Armand Abécassis : Rue des Synagogues Le nom de l’auteur sera familier à bien des Français, car il est l’auteur d’un assez grand nombre d’ouvrages de haute vulgarisation sur divers aspects du judaïsme (sa fille est également auteur). Ce livre ne constitue pas un roman ; il se compose d’un assez grand nombre de chapitres racontant un aspect de la vie juive au Maroc à l’époque de la jeunesse de l’auteur, mais malgré l’aspect autobiographique de l’ouvrage, chaque section est comme un petit essai. Les chapitres ne suivent pas une progression logique rigoureuse ; par endroits on souhaiterait la pensée de l’auteur plus dense, et parfois on en arrive à déplorer des longueurs où il serait raisonnable de lire « en diagonale ». Pourtant, le texte explique bien comment les Juifs marocains ont acquis une culture essentiellement européenne, et comment ils en sont arrivés à abandonner certains aspects clés de leur culture judéo-marocaine d’origine. Cela explique à la fois leur présence en France (et dans d’autres pays francophones) et également les tensions qui les opposent aux immigrés d’origine musulmane. Adieu à ma ville À bord du bateau qui l’emmène vers la France, il se remémore les choses de son enfance et qu’il quitte. Plus qu’une introduction proprement dite, il s’agit d’un résumé de ce qui va suivre. Le mur La rue des Synagogues est séparée de la ville « européenne » par un mur qui la cache aux regards des « colons » et des « européanisés » : mur de l’ajection psychologique, sociale et morale p29. La rue des Synagogues [D]ans notre fameuse rue, retrouvons le Moyen Âge vivant p35. Description générale du lieu, des habitants et de la vie, spécialement celle d’un enfant. La rue en fête Les habitants les plus pauvres de la rue offrent des repas somptueux à l’occasion des fêtes juives. Un étranger parmi nous : Mohammed Dans tout le quartier, il y a un seul enfant musulman qui est l’ami des enfants juifs de la rue et qui les aime et les respecte. Une ménagère pugnace Description de la vie animée du marché. Deux épiciers tombés du ciel L’épicier juif de la rue des Synagogues passe sa journée à étudier la Torah, et laisse ses clients se servir, sans vérifier le montant qu’ils déposent dans sa caisse en sortant. À l’occasion d’une autre visite au Maroc, un épicier ferme sa boutique et fait un long chemin à pied pour accompagner Abécassis sur la tombe d’un ancêtre. Mazal ou la chance retrouvée Si les communautés juive et musulmane coexistent paisiblement (dans l’ensemble) les ariages mixtes n’existent pas ; il est question d’une exception tendant à confirmer la règle. Une figure de maître Rabbi Éléazer et les premiers enseignements du judaïsme. Au héder L’enseignement de l’hébreu et les premiers pas dans l’étude des textes avec une description de la complexité de la situation linguistique des Juifs marocains. Des écoliers perplexes Les écoles de l’Alliance Israélite Universelle (http://fr.wikipedia.org/wiki/Alliance_israélite_universell e http://www.aiu.org/ ) excellentes à bien des égards, mais qui ne tiennent pas compte de ce que les élèves ont déjà appris au héder, et qui appliquent rigoureusement un programme conçu pour la France métropolitaine. Des collégiens désorientés Le mot dés-orienté est à prendre dans le sens particulier d’« arraché à l’orient » , c’est-à-dire coupés de leur contexte culturel immédiat. À l’épreuve de l’insondable misère La pratique de la générosité et de la charité fait partie intégrante de la vie du quartier. Des jeunes en quête d’idéal : les Éclaireurs israéalites de France (EIF) Il existait dans les quartiers juifs de Casablanca de nombreuses structures éducatives et religieuses, mais Abécassis a été particulièrement marqué par le scoutisme juif. Une rencontre capitale Un match de football opposera une équipe juive à une équipe d’une école chrétienne, dont un des joueurs n’est autre que leur ami Mohammed. Un match décisif Description (trop) détaillé du match ; le meilleur joueur de l’équipe juive rate un goal parce que la présence d’un prêtre catholique en soutane derrière le but l’intimide. Les combats des esprits Suite du match : pour donner à l’équipe juive un soutien « spirituel » on décide de faire venir Rabbi Éléazar. Entre l’Orient et l’Occident Contre toute attente, l’équipe juive finit par l’emporter ; ceci donne lieu à de nombreuses et importantes réflexions sur les questions d’identité et de culture. La fin d’un monde De plus en plus, les Juifs marocains adoptent la manière de vivre européenne. Entre le passé et l’avenir Poème Passages Le départ d’Abécassis pour la France, et l’école MarcelBloch d’Orsay ; il emporte avec lui dans ses bagages beaucoup de livres se rapportant à la culture française qui est déjà la sienne. Il est agréablement surpris de ne pas se sentir méprisé à son arrivée à l’aéroport d’Orly. Dans l’ensemble, son intégration à la vie française se passe sans trop de difficultés. Le maître de la transmission Le rôle de l’école Marcel-Bloch d’Orsay dans la définition de son identité de Juif dans le monde moderne. Et maintenant… Je crois au Messie, mais toujours pour demain p358 : le Juif est inassimilable.