C’est avec un grand plaisir renouvelé et non dissimulé que je vous adresse ces
quelques lignes au nom du lycée de l’alliance.
Pour cette rentrée, je suis heureux de vous informer que nous avons ouvert une deuxième
classe de seconde. (Il nous faut maintenant les remplir).
Cet essor doit se poursuivre avec l’aide de la communauté et avec la confiance des parents à
notre égard.
Nos efforts sont constants et notre volonté est fermement affichée pour donner la meilleure
formation à nos élèves. Les résultats du baccalauréat sont révélateurs avec plusieurs
mentions.
Mais au-delà, c’est l’environnement, l’ambiance et le climat juifs que notre structure offre à
votre enfant.
A cet effet, je vous annonce que le Rabbin Yaïr Ziri, en dehors de ses heures
d’enseignement, aura la fonction de coordinateur de l’enseignement juif et sera aussi à votre
écoute en sa qualité de rabbin du lycée.
Je profite de ces lignes pour lui adresser au nom du lycée toutes nos félicitations et vœux de
Mazal Tov suite à sa nomination de Rabbin par le Grand Rabbinat de France, après sa
réussite aux examens et à l’obtention de son diplôme.
Les mots de la fin sont des vœux : Que l’année 5776 soit pour vous et tous vos proches, une
année de sérénité, de bonheur et de santé.
Elie Benarroch.
מו הבוט הנשתהקו
S o m m a i r e
EDITORIAL
ROCH HACHANA…
KIPPOUR…SOUCCOT
LA LETTRE DU RAV YAÏR ZIRI
Directeur E.Benarroch
Rédacteur Jacky Milewski
Publication A I U Nice
1 TICHRI 5776
Lycée de l'alliance israélite universelle
22, rue Michelet 06100 NICE
Tél. 04.92.07.88.10 Fax 04.92.07.88.11
Email : 0061991g@aiu-nice.fr
Lundi 14 et Mardi 15 sept 2015
ד''סב
P u b l i c a t i o n d u l y c é e de l ' a l l i a n c e i s r a é l i t e u n i v e r s e l l e - Nice
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Nous vous remercions de ne pas
transporter le Daf le Chabbat
ד''סב
תירבה ףד
La Page
de l'alliance
i s r a é l i t e u n i v e r s e l l e
ROCH HACHANA : Lundi 14 Mardi 15 septembre
Veille : 19h18
KIPPOUR : Mercredi 23 septembre
Veille : 19h06
SOUCCOT : du Lundi 28 sept au 6 oct
Veille : 18h53
Le projet de Jonas est défaillant en
lui-même. Son entreprise est
destinée à connaître l’échec. Il
existe des projets qui nous
éloignent de notre identité, des
projets de vie qui ne nous
ressemblent pas et dans lesquels
nos ancêtres ne se seraient pas
reconnus. Le bateau qui pense se
briser, c’est le projet non conforme
à nos normes qui est destiné à
devenir une épave. C’est là
qu’intervient Kippour, c’est que
se lève la tempête pour retenir le
navire de l’existence et lui éviter la
dérive. Kippour nous rappelle que
nous sommes juifs et que les eaux
sur lesquelles il nous est permis de
naviguer sont les eaux de la Torah.
On peut ajouter à
l’évocation du bateau l’idée
suivante : pour dire un bateau, le
verset utilise le terme « ania », qui
provient de la même racine que le
mot « ana », « ? ». En hébreu,
on dit « léane ? », « ?», « ané
veana, ça et là ». La racine de
« ania, bateau » se confond ainsi
avec l’idée de direction,
d’orientation. Le bateau cherche
constamment sa direction pour ne
pas se perdre. Et il nous interroge :
« léane ata holekh ? Où vas-tu ? »,
« Quelle est la direction que tu as
choisi pour ta vie ? S’oriente-t-elle
vers les rives d’une vie juive
authentique, fidèle à nos traditions
et au passé, ou choisit-elle de
divaguer vers un ailleurs imprécis
et illusoire ?
C’est à cette fondamentale
interrogation que nous devons
répondre au jour de Kippour.
Rabbin Jacky Milewski
Le bateau de la vie
L’histoire de Jonas que nous lirons
l’après-midi de Kippour relate
l’histoire d’un prophète à qui D.ieu a
donné un message à délivrer pour
la cité de Ninive et qui s’y refuse. Il
fuit sa vocation, prend le large de la
terre promise, contrée de la
prophétie, en pensant se décharger
de sa mission.
Jonas s’embarque sur un bateau censé le mener loin de la terre d’Israël.
Lors du voyage, D.ieu suscite un vent puissant et une tempête déchaînée
s’abat sur le navire. D.ieu entraîne les éléments de la nature à freiner
Jonas dans sa fuite, à le retenir pour qu’il assume sa fonction de prophète.
Comme Jonas, nous sommes parfois tentés de fuir la vocation
morale, spirituelle et religieuse que D.ieu nous a offerte sur le mont Sinaï.
Nous prenons nos distances avec les commandements de la Torah, avec
l’observance du chabbat, avec les lois de la kacheroute, avec le mode de
vie juif. Nous nous éloignons des rives du parchemin pour nous perdre
dans les flots de l’assimilation, de l’oubli et de l’ignorance.
C’est alors que surgit Yom Kippour et son roua’h. Le roua’h, c’est le
vent mais aussi l’esprit. Avec l’émergence de cet esprit, gronde la tempête
spirituelle au cœur de l’âme juive. Kippour nous retient de nous
abandonner, Kippour est comme une bouée jetée à la mer pour permettre
aux juifs de revenir au bercail.
Le verset de Jonas qui décrit la tempête éclatant au cœur de la
mer pour retenir le prophète se conclut par les mots : « et le bateau a
pensé se briser ». Les commentateurs expliquent que ce sont les marins
qui pensaient faire naufrage. Le balancement provoqué par les vents et les
assauts des vagues conjugués au poids du navire finirait par le briser. Il
n’en reste pas moins que le verset parle du bateau qui pense se briser lui-
même.
ROCH HACHANA 5776
Les yeux qui s’ouvrent
« Elokim a ouvert ses yeux
[les yeux de Hagar] et elle vit une
source d’eau » (Gen 21, 19). Hagar
marche dans le désert, son fils a
soif ; D.ieu lui ouvre les yeux et elle
aperçoit une source. La source
existait déjà mais elle avait échappé
au regard de Hagar qui ne l’avait
pas vue. Il peut arriver que des
événements se produisent en notre
présence et que nous ne les
captions pas ; ou bien parce que le
cerveau est déjà concentré sur
autre chose bien parce qu’on ne
veut pas les voir. Parfois, la volonté
même inconsciente a des effets sur
les sens de l’homme.
Le peuple juif possède un
inestimable trésor, une source d’eau
vive, sa Torah. Cette Torah porte
en elle la trace de l’infini ; elle
prescrit des actes, en interdit
d’autres, pour permettre à l’homme
de s’élever, de développer son
potentiel spirituel, pour raffiner son
caractère, pour apaiser sa soif
d’absolu, pour bâtir une humanité
digne de ce nom.
Une vie de Torah dispense sens et
douceur à l’existence, joie et
satisfaction. Mais il peut arriver que
nous marchions dans le désert avec
Hagar sans voir la source de la
Torah.
Nous sommes les descendants…
Nous sommes les
descendants d’hommes et de femmes
devant qui, lors de la sortie d’Egypte,
la mer des Joncs s’est déchirée ;
marchant sur une terre sèche, la mer
fut ainsi traversée ; suivie de la
traversée du désert aboutissant à la
terre promise, traversée de
l’histoire ;
Nous sommes les
descendants d’hommes et de femmes
qui ont traversé l’histoire sans que
l’histoire ne les traverse ; cette
histoire de mouvements idéologiques
incessants, de valeurs qui viennent et
meurent, de modes de pensée qui
passent, de cultures hier au sommet
et aujourd’hui oubliées ; oubliés tous
ces Empires dominateurs qui à
genoux mirent Israël ; histoire
violente, histoire dont les vents
n’épargnèrent pas Israël, histoire
traversée par Israël malgré les flots
et les tempêtes ; histoire d’une
espérance jamais éteinte;
Nous sommes les
descendants d’hommes et de femmes
ayant traversé l’histoire sans que
l’histoire ne les traverse car ces
hommes, car ces femmes, vivaient
une vie de Torah, et de fidélité à une
histoire qui, avant eux, avait
commencé ; à une histoire qui, à
terme, ils devaient mener. Ces
hommes, ces femmes, desquels nous
sommes les descendants, étaient
indifférents à ces mouvements
idéologiques incessants, à ces valeurs
qui viennent et meurent, à ces
cultures hier au sommet et
aujourd’hui oubliées. Différents dans
leur être, dans leur rêve, leur idéal.
Leur idéal était de combattre
le mal ; et pour combattre le mal, les
hommes et les femmes desquels
nous sommes les descendants,
œuvraient en accomplissant les
mitsvot, les injonctions sacrées qui à
nous, au Sinaï, furent dévoilées,
Il y a des juifs qui n’ont pas eu la
chance d’avoir reçu une éducation
juive vivante et vraie ; d’autres
redoutent de voir le mode de vie
bouleversé, bousculé par une vie de
mitsvot ; d’autres encore qui n’ont
pas l’opportunité de rencontrer un
maître qui les aurait fait réfléchir puis
changer de trajectoire. Et ainsi, ils
marchent dans le désert spirituel,
assoiffés sans même le savoir, et ils
ne voient pas.
A Roch Hachana, il nous est
demandé d’ouvrir les yeux et de
prendre connaissance de la chance
que nous avons, celle de posséder
une Torah si belle, si réconfortante, si
soucieuse d’autrui, synonyme de
promesse et d’espérance.
On retrouve la problématique du
regard dans la lecture de la Torah du
second jour de Roch Hachana où il
est dit à propos d’Avraham: « il vit
l’endroit [de la ligature] de loin ».
L’espace se situe la ligature
d’Yits’hak est le mont Moria, cet
espace la terre rencontre le ciel,
l’infini s’établit dans le fini.
Avraham n’a pas é éduqué dans la
Torah.
Au contraire, il est né et a grandi
dans une société l’idolâtrie
régnait. La croyance monothéiste, il
l’a découvrira seul, il l’a propagera
seul ; la Torah, il l’apprendra seul.
« Avraham a vu l’endroit
méra’hok alors qu’il était loin » ; il
n’est pas resté dans cet éloignement ;
il a approché. Roch Hachana constitue
donc le temps le juif ouvre les yeux
et il saisit qu’il faut s’approcher de
la Torah.
Un peu plus loin, la Torah
relate : « Avraham leva les yeux et il
vit : et voici un bélier dont les cornes
s’enchevêtraient dans un buisson », ce
bélier qui se substituera à Yits’hak.
Lever les yeux revient à dépasser le
simple regard que l’on a sur les choses
et la vie, à ne pas se contenter de la
vision première qui s’offre à nous.
Lever les yeux, c’est la démarche
d’Avraham notre père. Lever les yeux
vers le ciel, c’est l’interroger, et depuis
très loin, deviner la présence de Celui
que L’on appelle Hachem.
A Roch Hachana, le livre des
vivants et le livre des morts sont
ouverts. Dans la tradition talmudique,
un non-voyant est considéré comme
mort. A Roch Hachana, sont ouverts le
livre de ceux qui acceptent de voir et
celui de ceux qui s’y refusent.
« Oubekhèn tsadikim irou
veyismé’hou, et ainsi, les tsadikim
verront et se réjouiront ! » énonce la
liturgie de Roch Hachana.
Rabbin Jacky Milewski
le judaïsme, d’observer le
chabbat, idéal éphémère de l’histoire
messianique, les lois de la
kacheroute, d’étudier la Torah et de
prier, de mener une vie de sainteté
et de plénitude morale.
Cela, ils le demandaient à
leurs enfants, ils le réclamaient, ils
l’invoquaient, ils le suppliaient, ils
l’imploraient de toutes leurs forces,
de toutes les fibres de leur âme ; ils
adjuraient leurs enfants à continuer à
s’envelopper du talit et à se parer des
tefilines, ils suppliaient leurs enfants
d’être juifs, de rester juifs envers et
contre tout, donc de vivre selon les
lois de notre sainte Torah, source
exclusive de lidentité juive ; ils
suppliaient leurs enfants d’être juifs
durant leur vie, durant toute leur vie,
et non seulement quelques jours de
l’année, et non seulement durant la
journée de Kippour. Ils suppliaient
leurs enfants de considérer la schoule
comme leur maison, de s’y rendre
souvent, très souvent ; ils suppliaient
leurs enfants de ne pas trahir le
judaïsme, de ne pas le défigurer en
en créant une option « light », ils
suppliaient leurs enfants d’étudier
chaque jour la Torah, de pratiquer la
tsédaka et de soutenir ceux et celles
que la vie n’avait pas favorisé ; ils
demandaient, ils imploraient, ils
exigeaient tout cela pour que les
sacrifices consentis au cours des
générations pour rester juif aient un
sens, pour que l’histoire juive se
perpétue à travers les siècles, pour
que la parole de la Torah éclaire les
hommes, pour que le rêve
messianique devienne réalité ;
Ils demandaient, ils imploraient tout
cela pour que les enfants de leurs
enfants puissent eux aussi affirmer
avec fierté : Nous sommes les
descendants d’hommes et de femmes
devant qui la mer des Joncs s’est
déchirée, Nous sommes les
descendants d’hommes et de femmes
qui ont traversé l’histoire sans que
l’histoire ne les traverse.
Jacky Milewsky
après la traversée de la mer,
pour nous aider et nous soutenir
dans la traversée de l’histoire ;
Histoire sanglante, injuste,
méchante, avec les nôtres qui ne
demandaient ni ne réclamaient
rien à personne si ce n’est le droit
de vivre en tant que juifs,
d’observer le chabbat, idéal
éphémère de l’histoire
messianique, les lois de la
kacheroute, étudier la Torah et
prier, s’envelopper du talit et se
parer des tefiline, mener une vie
de sainteté et de plénitude
morale. Ces hommes et ces
femmes ne demandaient ni ne
réclamaient rien de personne.
Mais d’eux-mêmes ils exigeaient
de fournir des efforts pour
maîtriser leur nature et leur
instinct, pour façonner leur
personnalité, l’anoblir et la
raffiner, pour faire d’eux-mêmes
des êtres humains dignes de ce
nom.
Histoire de l’élaboration
d’une humanité ; histoire
bousculée et tourmentée par les
romains et les disciples de
l’enseignement du mépris, par les
hommes de l’Inquisition et les
cosaques, les nazis, les staliniens
et tous les autres qui ont tenté et
qui tentent de défigurer notre
peuple et notre judaïsme.
Nous sommes aussi les
descendants d’hommes et de
femmes qui traversèrent un
océan de larme et de sang, de
gaz et de fumée ; d’hommes et
de femmes qui ne demandaient
ni ne réclamaient rien aux
nations sinon le droit de vivre en
tant que juifs. En fait, fait
historique, tous ces hommes et
toutes ces femmes de l’histoire
juive suppliaient leurs enfants de
continuer la pratique et
l’observance des injonctions
sacrées, de persévérer dans la
voie de la Torah, de préserver
l’inestimable trésor que constitue
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