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2. Conviction et jugement sur le rôle de l’enseignant 
 
Un bon professeur « c’est d’abord quelqu’un qui a établi de bons rapports avec eux (les élèves). »
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« L’art d’enseigner, c’est d’abord l’art de se taire …»
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« Nous avons tous connu des enseignants qui ont changé nos vies. »
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Dans mon cahier d’apprentissage, à la section de l’atelier ‘partir du connu’ effectué au 
premier  cours,  je  définissais  mon  rôle  d’enseignant  comme  ceci  et  je  cite : 
« mon rôle est d’accompagner  les étudiants, de les aider à apprendre et leurs transmettre  un savoir. »
       
Je  sais  maintenant,  suite  à  mes  lectures,  que  le  1/3  de  cette  affirmation  n’est  pas 
conforme parce qu’entachée d’une conception, d’un jugement : celui que l’enseignant doit 
transmettre un savoir. Si je travaillerais à cet atelier aujourd’hui, la citation deviendrait :     
« mon rôle comme enseignant est d’accompagner les étudiants, de les aider à apprendre et à travailler et 
de leurs transmettre de l’information pour qu’ils construisent un savoir. » 
 
 
« Le professeur est un jardinier qui n’essaie pas de pousser à la place de ses plantes.»
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(Ulric Aylwin) 
 
Citation  pertinente s’il en  est une et  elle  me porte à conclure  que  je devrai faire plus 
d’efforts  de  réflexions  dans  l’application  de  mon  enseignement  futur.  Comment faire 
travailler mes étudiants de façon significative pour qu’ils construisent un savoir ? 
Depuis le début de ma formation au DE, chaque cours que je donne semble un véritable 
casse-tête qui se résume à ceci : quoi préparer comme activités durant ces 3 heures pour 
que mes étudiants apprennent ‘ à pousser ’ et comment me taire le plus possible pour les 
faire  travailler. Nous  le  savons  maintenant,  enseigner  est  un  acte  professionnel  et 
complexe  et  Marielle  Pratte  nous  en  a  tissé  un  portrait  complet  dans  Pédagogie 
collégiale.  Mais  au-delà  de  la  rhétorique  de  la  définition  de  l’enseignement,  dans 
l’application pratique de cet acte professionnel par l’enseignant ; je peux maintenant définir 
mon rôle comme enseignant. 
 
Et mon rôle comme enseignant, je l’ai formulé sous la forme de ce que j’appelle les 10 
commandements de l’enseignant (voir l’annexe de la page 7). À vrai dire, j’ai pris la 
décision  très  difficile et  mûrement  réfléchie d’arrêter  d’enseigner. Et  oui, je  prend  ma 
retraite  de  l’enseignement  classique  et  je  vais  modeler  une  des  mes  idoles,           
Albert Einstein, qui disait ceci de son métier d’enseignant : « Je n’enseigne rien à mes 
élèves ; j’essaie seulement de créer les conditions dans lesquelles ils peuvent apprendre.» 
  
Comme le disait Paul Valéry : « Tu ne m’apprends rien si tu ne m’apprends à faire les 
choses. » Enseignants de ce monde, il faut modifier vos façons traditionnelles d’enseigner 
car ;  
« les cours magistraux sont temps perdu et les notes prises ne servent jamais.»
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Et ne vous 
targuez pas de vos taux de réussite dans vos cours car la seule différence entre vos 
étudiants qui réussissent et ceux qui échouent ; c’est qu’ils oublieront après l’examen plus 
tôt qu’avant. 
 
« Certes, je n’ai rien appris que je ne sois parti, ni enseigné autrui sans l’inviter à quitter 
son nid…Qui ne bouge n’apprend rien. » Michel Serres, Le Tiers-Instruit 
 
 
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6. LELOUP, Stéphane, Les représentations du professeur ‘idéal’, Thèse de doctorat 
http://perso.wanadoo.fr/jacques.nimier/decalage_prof.htm, page 1 
7. HUOT, Annette, L’art d’enseigner, c’est d’abord l’art de se taire, Pédagogie collégiale, Octobre 2002,  Vol. 16, n.1, page 27 
8. TIRÉ À PART, Les finalités et les valeurs de l’éducation, Pédagogie collégiale, Mars 2002, Vol. 15, n. 3, page 47 
9. HUOT, Annette, L’art d’enseigner, c’est d’abord l’art de se taire, Pédagogie collégiale, Octobre 2002,  Vol. 16, n.1, page 27 
10. ALAIN (1998), Propos sur l’éducation, Paris, PUF, 4
ième
 édition, p.94