CALENDRIER HEBRAIQUE
Le calendrier hébraïque est un calendrier luni-solaire composé d’années solaires, de mois
lunaires, et de semaines de sept jours commençant le dimanche et se terminant le samedi, jour
du Chabbat. Il prend pour point de départ le commencement (Beréchit) de la Genèse, premier
livre de la Bible, qu’il fait correspondre à l’an -3761 du calendrier grégorien. Au soir du
18 septembre 2009, il est entré dans l’année hébraïque 5770.
Chaque nouveau mois commence avec la Nouvelle Lune. Le calendrier s’aligne sur des
lunaisons de 29 jours 12 heures 44 minutes et 2,9 secondes et alterne des mois de vingt-neuf
et de trente jours. Une année lunaire de douze mois fait 354,36 jours. Comme une année
solaire fait 365,24 jours, près de onze jours se perdent chaque année[1]. Pour rattraper ces
jours perdus, les années comportent successivement douze ou treize mois lunaires, selon un
cycle métonique.
Histoire
Jusqu'au IVe siècle, c'est le Sanhédrin établi en terre d'Israël qui fixait les dates du calendrier
juif. Le patriarche Hillel II, est crédité d'avoir établi en 359 les règles de calcul du calendrier
juif. Par ce geste, il abandonne un des derniers symboles de la puissance du Sanhédrin, qui
jusqu'à lui déterminait seul le calendrier et donc la date des fêtes mais il permet ainsi au
judaïsme de se perpétuer indépendamment de l'avenir de cette institution[2]. Les règles qu'il
rend publiques sont encore celles observées aujourd'hui.
Le cycle métonique
Méton d’Athènes, en 433 avant J.-C. remarqua que si l’on reste avec ce système de
29,53 jours, toutes les dix-neuf années, on perd exactement sept mois. Le calendrier hébreu
répartit donc ces mois sur le cycle de Gamaliel l'Ancien, en composant des années soit de
douze mois, soit de treize mois. L’année est dite « commune » quand elle compte douze mois,
et « embolismique » quand elle en compte treize.
Au cours d’un cycle métonique, sept années sont embolismiques, les douze autres étant
communes. Le mois supplémentaire des années embolismiques compte toujours trente jours :
le mois d’adar se dédouble pour donner adar I (adar-richone en hébreu), le mois intercalaire
proprement dit et adar II (adar-bet en hébreu).
La distribution des années de treize mois « embolismiques » au sein du cycle métonique de
19 ans est connue sous le nom de Gou’hadzat ט"זדאחוג (la valeur numérique des lettres
formant ce mot représente les chiffres 3, 6, 8, 1, 4, 7, 9), soit une année de treize mois la 3e,
6e, 8e, 11e, 14e, 17e et 19e du cycle solaire de 19 ans.
Organisation des mois
Mosaïque représentant le cycle des douze mois du zodiaque hébraïque, période byzantine,
inscriptions hébraïques.
Les noms de mois viennent de déformations de noms assyro-babyloniens assimilés par le
peuple hébreu pendant l’exil à Babylone au IVe siècle av. J.-C..
La durée de certains mois n’est pas fixe. Les deuxième, troisième et sixième mois de
l’année, ’hèchvane, kislev et adar, peuvent avoir :
vingt-neuf jours, auquel cas il est dit « défectif » (haser)
ou trente jours et on dit alors qu’il est « abondant » (maleh)
Une année commune peut donc avoir :
353 jours (elle est dite « défective »)
354 jours (elle est dite « régulière »)
ou 355 jours auquel cas elle est dite « abondante ».
Les années embolismiques peuvent aussi être défective, régulière ou abondante si elles
comportent 383, 384 ou 385 jours.
Lorsqu’il n’y a pas d’ajustement solaire/lunaire, les mois sont les suivants :
no
Noms
Jours
(moderne)
(Torah)
français
hébreu
1
7
tichri
ירשת
30
2
8
’hèchvane
ןושח
29 ou 30[n 1]
3
9
kislev
ולסכ
29[n 2] ou 30
4
10
téveth
תבט
29
5
11
chevat
טבש
30
6a /
12a /
adar I[n 3] (mois sup.)
דאר
30 /
6b / 6
12b / 12
adar II[n 3] / adar[n 4]
ב רדא
29
7
1
nissane
ןסינ
30
8
2
iyar
ריא
29
9
3
sivane
ןויס
30
10
4
tamouz
זומת
29
11
5
av
בא
30
12
6
éloul
לולא
29
Pour les mois de ’hèchvane et kislev, leur longueur est calculée en fonction de la date de la
pleine lune (dichomènie) de l’année suivante, au mois de tichri, ce qui détermine la
qualification donnée à l’année. Le mode de calcul évite que la fête sainte du Yom Kippour, le
10 tichri, tombe un vendredi ou un dimanche, c’est-à-dire la veille ou le lendemain du
Chabbat (le septième jour, chômé, de la semaine juive qui commence un dimanche).
Décompte des jours
Le jour du calendrier hébreu commence au coucher du soleil. Cela, pour être en conformité
avec la Genèse, section Beréchit, qui dit « il fut soir, il fut matin, jour UN. » que l’on
interprète comme « le premier jour commence le soir, puis vient le matin. »
La Pâque juive, ou Pessa’h, tombe le 14 nissane. Cette date est fixe selon le calendrier hébreu,
mais mobile si on se réfère au calendrier grégorien.
Les Chabbat sont nommés selon le nom de la Paracha (section de la Torah) lue à la
synagogue, selon un cycle qui commence et s’achève à Sim'hat Torah.
Début(s) de l’année
L’année juive compte traditionnellement quatre débuts d’année :
L’année solaire commence le premier du mois de tichri. Selon certains avis, il s’agit
de la création du Monde. Les Juifs fêtent Roch Hachana, le Nouvel An juif à cette
occasion. C’est le début de l’année civile juive et des yamim noraïm (en hébreu םימי
םיארונ, « jours redoutables », également connue comme les dix jours de pénitence) - les
dix jours qui sépare Roch Hachana du Yom Kippour - pendant lesquels Dieu évalue
les actions et le repentir des Juifs de l’année écoulée pour les inscrire (ou non) dans le
Livre de la Vie de la nouvelle année.
L’année lunaire commence le premier du mois de nissane et ce depuis la sortie
d’Égypte, comme il est dit : « Ce mois sera pour vous le commencement de tous les
mois ». Cette date est également définie comme étant le nouvel an pour les rois. Le
mois de nissan est appelé le premier mois dans la Torah.
L’année fiscale commence le premier du mois de éloul. Cette date est utilisée pour
calculer les impôts décrits dans la Torah.
L’année agricole commence le 15 du mois de chevat, jour traditionnellement appelé
« Nouvel An des arbres » (Tou Bichevat). Les lois concernant l’agriculture rythment
cette année.
Décompte des années
Dans le monde entier, y compris en Israël, les communautés juives utilisent le calendrier
grégorien comme calendrier civil. Le calendrier hébreu sert à calculer les dates des fêtes
religieuses, et fait débuter l’an un à la date supposée de la création du Monde (Anno Mundi,
abrégé souvent A.M.). Cette date a été calculée en utilisant toutes les dates citées dans la
Torah à propos des différentes personnes et des générations pour remonter jusqu’à Adam. La
création du Monde ainsi calculée correspond au 7 octobre -3761 du calendrier grégorien. Ce
calcul est tardif puisqu’il a été réalisé par le patriarche Hillel II en l’an 358 du calendrier
julien.
Secret du calendrier selon Rachi
En hébreu mystique, le secret du calendrier est appelé Sod Ha’ibour. Rachi y fait référence[3].
Le sens littéral de Sod Ha’ibour est la connaissance astronomique nous permettant de fixer le
calendrier hébraïque.
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