La croissance dans la région MENA, tributaire des cours du pétrole selon la Banque mondiale. La Banque mondiale (BM) a dit, jeudi, s'attendre à une croissance économique à deux vitesses dans la région du Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) en 2012, où la croissance globale devra s'établir à hauteur de 4,8%, contre 3% en 2011. Vulnérabilité des pays importateurs de pétrole de la région MENA. Dans son rapport sur l'évolution récente de la situation économique dans la région MENA, rendu public à Washington, la Banque mondiale estime que la croissance des pays exportateurs de pétrole de la région devrait s'établir à 5,4% en 2012, soit un gain de 2%, mais elle sera environ deux fois moins rapide dans les pays importateurs de pétrole où des « risques internes et externes continuent de peser sur les perspectives de reprise ». La BM souligne également, dans cette étude, que les perspectives macroéconomiques vont dépendre de l'évolution de la situation politique dans la région et ailleurs, estimant que les « ris ques sont multiples » compte tenu de la diversité des économies au niveau régional, notamment dans les pays importateurs de pétrole, et au niveau mondial y compris en ce qui concerne les incertitudes au sujet des transitions politiques, l'évolution des prix pétroliers, les vulnérabilités macroéconomiques à l'échelon national et mondial, et les tensions géopolitiques. « Les pays importateurs de pétrole, notamment ceux qui sortent d'une crise politique, restent vulnérables, en ce sens que leurs primes de risque augmentent, leurs réserves de change ont fondu et ils ont de plus en plus de difficultés à financer leur déficit budgétaire et le déficit de leur compte courant », avertit encore l'institution financière internationale dans ce rapport. « Les pays qui sont des importateurs nets de pétrole seront durement touchés par la hausse des cours, et ceux qui ont des liens étroits avec l'UE ressentiront le ralentissement de la croissance attendu dans la zone euro », poursuit-on de même source, estimant que les pays importateurs ayant des liens avec le Conseil de coopération du Golfe bénéficieront, en revanche, de la croissance forte dans les pays membres du CCG grâce aux échanges commerciaux, à l'investissement et aux envois de fonds. « L'incertitude qui pèse sur la situation politique de certains pays et l'évolution de l'économie mondiale, notamment la flambée des cours du pétrole brut et le ralentissement de l'activité économique dans la zone euro, posent des défis de taille pour les pays importateurs de pétrole, alors que la hausse des prix pétroliers élargit les possibilités des pays exportateurs », a 1/2 La croissance dans la région MENA, tributaire des cours du pétrole selon la Banque mondiale. déclaré à cette occasion, Caroline Freund, Economiste en chef pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord à la Banque mondiale. 2/2