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INVESTMENT
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les marchés que la Banque fera tout son possible
pour relancer la croissance et l'inflation. Dès lors,
la perspective d'un assouplissement quantitatif
souverain (c-à-d l'achat d'emprunts d'État) semble
inévitable.
La baisse des cours du pétrole n'est cependant
pas de bon augure pour les sociétés énergétiques.
Si l'on se fie à l'expérience, leurs bénéfices pour-
raient se contracter fortement en 2015. Le secteur
offre certes un rendement du dividende attrayant
(3,7%) mais la perspective d'une forte baisse des
bénéfices amène les investisseurs à remettre
en question la durabilité de ces dividendes. En
revanche, le repli des cours du brut pourrait être
une bonne nouvelle pour la rentabilité des entre-
prises hors secteur énergétique. Les ménages
verront leur pouvoir d'achat augmenter, ce qui
est susceptible de soutenir les valeurs des biens
de consommation cycliques, voire certains titres
de la consommation de base.
La poussée de volatilité et d'aversion au risque
provoquée par la baisse des prix du brut assom-
brit également les perspectives des marchés
obligataires. Les effets ont été particulièrement
ressentis dans les segments les plus risqués tels
que les obligations à haut rendement et la dette
des marchés émergents. Les obligations des pro-
ducteurs d'énergie représentent 16% de l'univers
des obligations à haut rendement aux États-Unis
et la dégringolade des prix du pétrole a engendré
des ventes massives dans ce secteur. La volatilité
de la dette des marchés émergents a également
fortement augmenté en décembre, la baisse des
cours du pétrole ayant eu une incidence immédiate
sur les pays exportateurs les plus fragiles comme
l'Angola, l'Équateur, le Gabon et le Venezuela. Les
pays importateurs de pétrole (en Asie notamment)
pourraient par contre y trouver un avantage, mais
ce scénario n'est pas réellement intégré dans le
prix de leurs obligations, dans la mesure où le
sentiment global vis-à-vis des marchés émergents
est désormais franchement négatif.
En définitive, il est probable que la baisse des
cours du pétrole soit une bonne nouvelle pour la
croissance mondiale à moyen terme. Cependant,
de fortes fluctuations des prix relatifs pourraient
perturber la tendance à court terme, compte tenu
du temps nécessaire à l'ajustement de l'économie
réelle. Ce risque s'est traduit par l'accroissement
de la volatilité des marchés financiers et les ventes
massives subies par certaines classes d'actifs.
Les prévisions anticipent une croissance de 3% de
l'économie mondiale en 2015, ce qui représente une
légère amélioration par rapport au chiffre de 2,9%
attendu pour 2014. Notons toutefois la différence
de trajectoire entre économies développées et
économies émergentes, avec une accélération dans
le premier cas et un ralentissement dans le second.
L'économie américaine se montre de loin la plus
résistante et demeure largement soutenue par la
politique monétaire accommodante de la Réserve
fédérale. La croissance du PIB au 3
e
trimestre est
ressortie à +5,0%, soit largement au-delà du chiffre
de +3,9% estimé précédemment. La dynamique du
marché de l'emploi reste solide et les prix des loge-
ments progressent. D'autres secteurs économiques
montrent également des signes d'accélération. Le
dollar s'est apprécié de près de 12% contre l'euro
en 2014. Une telle hausse serait normalement sus-
ceptible d'avoir un effet négatif sur la croissance,
mais la baisse des cours du pétrole compense en
partie l'appréciation du billet vert.
L'économie européenne n'a pas encore retrouvé
son niveau d'avant la crise. L'inflation sous-jacente
est au plus bas et les anticipations d'inflation font
l'objet de pressions baissières. Les facteurs positifs
sont la dépréciation de l'euro et la baisse des cours
du pétrole qui pourraient doper le sentiment des
ménages et la confiance des entreprises. Cette
embellie du sentiment et de la confiance devrait
contribuer à stimuler la consommation et à allé-
ger par ailleurs la pression baissière sur l'infla-
tion. L'autre bonne nouvelle est la détermination
apparente de la BCE à tout mettre en œuvre pour
atteindre ses objectifs.
La reprise japonaise depuis l'augmentation de la
TVA en avril n'a pas été à la hauteur des attentes.
Face à ce constat, la Banque du Japon a renforcé
ses mesures d'assouplissement monétaire et le
Premier ministre Shinzo Abe a reporté le deuxième
volet du relèvement de la TVA. Les données macro-
économiques japonaises font état d'une certaine
vigueur de l'activité, comme en témoignent les
chiffres encourageants des exportations. Toutefois,
d'autres enquêtes continuent de mettre en lumière
JANVIER 2015
BULLETIN D’INFORMATION MENSUEL