• La tâche est trop compliquée ou trop difficile pour l'enfant. "Range ta chambre !" : les
enfants en bas âge peuvent difficilement comprendre une telle injonction, encore moins s'y
conformer. Ils sont par contre parfaitement en mesure de vous suivre si vous leur dites : "Mets
tes cubes dans ton coffre" ou : "Dépose tes vêtements dans le panier." À force de s'acquitter
correctement de tâches modestes, l'enfant prend confiance en lui et peut s'attaquer à des missions
de plus en plus complexes.
• L'enfant ne comprend pas le lien entre son comportement et la récompense ou la punition
qui en résulte. Si la réprimande survient trop longtemps après la bêtise, l'enfant ne peut pas
saisir le lien de cause à effet entre les deux événements ni, par conséquent, modifier son
comportement. De la même façon, il est complètement inutile de récompenser un enfant de trois
ans le samedi pour toutes ses bonnes actions de la semaine car sa mémoire et son appréhension
du temps ne sont pas assez développées pour lui permettre de comprendre ce qui lui vaut le
cadeau ou les félicitations. Plus l'enfant est jeune, plus la conséquence de ses actes doit être
immédiate.
• Les parents attendent trop de l'enfant. Très jeunes, les enfants apprennent qu'un "Non !"
ferme signifie que leur comportement est inacceptable et qu'ils doivent arrêter tout de suite.
Toutefois, ils ne sont pas forcément en mesure d'agir autrement si la tentation reste présente.
Ainsi, les boutons du magnétoscope constituent une tentation de premier ordre pour le tout-petit,
et ils continueront de l'attirer tant que vous ne l'éloignerez pas de la machine.
• L'enfant est bombardé de "Non !" Si l'enfant évolue jour après jour dans un océan
d'interdictions, il finit tout naturellement par ne plus leur prêter la moindre attention. Il est
important que les parents définissent l'importance relative des différents interdits et qu'ils les
implantent graduellement, un (ou quelques-uns) à la fois. Je conseille à cet égard de modifier en
premier lieu les comportements qui mettent en danger la vie de l'enfant, qui peuvent le blesser ou
qui risquent de causer des dégâts matériels majeurs. Les disputes concernant la nourriture ne font
jamais que des vaincus; celles qui portent sur les vêtements ne valent généralement pas l'énergie
qu'elles exigent.
• L'enfant est à bout. Votre fille ou votre fils est fatigué, affamé, fâché ou stressé ? Laissez la
discipline pour plus tard. Décrétez une pause et fournissez à votre enfant ce dont il a besoin dans
l'immédiat : une sieste, un goûter, un câlin. Vous obtiendrez ensuite de bien meilleurs résultats
au chapitre de la discipline.
• Le parent est à bout. Quand vous êtes aussi fâché ou contrarié que votre enfant, voire plus
que lui, vous n'êtes pas dans de bonnes dispositions pour lui enseigner quoi que ce soit de
valable ! Accordez-vous un répit. Les enfants doivent savoir que leurs parents peuvent réagir
d'une manière émotive à leurs comportements — notamment, ils évaluent les conséquences de
leurs attitudes aux expressions de visage, à la voix et aux gestes des gens qui les entourent —
mais méfiez-vous des débordements. Si vous réagissez d'une manière excessive, vous prendrez
peur autant que vous effrayerez votre enfant et vous regretterez vos paroles et vos gestes dès que
vous aurez retrouvé votre calme.