples et applications. Xavier

Rapport de leçon pour le Master
Groupe opérant sur un ensemble, exemples et applications.
Xavier Arhan et Arthur CHASSANIOL
le 01 avril 2012
Table des matières
1 Définitions et premières propriétés 3
1.1 Actionsdegroupe............................ 3
1.2 Formule des classes et lemme de Burnside . . . . . . . . . . . . . . 5
2 Applications à la théorie des groupes 8
2.1 Action par conjugaison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2.2 Action par multiplication à gauche . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.3 ThéorèmesdeSylow .......................... 10
3 Applications en algèbre linéaire 14
4 Applications en géométrie 19
5 Action sur k[X1, ..., Xn]19
6 Représentations des groupes finis 22
7 Développements 22
2
1 Définitions et premières propriétés
1.1 Actions de groupe
Définition 1.1.1. Soient Gun groupe noté multiplicativement, Xun ensemble et
S(X)l’ensemble des permutations de cet ensemble. Une action du groupe Gsur
Xest la donnée d’une application :
φ:G×XX
(g, x)7→ g.x
avec les propriétés suivantes :
xX, e.x =x, où eest le neutre de G.
g, g0G, xX, g.(g0.x)=(gg0).x.
Ce qui correspond à la donnée d’un morphisme :
ϕ:GS(X)
On dit alors que Gagit sur X, ou que Xest un G-ensemble.
Remarquons alors que si Hest un sous-groupe de G,Hagit sur Xpar restric-
tion du morphisme ϕàH.
Exemple 1.1.2.
action de Gsur Get G/H par translation,
action de Gsur Get P(G)(ensemble des sous-groupes de G) par conjugaison,
action de Snsur les groupes à néléments...
On introduit alors les notions de stabilisateur, d’orbite et d’ensemble des points
fixes :
Définition 1.1.3.
On définit l’orbite d’un élément xde Xpar :
Ox={g.x |gG}.
On définit le stabilisateur d’un élément xde Xdans Gpar :
StabG(x) = {gG|g.x =x}.
On définit l’ensemble des points fixés par un élément gde Gpar :
F ixX(g) = {xX|g.x =x}.
3
On notera également XGl’ensemble des éléments ayant une orbite ponctuelle.
On a alors :
XG=\
gG
F ixX(g).
Un rapide calcul donne alors une relation sur les stabilisateurs d’éléments d’une
même orbite : Si y=g.x alors
StabG(y) = g.StabG(x).g1.
De plus si ϕ:GS(X)définie une action de groupe on a :
Ker(ϕ) = \
xX
StabG(x).
Exemple 1.1.4.
En considérant l’action par conjugaison de Gsur G, les orbites sont les classes
de conjugaison.
En particulier, quand G=Sn, les orbites sont les différents types de décom-
position en cycles à supports disjoints des éléments de Sn.
On va maintenant rajouter un peu de vocabulaire, histoire de caractériser les
différentes actions de groupe.
Définition 1.1.5.
Une action de groupe est dite transitive si elle possède une seule orbite.
Autrement dit, deux éléments quelconques de Xpeuvent être envoyés l’un
sur l’autre par l’action d’un élément du groupe : x, y X, gG/y=g.x.
Une action de groupe est dite simplement transitive si elle est transitive
et qu’on a unicité du g, i.e. : x, y X, !gG/y=g.x
Une action de groupe est dite n-transitive si :
x1,...xn, y1,...ynX, gG/y1=g.x1,...yn=g.xn.
Une action de groupe est dite fidèle si l’intersection de tous les stabilisateurs
est réduite au neutre, autrement dit si le morphisme ϕest injective.
Exemple 1.1.6.
Si Eest un espace vectoriel de dimension finie, le groupe général linéaire
GL(E)agit simplement transitivement sur l’ensemble des bases de E.
Si Gest un groupe fini (|G|=nN), alors Gagit fidèlement-transitivement
sur Gpar multiplication à gauche.
Sn(respectivement An) agit n-transitivement (resp. (n2)-transitivement)
sur {1, ..., n}.
4
Applications :
Proposition 1.1.7 (Théorème de de Cayley).: Tout groupe fini Gde cardinal n
est isomorphe à un sous-groupe de Sn.
Démonstration. En effet on considère l’action de Gsur lui même par multiplication
à gauche, ce qui nous donne un morphisme ϕ:GS(G)or, via une bijection
entre Get {1, . . . , n}, on a S(G)'Sn. De plus l’action est fidèle car si g1g=g
alors g1=edonc on obtient un morphsime injectif de Gdans Snce qui permet de
conclure.
Proposition 1.1.8. Pour n5les 3-cycles sont conjugués dans An.
Démonstration. Soit (a, b, c)et (a0, b0, c0)deux 3-cycles de An.Anagit (n2)-
transitivement sur {1, ..., n}or n5donc n23, ainsi il existe σAntel que
σ(a) = a0,σ(b) = b0et σ(c) = c0. On remarque alors que σ(a, b, c)σ1= (a0, b0, c0),
ce qui permet de conlure.
Remarque 1.1.9. Cette proposition est notamment utile pour montrer que An
est simple pour n5.
1.2 Formule des classes et lemme de Burnside
En considérant la relation d’équivalence R:
xRy ⇒ ∃gGtq x=g.y,
les orbites sont alors les classes d’équivalences pour R: les éléments de l’en-
semble quotient qu’on notera X/G.
Proposition 1.2.1. Soit xX, l’application :
f:G/StabG(x)Ox
g7→ g.x
est bien définie et est une bijection.
Démonstration. Soient g1, g2Gtels que g1=g2gavec gStabG(x), alors
g1.x = (g2g).x =g2.(g.x) = g2.x donc g.x ne dépend pas de la classe de gmodulo
StabG(x)et fest bien définie. De plus g1.x =g2.x implique que g1
2g1StabG(x)
donc fest injective. Et par définition de Oxelle est surjective. C’est donc bien
une bijection.
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