CONJONCTURE DE L'ECONOMIE CAMEROUNAISE EN 2007 ET PERSPECTIVES POUR 2008 (Mise à jour du 11avril 2008) Introduction L’économie camerounaise a enregistré un taux de croissance de 2,8 % en 2007 contre 3,2 % en 2006. La demande intérieure a été le moteur de la croissance économique en 2007, à travers notamment la consommation privée et l’investissement public. Du côté du secteur productif, l’activité a été tirée par les services, l’agriculture vivrière, la sylviculture ainsi que les bâtiments et travaux publics. La production s’est en revanche inscrite en recul dans l’agriculture d’exportation et l’exploitation pétrolière. L’inflation a enregistré un ralentissement après la forte progression observée en 2006. La mise en œuvre des réformes structurelles s’est également poursuivie, notamment en ce qui concerne la réduction du poids des entreprises publiques sur le budget de l’Etat et l’amélioration de l’environnement des affaires. I- Evolution du secteur réel Dans le secteur primaire, les productions vivrières et maraîchères se sont orientées à la hausse, mais la tendance générale était à la baisse pour la plupart des cultures de rente. Dans le secteur secondaire, les évolutions ont été très contrastées. La plupart des branches agro-industrielles ont résisté à la morosité ambiante, en liaison avec la progression de la demande, mais les difficultés d’approvisionnement en électricité et le renchérissement des matières premières ont dégradé les indicateurs d’activité dans les industries chimiques et métallurgiques. Dans le secteur tertiaire, les activités sont restées dynamiques, soutenues essentiellement par les télécommunications et les transports ferroviaires. II- Evolution de l’inflation Au niveau national, les pressions inflationnistes se sont nettement repliées en 2007 ; les données élaborées par l’Institut National de la Statistique indiquent que l’indice général des prix à la consommation finale des ménages, qui sert à mesurer l’inflation, aurait progressé de 1,1 % en 2007, contre 5 % en 2006. En raison de la hausse des cours mondiaux de pétrole brut et après la hausse des salaires des agents de la fonction publique, les tensions inflationnistes pourraient enregistrer un raffermissement en 2008, tout en restant en dessous du seuil de 3 % fixé dans le cadre de la surveillance multilatérale. III- Situation des finances publiques S’agissant des finances publiques, l’équilibre des finances publiques est resté confortable en 2007, avec un accroissement des recettes, la maîtrise des dépenses et l’allégement du service de la dette extérieure. A fin octobre 2007, les recettes se sont élevées à 1578,1 milliards contre 1530,2 milliards à fin octobre 2006, soit un accroissement de 3,1 %. Les dépenses ont atteint 1193,5 milliards, s’inscrivant en hausse de 5,1 % par rapport à la même période de 2006 (1135,5 milliards). Ainsi, l’exécution du budget de l’Etat s’est soldée à fin octobre 2007 par un excédent global hors dons de 384,6 milliards, comparable à celui de 394,7 milliards réalisé un an auparavant. IV- Situation des échanges extérieurs Les échanges du Cameroun avec l’extérieur ont été assez dynamiques au cours des neufs premiers mois de l’année 2007, comparés à la même période en 2006. Selon les données provisoires, hormis les opérations liées au raffinage de pétrole, les recettes d’exportation se sont accrues de 14% à 1 452,26 milliards, tandis que les importations se repliaient de 16% pour revenir à 1 015,08 milliards. Le taux de couverture hors pétrole s’est également amélioré, grâce à la flambée des cours des matières premières sur les marchés internationaux. Il s’est ainsi établi à 72,5% sur la période sous revue, contre environ 53% sur la même période en 2006. V - Exécution du programme économique et financier Au cours de l’année 2007, l’exécution du programme de réformes économiques et financières a été globalement satisfaisante. Des discussion ont été entamées avec le FMI au mois de février 2008 au titre de la 5ème revue du programme FRPC ; elles devraient aboutir à l’élaboration d’un nouveau mémorandum de politiques économiques et financières, après l’évaluation de l’impact budgétaire des mesures décidées par le Gouvernement pour faire à la crise sociale. Au plan des réformes structurelles, le désengagement de l’Etat du secteur productif s’est poursuivi avec l’achèvement du processus de privatisation de la Société Nationale des Eaux du Cameroun (SNEC). Pour promouvoir la réalisation des investissements structurants, un cadre juridique incitatif a été mis en place. Des retards ont cependant été enregistrés dans le processus de privatisation de la CAMPOST et dans la réforme de la fonction publique, principalement en ce concerne de l’étude diagnostique sur le système des rémunérations. VI- Perspectives à court terme L’économie camerounaise pourrait enregistrer une croissance plus robuste en 2008, avec une hausse du PIB en termes réels de 4,8 %, en raison de la combinaison de plusieurs facteurs, dont la poursuite des travaux de construction des infrastructures, l’amélioration de l’offre énergétique, la mise en place de plusieurs programmes de relance dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche. En outre l’affectation d’une partie des plus-values de recettes pétrolières dans les investissements structurants ainsi que la simplification du processus de gestion des ressources PPTE auraient un impact positif sur l’activité globale. Ainsi, le revenu réel par habitant pourrait s’accroître de 2,2 % en 2008, après une quasi-stagnation avec + 0,2 % en 2007.