Séminaire Crises et critiques : Crise et prédiction en sémiologie
LASCO IdeaLab de l’Institut Mines-Télécom (IMT) et Philépol (Université Paris Descartes – Sorbonne Paris Cité) en
collaboration avec la Fondation Maison des Sciences de L’homme (FMSH)
Crises et critiques - Séminaire de recherche sous la direction de Pierre-Antoine Chardel et Jan Spurk
Le consensus, profondément établi entre les années 1980 et 2000 selon lequel « there is no alternative » (TNA, Thatcher) au
projet de modernisation du capitalisme, s’est effrité. La « world governance » est bien incapable de développer un nouveau
projet de société. Il s’est ainsi établi un profond malaise dans la société, un profond fatalisme et beaucoup de morosité. La
société telle qu’elle est ne correspond pas aux désirs des individus, tandis que les diverses crises (sociales, économiques,
politiques, écologiques, etc.) sont vécues comme une « crise érosion » omniprésente et non-maîtrisable.
Le vécu de la « crise érosion » provoque des critiques publiques très diverses ainsi que le développement d’une certaine
autonomie intellectuelle. Mais cette autonomie dans l’acte de penser des avenirs possibles n’est pas en soi libératrice. Les
avenirs sont ouverts et des avenirs autoritaires sont une possibilité. Les replis identitaires que l’on observe un peu partout
dans le monde en sont un indice frappant.
On a également pu constater un certain renouveau de courants critiques au sein des sciences sociales. Leurs positions, leurs
approches et leurs démarches sont cependant très disparates en ce qui concerne leurs références théoriques, leurs objets,
leurs méthodes ainsi que leurs finalités. En outre, les positions critiques en sciences sociales ne correspondent ni aux profils
des disciplines académiques ni au démarches interdisciplinaires établies.
Au cours de ce séminaire, il s’agira de rappeler que les théories critiques ne se satisfont pas de la dénonciation des
souffrances et des frustrations vécues mais elles visent une compréhension des raisons pour lesquelles la société est
devenue ce qu’elle est et pour lesquelles elle dispose d’un potentiel pour se dépasser et surmonter les impasses du temps
présent.
Il s’agira ainsi de nous pencher sur :
Les critiques publiques contemporaines : acteurs, objets et formes de leurs critiques, raisons d’agir, visions du monde,
espaces publics
Les théories critiques contemporaines en sciences sociales : argumentations et finalités
La question de la conjonction (im)possible entre les critiques publiques et les théories critiques en sciences sociales.
Les signes d’un renouveau de l’activité critique, empruntant non seulement aux théories critiques établies, mais aussi à la
critique littéraire, à l’herméneutique contemporaine, aux humanités digitales etc.
Lieux : Institut Mines-Télécom (IMT), 46 rue Barrault, Paris 13è, Métro : Corvisart & FMSH, Maison Suger, Paris 5è, Métro :
Odéon
Programme :
Jeudi 10 novembre 2016, 17h-19h (IMT - TEM, salle E102) : Jan Spurk, professeur de sociologie à l’Université Paris
Descartes : Critiques et avenirs possibles
Jeudi 8 décembre 2016, 17h-19h (IMT - TEM, salle E102) : Marie Goupy, maître de conférences en philosophie à l’Institut
Catholique de Paris : L'état d'exception ou l'impuissance autoritaire de l’Etat