Messages clés
Les anticoagulants sont des médicaments indispensables pour la prévention et le traitement des pathologies
thrombo-emboliques.
Ils ont un rapport bénéfice/risque bien établi et sont utilisés depuis plus de 60 ans dans de nombreuses
situations cliniques.
Ils concernent une population de plus en plus large, souvent âgée et fragile.
Le risque majeur associé à leur utilisation est le risque hémorragique. Cette iatrogénie est liée à leur
mode d’action pharmacologique et est majorée dans certaines situations : patients âgés, polypathologie,
insuffisance rénale, insuffisance hépatique, faible poids corporel, interactions médicamenteuses, gestes
à risque hémorragique. Des cas d’administrations inappropriées ou d’erreurs médicamenteuses peuvent
également être à l’origine d’un risque hémorragique.
Une nouvelle classe d’anticoagulants oraux directs est disponible depuis 2009 ; il s’agit de médicaments
inhibant la thrombine (médicament anti-IIa) ou le facteur X activé (médicaments anti-Xa). Ces anticoagulants
oraux directs (AOD), communément appelés NACO (pour nouveaux anticoagulants oraux) représentent,
selon les indications, une alternative aux antivitamines K (AVK) et/ou aux héparines de bas poids moléculaire
(HBPM).
Ces AOD sont d’utilisation complexe ; c’est une classe de médicaments hétérogènes en termes de
recommandations d’utilisation et de profils pharmacologiques. Ils représentent en cela une pratique
d’utilisation nouvelle et peuvent être à l’origine d’une utilisation inappropriée.
Par ailleurs, il n’existe pas de recommandations robustes concernant :
la mesure de l’activité anticoagulante des AOD dans certaines situations (surdosage/surexposition,
chirurgie/acte invasif urgents à risque hémorragique, etc.),
la prise en charge des saignements graves survenant chez les patients recevant un AOD, en l’absence
d’antidote spécifique ou de protocole validé permettant la neutralisation rapide de l’effet anticoagulant
(protocole d’antagonisation).
L’attention des professionnels de santé est attirée sur le fait que le rapport bénéfice/risque positif des
anticoagulants, toutes classes confondues, est conditionné par leur bon usage, c’est-à-dire :
une très bonne connaissance et le strict respect par les prescripteurs des conditions d’utilisation des
AMM de ces médicaments (indications, posologies, schéma d’administration, durées de traitement,
contre-indications et précautions d’emploi, prise en compte des interactions médicamenteuses, etc.),
le respect des recommandations de bon usage de la Haute autorité de santé (HAS),
un usage adapté à chaque patient et la surveillance en cours de traitement avec réévaluation régulière
de la tolérance et de l’efficacité,
une coordination optimale du parcours de soins,
une bonne adhésion des patients (information, observance, éducation thérapeutique).
Il est recommandé de recourir à la base de données publique des médicaments qui est un référentiel
permettant d’accéder à un même endroit à des informations sur les médicaments actuellement
commercialisés. Les informations émanent des différentes institutions en charge du médicament, la
Haute autorité de santé (HAS), la Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS)
et l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).