(a) UNIVERSITE MOHAMMED V- SOUISSI (b) FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE -RABAT- i) ANNEE: 200 THESE N°: Anévrysme du ventricule gauche compliquant l'infarctus du myocarde ( a propos de 46 cas) THESE Présentée et soutenue publiquement le :……………………….. PAR (ii) Mr. ATANI LEKOGO Teddy Fabrice Né le 28 Mars 1978 à Akieni (GABON) De L’Ecole Royale du Service de Santé Militaire - Rabat Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine MOTS CLES Infarctus du myocarde – Anévrysme du ventricule gauche – Revascularisation – Anévrysmectomie - . (iii) JURY Mr. EL.M. ZBIR Professeur de Cardiologie Mr. M. KENDOUSSI Professeur Agrégé de Cardiologie Mr. A. BOULAHYA Professeur Agrégé de Chirurgie Cardio-Vasculaire Mme. J. ZARZUR Professeur Agrégé de Cardiologie Mr. A. BENYASS Professeur Agrégé de Cardiologie PRESIDENT RAPPORTEUR Dédicaces Je dédie cette thèse : A DIEU tout puissant, Car de lui viennent toutes intelligences et toutes connaissances. A lui qui a permis la réalisation de ce travail, grâce lui soit rendue à jamais… A Mon pays Le GABON Par amour, devoir et reconnaissance, je réitère mon engagement et dévouement. Au Royaume du MAROC « Plus qu’une terre d’accueil, tu as fais de moi ce que je suis devenu ». A Son Excellence EL HADJ OMAR BONGO ONDIMBA Président de la République, Chef de l’Etat, Chef suprême des Forces Armées Gabonaises A Feu sa Majesté le Roi HASSAN II Que Dieu l’accueille en sa sainte miséricorde, à lui nous sommes et à lui nous retournons. A Sa majesté le Roi MOHAMMED VI Chef d’état major général des forces armées royales. Roi du MAROC et garant de son intégrité territoriale. A Monsieur le ministre de la défense nationale Ali ben BONGO ONDIMBA « Profond respect » A Son Excellence Monsieur BANGA EBOUMI François Ministre Ambassadeur Haut représentant de la République Gabonaise au Royaume du Maroc « Profonds respects ». A Monsieur le Colonel attaché de défense près l’ambassade haute représentation du Gabon au Maroc. « Profonds respects ». A tout le corps diplomatique de l’ambassade haute représentation du GABON au MAROC. A Monsieur le Médecin Général de division, Moulay IDRISS ARCHANE Professeur de médecine interne du val de grâce Médecin chef des services médicaux de l’HMIM V – RABAT Inspecteur du service de santé des FAR En témoignage de notre grand respect et notre profonde considération. A Monsieur le médecin Général de Brigade TAOBANE.H Médecin chef de l’HMIM V – RABAT En témoignage de notre grand respect et notre profonde considération. A Monsieur le Médecin Colonel MOHAMED HACHIM, Professeur du CHU en médecine interne Directeur de l’ERSSM et de l’ERMIM En témoignage de notre grand respect et notre profonde considération. A Monsieur le Médecin Général NZOUBA Léon Professeur agrégé d’ORL Directeur Général Du Service de Santé Militaire. « Profonds respects ». A Monsieur le médecin général NZENZE Raymond Professeur de médecine interne-hématologue, Directeur Adjoint du Service de Santé Militaire. « Profonds Respects ». A Monsieur le Médecin Colonel Major NTSOUMOU Sylvestre Inspecteur du Service de Santé Militaire A Tout le personnel de l’E.R.S.S.M. et l’H.M.I.M.V. A Tout le personnel de la Faculté de Médecine et de Pharmacie SOUISSI de Rabat. A Ma famille toute entière, tous âges confondus. Mes parents : A la mémoire de mon père Aucun mot ne pourra exprimer ma grande tristesse en ton absence… Ta sagesse infinie, laquelle, je m’en inspire et en fais le socle de ma vie… Et ton amour incomparable… Resteront à jamais gravés dans mon cœur. Je te remercie pour tous les beaux moments qu’on a pu partager en famille… Je te remercie pour m’avoir appris à prendre des décisions dans la vie… Je te remercie pour m’avoir assisté de loin au cours de tes derniers jours… Tu me manques….. A ma mère Mpolo Jeannette, Toi qui as toujours voulu que je sois un exemple pour mes frères et sœurs, j’espère ne pas avoir déçu tes espérances. Je sais que tu as beaucoup supporté ces longues années sans ton fils ainé… Je sais que papa te manque à toi aussi… Serrons-nous les coudes… J’espère que tu es fière de moi… Je t’aime… A ma mère ATIGA Anastasie. A maman MBERI Angélique. A Papa ALABA, « A toi seul et Sans le savoir, tu as pu motiver en moi cette vocation médicale. Pour toi, je serai l’un des meilleurs médecins ». Je dois ma réussite en grande partie à vos encouragements Je ne vous remercierai jamais assez….Que ce travail soit une fierté et une récompense. Aux Grand parents… Vous êtes absents, mais très présent dans mon esprit et mon coeur, vous êtes resté des guides fidèles qui n’ont jamais failli au témoignage d’un amour sincère et profond, mes hommages. Que Dieu vous accueil dans sa divine sainteté, et vous permette un repos en paix et mérité. Recevez à travers ce travail toute ma reconnaissance et ma profonde affection. A mes frères et sœurs… « Merci pour m’avoir encouragé dans la voie que j’ai choisie, ce travail est aussi le votre. Je vous aime tous très fort. Une pensée particulière à toi Randy Donny, toi qui partagé avec moi chaque moments difficiles, que puisse Dieu t’assister dans tout tes projet et te permette de connaitre pareil dénouement. Que Dieu vous bénisse tous ! ». Aux enfants, neveux et nièces… « Trouvez en ce travail un modèle de persévérance, d’assiduité et de beaucoup de courage, je vous aime très fort ». A la famille BANGA EBOUMI « Une pensée spéciale pour Mme Banga Amélie, une femme de caractère et très positive, j’aurai beaucoup appris en te côtoyant. Vois à la réalisation de ce travail une récompense ! MERCI… ». A ma grande famille du Maroc Famille ZIRARI Famille AZENDOUR Famille LOTFI Famille AMRANE… Famille FANKOU Famille SOKENG Famille BYAMUNGU A tout mes amis en particulier le capitaine Professeur d’’anesthésieréanimation Hicham AZENDOUR, tu resteras pour moi un frère et que où que je sois, tu seras chez toi, que la distance n’influence en rien cette grande et sincère amitié… « En témoignage de l’amitié qui nous uni et des souvenirs de tous les moments que nous avons passé ensemble, je vous dédie ce travail et vous souhaite une vie pleine de santé et de bonheur ». A tous mes anciens de L’ERSSM A tous mes Promotionnaires dont je ne citerais que quelques noms : MOUSSOUNDA Valérie, OLLENDE crépin, MIYABE Fidèle, EKAMBOU Mpiga Ludjer, EKAMBOU MBOU Ephrem, MANZEKI Guy Baise, MBAGUI Rodrigue, LASSEGUE EPOGO Régine Kaïda, et les promotionnaires étranger, » les amis ont a vraiment formé une grande famille », frères d’armes, reconnaissez à travers ce travail la marque de ma fraternité et de ma sincère affection. A tout mes jeunes… « Que ce travail vous montre le chemin à suivre, qu’il soit pour vous un réconfort, mais surtout une source de motivation pour atteindre vos différentes objectifs… » A Tous les officiers médecins, pharmaciens et dentistes formés au Maroc. A Tous les élèves officiers médecins, pharmaciens et dentistes A Tous mes amis du monde entier… A Tous ceux que j’ai croisés durant toutes ces années et qui m’ont apporté beaucoup de joie. A Tous ceux que j’ai oubliés et qui m’ont soutenu de loin ou de près. A Tous ceux qui ne sont plus : « Puisse Dieu leur accueillir auprès de lui, vous serez à jamais inoubliable ». Remerciements A Notre maître et président de thèse Monsieur le professeur Mr. EL.M. ZBIR Professeur de cardiologie Votre présidence de jury est un motif d’honneur et de satisfaction immense. Veuillez trouver ici le témoignage de notre respectueuse considération et de notre admiration pour vos qualités scientifiques et humaines influentes. A Notre Maître et rapporteur de thèse Monsieur le professeur M. KENDOUSSI Professeur agrégé de cardiologie Nous confier ce travail a été perçu comme un très grand privilège et un défi à honorer pour en être digne. Vous nous avez encadré et entouré de votre attention généreuse et de vos conseils éclairés. Vous avez été patient, compréhensible et disponible en dépit de vos nombreuses obligations professionnelles. Ce travail m’offre l’occasion de vous témoigner ma profonde reconnaissance. A Notre maitre juge de thèse Monsieur le professeur A. BOULAHYA Professeur Agrégé de Chirurgie Cardio-Vasculaire Nous sommes tres honorés de votre présence parmi notre jury de thèse. Nous vous remercions d’avoir accepté de juger notre travail. Veuillez trouvez ici, cher maitre, le témoignage de notre vive gratitude et nos respectueux sentiments. A Notre maître et juge de thèse Madame professeur J. ZARZUR Professeur Agrégé de Cardiologie Il est pour nous un grand honneur de vous voir sièger parmi notre jury de thèse Vos qualités humaines et professionnelles nous ont beaucoup impressionnés. Soyez assuré, Madame, de notre respect et de notre haute considération. A Notre maître et juge de thèse Monsieur le professeur A. BENYASS Professeur agrégé de cardiologie Nous tenons à vous remercier pour l’honneur que vous nous faites en voulant bien juger notre travail. C’est pour nous l’occasion de vous exprimer notre admiration et notre respectueuse considération. Sommaire INTRODUCTION............................................................................................... 1 I. Première partie : Etude Théorique INFARCTUS DU MYOCARDE ...................................................................... 3 1. Définition .................................................................................................... 4 2. Rappel anatomique de la vascularisation du myocarde .......... 6 3. Epidémiologie............................................................................................ 10 4. Physiopathologie...................................................................................... 11 5. Diagnostic................................................................................................... 16 a. Clinique ................................................................................. 16 b. Electrocardiogramme ...................................................... 19 c. Biologie ................................................................................. 24 6. Évolution/complications ........................................................................ 26 ANEVRYSME DU VENTRICULE GAUCHE ............................................. 29 1. Définition .................................................................................................... 30 2. Incidence .................................................................................................... 30 3. Historique ................................................................................................... 30 4. Physiopathologie/constitution de l’anévrysme ............................ 31 5. Diagnostic de l’anévrysme................................................................... 34 6. Evolutions/complications...................................................................... 41 7. Traitement ................................................................................................. 42 8. Pronostic ..................................................................................................... 52 II. Deuxième partie : Etude personnelle MATERIEL ET METHODES DE L’ETUDE ............................................... 54 1. Matériel et Méthode........................................................................... 54 a. Population ....................................................................................... 54 b. Méthode ........................................................................................... 54 c. Analyse statistique ...................................................................... 57 RESULTATS ......................................................................................................... 58 DISCUSSION ..................................................................................................... 62 CONCLUSION .................................................................................................... 67 RESUME ................................................................................................................ 69 BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................. 73 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde Introduction 1 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde L’anévrysme du ventricule gauche (AVG) est une complication mécanique tardive de l’infarctus du myocarde (IDM) [1]. Il correspond à un segment dyskinétique dû à la transformation de la paroi cardiaque nécrosée en plaque fibreuse bombant à sa surface en systole [2]. Il est classiquement observé 4 à 6 [3,4] semaines après la survenue d’une nécrose myocardique antérieure étendue [5, 6, 7]. Son incidence varie de 3 à 38% [8,9] des cas et s’associe à un risque accru d’insuffisance cardiaque [10, 60], de troubles du rythme ventriculaire pouvant mettre en jeu le pronostic vital et d’accidents thromboemboliques [14, 2]. La mortalité après un AVG est élevée à un an indépendamment de la valeur de la fraction d’éjection (FE) [11] et des autres facteurs pronostiques classiques. Plusieurs auteurs ont étudié les facteurs déterminants dans la constitution d’AVG avec des résultats différents [12,13]. Ceci est inhérent probablement à la différence de la de définition et de l’interprétation de l’anévrysme et au nombre réduit de patient inclus. L’objectif de ce travail est de déterminer les principaux facteurs cliniques et angiographique prédictifs de survenue d’anévrysme du VG dans le post infarctus, documentés par l’échocardiographie [14] et/ou par la ventriculographie conventionnelle ou isotopique, afin d’individualiser un groupe de patients à haut risque pouvant faire l’objet d’une prise en charge adéquate réduisant la morbi-mortalité qui lui est imputée. 2 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde Infarctus du myocarde 3 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde 1. Définition L’infarctus du myocarde (IDM) est une nécrose d’origine ischémique systématisée du muscle cardiaque due le plus souvent à une thrombose occlusive brutale d’une artère coronaire. Cette occlusion coronaire aiguë par un thrombus survient fréquemment sur une plaque d’athérome devenue instable à la suite d’une érosion, d’une ulcération, d’une fissuration ou d’une rupture [15]. L’IDM comporte un risque fatal important à court et à moyen terme mais sa morbi-mortalité a toutefois été réduite de façon significative depuis ces trois dernières décennies grâce à d’impressionnants progrès réalisés à plusieurs niveaux d’intervention. Quoiqu’il en soit, il reste un problème majeur de santé publique dans le monde industrialisé. 4 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde 5 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde 2. Rappel anatomique de la vascularisation du myocarde 6 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde Les artères coronaires et leurs territoires Ce sont les artères nourricières du cœur. Elles parcourent celui-ci à sa surface externe. Les artères coronaires droite et gauche naissent directement de la base de l'aorte et alimentent le myocarde au moyen de ramifications. Artère coronaire gauche sur une vue antérieure du cœur. De l’origine de l’aorte avec les trois sinus de Valsalva et toutes les portions de l’artère coronaire gauche et de ses branches qui ne sont pas visibles directement dans cette position. Cette projection de l’artère est exactement celle qui est obtenue lors d’une angiographie coronaire prise dans cette position. Du sinus de Valsalva aortique gauche, naît l’artère coronaire gauche qui se divise bientôt en deux branches. L’une, l’artère circonflexe, chemine dans le sillon auriculo- ventriculaire gauche, donnant une série de branches latérales pour le ventricule gauche et se terminant en général à la face inférieure du ventricule gauche sans atteindre la croix des sillons. La deuxième branche de l’artère coronaire gauche, l’artère inter-ventriculaire antérieure, descend dans le sillon portant le même nom et donne des branches perforantes pour le septum, des branches ventriculaires droites et, surtout, des branches ventriculaires gauches ou diagonales. Elle contourne la pointe du cœur et se termine dans le sillon inter-ventriculaire inférieur. Artère coronaire gauche et grande veine Coronaire. L’artère coronaire gauche, née du sinus de Valsalva gauche, reste d’abord derrière le tronc de l’artère pulmonaire. A gauche de cette artère, elle se divise en deux branches. 7 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde L’une, l’artère inter-ventriculaire antérieure, descend dans le sillon de même nom, contourne le bord droit du cœur près de la pointe et se termine dans le sillon inter-ventriculaire inférieur. Ses branches principales sont destinées au ventricule gauche (branches diagonales). La deuxième branche de l’artère coronaire gauche, l’artère circonflexe, chemine dans le sillon auriculo-ventriculaire gauche. Ses principales branches sont, elles aussi, destinées au ventricule gauche : branches dites latérales. La circonflexe se termine à la face inférieure du ventricule gauche, en général sans atteindre la croix des sillons. La grande veine coronaire commence dans le sillon inter-ventriculaire antérieur près de la pointe du cœur. Elle chemine habituellement à gauche de l’artère inter-ventriculaire antérieure puis passe dans le sillon auriculoventriculaire gauche en surcroisant généralement l’artère circonflexe. La bifurcation de l’artère coronaire est recouverte par l’auricule gauche ici réclinée. Artère coronaire droite sur une vue oblique antérieure gauche du cœur. Obtenue lors d’une angiographie coronaire prise dans cette position. L’artère coronaire droite, née du sinus de Valsalva droit, chemine dans le sillon auriculo-ventriculaire droit, successivement sur les faces supérieure, antérieure et inférieure du cœur. A la croix des sillons, elle donne l’artère rétro-ventriculaire gauche et se termine en artère inter-ventriculaire inférieure. Elle est surcroisée, dans la partie moyenne du sillon auriculoventriculaire droit, par les veines cardiaques accessoires se jetant directement dans l’oreillette droite. 8 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde Ses branches principales sont l’artère du nœud sinusal, l’artère du cônus (ou du cône artériel) et les branches dites marginales destinées à la face antérieure, au bord droit, et à la face inférieure du ventricule droit. Chez 80 à 90% des individus, la circulation coronaire est ainsi à prédominance droite avec l'artère inter-ventriculaire postérieure et les artères postérolatérales prenant bien naissance dans la coronaire droite. Mais il existe des variations anatomiques : une circulation gauche si l'artère inter-ventriculaire postérieure et les artères postérolatérales partent de l'artère circonflexe (8 à 13 % des cas). Une circulation balancée, quand l'artère inter-ventriculaire postérieure prend ses origines dans l'artère coronaire droite et quand les artères postérolatérales prennent naissance dans l'artère circonflexe (environ 5 à 7 % des cas). Il existe trois artères coronaires principales (inter-ventriculaire antérieure, circonflexe et coronaire droite), qui donnent toutes des branches d'importances inégales. Ces artères irriguent chacune des zones différentes du cœur. On peut ainsi observer en cas d’occlusion brutale plusieurs types d’Infarctus, en fonction de (ou des) artère(s) touchée(s) et de l'importance de la souffrance des cellules musculaires du cœur (myocarde). 9 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde 3. Epidémiologie L’infarctus du myocarde constitue une urgence cardiologique absolue dont l’incidence reste encore élevée avec 120 000 cas par an en France [8]. Selon des données de l’OMS, sur 50 millions de décès annuels dans le monde, les cardiopathies ischémiques sont la première cause de décès. Elles ont été responsables de 7.2 millions de cas. En France, son pronostic reste grave puisque l’IDM est à l’origine de 10 à 12% de la mortalité totale annuelle chez l’adulte. A cette mortalité, il faut ajouter une morbidité importante et le retentissement socio-économique qu’elle représente. En pratique, l’épidémiologie de l’IDM se caractérise par une grande disparité dans le temps et dans l’espace. Ces constatations sont probablement liées à l’effort commun des prises en charge thérapeutiques en prévention primaire, pendant la phase aiguë et en prévention secondaire. 10 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde 4. Physiopathologie De la plaque d’athérome à la thrombose coronaire occlusive : Le déclenchement de l’IDM est lié, dans la très grande majorité des cas à une fissuration ou à une rupture d’une plaque d’athérome coronaire, déclenchant la formation d’une thrombose occlusive de façon plus ou moins durable. 11 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde La plaque d’athérome est un épaississement localisé au niveau de l’intima artérielle et se compose de 2 parties: Image d’artère : formation d’une plaque d’athérome compliquée La plaque d’athérome 12 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde Image à un croisement d’une artère avec athérosclérose - Le corps lipidique au centre de la plaque. Les lipides sont localisés à l’intérieur de monocytes et de macrophages spumeux. - Une chape fibreuse entourant le corps lipidique, faite de cellules musculaires lisses et de collagène. On distingue la plaque “ dure ” très riche en collagène et pauvre en lipides et la plaque “ molle ” riche en lipides et recouverte d’une mince chape fibreuse. C’est la plaque “ molle ” qui est la plus menaçante car davantage instable et vulnérable, susceptible de s’ulcérer et de se rompre. De nombreux travaux ont cherché à identifier les facteurs pouvant influencer la rupture des plaques d’athérome. Il en ressort que: Les plaques excentrées irrégulières se rompent plus facilement. Les lésions les moins sténosantes peuvent évoluer rapidement vers l’occlusion totale. 13 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde Les plaques relativement petites et riches en lipides se rompent plus facilement. Les macrophages jouent plusieurs rôles dans le développement et la progression de la plaque en participant à la captation et au métabolisme des lipides, en stimulant la prolifération des cellules musculaires lisses. Ce qui évoque une cause virale et un mécanisme inflammatoire. Des facteurs mécaniques à type de turbulences circulatoires au contact de la sténose peuvent également intervenir. La complication endothéliale de plaque thromborésistante d’athérome et exposer va rompre les la barrière constituants sous- endothéliaux aux plaquettes circulantes. Cela va mettre en jeu des mécanismes d’adhésion puis d’agrégation plaquettaire pour aboutir à la formation du thrombus plaquettaire intra-coronaire occlusif. Secondairement, des mécanismes de fibrinolyse physiologique peuvent provoquer une réouverture coronaire. 14 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde Image d’un processus pathologique d’athérothrombose. Dans de rares cas, la thrombose coronaire survient sur une artère saine soit par un processus embolique, soit par formation in situ. Dans ce dernier cas, une pathologie hématologique est suspectée. On retiendra que 10 à 15% des patients hospitalisés pour IDM n’ont pas de lésion sténose significative sur leur réseau coronaire. 15 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde 5. Diagnostic a) Clinique L’interrogatoire peut retrouver des facteurs favorisants (effort physique, émotion, stress, infection). Mais le tableau est souvent inaugural [15], il peut être précédé de douleurs angineuses récentes allant “ crescendo ” ou encore être précédé d’un angor ancien jusque là stable. Le terrain est typiquement celui d’un homme dont la tranche d’âge est située entre 50 et 80 ans avec un ou plusieurs facteurs de risque cardiovasculaire, sans toutefois omettre que l’IDM du sujet jeune existe. La femme ménopausée ou la plus jeune associant intoxication tabagique et contraception oestroprogestative sont aussi et de même exposées. Douleur Elle est typiquement à début brutal et spontané. Elle survient fréquemment la nuit ou au réveil au “ petit matin ”. Elle est caractérisée par: son siège: médian, rétro sternal ou précordial, irradiant largement vers les épaules, les bras, les poignets, les mâchoires et l’épigastre. son type: constrictif (sensation de “thorax pris dans un étau”) d’intensité: importante et angoissante, souvent plus forte que la douleur angineuse simple et résistante à la trinitrine. sa durée: prolongée, dépassant obligatoirement 30 min, pouvant atteindre plusieurs heures. 16 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde Les signes cliniques fréquemment associés à la douleur sont des sueurs profuses, une dyspnée et des troubles digestifs à type de nausées, éructations et vomissements. 17 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde Examen physique La chute de la pression artérielle concerne essentiellement la valeur systolique et peut être précédée par une poussée hypertensive. La tachycardie est habituelle sauf si le patient est sous bêtabloquant ou en cas de localisation inférieure. Dans la forme non compliquée, l’examen clinique est normal en dehors d’une tachycardie régulière et des bruits du coeur souvent assourdis. L’examen clinique systématique et quotidien va rechercher: des signes de défaillance ventriculaire gauche: râles crépitants, galop gauche. des signes de choc hémodynamique: marbrures cutanées, hypotension artérielle (PAS < 80mmHg), froideur des extrémités, oligurie, agitation. des complications mécaniques comme un souffle d’insuffisance mitrale ou de communication inter ventriculaire. des signes d’insuffisance ventriculaire droite en cas de suspicion d’extension d’un IDM inférieur au ventricule droit. des contre-indications au traitement médical en particulier les thrombolytiques. Fièvre Elle est fréquente mais reste modérée. Elle est souvent retardée de 24-48 heures par rapport à la douleur dite du lendemain. La recrudescence ou la persistance de la fièvre au delà d’une semaine doit faire rechercher une complication. 18 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde b) Electrocardiogramme L’électrocardiogramme (ECG) 12 dérivations est un examen indispensable pour confirmer le diagnostic d’IDM. Dans la forme typique de l’IDM transmurale, 3 types d’anomalies électriques évolutives sont notées; ischémie, lésion, puis nécrose. Ces signes électriques directs font face à la nécrose et ont une valeur localisatrice. Les signes électriques indirects ou “ en miroir ” sont opposés à la nécrose. Séquence des différentes anomalies ECG L’évolution électrique dans le territoire de la nécrose est la suivante : 19 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde 20 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde - Infarctus sous-endocardique circonférentiel - Onde de Pardee 21 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde - Une grande onde T ample, pointue, positive et symétrique d’ischémie sous-endocardique. C’est le signe le plus précoce (apparaît en quelques minutes) mais est fugace (dure moins d’une heure) et est donc rarement objectivé en pratique clinique. - Un sus-décalage du segment ST englobant l’onde T de type lésion sous-épicardique; c’est la classique onde de Pardee qui apparaît rapidement et dure plusieurs heures [16]. C’est le signe nécessaire pour débuter le traitement de reperfusion. - Une onde Q de nécrose transmurale large (> 0.04 sec) et profonde (>1/3 de l’onde R). Elle apparaît entre la 4ème et la 6ème heure et persiste classiquement comme une cicatrice de la nécrose. - Une ischémie sous-épicardique à savoir une onde T négative, symétrique et pointue apparaît à partir de la 24ème heure. Ensuite, le segment ST revient à la ligne isoélectrique et l’onde T négative de type ischémie sous-épicardique peut disparaître ou persister au long cours dans le territoire de la nécrose. Trois remarques: - Les délais d’apparition/disparition des signes ECG sont donnés à titre indicatif et peuvent être très variables d’un individu à l’autre. - L’existence d’une tachycardie sinusale sur l’ECG initial augmente le risque de mortalité à 1 mois. - Si le tableau clinique fait suspecter un IDM devant une douleur thoracique typique et prolongée et si l’ECG révèle l’apparition récente d’un bloc de branche gauche complet, le traitement de reperfusion est indiqué. 22 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde Topographie Territoires anatomiques Artère coronaire responsable Dérivations ECG Antéroseptal* V1 à V3 Interventriculaire IVA antérieure Apical V4, V5 IVA souvent distale Latéral Haut : D1, aVL Circonflexe/Marginale/Diagonale Bas : V5, V6 Inférieur D2, D3, aVF Circonflexe/coronaire droite Basal V7, V8, V9 + grande Coronaire droite (CD) onde R en V1 et V2 Antéroseptoapical V1 à V4 ou V5 IVA Antérieur étendu V1 à V6, DI, aVL IVA Septal profond D2, D3, aVF, V1à V4 IVA (+ rarement CD) Inféro-basal D2, D3, aVF, V7, V8, V9 Circonflexe, marginale ± CD Inféro-latéral D2, D3, aVF, V5, V6 Circonflexe, marginale ou CD Circonférentiel D2, D3, aVF ; D1, aVL, Tronc commun gauche, IVA V1 à V6 proximale ou + rarement 2 artères différentes coupables *Dans l’IDM antéro-septal, l’onde Q peut être remplacée par un « rabottage des ondes R » de V1 à V3 à savoir une diminution de l’amplitude de l’onde R dans ces dérivations 23 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde c) Biologie Les marqueurs biologiques et notamment les enzymes cardiaques n’ont pas d’intérêt dans la prise en charge immédiate de l’IDM. Ils n’ont qu’une “ valeur ajoutée ” au diagnostic. Ainsi, il ne faut pas attendre les résultats biologiques pour débuter la reperfusion coronaire par angioplastie ou par thrombolyse. Dosages enzymatiques Les marqueurs sériques de la nécrose myocardique qui sont recommandés sont la troponine I ou T et la sous-fraction MB de la créatine phosphokinases (CPK). - La troponine I et la troponine T sont des filaments protéiques régulateurs de la contraction musculaire, qui permettent de différencier une nécrose myocardique d’une atteinte musculaire squelettique. L’une des 3 isoformes de la troponine I (troponine Ic) présente une spécificité cardiaque sans réaction croisée et constitue donc un marqueur sérique très sensible et assez précoce de la nécrose myocardique. La troponine Ic est détectée à partir de la 3ème heure, atteint un taux maximal à 24ème heures et reste élevée pendant 4 à 10 jours. Si un patient se présente pour une suspicion d’IDM au-delà de la 24ème heure, on préfère actuellement doser la troponine Ic plutôt que la LDH qui n’a plus aucun intérêt. - La sous-fraction MB des CPK (CPKMB) s’élève à partir de la 4ème heure après le début de la douleur, elle est maximale à la 24ème heure et se normalise à la 48ème heure. L’augmentation est significative quand les CPK sont > 2N avec plus de 4% de CPKMB. 24 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde Remarque : Il existe 2 isoformes de CPKMB: la CPKMB1 (plasmatique) et la CPKMB2 (tissulaire). Le dosage de ces isoformes permet de détecter une nécrose myocardique plus précocement que le dosage classique des CPKMB mais ce dosage n’est pas encore de pratique courante. Au cours des 6 premières heures, une concentration de CPKMB2 > 1 U/l avec un rapport CPKMB2 / CPKMB1 > 1.5 est plus sensible et spécifique que la concentration des CPKMB pour faire le diagnostic d’IDM. - La myoglobine s’élève très précocément dès la 1ère heure (H1) et est assez spécifique. Son taux maximal se situe entre 9ème heure et 12ème heure et se normalise après 16ème heure. Le seul intérêt de son dosage est la possibilité d’un diagnostic biologique plus précoce qu’avec la troponine (0,1ng/l) et la CPKMB. - Le dosage de la SGOT n’a plus aucun intérêt. Cinétique enzymatique de l’IDM dans le temps(www.Carabin.fr) 25 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde 6. Evolution et Complications L’IDM se complique dans 30% des cas. En dehors du risque d'arythmies ventriculaires initiales, relativement indépendantes de la taille de la nécrose, la fréquence et la gravité des autres complications est directement dépendante de la masse myocardique nécrosée. Ces complications peuvent être divisées en trois groupes: les complications précoces : 1ère semaine, avec une fréquence décroissante pendant cette période. les complications retardées : sont relevées entre la 2ème semaine et la fin du 1er mois. les séquelles tardives. a) Les complications précoces : Les arythmies et les troubles de conduction, L’insuffisance cardiaque et le choc non cardiogénique. Les Complications Mécaniques ; Hormis les ruptures en paroi libre, gravissimes, qui se révèlent habituellement par un tableau d'arrêt cardiaque avec dissociation électromécanique, ces complications doivent être évoquées devant un tableau d'insuffisance cardiaque aiguë associée à l'apparition d'un souffle systolique à l'auscultation : deux orientations o Perforation septale: déchirure du septum interventriculaire entraînant une communication interventriculaire aiguë avec shunt gauche-droit massif et hypertension artérielle pulmonaire pré-capillaire. 26 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde o Insuffisance mitrale aiguë : par rupture ou dysfonctionnement ischémique d'un pilier de la mitrale avec régurgitation souvent massive, entraînant une insuffisance ventriculaire gauche aiguë avec HTAP post-capillaire. Péricardite aiguë; fréquente, en cas d’infarctus transmuraux. Thrombose VG et accidents thromboemboliques Menaces d'extension, qui se révèle par la réapparition précoce d’accès ischémiques in situ ou sur un autre territoire. b) Les complications retardées : Certaines des complications ci-dessus citées, en particulier l'insuffisance cardiaque et les arythmies ventriculaires peuvent avoir une apparition retardée. La seule complication vraiment spécifique de cette période intermédiaire est le syndrome de Dressler ou syndrome post-infarctus (d’étiologie auto-immune). c) Les séquelles tardives Dans les infarctus étendus : Risque d'insuffisance cardiaque Arythmies ventriculaires, qui comportent un pronostic très sévère avec un haut risque de mort subite. 27 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde Anévrysme ou Ectasie du Ventricule gauche : d’évolution assez rare, liée à une cicatrisation vicieuse de la paroi infarcie avec amincissement pariétal et formation d'une poche bien définie, animée d'un mouvement paradoxal d'expansion systolique. Son diagnostic peut être évoqué : A l'examen clinique, sur la perception d'un deuxième foyer de battement (double choc de pointe endapexien ou sus-apical) à la palpation précordiale, d'un galop très décomposé (B4 > B3) à l'auscultation. Sur l'ECG par la persistance au-delà de la 3e semaine d'un susdécalage de ST sans négativation de T dans le territoire infarci [16]. La radiographie thoracique n’objective pas d’anomalies si l'ectasie est postérieure, alors qu’elle montre un aspect anormalement "carré" de la pointe du cœur si l'ectasie est antéro-apicale. Le diagnostic est confirmé par l'échocardiographie et l'angiographie du VG. L'anévrysme peut être parfaitement toléré, mais il peut aussi être à l'origine de complications: tachycardies ventriculaires, insuffisance cardiaque et accidents thromboemboliques. 28 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde L’anévrysme du ventricule gauche 29 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde 1. DEFINITION : L’AVG est définie comme une zone du ventricule, dont le volume est augmenté en diastole (ectasie ventriculaire), et qui a une expansion paradoxale ou une asynergie (akinésie) en systole. L’anévrysme ventriculaire a une paroi amincie. Il apparaît comme une dilatation plus ou moins étendue du ventricule en diastole, qui n’est pas contractile en systole. C’est le résultat du remodelage ventriculaire. 2. INCIDENCE : Actuellement les anévrysmes ventriculaires gauches varient dans la littérature chirurgicale de 3% à 38% suivant la définition donnée [8]. Ainsi, nous définissons les anévrysmes ventriculaires comme un amincissement de la paroi myocardique du ventricule dans une zone cicatricielle suite à un infarctus transmural, avec comme conséquence une expansion systolique paradoxale de la zone infarcie. Les anévrysmes du VG constituent donc une complication relativement fréquente des IDM. 3. HISTORIQUE : Les anévrysmes ventriculaires gauches n’ont été décrits jadis que lors des autopsies, alors que la reconnaissance de la responsabilité première des maladies coronariennes comme étiologie n’a été effective que vers 1881 [17]. Le premier diagnostic angiographique de l’anévrysme ventriculaire gauche a été réalisé en 1951 [17]. 30 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde 4. PHYSIOPATHOLOGIE/CONSTITUTION D’UN ANEVRYSME DU VENTRICULE GAUCHE EN POST INFARCTUS Remodelage myocardique après infarctus Le temps 0 indique le moment de survenue de l’infarctus. Quand celui-ci est étendu, la phase aiguë (phase I) est caractérisée par une altération de la fonction ventriculaire gauche ayant pour conséquence une dilatation du ventricule. Celle-ci augmente alors les contraintes pariétales systoliques et diastoliques (augmentation du rayon r dans la formule σ= kPr/e, où P représente la pression qui règne dans le ventricule, e l’épaisseur de sa paroi et σ= Contrainte pariétale), ce qui entraîne un étirement des tissus nécrosés et non nécrosés. La baisse parallèle de la 31 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde pression artérielle moyenne s’accompagne d’une activation des systèmes neuro-hormonaux (essentiellement catécholamines et système rénineangiotensine-aldostérone), dont le but principal est de la maintenir à un niveau optimal. Ces facteurs mécaniques et neuro-hormonaux déclenchent presque immédiatement le remodelage des régions nécrosées et non nécrosées. Si les processus adaptatifs l’emportent, l’activation neurohormonale décroît et l’on entre dans la phase II de remodelage compensé au cours de laquelle les contraintes sont plus ou moins normalisées. Cependant, le remodelage cardiaque persiste (ligne rouge pointillée). Si, au contraire, la dilatation ventriculaire et la baisse de la pression artérielle moyenne persistent, le passage s’effectue d’emblée dans la phase III d’insuffisance cardiaque chronique, caractérisée par la persistance de l’élévation des contraintes mécaniques, de l’activation des systèmes neuro-hormonaux et l’exacerbation du remodelage. Toutes les interventions thérapeutiques à la phase aiguë des syndromes coronariens tentent non seulement de normaliser les contraintes mécaniques, mais aussi de bloquer l’activation des systèmes neuro-hormonaux, afin d’éviter l’entrée dans le cercle vicieux de la phase III où l’élévation des contraintes altère la fonction ventriculaire. 32 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde 33 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde 5. DIAGNOSTIC DE L’ANEVRYSME DU VENTRICULE GAUCHE Présentation clinique : Le symptôme le plus fréquent chez la majorité des patients qui ont un anévrysme ventriculaire est l’angine de poitrine, retrouvé chez environ 60% des patients [18]. Suivi de la dyspnée chez environ 20% des patients, mais reste relatif et dépendant de la surface du territoire myocarde infarci. Cette dyspnée serait étroitement liée à la baisse de la fonction systolique et la dysfonction de la diastole. L’arythmie auriculaire ou ventriculaire est à l’origine de palpitations, voire syncope ou mort subite, aggravant l’angine de poitrine et la dyspnée chez le tiers des patients. Le diagnostic d’anévrysme cardiaque est posé par les examens complémentaires [19, 20, 21 ,22] , dont l’ECG avec la fréquence de l’onde Q dans les territoires antérieur et la persistance du sus décalage du segment ST en territoire antérieur. Il peut être suspecté par l’association : 1) après avoir constaté à la palpation du thorax d’un deuxième foyer de battement (au 3ème et/ou 4 ème EICG) au dessus du choc de pointe accompagné d’un B3 palpable et audible, 2) aussi et surtout la persistance d’un sus décalage de ST dans le territoire de l'infarctus au delà de la 2ème semaine. 34 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde Cette figure montre la persistance du segment ST, l’élévation pathologique de l’onde Q chez une femme âgée de 60 ans avec un Anévrysme du ventricule gauche.( Clin Cardiol 1989; 12:5.) 35 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde 3) d’un liseré calcifié déformant l’arc ventriculaire G sur la radiographie thoracique de face (signe tardif et inconstant). La radiographie thoracique de face : AVG Radiographie thoracique d’un patient objectivant un anévrysme ventriculaire calcifié. (Clin Cardiol 1989;12:5.) 36 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde * Aspect en brioche de l’arc inférieur gauche à la radiographie thoracique de face, montrant l’élargissement du ventricule gauche et la cardiomégalie. AVG Mais comme la radiographie n’est pas spécifique comme examen, on aura recours à d’autre moyens, tels que : L’échocardiographie ou mieux, la ventriculographie isotopique ou conventionnel (au cours d’une coronarographie) et l’Angiographie. 37 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde Echographie cardiaque couplée au Doppler Au plan échocardiographique, l’anévrysme apparaît sous la forme d’une poche qui est développée dans le territoire de l’IDM et qui communique avec le ventricule gauche par un collet large. Cette poche dont la paroi est mince et déforme la cavité ventriculaire gauche en diastole est animée d’une contraction dyskinétique en systole. L’adoption de ces critères diagnostiques permet de faire la distinction entre l’anévrysme ventriculaire et d’autres situations voisines telles que les plaques d’akinésie ou de dyskinésie que l’on peut observer dans l’IDM transmural récent mais où la déformation du contour ventriculaire ne se produit qu’en systole, ou les faux anévrysmes du ventricule gauche [23,24]. L’existence d’une poche morte remplie inutilement à chaque systole, augmente le travail ventriculaire gauche. C’est un examen incontournable non seulement renseignements pour le diagnostic étiologiques et précis pronostiques mais qu’il surtout fournit, pour il les peut retrouver: Une dilatation cavitaire (augmentation des diamètres, surfaces et volumes des cavités), Une fonction systolique abaissée (fraction de raccourcissement et fraction d’éjection du VG abaissée), Une fonction diastolique perturbée (trouble de la relaxation, trouble de la compliance) par l’étude Doppler des flux de remplissage transmitral, Une pression artérielle pulmonaire augmentée, Une régurgitation mitrale et tricuspide par dilatation des anneaux. 38 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde L’angiographie et ventriculographie La coronarographie proprement dite, est couplée presque toujours à une ventriculographie gauche, parfois un cathétérisme droit. La ventriculographie gauche La ventriculographie gauche à l’aide d’un produit de contraste permet d’évaluer les fonctions ventriculaires gauches. Elle a l’avantage de permettre l’investigation échocardiographiques sont des de patients qualité chez lesquels insuffisante. les Une images sonde est introduite dans le ventricule gauche par franchissement des sigmoïdes aortique. On utilise une sonde «queue de cochon» dont les orifices situés en amont de la distalité même de la sonde assurent une sécurité maximum et évite une myographie. L'analyse du ventricule gauche en télésystole et en télédiastole rend compte de l'altération éventuelle de la cinétique et permet le calcul de la fraction d'éjection. Une régurgitation mitrale (insuffisance mitrale) est également facile à reconnaître. Dans les suites d'un infarctus on peut constater la présence d'un anévrysme du ventricule gauche également bien montré par cette exploration. Imagerie par résonance magnétique En un seul examen, l’IRM constitue l’investigation la plus rentable et fournit une riche information sur le cœur que d’autres méthodes [25]. Exploration non invasive, elle permet d’évaluer les régions autour du cœur, particulièrement le médiastin et les gros vaisseaux (par exemple : les anévrysmes, une dissection et une sténose) et l’épaisseur, les mouvements de la paroi myocardique et les volumes des cavités cardiaques. 39 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde 40 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde 6. EVOLUTION ET COMPLICATIONS L’évolution de l’anevrysme du VG [20] est sans conséquences grave si le diagnostic est fait rapidement, néamoins certaines complications peuvent survenir à type de: Troubles du rythme ventriculaire (tachycardie ventriculaire - fibrillations ventriculaire). Insuffisance cardiaque congestive, parfois réfractaire au traitement médical. Embolies artérielles périphériques parfois révélatrices (Embolies systémiques) Rupture tardive de la paroi… 41 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde 7. TRAITEMENT Actuellement et de préférence l’approche thérapeutique de l’anévrysme ventriculaire gauche diagnostiqué est basée sur l’intervention chirurgicale par ablation de la poche anévrysmale [26, 27 ,28 ,29]. Quoique certains auteurs dans la littérature préconisent de commencer par un traitement médical, objet de beaucoup de controverses car contraignant pour le patient [29]. Par ailleurs, l’indication opératoire sur les AVG est toujours difficile à porter. L’intervention comporte une mortalité assez lourde surtout si le patient est en insuffisance cardiaque décompensée ou présente des troubles du rythme. Le cap opératoire franchi, le résultat opératoire n’est pas toujours brillant et il est bien difficile de prédire les patients pouvant bénéficier d’un bon résultat et ceux dont le résultat sera mauvais. Il n’existe pas de critère strict d’opérabilité avec bon résultat opératoire. L’indication est d’autant plus difficile à porter que l’évolution naturelle n’est semble-t-il pas aussi catastrophique que les études anciennes faites à partir de données anatomopathologiques ne le laissaient présager. Les survies à trois ans après la constitution de l’IDM ne sont plus de 27% comme dans la série de SCHLICHTER en 1954 [22], [25], ceci est dû en grande partie aux progrès thérapeutiques médicaux. Dans l’enquête du CASS de 1982, la survie à 4 ans est de 71% pour les patients non opérés de leur anévrysme en sachant qu’il n’a pas été retrouver de différence significative de survie entre les patients porteurs et non porteurs d’AVG ayant une dysfonction ventriculaire gauche équivalente. Et donc chez les patients traités médicalement, l’existence d’un anévrysme du ventricule gauche ne serait pas un facteur indépendant de la survie [30]. 42 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde Tout ces éléments ne sont pas très encourageants pour porter une indication opératoire, mais il n’ya jamais eu d’étude en double aveugle sur les anévrysmes avec et sans traitement chirurgical. Les anévrysmes traités médicalement étant généralement les anévrysmes les moins symptomatiques. Par ailleurs, les patients traités médicalement n'ont pas d'amélioration de leur symptomatologie fonctionnelle, alors que l'on peut espérer une amélioration de la symptomatologie après chirurgie. A partir de ces données, il semble déraisonnable de proposer une solution chirurgicale chez les patients asymptomatiques. a/-Insuffisance coronarienne Dans toutes les séries opératoires les meilleurs résultats sont obtenus pour les patients présentant une insuffisance coronarienne isolée (sans insuffisance cardiaque). C'est dans ce sous groupe de patients que la mortalité opératoire est la moins élevée 4 à 8 % donc un peu plus élevée que pour les pontages chez les patients non porteurs d'anévrysmes (2,5 à 4 %). C'est aussi pour ces patients que l'amélioration fonctionnelle est la plus nette puisque dans l'enquête du CASS [31], l'angor a disparu chez 45 % des patients pontés contre 25 % des patients traités médicalement. C'est aussi dans ce sous groupe que la différence de mortalité entre l'évolution sous traitement médical et sous traitement chirurgical est la plus importante, notamment chez les tritronculaires (survie à 6 ans chez les patients tritronculaires pontés: 62% contre 47% pour les patients non pontés) dans l'enquête du CASS [31,32]. 43 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde Donc pour les patients présentant un angor résistant au traitement médical sans insuffisance cardiaque, la fonction ventriculaire gauche résiduelle est généralement bonne permettant une mortalité opératoire acceptable et un résultat fonctionnel nettement meilleur que celui du traitement médical. Chez ces patients, la revascularisation doit être aussi complète que possible. Il s'agit d'une bonne indication opératoire lorsque les lésions coronarographiques sont accessibles à un pontage. Toutefois l'intérêt de l'anévrysmectomie associée n'ayant pas encore été prouvée actuellement, reste la possibilité des angioplasties coronariennes per cutanées pour lesquelles aucune étude n'a encore été publiée. b/-Insuffisance ventriculaire gauche C'est pour le sous groupe, le plus important, des patients en insuffisance cardiaque que le problème de l'intervention chirurgicale est le plus difficile. L'indication opératoire ne se pose qu'après persistance sous traitement médical incluant une anticoagulation satisfaisante suffisamment intensif d'une dyspnée invalidante ou d'une décompensation cardiaque gauche. Un certain nombre de ces patients sont en insuffisance cardiaque réfractaire à tout traitement médical et l'intervention leur est proposée "la main forcée"[28]. C'est pour ces patients que la mortalité opératoire est la plus lourde, variant de 16 jusqu'à 50 % (quand ils sont en stade III ou IV) avec souvent des suites opératoires difficiles. Une fois le cap opératoire passé, la symptomatologie fonctionnelle, peut être peu ou pas améliorée. 44 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde Les résultats sur l'amélioration de la symptomatologie fonctionnelle sont très variables d'une étude à l'autre, et sont difficilement comparables. La plupart des séries effectuées par les chirurgiens apportent de bons résultats ainsi pour ROGERS [33], 75% des patients sont en stade III - IV en pré-opératoire et 80% sont en stade I - II en post-opératoire. Par contre dans l'article du CASS, à quatre ans, 65 % gardent la même symptomatologie fonctionnelle : 21 % sont améliorés, 13% sont aggravés par l'intervention. Dans cette même étude, toujours à quatre ans, pour les patients traités médicalement: 81% ont la même classe fonctionnelle, 11 % sont améliorés, 8 % sont moins biens. L'évolution spontanée de ces patients en insuffisance cardiaque n'est pas meilleure avec une survie à six ans dans l'enquête du CASS â 41% contre 47% chez les patients traités chirurgicalement. L'anévrysmectomie chez ces patients prolonge donc discrètement leur survie. Pour les patients en insuffisance cardiaque, il n'existe pas de critère strict échographique, isotopique ou angiographique, préjuger du résultat opératoire. Si le permettant de volume de l'anévrysme ne détermine pas le pronostic opératoire, par contre la fonction du ventricule gauche non anévrysmal semble jouer un rôle primordial. Il faut que celui-ci ait un certain volume et une certaine contractilité pour permettre une anévrysmectomie avec un résultat acceptable. Si de très nombreux indices ont été utilisés pour apprécier la fonction de ce myocarde non anévrysmal, la fraction d'éjection du myocarde résiduel est le plus souvent retenue comme valeur prédictive du résultat opératoire. Il s'agit pourtant d'un rapport qui est un mauvais reflet de la contractilité mais il a pour avantage d'être assez facilement calculable. 45 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde Toutefois, les valeurs seuil de la FE contractile séparant les bons résultats opératoire, des mauvais, varient entre 40 et 50% selon les études. Il nous semble que le rapport entre le volume télédiastolique non anévrysmal indexé sur le volume télédiastolique total indexés, permette aussi de préjuger du résultat opératoire. Peut être pourrions nous résumer la situation en admettant que si la fraction d'éjection de la zone résiduelle est supérieure à 50%, le résultat fonctionnel est généralement bon passé le cap opératoire, si la fraction est inférieure à 40 % le résultat est généralement mauvais ou moyen. Entre 40 et 50 % le résultat est incertain. En sachant qu'il existe des résultats moyens avec un stade III post-opératoire qui sont paradoxalement d'assez bons résultats chez des patients en insuffisance cardiaque gravissime rebelle au traitement médical en préopératoire. Quoiqu'il en soit, si l'anévrysmectomie est décidée elle doit être systématiquement associée à une revascularisation aussi complète que possible même s'il n'existe pas d'angor invalidant en préopératoire. Les pontages augmentent peu ou pas le risque opératoire et permettent de préserver au myocarde restant sa fonction contractile. La survie de ces patients est nettement diminuée lorsque la revascularisation est incomplète. Pour les patients dont la fraction d'éjection de la zone non anévrysmale est inférieure à 40 %, une autre solution est actuellement envisageable s'ils sont en grande insuffisance cardiaque et s'il n'y a pas de contre-indication: la transplantation. 46 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde c/Les troubles du rythme ventriculaire grave A type de tachycardie ventriculaire ou de fibrillation ventriculaire constituent une autre indication opératoire. La mortalité opératoire est généralement élevée variant de 16 à 50 % selon les séries, surtout si le trouble du rythme est associé à l'insuffisance cardiaque. Le résultat opératoire est assez souvent décevant avec récidive des troubles du rythme ventriculaire. L'intervention ne doit donc être indiquée qu'après échec d'un traitement médical intensif après différentes associations d'anti- arythmiques voire de Beta-bloquants. Actuellement l'utilisation de défibrillateur implantable peut permettre d'éviter l'intervention. L'indication opératoire doit parfois être retenue devant l'échec du traitement médical ou devant l'existence d'une insuffisance coronarienne et/ou d'une insuffisance cardiaque associée. De nombreuses méthodes chirurgicales ont été proposées ces dernières années. La simple anévrysmectomie associée à une ventriculotomie d'exclusion au pourtour de la zone infarcie, qui peut se faire au bistouri, au laser, ou au froid. En cas de ventriculotomie d'exclusion - les zones à exclure sont au mieux déterminées par une cartographie pré ou per- opératoire. Toutefois celle-ci allonge le temps opératoire. 47 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde d/-Le délai entre la constitution de l'infarctus compliqué d'AVG et l'intervention Un délai d'au moins deux mois lorsqu'il est possible est l'idéal. C'est la période nécessaire pour que la zone anévrysmale devienne fibreuse et ainsi nettement individualisable du reste du ventricule gauche pour le chirurgien. L'intervention est ainsi rendue plus facile. Il est possible d'opérer les AVG avant ce délai, mais la mortalité opératoire est généralement plus lourde qu'il s'agit de patient dont la symptomatologie fonctionnelle est plus grave, rebelle au traitement médical. Seul WATSON [34] a une série de patients qui ne sont pas dans un état désespéré, opérés dans un délai inférieur à 2 mois et ceci avec une mortalité opératoire et un résultat post-opératoire comparable à celui des autres séries. Une intervention précoce peut se discuter pour les anévrysmes découverts très précocement (24 à 48 h) après la constitution de la nécrose. Ce qui nécessite un dépistage de l'AVG quasi-quotidien par l'échographie ou la ventriculographie isotopique dans les premiers jours après l'infarctus. Les études de VISSER [35] et MEISZLICH [36] font état d’une mortalité très importante de l'ordre de 80 % à un an. Dans ces cas une intervention précoce pourrait réduire la mortalité. 48 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde Techniques opératoires en fonction de la viabilité myocardique. La technique standard de résection est la résection linéaire [37, 38, 39, 40]. C’est une incision parallèle à l’IVA, mais décalée d’environ 2cm. Anévrysme antéroseptal. Résection linéaire. Incision ventriculaire verticale dans l’anévrysme. 49 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde Résection de la zone anévrysmale de la paroi antérieure. Du fait que la technique de résection linéaire pose souvent le problème de l’absence de réparation du septum interventriculaire ; et de ce fait, Cooley propose de traiter le septum interventriculaire suivant deux techniques : Avec patch et sans patch, en fonction de l’état du septum. La plicature, 50 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde Après résection linéaire. Plicature septale avec points séparé : technique de Cooley. Réfection schématique chirurgicale d’un anévrysme du VG Remarque : Il existe plusieurs techniques chirurgicales en dehors de la résection linéaire, et des techniques de Cooley [39, 40]. La technique de Dor [41], et la technique de Jatene [42] ; sans omettre les nouvelles techniques chirurgicales en études [29, 61]. 8. PRONOSTIC 51 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde L’anévrysme du ventricule gauche survient aussi fréquemment qu’on ne le pense. Le plus souvent, de découverte fortuite en post mortem à l’autopsie, l’AVG est rencontré chez environ 15% des infarctus du myocarde. Les patients porteurs d’un gros anévrysme ventriculaire gauche ont un taux de survie très réduit et ce taux dépend aussi et étroitement de la fonction ventriculaire. 52 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde Etude pratique 53 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde PATIENTS ET METHODES a. Patients : Nous avons mené une étude rétrospective sur une durée de 10 ans de 1995 à 2004 qui avait porté sur une série de 46 patients consécutifs (groupe I), hospitalisés dans le service de Cardiologie de l’Hôpital Militaire d'Instruction Mohammed V de Rabat pour IDM compliqué d’anévrysme du VG. Ont été exclus de l’étude les patients présentant d’autres complications mécaniques du post infarctus isolées ou associées à l’anévrysme du VG : le faux anévrisme du VG, la rupture du septum inter ventriculaire, la rupture de la paroi libre du VG et les patients ayant présenté un IDM de plus de 12 mois. Les principales caractéristiques des patients inclus (tableau I) ont été comparées à celles d'un groupe témoin (groupe II) de même effectif tiré au hasard parmi tous les patients hospitalisés durant la même période et pour la même pathologie mais indemnes d’anévrysme du ventricule gauche. b. Méthodes : Chaque patient avait fait l'objet d'une exploration cardio-vasculaire complète comprenant un examen clinique, un électrocardiogramme, une échocardiographie Doppler trans-thoracique, et une coronarographie et d'une prise en charge dans l'unité de soins intensifs selon les recommandations de l'AHA, l'ACC et l'ESC [43,44]. Les caractéristiques cliniques des patients relevés étaient l’âge, les facteurs de risque de l’athérosclérose, principalement les les moyens thérapeutiques bétabloquants, les utilisés inhibiteurs de antérieurement l’enzyme de 54 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde conversion (IEC), et les dérivés nitrés. L’insuffisance ventriculaire gauche a été recherchée et retenue en présence de râles crépitants aux deux champs pulmonaires, d’un bruit de galop. Le diagnostic d'IDM a été retenu sur les données cliniques, électrocardiographique et biologiques habituelles. La revascularisation a été pratiquée chaque fois qu'un patient était admis avant la sixième heure. L'échocardiographie a été pratiquée au cours des quatres premiers jours de l'hospitalisation et à distance, 25 jours en moyenne devant la présence de signe physique, électrique ou radiologique évoquant un anévrysme du VG. L'appareil utilisé était un échographe HP 2500 équipé de 2 sondes 2,5 MHz et 3,5 MHz. L'examen a été enregistré et analysé rétrospectivement par deux observateurs indépendants. Le diagnostic d’anévrysme du VG a été retenu devant une déformation diastolique du contour du VG avec contraction dyskinétique en systole. L’orifice de la cavité anévrysmale est une solution de la continuité de la paroi ventriculaire gauche [1, 45]. Les dimensions des cavités cardiaques ont été mesurées aux deux temps de la révolution cardiaque. Les diamètres télédiastolique et télésystolique étaient calculés en mode M selon l'incidence longitudinale grand axe et aux bords libres des valves mitrales. Les volumes télédiastolique et télésystolique du VG, ainsi que la fraction d'éjection (FE) étaient mesurés par la méthode de Simpson [45], en coupe apicale 4 cavités. Une dysfonction systolique du VG était retenue quand la FE était inférieure à 45%. L'étendue de la nécrose a été estimée par le pourcentage d’akinésie calculée par le rapport entre la longueur du segment akinétique et le périmètre télédiastolique du ventricule gauche en coupe 4 cavités. La nécrose a été jugée étendue quand ce taux dépassait 30 %. La coronarographie a été indiquée selon les dernières recommandations de l'AHA et l'ACC : en présence d’insuffisance ventriculaire gauche (IVG), d'ischémie résiduelle 55 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde et/ou de viabilité myocardique. Chaque fois que l'indication a été retenue, celle-ci a été réalisée selon les incidences habituelles : oblique antérieur droit 30°, oblique antérieur gauche 45° et profil gauche avec inclinaisons crâniale et caudale. Une sténose a été jugée significative quand elle réduit le calibre de l'artère analysée de plus de 75%. L’indice lésionnel a été obtenu par le rapport de la somme des sténoses significatives visualisées et le nombre de patients chez qui l’exploration a été pratiquée. La ventriculographie avait complété l'exploration chaque fois que cela était permis. Le diagnostic angiographique de l’anévrysme a été posé selon le protocole CASS (coronary artery surgery study) [31, 32, 46] reposant sur les critères suivants: Une protrusion systolique de la poche anévrysmale, l’absence de trabéculation dans ce segment et une bonne démarcation du segment infarci. 56 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde c. Analyse statistique : Les variables continues ont été exprimées en moyenne ± écart type et comparées par le test t de Student. Les données qualitatives ont été exprimées en effectifs et en pourcentage et comparées par le test de Chi 2. Le seuil de significativité a été fixé à une valeur de p<0.05. 57 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde Résultats 58 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde Les principales caractéristiques des patients sont résumées dans le tableau I. Sur les 92 patients victimes d’une nécrose myocardique compliquée ou non d’anévrysme du VG, on n’a pas noté de différence significative entre les deux groupes en ce qui concerne le sexe, l’âge (56.2 ans vs 55.3 ans) et certains facteurs de risque cardiovasculaires: le tabac (40 vs 38) et la dyslipidémie (11 vs 9). Par contre, on a noté une différence significative concernant l’HTA (19 vs 6 ; p <0,01), le diabète (22 vs 14 ; p<0,01). Le délai de prise en charge qui est retardé pour les patients du premier groupe (35h vs 27h ; p<0,01), ce qui a réduit l’usage des thrombolytiques et l'angioplastie coronaire percutanée pour ces patients (2 vs 14 ; p<0,01). 59 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde La présence de signes cliniques d’IVG, plus fréquemment retrouvés dans le groupe I (20 vs 14 ; p<0,01), explique le retard de prescription des bétabloquants dans le groupe avec anévrysme du VG (12 vs 32 ; p<0,01). L’usage des inhibiteurs de l’enzyme de conversion dans un délai de moins de 48h était moins important dans le groupe I (7 vs 19 ; p<0,01). Notons aussi que la majorité des patients ayant présenté un anévrysme du VG présentaient un IDM de topographie antérieure (44 vs 26 ; p<0,01). Parmi les IDM antérieurs, l’anévrysme du VG a été retrouvé dans 62% des cas (44 parmi 70 patients) alors que deux infarctus de topographie inférieure se sont compliqués d’anévrysme. Dans le groupe avec anévrysme 78% des patients avaient une étendue de la nécrose >30% tandis que seuls 32% des patients du groupe II (36 versus 15 ; p<0,01) étaient concernés. La fraction d’éjection était basse pour le groupe I (28% vs 49%). 60 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde L’exploration angiographique avait objectivé une diffusion des lésions coronaires moins importante dans le groupe I (indice lésionnel : 1,3 vs 2,5 ; p<0,01). L’atteinte monotronculaire était plus importante dans le lot I (23 VS 14 ; p<0,02) et la lésion de l’interventriculaire antérieure a été plus notée dans le groupe I (38 vs 23 ; p<0,05). 61 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde Discussion 62 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde Les facteurs prédisposant à la constitution d’un anévrysme du VG demeurent le sujet de nombreuses controverses [10, 12, 13]. Dans les études antérieures [10, 13, 47], comme dans la notre, l’âge, la dyslipidémie et le tabagisme n’ont pas été retenus comme facteurs qui prédisposent directement à la formation d’anévrysme du VG. Alors que contrairement à certaines études [10], nous avons trouvé que le diabète est un facteur de risque qui prédispose à la constitution d’anévrysme du VG. Il a été prouvé que l’hypertension artérielle constitue un facteur déterminant dans la constitution d’anévrysme du VG dans le post infarctus [48]. Ce ci rejoint les résultats de notre étude. En effet, en présence d’HTA, l’impédance aortique est élevée, la partie saine du myocarde pousse la partie nécrosée qui s’amincie, se dilate et devient dyskinétique. D’autre auteurs par contre ont conclut au fait que l’HTA n’était pas un facteur prédictif indépendant incriminé dans la genèse de l’anévrysme du VG [10, 13, 31, 47] probablement du fait du contrôle des chiffres tensionnels et leur maintien à des valeurs normales ou subnormales pendant la phase aigüe de l’infarctus du myocarde. Ces résultats soutiennent l’étude de Thomas [49] qui a étudié les facteurs hémodynamiques prédisposant à la formation de l’anévrysme du VG sur un modèle biomécanique du VG et qui a suggéré que la bonne prise en charge des paramètres hémodynamiques en particulier la post charge réduirait la constitution d’anévrysme du VG après un IDM. 63 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde L’association de l’anévrysme du VG et de la localisation antérieure de la nécrose myocardique comme le montre notre série a été rapportée par de nombreux auteurs [2, 6, 7]; la paroi antérieure est moins épaisse et subit des contraintes hémodynamiques plus importantes que les IEC tentent de réduire. Il est établi que le processus de dilatation du VG après un IDM passe par deux étapes [10] : d’abord l’extension de la zone infarcie qui se fait dans environ deux semaines puis le remodelage du VG qui prend plusieurs mois. Notre étude supporte le rôle, démontré dans plusieurs études. Des inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) [50, 51] et les bétabloquants dans la prévention du remodelage myocardique et la survenue de dyskinésie après un IDM [60]. L’insuffisance ventriculaire gauche et l’anévrysme du VG sont fréquemment associés [10, 59]. Ceci a été également noté dans notre étude. Gronden et coll [52] et Heras et coll [53] ont considéré la survenue de cette insuffisance ventriculaire gauche comme un facteur de mauvais pronostic augmentant le risque de mortalité lié à l’anévrysme du VG. La réduction de l’incidence de l’anévrysme du VG démontrée dans certaines études [46, 54] peut être due au recours plus fréquent aux thérapeutiques de reperfusion myocardique et aux nouvelles stratégies de prise en charge de l’IDM. Dans notre série, la revascularisation myocardique en phase aigüe n'a été entreprise que chez deux patients. En effet, de nos jours, la thrombolyse et l’angioplastie primaire semblent prévenir la survenue d’anévrysme du VG en réduisant les dommages myocardiques et en préservant la fonction ventriculaire [54 ,60 ,62]. Tadakazu et coll [46] a prouvé la réduction significative de la prévalence d’anévrysme du VG après une thrombolyse réussie, confirmée 64 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde angiographiquement, en comparaison avec les patients chez qui la thrombolyse a échoué et dont la circulation collatérale est de mauvaise qualité. Dans notre étude, les résultats sont en accord avec les données de la littérature puisque tous les patients qui ont développé un anévrysme du VG ont été pris en charge tardivement (35h VS 27h ; p<0.001) et par conséquent, ils n’ont bénéficié ni de la thrombolyse ni de l’angioplastie primaire. Tikiz [55] quant à lui, a montré qu’une réduction statistiquement significative du risque d’anévrysme du VG ne se voit pas chez tous les patients traités par les thrombolytiques dans les 12 heures qui suivent l’IDM mais seulement chez ceux chez qui l’artère responsable de la zone infarcie a été entièrement repérméabilisée. Paradoxalement, une autre étude [10] a démontré que le recourt aux thrombolytiques ne réduit pas le risque de constitution d’anévrysme du VG. Sur la coronarographie, la relation entre la présence d’un anévrysme du VG et la diffusion des lésions coronaires a été diversement appréciée par les auteurs [7, 31, 56, 57, 58]. Faxon [31] a retenue une atteinte monotronculaire dans 31% des cas, bitronculaires dans 31%, et tritronculaires dans 38%des cas. Sur une série de 43 patients atteints d’IDM antérieur, Inoue [56] a montré que 60% malades avec anévrysme du VG, avaient une atteinte monotronculaire. Tikiz [55] a trouvé que l’atteinte monotronculaire est un facteur indépendant prédictif de la formation d’anévrysme du VG. Dans notre série, nous rejoignons ces auteurs [31, 55, 56] pour dire que l’atteinte monotronculaire est un facteur statistiquement prédictif de survenue d’anévrysme du VG. D’autres auteurs [58] par contre ont 65 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde démontré que l’atteinte multitonculaire constitue un facteur indépendant prédictif d’anévrysme du VG. L’atteinte de l’artère interventriculaire antérieure (IVA) a été notée dans notre série comme facteur déterminant dans la formation d’anévrysme du VG (38 VS 23 ; p=0.05). L’atteinte de l’IVA a été notée chez 77% des patients avec anévrysme du VG dans l’étude de Faxon [31]. Inoue [56] a montré le rôle de la sténose proximale de l’IVA dans le développement de l’anévrysme du VG. Forman [47] et Tikiz [10] ont démontré que la présence d’une occlusion totale de l’IVA augmente le risque de formation d’’anévrysme du VG. Ce travail est une analyse rétrospective non randomisée intéressant un effectif réduit de patients, recensés à des périodes différentes. Vu le caractère dynamique de constitution d’anévrysme du VG, il n’est pas exclu que certains patients le développent ultérieurement, non objectivé au cours d’une première analyse échocardiographique et angiographique. Le déroulement de l’étude dans un hôpital militaire a fait que la totalité des patients recrutés sont de sexe masculin. 66 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde Conclusion 67 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde La constitution d'un anévrysme du VG est une complication fréquente et de lourde conséquence pronostique dans les suites d'un IDM. Notre étude a montré que certains facteurs de risque tels que l’HTA et le diabète, la topographie antérieure de l’IDM, l’absence de revascularisation myocardique, le développement de l’insuffisance ventriculaire gauche, le non usage des IEC et des bétabloquants, les atteintes monotronculaires intéressant en particulier l’IVA sont tous des facteurs qui augmentent le risque de formation d’anévrysme du VG. La stabilisation des chiffres tensionnels par les IEC et les bétabloquants ainsi que le recours précoce aux thérapies de revascularisation myocardique pourrait baisser l’incidence de cette complication 68 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde Résume 69 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde Ce travail a été réalisé afin d’analyser les facteurs prédictifs de constitution d’un anévrysme du ventricule gauche (VG) dans les suites d’un infarctus du myocarde. Nous avons mené une étude rétrospective entre 1995 et 2004, qui a inclus 46 patients ayant présenté un anévrysme du VG après infarctus du myocarde diagnostiqué par l’échocardiographie et /ou par la ventriculographie. Les caractéristiques des malades retenus (G I : n=46) ont été comparées à celles d’un groupe témoin de même effectif de patients (G II) victimes d’une nécrose myocardique mais indemne d’anévrysme du VG. Il n’y a pas de différence significative entre les deux groupes en ce qui concerne le sexe, l’âge (56.2 ans VS 55.3 ans) et certains facteurs de risque cardiovasculaires : le tabac (40 VS 38) et la dyslipidémie (11 VS 9). Par contre, on note une différence significative concernant l’HTA (19 VS 6 ; p <0.01) et le diabète (22 VS 14 ; p<0.01). Les patients du groupe I ont été pris en charge plus tardivement que ceux du groupe II (35h VS 27h ; p<0.001). La présence de signes cliniques d’insuffisance ventriculaire gauche ont été plus fréquemment retrouvés dans le groupe I (20 VS 14 ; p<0.01). L’usage des inhibiteurs de l’enzyme de conversion dans un délai de moins de 48h était moins important dans le groupe I (7 VS 19 ; p<0.01). La localisation antérieure de la nécrose était plus fréquemment notée dans le lot étudié que dans le lot témoin (44 VS 26 ; p<0.001). L’atteinte monotronculaire est plus importante dans le groupe I (23 VS 14 ; p<0.02) et la lésion de l’interventriculaire antérieure a été également plus notée dans ce groupe (38 VS 23 ; p<0.05). 70 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde Il ressort de ce travail que certains facteurs de risque tels que l’HTA et le diabète, la topographie antérieure de la nécrose myocardique, le retard de prise en charge, le non usage des inhibiteurs d’enzymes de conversions et l’atteinte monotronculaire intéressant en particulier l’artère interventriculaire gauche sont des facteurs qui augmentent le risque de formation d’anévrysme du VG. La stabilisation des chiffres tensionnels ainsi que le recours précoce aux thérapies de revascularisation myocardique à la phase aigüe. 71 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde I 56.2 p 27h p 35h II I p p p I I I p p p 72 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde Références 73 Anévrysme du ventricule gauche compliquant l’infarctus du myocarde [1] Nakoho Ikeda. MD., Takanori Yasu. MD., Shigeki Yamada. MD., Takashi Inou. MD., Muneyasu Saito. MD. Echocardiographical demonstration of progressively expending left ventricular aneurysm preced by endomyocardil tearing. Jpn Circ J 2001; 65:341-2. [2] Steven L., Browm. MD., PhD. Robert J., Gropler. MD. and Kevin M., Harris. MD. Distinguishing Left Ventricular Aneurysm From Pseudoaneurysm. Chest 1997; 111: 1403-09. [3] Matsumoto M., Watanabe F., Goto A. et al. 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Left ventricular aneurysms: Pathophysiologic observations and standard resection. Semin Thorac Cardio-vasc Surg.1997; 9:113-122. 83 Serment d'Hippocrate Au moment d'être admis à devenir membre de la profession médicale, je m'engage solennellement à consacrer ma vie au service de l'humanité. Je traiterai mes maîtres avec le respect et la reconnaissance qui leur sont dus. Je pratiquerai ma profession avec conscience et dignité. La santé demes malades sera mon premier but. Je ne trahirai pas les secrets qui me seront confiés. Je maintiendrai par tous les moyens en mon pouvoir l'honneur et les nobles traditions de la profession médicale. Les médecins seront mes frères. Aucune considération de religion, de nationalité, de race, aucune considération politique et sociale ne s'interposera entre mon devoir et mon patient. Je maintiendrai le respect de la vie humaine dés la conception. Même sous la menace, je n'userai pas de mes connaissances médicales d'une façon contraire aux lois de l'humanité. Je m'y engage librement et sur mon honneur. 1 2 - iv v 62 200 a b Article II Article III Article IV Article V Article VI – Article VII Article VIII – Article IX 3