
RÉSUMÉ
L'arthrose est la plus fréquente des affections rhumatologiques, universellement répandue dans
les populations âgées. En France, elle touche 10 millions de personnes et représente la seconde
cause d’invalidité. Au cours d’une précédente étude qualitative, des patients atteints d’arthrose
avaient un sentiment d’inefficacité des traitements traditionnels et pour certains redoutaient
l’évolution de la maladie vers le handicap. Ils étaient nombreux dans cette étude à recourir aux
traitements alternatifs.
L’objectif principal était d’évaluer la prévalence de patients arthrosiques faisant appel aux trai-
tements alternatifs. Les objectifs secondaires étaient d’identifier le profil de ces patients, les
techniques utilisées, la perception de l’efficacité et de la tolérance, le coût, les motifs de recours
et les moyens d’information qui les avaient fait connaître.
Notre enquête longitudinale prospective, multicentrique, a inclus 158 patients. Les données
étaient recueillies par des auto-questionnaires distribués lors de consultations de médecine gé-
nérale. 43,7% [36%-51,4%] des patients avaient eu recours à un traitement alternatif. Cette
population était constituée d’autant d’hommes que de femmes, avec une prédominance de pa-
tients de moins de 60 ans.
L’ostéopathie était la technique la plus utilisée avec une prévalence de 56,52% [44,8-68,2] et
une efficacité déclarée par les patients de 77% [63,7-90,1]. Son recours était majoritairement
lié à l’inefficacité des traitements traditionnels et l’information véhiculée par l’entourage et le
médecin.
Ce travail confirme le fort recours des patients arthrosiques à des traitements alternatifs, malgré
l’absence de bénéfice démontrée de ces thérapeutiques. Une meilleure éducation du patient,
une prise en charge pluridisciplinaire privilégiant les mesures non pharmacologiques sont des
pistes de réponses pour réconcilier les patients avec leur maladie.
Mots-clés : traitement non conventionnel, arthrose, vécu de la maladie, médecine générale,
ostéopathie