INVESTMENT NEWSLETTER BULLETIN D’INFORMATION MENSUEL JANVIER 2015 Chère cliente, Cher client, L’objectif de notre bulletin d’information est de communiquer sur deux points qui nous sont essentiels : 1. Environnement macro-économique 2. Stratégie d’investissement 1. ENVIRONNEMENT MACROÉCONOMIQUE Le mois de décembre marque l'entrée officielle de l'hémisphère nord dans sa période hivernale. Les jours raccourcissent et la consommation d'énergie augmente (les lumières sont allumées plus tôt, les radiateurs tournent à plein régime, sans oublier l’énergie qu'utilisent les décorations électriques de Noël...). L'un des sujets majeurs qui fait la une depuis juillet dernier est la forte baisse des cours du pétrole. Cette tendance s'est intensifiée en décembre après que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ait refusé de réduire sa production pour endiguer la chute des cours. L'OPEP a indiqué ne pas souhaiter intervenir dans l’équilibre de l'offre et de la demande, préférant ainsi laisser les marchés financiers déterminer le prix du pétrole. Les prix du pétrole brut atteignent désormais leur niveau le plus bas depuis 2009. La fin de l'année se caractérise habituellement par une diminution de la liquidité sur les marchés. En 2014, cette diminution a été exacerbée par les craintes des investisseurs concernant la forte réduction des revenus pétroliers de plusieurs pays exportateurs. A cela se sont ajoutées la perspective d'une crise financière imminente en Russie et la situation politique en Grèce. Enfin, la volatilité qui a affecté la tendance des marchés en décembre s'explique également en partie par l'ajustement du positionnement des investisseurs, sachant que bon nombre d'entre eux avaient auparavant accru leur exposition au risque dans l'anticipation d'un rebond en fin d'année. Les espoirs d'un rebond restant vains, il leur a fallu réduire leurs positions longues, ce qui a eu pour effet d'intensifier la pression à la vente. Les graphiques ci-dessous montrent que la baisse des cours du pétrole (graphique 2) s'est poursuivie jusqu'à la mi-décembre avant de se stabiliser quelque peu. Les marchés d’actions (graphique 1) ont imité ce repli durant la première quinzaine du mois puis ont rebondi, les marchés émergents sous-performant toutefois les marchés développés. Si cette baisse peut être perçue comme une bonne nouvelle pour les consommateurs d'énergie, elle a toutefois engendré une poussée de volatilité et d'aversion au risque sur les marchés financiers. 1 ING Luxembourg S.A. - 52, route d’Esch L-2965 Luxembourg - T.+352 44 99 1 - www.ing.lu INVESTMENT NEWSLETTER BULLETIN D’INFORMATION MENSUEL JANVIER 2015 Graphique 1 Source : Bloomberg. Performance des actions en décembre à l'aune des indices MSCI (Europe, Amérique du Nord et marchés émergents) Graphique 2 Source : Bloomberg. Evolution des cours du pétrole en décembre (contrats à terme sur le brut WTI et le Brent) Il convient dès lors de s'interroger sur les conséquences de la baisse des cours du pétrole pour l'économie mondiale. Les données historiques laissent penser que , dans le scénario économique actuel, le niveau peu élevé des prix du brut pourrait être positif pour la croissance mondiale et les marchés financiers. L'effet net de la baisse des cours du pétrole pourrait conduire à une réduction de l'excès d'épargne et à une augmentation des dépenses des ménages. La baisse des prix du brut peut ainsi constituer une sorte de réduction d'impôt pour les ménages et la consommation représente la part la plus importante du produit intérieur brut (PIB), se qui en définitive stimulera la 2 croissance économique. Cette baisse a également pour conséquence un repli des taux d'inflation (et des anticipations d'inflation). Dans le cas de la zone euro et du Japon en particulier, il est à craindre que la chute des prix du pétrole n'accélère ainsi la baisse des anticipations d'inflation. La Banque du Japon a déjà réagi en conséquence en renforçant son programme d'assouplissement quantitatif. Si cela s'avère insuffisant, il est probable qu'elle prendra de nouvelles mesures. La Banque centrale européenne (BCE) reste la seule grande banque centrale qui s'est jusqu'ici abstenue de recourir à l'achat d'emprunts d'État. Cependant son président, Mario Draghi, s'est évertué à convaincre ING Luxembourg S.A. - 52, route d’Esch L-2965 Luxembourg - T.+352 44 99 1 - www.ing.lu INVESTMENT NEWSLETTER BULLETIN D’INFORMATION MENSUEL JANVIER 2015 les marchés que la Banque fera tout son possible pour relancer la croissance et l'inflation. Dès lors, la perspective d'un assouplissement quantitatif souverain (c-à-d l'achat d'emprunts d'État) semble inévitable. La baisse des cours du pétrole n'est cependant pas de bon augure pour les sociétés énergétiques. Si l'on se fie à l'expérience, leurs bénéfices pourraient se contracter fortement en 2015. Le secteur offre certes un rendement du dividende attrayant (3,7%) mais la perspective d'une forte baisse des bénéfices amène les investisseurs à remettre en question la durabilité de ces dividendes. En revanche, le repli des cours du brut pourrait être une bonne nouvelle pour la rentabilité des entreprises hors secteur énergétique. Les ménages verront leur pouvoir d'achat augmenter, ce qui est susceptible de soutenir les valeurs des biens de consommation cycliques, voire certains titres de la consommation de base. La poussée de volatilité et d'aversion au risque provoquée par la baisse des prix du brut assombrit également les perspectives des marchés obligataires. Les effets ont été particulièrement ressentis dans les segments les plus risqués tels que les obligations à haut rendement et la dette des marchés émergents. Les obligations des producteurs d'énergie représentent 16% de l'univers des obligations à haut rendement aux États-Unis et la dégringolade des prix du pétrole a engendré des ventes massives dans ce secteur. La volatilité de la dette des marchés émergents a également fortement augmenté en décembre, la baisse des cours du pétrole ayant eu une incidence immédiate sur les pays exportateurs les plus fragiles comme l'Angola, l'Équateur, le Gabon et le Venezuela. Les pays importateurs de pétrole (en Asie notamment) pourraient par contre y trouver un avantage, mais ce scénario n'est pas réellement intégré dans le prix de leurs obligations, dans la mesure où le sentiment global vis-à-vis des marchés émergents est désormais franchement négatif. En définitive, il est probable que la baisse des cours du pétrole soit une bonne nouvelle pour la croissance mondiale à moyen terme. Cependant, de fortes fluctuations des prix relatifs pourraient perturber la tendance à court terme, compte tenu du temps nécessaire à l'ajustement de l'économie 3 réelle. Ce risque s'est traduit par l'accroissement de la volatilité des marchés financiers et les ventes massives subies par certaines classes d'actifs. Les prévisions anticipent une croissance de 3% de l'économie mondiale en 2015, ce qui représente une légère amélioration par rapport au chiffre de 2,9% attendu pour 2014. Notons toutefois la différence de trajectoire entre économies développées et économies émergentes, avec une accélération dans le premier cas et un ralentissement dans le second. L'économie américaine se montre de loin la plus résistante et demeure largement soutenue par la politique monétaire accommodante de la Réserve fédérale. La croissance du PIB au 3e trimestre est ressortie à +5,0%, soit largement au-delà du chiffre de +3,9% estimé précédemment. La dynamique du marché de l'emploi reste solide et les prix des logements progressent. D'autres secteurs économiques montrent également des signes d'accélération. Le dollar s'est apprécié de près de 12% contre l'euro en 2014. Une telle hausse serait normalement susceptible d'avoir un effet négatif sur la croissance, mais la baisse des cours du pétrole compense en partie l'appréciation du billet vert. L'économie européenne n'a pas encore retrouvé son niveau d'avant la crise. L'inflation sous-jacente est au plus bas et les anticipations d'inflation font l'objet de pressions baissières. Les facteurs positifs sont la dépréciation de l'euro et la baisse des cours du pétrole qui pourraient doper le sentiment des ménages et la confiance des entreprises. Cette embellie du sentiment et de la confiance devrait contribuer à stimuler la consommation et à alléger par ailleurs la pression baissière sur l'inflation. L'autre bonne nouvelle est la détermination apparente de la BCE à tout mettre en œuvre pour atteindre ses objectifs. La reprise japonaise depuis l'augmentation de la TVA en avril n'a pas été à la hauteur des attentes. Face à ce constat, la Banque du Japon a renforcé ses mesures d'assouplissement monétaire et le Premier ministre Shinzo Abe a reporté le deuxième volet du relèvement de la TVA. Les données macroéconomiques japonaises font état d'une certaine vigueur de l'activité, comme en témoignent les chiffres encourageants des exportations. Toutefois, d'autres enquêtes continuent de mettre en lumière ING Luxembourg S.A. - 52, route d’Esch L-2965 Luxembourg - T.+352 44 99 1 - www.ing.lu