1
LES RACINES JUDAÏQUES DE L’ANTISÉMITISME
André Gaillard
Résumé
L’"antisémitisme" … Malgré les travaux considérables qui lui ont été consacrés depuis la
fin du
XIX
e
siècle et particulièrement depuis le nazisme, ce racisme spécifique qui accompagne
le judaïsme depuis ses origines reste toujours, aux yeux de multiples auteurs, largement
mystérieux dans son déterminisme intime. En fait, par delà les nombreux facteurs décrits par
les historiens, facteurs qui ne sont que conjoncturels, nous verrons ici qu’il existe,
structurellement lié au judaïsme-culture, un élément causal commun à toutes les formes
d’antisémitisme. L’entité juive, ouverte théoriquement à toutes les catégories raciales mais
culturellement différenciée à l’extrême de par les mythes ancestraux qui à la fois la
conditionnent dans son être et assurent sa survie, outre son conditionnement au racisme
envers les non-Juifs, est ainsi génératrice du racisme le plus prégnant de l’histoire.
Rechercher l’origine, le cheminement et l’association des idées qui guident en permanence
des hommes dans leurs sentiments ou leurs actions hostiles à l’encontre des Juifs, comprendre
le processus mental qui accompagne ce racisme singulier, telle est la perspective de cette
étude.
SOMMAIRE
PRÉFACE……………………………………………………………………………………………………
4
PROPOS PRÉLIMINAIRES
La race, les races et la pensée raciale ou Qu’est-ce qu’une race ?..………………. 9
Le racisme : ses différentes formes et ses victimes……………………...…………. 14
Les Juifs : un peuple-race ; le judaïsme : une religion raciale……………….. …… 19
L’antisémitisme et ses deux sortes de cause……………………………………….. 23
1
ère
Partie
LA PENSÉE RACIALE INHÉRENTE AU JUDAÏSME :
FONDEMENT DE L’ALTÉRITÉ JUIFS/NON-JUIFS
CHAPITRE I LES FONDEMENTS BIBLIQUES DE LA PENSÉE RACIALE ET DU RACISME
CULTUREL – LA DIVISION DE L’HUMANITÉ EN JUIFS ET NON-JUIFS…………… .…………...
27
Le mythe de la Création des hommes et les prémisses de la pensée raciale …………… 27
Le mythe de l'Alliance et de l’Élection divines….….…………………………..……….. 29
La loi rabbinique de transmission héréditaire de la judéité……………………………... 31
Les textes sacrés explicitant la division de l’humanité en Juifs et non-Juifs ………...….. 33
La mystique biblique du pur et de l’impur et les premières lois de pureté raciale……... 35
La mystique de la violence dans le judaïsme……………………………………....…... 37
En résumé……………………………………………………………………………… 40
2
CHAPITRE II – LA RACIALISATION DES JUIFS DANS LE JUDAÏSME CONTEMPORAIN
L’hygiène raciale, l’eunisme et le surhomme juif……………………...……………... 42
La génétique des Juifs dans le monde scientifique…...……………………………….… 48
L’anthropologie raciale juive dans le monde des lettres …………….……………….…. 50
l’altérité Juifs/non-Juifs……..……………………………………..……….... 50
la conscience de race dans la judcité…………………………………….… 51
les mystiques conjointes de la race et du sang, du pur et de l’impur…………. 54
la phobie des mariages mixtes……………………………………………….. 56
l’essentialisation-racialisation de l’homme juif…………………………….. 56
En résumé……………..……………... ……………………………………… ……… 60
2
ème
Partie
L’ALTÉRITÉ JUIFS/NON-JUIFS
ET LA RACIALISATION DES JUIFS INHÉRENTES AU JUDAÏSME :
CAUSE INVARIANTE D’UN DOUBLE RACISME
INTRODUCTION
à cette seconde partie……………………..…………………………….… 63
CHAPITRE III – LE RACISME LIÉ AU JUDAÏSME DANS LE MONDE JUIF
Les structures racisantes spécifiques du judaïsme :
Le Ghetto spontané volontaire : citadelle territoriale ou/et spirituelle…………...…... 65
L’Apartheid institutionnel israélien…………………...…………………………..….. 70
. l’État sioniste : un État structurellement ségrégationniste……………………… .. 70
. les métaphores zoomorphiques témoin pathognomonique du racisme…...…………72
. une société à majorité raciste………………………………………………………73
. une structure étatique structurellement violente…………………………………… 76
Racisme de contamination ou racisme inhérent au judaïsme…………………………. 79
En résumé……………………………………………………………………………… 81
CHAPITRE IV LES ANTISÉMITISMES ET LEUR CAUSE COMMUNE : LA RACIALISATION
DES JUIFS………………………………………………………………………………………………. ……
83
Les antisémitismes latents du monde non-Juif…………………...……………...…… 84
Les antisémitismes caractérisés …………………………………………………..... 90
l’antisémitisme réactionnel de :
la société perse d’avant l’ère chrétienne………………..……………….…. 91
la société gréco-romaine antique……..…………………………………….. 91
les sociétés musulmanes depuis le milieu du
XX
e
siècle……..………….….. 94
l’antisémitisme idéologique et réactionnel de :
la société chrétienne espagnole des
XV
e
/XVI
e
siècles…….…………….…… 98
le monde national-socialiste……………….…………..………...…….…. 104
l’antisémitisme chez les Juifs…………….……………………………..…....….. 110
Conclusion des antisémitismes………………………………………………….…… 112
3
ème
Partie
JUDAÏSME… ANTISÉMITISME : UN DESTIN COMMUN
CHAPITRE V – LA RACIALISATION INSTITUTIONNELLE DES JUIFS : CAUSE STRUCTURELLE
DE LA « QUESTION JUIVE »…………………………………………………………………………….
114
La question juive en France au début du
XX
e
siècle……………...………………… 114
La question juive aujourd’hui et son facteur conjoncturel principal : l’État sioniste 115
En résumé…………………………………………………………………………… 118
3
CHAPITRE VI – L’INEXORABLE ÉCHEC DE « LA LUTTE CONTRE L’ANTISÉMITISME ».....
120
Les organismes spécialisés dans cette action………………....……..…….……..... 120
Les actions préconisées et leur inspiration……………………………………… … 120
Une stratégie erronée et un piège sémantique………………….………………..…. 121
En résumé………………………………………………………………………...… 123
EN CONCLUSION, EN RÉSUMÉ ET EN COMPLÉMENT
: courtes séquences en vrac….…….125
BIBLIOGRAPHIE………………………..………………………………………………………………….
138
Je tiens ici à rendre hommage aux auteurs juifs qui ont pressenti que, par delà les
multiples causes conjoncturelles décrites par les historiens, existait une source invariante de
ce que l’on nomme depuis longtemps la « question juive » et que cette source se trouvait à
l’intérieur même de leur propre culture.
4
Il n’y a pas de racisme sans race,
d’antisémitisme sans race juive…
Mais qu’est-ce qu’une « race » ?
PRÉFACE
L’ « antisémitisme » ! Il n’y a sans doute guère de sujet qui, depuis la fin du
XIX
e
siècle et
particulièrement depuis le nazisme, ait attiré autant les historiens et suscité un si grand
nombre d’études, d’ouvrages, d’articles divers. Pourtant, cette hostilité envers les Juifs en tant
que peuple, hostilité « que rien n'apaise, qui existe depuis qu'existent des Juifs, qui sévit chez
tous les peuples en contact avec les Juifs
1
», ce racisme spécifique, reste toujours, aux yeux de
multiples auteurs, largement mystérieux dans son déterminisme intime.
Quel est donc l’essence de ce phénomène qui, depuis les persécutions d’Assuérus et
d’Aman rapportées dans le Livre d’Esther jusqu’à ses multiples formes constatées en ce
XXI
e
siècle, est resté constant, en passant notamment par les persécutions des Romains, des
chrétiens et des musulmans, les pogroms de Russie et de Pologne et le génocide nazi ? A côté
des causes secondes et conjoncturelles décrites essentiellement par les historiens, quel est
donc en définitive la métaphysique
2
, le substratum des formes diverses d’antisémitisme ?
Face à cette situation exceptionnelle il est clair tout d’abord que la compréhension du
phénomène antisémite aux conditions de survenue si différentes et sur lequel les documents
sont particulièrement abondants et de sources multiples, ne saurait résulter d’études purement
historiques. Le génocide juif lui-même, malgré son caractère spécifique et les travaux
considérables qui lui ont été consacrés, ne semble guère avoir entraîné de progrès notable.
C’est que, comme l’écrit avec justesse l’historien Maurice Goguel : « L’histoire a pour seule
fonction de constater les faits et de chercher à découvrir les liaisons qu’il y a entre eux. Elle
n’a pas compétence pour en donner une explication dernière
3
. »
Il convient de constater par ailleurs, à propos de la question juive qui a fait couler tant
d’encre, que le plus grand nombre des auteurs depuis la fin du
XIX
e
siècle se répartissent
schématiquement en deux groupes distincts, les uns dirigeant essentiellement leur discours sur
les faits et gestes jugés fautifs des non-Juifs, les autres sur ceux des Juifs. Il en résulte que les
ouvrages publiés constituent souvent des compilations de données et d’arguments historiques,
religieux, sociaux, économiques…, qui déçoivent volontiers les lecteurs les plus intéressés.
Certes, les travaux des historiens, destinés à établir un inventaire aussi exhaustif que possible
des actes antisémites et à les restituer dans leur complexité, sont absolument nécessaires ;
certes les théories des divers philosophes et sociologues cherchant à unir sous une même
rubrique des faits disparates quant à leur cause, telle celle, particulièrement répandue, du bouc
émissaire dans les périodes de crise
4
, apportent un éclairage non négligeable, mais les
conclusions de ces auteurs, quelle que soit leur pertinence, sont manifestement insuffisantes.
En ne s’appliquant qu’à des configurations contingentes de l’antisémitisme, fonction des
temps, des lieux et des hommes (tels le contentieux religieux judaïsme/christianisme, la
1
. Edmond Fleg, dans son ouvrage Pourquoi je suis juif.
2
. Métaphysique est le nom donné à l’œuvre d’Aristote faisant suite à la physique. Par extension, c’est la
connaissance des causes, divines, premières ou finales constituant l’essence des phénomènes (Encyclopédie
Wikipedia).
3
Jésus, Paris 1950, p. 147.
4
. Idée particulièrement veloppée par plusieurs auteurs tels que Durkheim, Freud, Braudel, Sartre, Girard… et
qui est toujours reprise, commentée et critiquée
5
destruction massive des Juifs européens ou l’existence de l’État juif de Palestine), elles ne
permettent pas d’appréhender la racine profonde de ce phénomène pour le rendre intelligible.
Remarquons aussi que les historiens de l’antisémitisme, juifs pour la plupart, ne sont pas
entièrement libres quant au sujet, comme l’a bien vu Poliakov dans son Histoire de
l’antisémitisme. Après avoir passé une partie notable de sa vie à l’étude du sujet il peut écrire
: « Le code de déontologie que l'historien est tenu d'observer en s'obligeant à affecter une
relation neutre et équitable envers toutes les parties concernées ne peut rien changer au fait
qu'il est dans ce domaine juge et partie. En continuant sur cette voie, on ne peut pas ne pas se
demander si les Juifs et leur nature n'ont pas quelque peu contribué au développement d'un
climat antisémite et à quelques-unes de ses manifestations. À partir de là, il n'est pas exclu
que l'historien se métamorphose en accusateur, ou, au moins, en critique de son peuple ». Et il
poursuit par ailleurs que : « Dénoncer les antisémites, est une attitude non scientifique
5
. »
Il est manifeste qu’ici « les arbres ont caché la forêt »... Car, dans une telle entreprise il
convient manifestement d’apporter une réponse aux vraies questions qui vaillent : Quelle est
l’identité commune que le judaïsme imprime aux Juifs et qui les différencie des non-Juifs ?
Quelle vision objective les non-Juifs ont-ils des Juifs à partir de cette donnée identitaire ?
Dans la circonstance, une seule attitude est en effet valable : comme les historiens l’ont fait
tout naturellement à l’époque moderne pour le communisme et le nazisme sans s’indigner,
voire s’occuper, des erreurs ou des fautes des individus
6
, il s’agit d’analyser ce qui dans la
culture juive constitue des éléments structurels potentiellement pervers et de rechercher
l’origine, le cheminement et l’association des idées qui conduisent des hommes, beaucoup
d’hommes de toutes les époques, à être hostiles à l’ensemble des Juifs. Par delà les
responsabilités individuelles qu’il convient donc d’écarter momentanément, nous verrons
ainsi que la clef du phénomène aux multiples facettes qu’est l’antisémitisme ne peut se situer
que dans une vision métahistorique indépendante du temps et de l’espace et que cette clef,
comme l’ont évoqué divers auteurs, est représentée par la structure même de l’identité
juive forgée par le judaïsme et perçue par les non-Juifs !
Parmi les auteurs juifs convaincus que « l’antisémitisme est aussi ancien que le
judaïsme
7
» et que le malheur juif devait être imputé d’abord au système de pensée dont ils
sont tributaires, c’est sans doute Bernard Lazare
8
qui, à la fin du
XIX
e
siècle, a fait les premiers
pas dans cette direction. À la banale question qu’il se pose : « Quelles vertus ou quels vices
valurent au Juif cette universelle inimitié ?» il apporte en effet la ponse suivante :
« L'attachement d'Israël à sa loi fut une des causes premières de sa réprobation […] Si cette
hostilité, cette répugnance même, ne s’étaient exercées vis-à-vis des Juifs qu’en un temps et
en un pays, il serait facile de démêler les causes restreintes de ces colères ; mais cette race a
été, au contraire, en butte à la haine de tous les peuples au milieu desquels elle s’est établie.
Il faut donc, puisque les ennemis des Juifs appartenaient aux races les plus diverses, qu’ils
vivaient dans des contrées fort éloignées les unes des autres, qu’ils étaient régis par des lois
différentes, gouvernés par des principes opposés, qu’ils n’avaient ni les mêmes mœurs, ni les
mêmes coutumes, qu’ils étaient animés d’esprits dissemblables ne leur permettant pas de
5
. Histoire de l’antisémitisme, préface au tome II, L’Âge de la science, Paris, Le Seuil 1991.
6
. L’opinion de l’historien allemand Reinhart Koselleck (rapportée par M. Olender, dans son ouvrage Race sans
histoire, p. 279) selon laquelle « le jugement moral a beau être juste et nécessaire il est impuissant ; il conduit à
une situation aporétique », me semble tout à fait juste.
7
. Théodore Reinach dans la Grande Encyclopédie.
8
. L’antisémitisme, son histoire et ses causes, p.11.
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