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a ben maintenant j'irai moins loin …».
C'est par cette formule laconique qu'ont
fusés les premiers commentaires de mon
voisin de palier réagissant lors de notre
retour de congés respectifs, constatant les travaux d'installation en vue d
u Ramadan du futur lieu de vie qui allait bientôt alimenter une partie de la population locale des Lilas.
och Hachana, c’est tout d’abord se souvenir des différents noms qui, en hébreu, désignent
cette fête :
• Yom Harat ‘Olam : Le jour de l’apparition du monde à l’existence,
• Yom Hazikaron : Le jour du souvenir,
• Yom Hadin : Le jour du Jugement,
• Yom Térou’a : Le jour de la sonnerie.
Ces quatre notions sont étroitement liées pour la tradition juive dans la liturgie de la fête.
Toutes les solennités commémorées dans la liturgie de la tradition juive renvoient à un
évènement daté historiquement, et en particulier aux évènements vécus par la génération de la
sortie d’Egypte, c’est à dire la génération au cours de laquelle s’est constituée la nation d’Israël et
qui a assisté à la révélation.
Il y a un fondement de mémoire à chaque commémoration :
• Pessa’h : c’est la sortie d’Egypte
• Chavou’ot : c’est la révélation et le don de la Loi au Mont Sinaï
• Soukkot : c’est la reconnaissance de la Providence Divine pendant les 40 années passées
dans le désert.
• Kippour : c’est le pardon de D’ieu obtenu par Moïse après la faute du veau d’or.
Or, précisément, Roch Hachana est défini comme le jour de la mémoire totale. D’une certaine
manière, cette mémoire nous renvoie à l’évènement du commencement absolu, même si nous
n’en avons pas de souvenirs conscients. C’est donc un moment du temps de la Foi, mais
l’évènement historique est là. Le monde a commencé : nous le savons parce qu’il y a eu
révélation au moment de la sortie d’Egypte.
Il y a une relation entre les appellations de cette fête : Le jour de la mémoire et le jour du
Jugement.
Au fond, nous sommes jugés par notre mémoire, et, si nous admettons le principe, corollaire à la
révélation biblique, que le Créateur nous a donné à une histoire qui est jugée, alors il y a
récapitulation de la mémoire totale, au jour précisément où, le temps de 1’année recommençant,
il y a une récapitulation de l'événement antérieur.
En quelque sorte, nous ne sommes pas jugés par rapport à notre comportement pendant l’année
écoulée. Nous sommes jugés en fonction de ce que nous sommes devenus par rapport à ce que
nous sommes censés être. C’est l’histoire du Peuple Juif depuis Abraham jusqu’à notre
génération qui porte un jugement sur ce que nous sommes.
À chaque instant, tout notre passé est récapitulé dans le moment présent, lui-même point de
départ d'un avenir possible. Cela est vrai de tout instant de la durée que nous vivons à travers tout
le temps de l'année. Mais, dans la correspondance entre la commémoration liturgique de l'année
et les grands événements de notre histoire, c'est, en ce qui concerne Roch Hachana, notre passé,
qui, en fait, nous juge à ce moment-là. Un passé entièrement récapitulé et dont dépend l'avenir.
C'est cela, la notion biblique de jugement. Notre liberté individuelle peut naturellement jouer et,
transformant notre passé dans la conduite du repentir, transformer notre avenir.
LE MOT DU RABBIN