debat sur le don de la torah

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DEBAT SUR LE DON DE LA TORAH
Traduction amateur : Avraham Yechayahou
Participants :
prof. Yechayahou Leibovitz,
prof. Avi Ravitski,
dr. Nah’um Rabinovitch
Chavou’ot 5751 / (1991)
Le Médiateur : Le livre de la Torah est également connu sous l’expression de « Livre des
livres » car il a été extrêmement publié tout au long de l’histoire de l’Occident. La Torah
ainsi que les livres et écrits des prophètes (le Tanakh’) constituent une seule unité culturelle ;
ce livre nous présente l’annonce du monothéisme ainsi que l’exigence morale attendue de
l’être humain. Dès sa clôture, le livre du Tanakh’ s’étendit hors du domaine du judaïsme, et
par l’intermédiaire du christianisme puis plus tard également par l’intermédiaire de l’islam,
il influença le monde pour devenir l’œuvre universelle la plus répandue que le monde cultivé
connaîtra puisqu’il sera traduit dans presque toutes les langues.
Participerons à notre débat, trois hommes de science et de Torah, à la fois chercheurs et
penseurs : le prof. Avi Ravitski, directeur du Département de Pensée Juive à l’université
hébraïque de Jérusalem, le rav et docteur Nah’um Rabinovitch, directeur de la Yéchivat
Hesder de Ma’alei Adoumim, qui s’occupe également de sciences de la vie et de
mathématiques, tout comme le prof. Yéchayahou Leibovitz.
La première question s’adresse à vous, prof. Leibovitz : le livre de la Torah est-il vraiment
le livre le plus populaire dans le monde ?
Y.L : Populaire dans le sens que vous avez mentionné, à savoir qu’il est traduit dans toutes les
langues, mais du point de vue de son contenu et de son essence, il reste étranger à l’immense
majorité de l’humanité, et ce depuis toujours, à toutes les générations et à toutes les époques.
Aujourd’hui, il est même dans une large mesure étranger à la majorité de ce groupe humain
d’environ quatorze millions de personnes tenu pour être le peuple juif.
Méd. : Le christianisme et l’islam, doctrines et œuvres de Jésus et de Mahomet qui suivent en
fait les traces de la Torah de Moïse, ont conquis l’Occident et aujourd’hui même l’Orient.
Y.L : Le christianisme suit le judaïsme dans le même sens que « Hamlet » de Shakespeare suit
l’histoire et la culture danoise, autrement dit, il n’y a aucun rapport entre eux. Le
christianisme est une production helléniste, dans laquelle se trouvait même incluse l’intention
délibérée d’ébranler le judaïsme.
Méd. : Prof. Ravitsky, les Dix Paroles sont-elles pertinentes à notre époque et en quoi
s’imposent-elles dans notre vie quotidienne ?
A.R : Tout d’abord, sur les traces de la tradition juive, je n’opère pas de distinction nette et
tranchée entre les Dix Paroles et le reste de la Torah, c’est-à-dire les autres mitsvot et
traditions. Nous possédons même une source talmudique selon laquelle à l’époque du Temple
on avait l’habitude de lire certains jours les Dix Paroles, mais à cause des contestations des
sectes de minim –de peur que l’on en vienne à penser que seules les Dix Paroles sont à
appliquer, et pas le reste de la Torah, on a abandonné cette coutume.
Sur le fond du sujet, je ne pense pas que les personnes religieuses ou non agissent en raison de
paroles écrites où que se soit. L’être humain qui observe les mitsvot prend sur lui un système
complet auquel il choisit d’être fidèle, et les Dix Paroles sont une partie de ce système.
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