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En 2003, dans un contexte de quasi-récession, l’emploi dans
le secteur marchand non agricole a diminué (-46 000 postes) et
100 000 emplois ont été détruits dans l’industrie. Cette même année,
l’emploi dans l’industrie pharmaceutique a progressé légèrement pour
atteindre 99 500 personnes selon l’Unedic et il y a tout lieu de penser
que l’amélioration économique observée en 2004 a concerné
également l’industrie du médicament. L’excédent commercial en
produits pharmaceutiques représentait près de 3 milliards d’euros en
2004, soit l’équivalent de la richesse produite par 50 000 emplois en
France.
Cet excédent a toutefois légèrement reculé en 2004 par
rapport à 2003 et il faudra surveiller attentivement cette évolution
dans le futur. Elle pourrait annoncer les premières conséquences de la
perte de compétitivité de notre pays. Car si l’excédent commercial
demeure à un niveau élevé, si l’emploi continue de progresser, c’est
avant tout en raison d’une demande mondiale très dynamique. La
France a en effet perdu 1 point de part de marché mondial entre 1986
et 2002, soit l’équivalent de 2 % du PIB français. Cette perte de
compétitivité s’est faite au profit de nombreux pays développés,
comme les Etats-Unis, l’Irlande, la Suisse, le Royaume-Uni, la Suède.
Notre pays est donc concurrencé dangereusement par le « haut », par
des pays qui déploient des efforts de R&D conséquents et ont pris
conscience des nouveaux défis technologiques que constituent
notamment les biotechnologies.
C’est sur ce point qu’ont insisté la plupart des rapports publiés
depuis un an (Masson, Marmot, France Biotech, Arthur D. Little,
voire Beffa), renforçant ainsi le constat que nous dessinions. Le
rapport Masson est particulièrement alarmant sur l’attractivité du site
France pour les efforts de R&D dans le domaine du médicament.
L’industrie du médicament française dépense environ trois fois moins
en R&D que le Royaume-Uni ou la Suède à production comparable.
De nombreuses études indiquent que l’érosion de la compétitivité de
la France est particulièrement claire dans les essais cliniques. En
Europe, la part de marché de la France dans les essais cliniques est
passée de 28 % en 1996 à 13 % en 2003.