D V I AS ANR DIVAS – Méthode de calcul de la vitesse de référence livrable 2.D.2 Date 24 Novembre 2008 Projet financé par l’Agence Nationale de la Recherche Responsables : Glaser Sébastien, Mammar Saïd, Daklallah Jamil Table des matières 1 Méthode de calcul de la vitesse de référence 1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.2 Systèmes existants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.2.1 Géométrie de la route . . . . . . . . . . . . . 1.2.2 Modèles traditionnels de vitesse en courbe . . 1.2.3 Buts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.3 Modèle pour la génération de profil de vitesse . . . . 1.3.1 Modèle de véhicule . . . . . . . . . . . . . . . 1.3.2 L’interface pneumatique chaussée . . . . . . . 1.3.3 Comportement du Conducteur . . . . . . . . . 1.4 Validité du modèle et influence des paramètres . . . . 1.4.1 Influence de la pente . . . . . . . . . . . . . . 1.4.2 Influence du dévers . . . . . . . . . . . . . . . 1.4.3 Influence de l’adhérence . . . . . . . . . . . . 1.4.4 Influence du transfert de charge . . . . . . . . 1.5 Génération du profil de vitesse d’une section de route . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 4 6 6 6 8 9 9 10 11 12 13 14 14 15 15 2 Analyse de la sensibilité 2.1 Erreur sur la mesure de la courbure 2.2 Erreur sur la mesure du dévers . . . 2.3 Erreur sur la mesure de la pente . . 2.4 Précision requise sur les mesures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 19 20 21 22 3 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 1 Table des figures 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 1.7 1.8 2.1 2.2 2.3 Géométrie de la route et notations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Profil de vitesse sur une clothoïde en accord avec les recommandations de la NHTSA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Exemple de virages en lacet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Modèle Bicyclette. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Comparaison de nos profils de vitesse aux recommandations de la NHTSA (a) et aux profils de vitesses expérimentaux (b). . . . . . . . . . . . . . . Influence des paramètre : (a) pente, (b) dévers, (c) adhérence, (d) transfert de charge. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Impact d’un virage sur un autre dans le calcul du profil de vitesse. . . . . La piste du LIVIC et les profils de vitesse associés aux paramètres λlonacc = 0.1, λlatacc = λlondec = λlatdec valant {0.3g, 0.4g, 0.5g}. . . . . . . . . . . . . Segmentation de R respectant une erreur sur V de moins de 10%. . . . . Segmentation de R, φroute respectant une erreur sur V de moins de 10%, θroute est nul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Variation de Kθroute pour φroute valant 0 (gauche) et 0.07rad (droite) . . . 2 6 7 8 9 13 14 16 18 20 21 22 Introduction L’objectif de ce document est de décrire une méthode permettant d’évaluer la vitesse qu’un véhicule léger doit pratiquer de façon à pouvoir négocier les difficultés de la route tout en restant dans un domaine de mobilisation de l’adhérence prédéfini. Ce document est divisé en deux parties. La première présente la méthode en elle-même, la seconde évalue la sensibilité du calcul à la précision des paramètres de l’infrastructure. Dans la première partie, la méthode présentée est entièrement fondée sur l’étude de la dynamique du véhicule et du comportement du conducteur. Elle améliore un certain nombre de méthodes existantes dans la littérature en prenant en compte une description plus détaillée de l’infrastructure (notamment la pente et le dévers). Néanmoins, elle reste à comparer à des méthodes fondées sur l’évaluation dans le trafic des pratiques de vitesses. Ces dernières méthodes, bien que prometteuse, sont difficiles à mettre en place, étant donnée la diversité des configurations géométriques rencontrées sur la route. Les derniers développements en terme de communication et de coopération entre les véhicules et l’infrastructure semblent améliorer les possibilités de recherche et d’évaluation dans ce domaine. Dans la seconde partie, une étude de la sensibilité est menée pour évaluer l’impact de la précision des données nécessaires sur la méthode proposée. Cette étude permet aussi de fournir la précision requise pour obtenir une précision donnée sur le calcul de la vitesse. 3 Chapitre 1 Méthode de calcul de la vitesse de référence 1.1 Introduction Une large partie de l’accidentologie est due à des erreurs d’appréciation, de la part du conducteur, de la difficulté à l’approche d’un virage. Cette erreur se traduit le plus souvent par une vitesse inadaptée rendant le franchissement difficile, voir impossible. Ainsi les zones de virages et d’approche de virages représentent une part importante de l’accidentologie. Aussi, les gestionnaires d’infrastructure ont développé des politiques de signalisation pour prévenir ces accidents : plus la courbure est grande, plus la signalisation est importante. Mais, en dépit de ces efforts pour harmoniser la signalisation des virages [3, 4], certains conducteurs peuvent être surpris par des virages à courbures importantes peu ou pas signalisés. A l’opposé, quelques virages fortement signalisés peuvent être abordés à des vitesses supérieures de 30 km/h de la vitesse autorisée [1]. Les conducteurs refusent de diminuer leur vitesse à l’approche d’un virage jusqu’à ce qu’ils en voient la nécessité. De même, les constructeurs ont développé des systèmes d’assistance à la conduite, dits assistance active, qui assurent au conducteur un maximum de manoeuvrabilité en toutes situations. L’assistance que l’on peut fournir au conducteur, sera toujours limitée par les efforts que le véhicule pourra développer au niveau du contact pneumatique chaussée. En fait, un contrôleur, quelqu’il soit, ne pourra pas rétablir la trajectoire voulue pour suivre la route si la vitesse est excessive. Aussi, il faut limiter la vitesse du véhicule à l’approche du virage, mais la diminuer en fonction de la difficulté à franchir. Pour cela, nous calculons les forces que les pneumatiques doivent développer pour rester sur cette trajectoire en fonction de la vitesse et de l’accélération. La vitesse que doit avoir le véhicule pour suivre la trajectoire peut être obtenue en fonction de la quantité d’adhérence que le conducteur s’autorise à mobiliser. Certaines applications ont été développées dans ce sens, c’est le cas des assistances 4 à la conduite à l’approche des virages. En quelques mots, un SAV1 utilise un capteur de vitesse et une localisation sur une carte (à l’aide d’un GPS). À chaque fois que le conducteur approche un virage trop rapidement, le système émet une alerte. Pour cela, la carte embarquée est augmentée des données de l’infrastructure en calculant un profil de vitesse de référence. Les SAV existants, comme le système développé par DaimlerChrysler [7], définissent cette vitesse limite à partir de la courbure d’une portion de route. Mais cette approche n’est pas satisfaisante pour au moins trois raisons : – Comme nous le verrons plus tard, la courbure n’est pas suffisante pour calculer de façon précise la plus grande vitesse sûre à l’approche d’un virage. – La vitesse associée à un virage ne dépend pas uniquement des caractéristiques géométriques de ce virage, mais aussi des virages suivants. Par exemple pour une courbe en S, le Ministère des Transports recommande pour la construction de ces routes que le second virage doit avoir une courbure ρ2 telle que ρρ21 < 1.3. Ainsi un conducteur peut freiner en sécurité entre les 2 virages. Mais, il apparaît que ces recommandations ne peuvent être suivies dans tous les cas du fait de la configuration du sol : un SAV doit prendre ce phénomène en compte. – La vitesse, à laquelle un virage peut être abordé, est aussi fonction du véhicule, et du conducteur. Ainsi la capacité d’un SAV à s’adapter au style de conduite des conducteurs est cruciale pour son acceptabilité Nous allons présenter un algorithme pour calculer la plus haute vitesse sûre d’une section de route, soit une vitesse de référence. Cet algorithme répond aux exigences suivantes : – Le calcul est effectué à partir d’une description précise de la route, notamment la courbure, le dévers, la pente et, si la donnée est disponible, l’adhérence. Les données requises peuvent être intégrées dans une carte numérique. De plus, ce niveau de description peut être attendu de la part des nouvelles cartes numériques à l’étude (par exemple avec le projet NextMap [2]). – Les segments de routes, à venir, influencent grandement le calcul du profil de vitesse d’un segment donné. Ce qui est d’un grand intérêt pour les routes en lacets. – La dynamique du véhicule est prise en compte. – Un conducteur peut facilement adapter les profils de vitesse à son propre style de conduite. Nous pensons que cette capacité peut renforcer l’acceptabilité de l’assistance Dans les sections suivantes, nous allons tout d’abord présenter plus en détail les systèmes existants, puis faire un bref rappel sur les modèles utilisés. Dans la troisième section, nous comparerons ce système avec celui de la NHTSA, à partir de calculs effectués sur des virages isolés. Dans la section suivante, nous développerons l’algorithme pour des successions de virages. La cinquième partie traitera de la précision des données requises. Finalement, nous aborderons les expériences qui ont été menées sur les pistes d’essais et sur les gains attendus en terme de sécurité. 1 SAV : Systeme d’alerte en Virage 5 1.2 Systèmes existants Dans cette section, nous allons tout d’abord introduire les diverses notations relatives à la route, ensuite, les différents types d’alerte sur vitesse excessive en approche de virage seront présentés avec les modèles associés. Nous en déduirons les caractéristiques importantes de notre système. 1.2.1 Géométrie de la route Nous ne faisons ici qu’un rappel rapide de la description des route, la représentation complète de la route fait l’objet d’un chapitre dans la deuxième partie de ce document. y A B x z ρ>0 D C I. Cour bur e (C) C z B x y ϕ<0 A II. Dévers (ϕ ) D z y θ<0 B x III. Pent e (θ) Fig. 1.1 – Géométrie de la route et notations En dehors de la largeur de voie, la géométrie d’une route peut être définie à partir de son dévers (φroute ), de sa pente (θroute ) et de sa courbure (ρroute ). De plus, le tracé routier est décrit à l’aide de trois formes géométriques de bases, toutes définies à partir de leur courbure : La ligne droite ρroute = 0, Le cercle ρroute = cste, La clothoïde ρroute = As où s est l’abscisse curviligne (avec la convention s = 0 quand la clothoïde commence) et A est une constante. La figure 1.1 illustre les conventions de signes qui ont été choisies pour ρroute , φroute et θroute . En allant du point B au point D, ρroute est positif dans un virage à gauche, φroute est négatif si z(A) < z(C) et finalement θroute est négatif si z(B) < z(D). 1.2.2 Modèles traditionnels de vitesse en courbe En négligeant tout paramètre autre que la courbure, la vitesse maximale à laquelle un véhicule peut aborder un virage, à vitesse constante, est donnée par : 6 r V = gµ (1.1) ρroute Où g est l’accélération de la gravité et µ est l’adhérence maximale disponible en latéral. µ est fonction des caractéristiques de l’interface pneumatique chaussée (voir partie 2, modèle de pneumatique). Du fait du manque d’informations disponibles actuellement sur les cartes embarquées, où seule la courbure est disponible, la plupart des SAV utilisent ce modèle simple. 45 −1 V [m.s ] 42.5 −0.6 g −0.4 g 40 −0.2 g 37.5 35 0 10 20 30 Distance [m] 40 50 60 Fig. 1.2 – Profil de vitesse sur une clothoïde en accord avec les recommandations de la NHTSA La description de la route peut être plus précise, en prenant en compte le dévers et le comportement du conducteur. Par exemple, la NHTSA recommande, pour l’élaboration et le développement d’un SAV [6], que la vitesse maximale à l’approche du sommet d’un virage Vc est déterminée par l’équation suivante : s µ ¶ g φroute + µ Vc = (1.2) ρroute 1 − φroute µ Ensuite, l’accélération a, nécessaire pour faire passer un véhicule de la vitesse V , à n’importe quel point p en amont du sommet, à la vitesse Vc doit être inférieur à : s V 2 − Vc2 a=− (1.3) 2(d − tr V ) Où d est l’abscisse curviligne entre le point p et le sommet du virage, et tr est le temps de réaction estimé du conducteur. Trois profils de vitesses, calculés par cette méthode sur une clothoïde de longueur L = 60m amenant à un virage de rayon R = 300m sont représentés sur la figure 1.2. 7 A B C D E Fig. 1.3 – Exemple de virages en lacet 1.2.3 Buts Nous pensons que les modèles développés précédemment pour les prochaines générations de SAV et de génération de profil de vitesse, ont de sérieuses lacunes qui peuvent amener à une sur-estimation de la vitesse maximale à laquelle un véhicule peut aborder un virage. Les raisons sont : 1. La pente de la route n’est pas prise en compte. Nous verrons dans la suite que ce paramètre a une influence forte sur la vitesse limite à laquelle un virage peut être abordé. 2. Lorsque des virages se succèdent, la vitesse maximale dans le premier virage est définie par l’equation (1.3). Mais dans certains cas, cette vitesse peut être trop grande, ce cas est illustré par la figure 1.3 : la vitesse limite au point B peut être trop grande et le freinage nécessaire pour arriver à la vitesse limite du deuxième virage, point D, trop important. Ainsi, et en particulier pour les routes rurales, la vitesse maximale dépend non seulement des caractéristiques du virage considéré, mais aussi des virages suivants. 3. Les effets de la dynamique longitudinale sur la latérale ne sont pas pris en compte. Notamment, deux phénomènes sont omis : – La dynamique longitudinale mobilise une partie de l’adhérence disponible. Ainsi, cela implique que lors d’un freinage dans un virage, toute l’adhérence mobilisable n’est plus disponible pour le latéral, et la force maximale développable est en dessous de celle estimée à vitesse constante. De plus, si le conducteur freine en mobilisant le maximum d’adhérence, il n’en reste plus disponible pour le mode latéral et le véhicule ne peut plus suivre la courbe. – Lorsque le conducteur freine ou accélère, la répartition de masse change. Le transfert de charge a un impact sur la vitesse maximale à l’approche d’un virage. 4. Des études récentes sur le comportement du conducteur ([8], [5]) montrent que, sur une route sèche, l’accélération latérale acceptable dans un virage se situe entre 0.2g et 0.4g. De plus, si l’on considère un conducteur précis, ces études montrent que l’accélération latérale qu’il accepte, est presque constante et dépend peu de la vitesse. Étant donné un véhicule (V ), une section de route (I) et un conducteur (C), notre but est de calculer un profil de vitesse maximale sûr et précis pour cette section. Nous pourrons à partir de ce profil de vitesse générer des alertes adéquates à l’attention du conducteur. 8 Fn H Fn r G Fl f θ z r v Fl f y G y x r x Lr M.g Lf z Fig. 1.4 – Modèle Bicyclette. I est décrit par sa géométrie (i.e. φroute , θroute , ρroute ) et l’adhérence maximale disponible µmax . L’acquisition des données et l’entretien d’une telle base de données pour un réseau routier est faisable, nous le verrons plus tard. Il existe actuellement des systèmes d’acquisition de données qui peuvent mesurer à bas coût et à haute vitesse (proche des 60 km/h) la géométrie routière et l’adhérence. Par exemple, le prototype VANI a été développé par un centre technique du Ministère de l’Équipement. De plus, les cartes numériques embarquées évoluent et des sociétés comme VECTRA ou NAVTEQ peuvent fournir des cartes embarquées enrichies de tels paramètres. Pour V , nous utilisons un modèle de véhicule qui est suffisamment précis pour approcher la dynamique latérale dans les virages, mais aussi la dynamique longitudinale. Notamment, nous voulons modéliser les transferts de masses et la répartition de l’adhérence entre l’accélération longitudinale et latérale. Aussi, nous allons décrire dans la section suivante le modèle de véhicule utilisé pour la suite. 1.3 Modèle pour la génération de profil de vitesse Dans la partie précédente, la description de la route a été développée. Il reste maintenant à voir le modèle de véhicule ainsi qu’une représentation du conducteur. 1.3.1 Modèle de véhicule Dans la section précédente, nous avons vu la nécessité d’un modèle de véhicule pour prendre en compte à la fois les forces au point de contact pneumatique chaussée et le transfert de charge du au mode longitudinal. C’est le cas du modèle de véhicule type bicyclette que nous allons décrire par la suite. Trois groupes d’équations décrivent la dynamique simplifiée du véhicule. Le premier groupe correspond au mouvement latéral : ½ M γlat = Flatav + Flatar − M g sin φroute (1.4) Iz ψ̈ = Lav Flatav − Lar Flatar Où Lav (respectivement Lar ) est la distance entre le centre de gravité G et l’essieu avant (resp. arrière), noté sur la figure 1.4. Ce groupe représente l’effet des forces latérales 9 sur le mouvement latéral et sur la vitesse de lacet. Le deuxième groupe d’équations décrit le mouvement latéral : ½ M γver = Fnav + Fnar + M g cos θroute (1.5) Iy θ̈ = HFmot − Lav Fnav + Lar Fnar Et finalement, la dynamique longitudinale est donnée par : M γlon = Fmot + M g sin θroute (1.6) où Fmot est la force induite par l’accélération/décélération longitudinale désirée. Nous pouvons donc exprimer les forces latérales, verticales et longitudinales en fonction des différentes variables : ³ ´ 1 Flatav = L M γ + I ψ̈ + L M g sin φ ar lat z ar route Lav +Lar ³ ´ (1.7) 1 Flatar = L M γ − I ψ̈ + L M g sin φ av lat z av route Lav +Lar ½ Fnav = Fnar = 1 Lav +Lar 1 Lav +Lar (Lar M g cos θroute − HFmot ) (Lav M g cos θroute + HFmot ) Fmot = M γlon − M g sin θroute (1.8) (1.9) L’accélération latérale et longitudinale peuvent être approximées par : γlat = ρroute V 2 (1.10) γlon = dV dt =V dV ds En faisant l’hypothèse que le véhicule suit parfaitement le centre de la voie, nous pouvons rapprocher ces caractéristiques de celles de la route. 1.3.2 L’interface pneumatique chaussée Nous utilisons un modèle de frottement de Coulomb pour obtenir l’adhérence mobilisée µmob . Ainsi la force transversale Ft et la force normale Fn sont telles que : µmob = Ft ≤ µmax Fn (1.11) où µmax est l’adhérence maximale disponible. Or, Ft 2 = Flat 2 +Flon 2 , nous obtenons donc : µ2mob = 2 2 Flat + Flon = µ2lat + µ2lon Fn2 (1.12) A partir des équations (1.7), nous pouvons définir l’adhérence latérale mobilisée sur chaque essieu : µlat + Iz ψ̈ µlatav = cos θ L−arHM gFmot route L ar M g (1.13) µlat − L IzM g ψ̈ av µ = latar cos θroute + LH av 10 Fmot Mg avec : µlat = µlon = γlat g γlon g + sin φroute (1.14) − sin θroute Nous faisons maintenant quelques approximations. Dans le domaine de vitesse que nous considérons, et compte tenu des grandeurs des paramètres, nous pouvons faire l’approximation LarIzM g ψ̈ ¿ µlat . De plus, en faisant l’approximation de petits angles, l’équation (1.13) devient : lat µlatav = 1− H γµlon −θroute ) ( L g ar µlat µ latar = 1+ H γlon −θ ( route ) (1.15) Lav g µlat = γlat + φroute g γlon µ = −θ lon route g La vitesse maximale est définie en considérant le maximum d’adhérence disponible. Comme nous considérons un véhicule à deux essieux, nous prenons le maximum des deux adhérences mobilisées, ainsi : q ³q ´ µmax = max (1.16) µ2latav + µ2lon , µ2latar + µ2lon Or, nous avons vu que le conducteur ne peut pas mobiliser les même niveau d’accélération en latéral et en longitudinal. Aussi, nous avons décidé de distinguer le maximum d’adhérence en longitudinale et en latérale : s µ ¶2 µ ¶2 sµ ¶2 µ ¶2 µlatav µlatar µlon µlon 1 = max + , + µlatmax µlonmax µlatmax µlonmax (1.17) La seule différence entre µlatav et µlatar est le cas considéré : accélération ou décélération. Pendant un freinage, la charge est transférée sur l’essieu avant, et la charge sur l’essieu arrière est plus faible qu’à vitesse constant : Fnr décroît et, en faisant l’hypothèse de force latérale constante, µlatar croit. Dans ce cas, le terme γlon dans l’expression de µlatar (eq. 1.15) est négatif, ainsi le dénominateur est plus petit que celui de µlatav et µlatar ≥ µlatav . 1.3.3 Comportement du Conducteur Pour des raisons de confort et de sécurité, et sous de bonnes conditions d’adhérence, un conducteur ne mobilise généralement pas toute l’adhérence disponible en longitudinal ou en latéral [8]. Il préfère rester dans un domaine d’accélération (ou d’adhérence) qui est inclu dans celui défini par la route et le véhicule. Ceci est illustré par la figure ??, où l’ellipse interne correspond au domaine d’accélération acceptable par le conducteur, alors que le domaine complet correspond aux capacités de la route et du conducteur. 11 Aussi, nous avons choisi de représenter le comportement du conducteur au travers de deux coefficients adimensionnels, λlat et λlon . Étant donnée une adhérence mobilisable maximale µmax , nous obtenons finalement les deux expressions suivantes de la vitesse maximale sûre : freinage !2 à ³ ³ ρroute V 2 +φ route g V 1 1 ³ ´ + 1 = λlat µmax 1+ H V dV −θ λlon µmax g route Lav g ds accélération à !2 ³ ³ ρroute V 2 +φroute g 1 1 V ´ ³ 1 = + λlat µmax 1− H V dV −θ λlon µmax g route Lar g ds dV ds − θroute ´´2 (1.18) dV ds − θroute ´´2 avec les conditions limites suivantes : θroute > 0 à ³ g 2 V = 1− ρroute θroute < 0 à ³ g 2 = 1+ V ρroute H Lav θroute ´r ³ ´2 θroute λlat µmax − φroute 1 − λlon µmax ! (1.19) ´r ³ ´2 θroute H θ 1 − λlat µmax − φroute route Lar λlon µmax ! En comparant les vitesses données par les équations (1.19) à celles données par l’équation (1.3), Nous³pouvons faire´ les remarques suivantes : – Le terme 1 − LHav θroute montre l’impact du transfert de charge et son implication sur la limitation de l’adhérence mobilisée en latéral. r ´2 ³ θroute – Le terme 1 − λlon représente la partie d’adhérence mobilisée en longituµmax dinal pour garder une vitesse constante Dans la section suivante, nous allons montrer la validité du modèle de profil de vitesse. 1.4 Validité du modèle et influence des paramètres La figure 1.5.(a) illustre les différences entre les profils de vitesses obtenus à partir des équations (1.3) et à partir de notre algorithme. Les deux profils de vitesse sont calculés sur une clothoïde dont la longueur vaut L = 60m et qui amène à un cercle de rayon R = 300m. Le dévers est de 6◦ et le seuil d’accélération latérale est mis à 0.3g dans les 2 cas. Au début de la clothoïde, la pente du profil de vitesse est proche de 0.3g : comme l’accélération latérale est faible (la courbure est faible), la plus grande part de l’adhérence est mobilisée pour freiner le véhicule. A la fin de la clothoïde, la pente du profil de vitesse 12 40 26 profil vit. NHTSA SAVV 24 39 22 vitesse [m.s −1 −1 Speed [m.s ] ] 38 37 36 20 18 16 14 35 12 34 0 10 20 30 40 50 10 1900 60 s [m] (a) 1950 2000 2050 2100 2150 Distance [m] 2200 2250 2300 (b) Fig. 1.5 – Comparaison de nos profils de vitesse aux recommandations de la NHTSA (a) et aux profils de vitesses expérimentaux (b). est proche de 0, en effet, l’adhérence est mobilisée pour diriger en latéral le véhicule. Pour l’algorithme de la NHTSA, la pente du profil de vitesse est constante sur l’ensemble de la clothoïde. A l’aide d’un véhicule instrumenté, des profils de vitesse de conducteurs réels ont été enregistrés et comparés à ceux obtenus par la méthode du SAV. Il semble que ces derniers sont proches de la conduite réelle. La figure 1.5.(b) illustre cette comparaison. Chaque profil correspond à un incrément de λlon et de λlat de 0.1, le plus bas étant à λlon = λlat = 0.1, le plus haut à λlon = λlat = 0.4. Les six lignes les plus fines correspondent à des conducteurs réels. Nous pouvons voir que les profils de vitesse obtenus pour les valeurs 0.2 et 0.3 de λlon et λlat encadrent particulièrement bien les profils de vitesse réelle. Nous allons maintenant voir l’influence des différents paramètres sur les profils de vitesse. 1.4.1 Influence de la pente D’après les équations (1.19), la pente de la route a deux effets sur le profil de vitesse : 1. Pour garder une vitesse longitudinale constante sur une section circulaire, un conducteur doit accélérer ou freiner, suivant le signe de la pente. Par cette action, il mobilise une partie de l’adhérence maximale disponible µmax . De ce fait, la vitesse maximale dans le virage est plus faible que celle calculée pour un virage à plat, ce qui est illustré par la figure 1.6.(a) : la vitesse en fin de clothoïde décroît lorsque la valeur absolue de la pente augmente. 2. Lors de la phase de freinage, quand la pente de la route est négative (lorsque la route monte, d’après notre convention de signe), la masse du véhicule fait décélérer le véhicule. Ainsi pour une adhérence longitudinale donnée le véhicule décélère plus que si la pente est nulle. Cet effet est inversé si la pente est positive (la route descend). 13 35 40 θ = −6o o θ = −4 o θ = −2 o θ=0 o θ=2 o θ=4 θ = 6o 36 34 −1 −1 speed [m.s ] 33 o φ = −6 φ = −4o φ = −2o φ = 0o φ = 2o o φ=4 φ = 6o 38 speed [m.s ] 34 32 31 32 30 28 30 26 29 24 28 0 10 20 30 40 50 22 0 60 10 20 Distance [m] (a) 30 Distance [m] 40 50 60 (b) 35 10 µ = 0.2 µ = 0.4 µ = 0.6 µ = 0.8 µ=1 30 without load transfert with load transfert 9 8 −2 [m.s ] 6 5 lon γ −1 speed [m.s ] 7 25 20 4 3 15 2 1 10 0 10 20 30 Distance [m] 40 50 0 0 60 (c) 10 20 30 s [m] 40 50 60 (d) Fig. 1.6 – Influence des paramètre : (a) pente, (b) dévers, (c) adhérence, (d) transfert de charge. 1.4.2 Influence du dévers Le but du dévers d’une route est de récupérer une partie de l’accélération latérale. Dans la figure 1.6.(b), le virage simulé est un virage à gauche (R > 0). D’après nos conventions de signes, une courbe à gauche doit normalement avoir un dévers négatif. Nous pouvons voir que la différence de vitesse en début de clothoïde peut être importante : pour un dévers de −6o , la vitesse est plus grande de 5m.s−1 par report à un dévers nul. À l’inverse des virages dont le dévers est inversé (par exemple des courbes à gauche avec un dévers positif) sont particulièrement dangereux : le dévers est généralement mal apprécié par les conducteurs, la vitesse est alors mal adaptée. Ce cas est pris en compte par notre modèle de génération de profil de vitesse, ainsi avec un dévers de 6o dans une courbe à gauche, la vitesse doit être de 6ms−1 inférieur au même virage avec un dévers nul. 1.4.3 Influence de l’adhérence Le troisième paramètre est l’adhérence. Dans l’expression des conditions limites (eq.(1.19)), la vitesse critique est fonction de la racine carrée de l’adhérence maximale, µmax , comme dans l’équation d’évolution (eq.(1.18)). La figure 1.6.(c) représente la variation du profil de vitesse pour différentes adhérences. Pour l’adhérence simulée la plus faible, µmax = 0.2, 14 la vitesse à l’entrée de la clothoïde est V0.2 (0) = 15.16m.s−1 et à la fin V0.2 (60) = 13.28m.s−1 . Pour une adhérence double, µmax = 0.4, ces vitesses sont respectivement (s) V0.4 (0) = 21.4m.s−1 et V0.4 (60) = 18.8m.s−1 . le rapport entre ces 2 vitesses ( VV0.4 ) est (s) 0.2 √ proche de 2. 1.4.4 Influence du transfert de charge La figure 1.6.(d) montre l’effet du transfert de charge sur l’accélération longitudinale maximale. En utilisant les mêmes conditions que pour les simulations précédentes, mais avec un conducteur dont la capacité en longitudinal est λlon = 1. La décélération longitudinale est plus faible quand le transfert de charge est pris en compte. La décélération décroît la manoeuvrabilité du véhicule et principalement de l’essieu arrière. En terme d’accélération, la différence peut être proche de 50%. Cette effet a une grande influence sur la vitesse, particulièrement dans deux cas : – sur une clothoïde longue, ou lorsque λlon est important, – quand l’adhérence maximale est faible. 1.5 Génération du profil de vitesse d’une section de route Dans la section précédente, nous avons traité le cas du calcul du profil de vitesse pour un virage seul. Nous allons maintenant voir ce calcul sur une succession de virage. Dans l’introduction, nous avons parlé du problème des virages en lacet mal conditionnés : si le conducteur adapte sa vitesse au premier virage, il se peut qu’il ne puisse pas décélérer suffisamment pour entrer dans le deuxième virage de manière sûre. Cette section traite l’impact des virages en aval sur les virages en amont. Dans le cas le plus simple, les deux virages sont suffisamment éloignés pour qu’ils n’aient pas d’impact l’un sur l’autre. C’est le cas de la figure 1.7(a), par exemple, où la partie haute de la figure donne la courbure de la route en fonction de l’abscisse curviligne : le premier virage C1 commence à l’abscisse s1d = 100m et finit à s1f = 300m, le second virage C2 se situe entre les abscisses s2d = 400m et s2f = 600m. Soit L le segment [s1e ; s2b ], le profil de vitesse sur la section C1 − L − C2 est calculé de la façon suivante : 1. Calcul du profil de vitesse de C1 et C2 , à partir du modèle (eqs. (1.18) et (1.19)). 2. En considérant la décélération maximal admissible par le conducteur (celle donnée par λlondec ) à partir du point s2d , calculer le profil de vitesse SP L2 sur L (eq.(1.18)). 3. Si SP L2 (s1f ) > V IDSPC1 (s1f ), C2 n’a alors pas d’effet sur C1 . 4. En considérant l’accélération longitudinale maximale (λlonacc ) à partir de s1e , calculer le profil de vitesse SP L1 sur L. 5. Prendre le minimum de SP L1 et SP L2 sur L. où SP signifie Speed Profil et V IDSP Vehicle Infrastructure Driver Speed Profil. Si la vitesse à la fin du premier virage est trop élevée (si SP L2 (s1f ) < V IDSPC1 (s1f ) dans l’étape 3 ci-dessus), alors nous disons que le virage C2 a une influence sur le virage C1 . Dans ce cas, le profil de vitesse de C1 doit être recalculé en tenant compte de cette influence. Il y a alors deux cas possible : 15 −3 −3 x 10 8 −1 Curvature [m ] −1 Curvature [m ] 8 6 4 2 0 0 100 200 300 400 Distance [m] 500 600 4 2 100 200 300 400 Distance [m] 500 600 700 100 200 300 400 Distance [m] 500 600 700 40 Speed [m.s ] 30 −1 −1 Speed [m.s ] 6 0 0 700 40 20 10 0 0 x 10 100 200 300 400 Distance [m] 500 600 30 20 10 0 0 700 (a) (b) −3 −1 Curvature [m ] 8 x 10 6 4 2 0 0 100 200 300 400 Distance [m] 500 600 700 100 200 300 400 Distance [m] 500 600 700 −1 Speed [m.s ] 40 30 20 10 0 0 (c) Fig. 1.7 – Impact d’un virage sur un autre dans le calcul du profil de vitesse. 16 Cas 1 : La différence de vitesse n’est pas "trop grande", auquel cas le profil de vitesse dans la première partie de C1 (la clothoïde d’entrée dans le virage) reste inchangée, ce n’est pas la peine de propager plus en amont (c’est le cas de la figure 1.7(b)). Cas 2 : Si la différence de vitesse est trop grande, le profil de vitesse de C1 est complètement modifié (voir la figure 1.7(c)). Cette influence peut être propagée à des virages encore plus en amont, et peut nécessiter un recalcul du profil de vitesse des virages précédents C1 . A partir d’une carte numérique de la piste d’essais, nous avons calculé trois profils de vitesse, correspondant aux paramètres suivants : λlonacc = 0.1, reps. 0.2 et 0.3, λlatacc = λlondec = 0.3g, resp. 0.4g et 0.5g. La piste, sa géométrie et les profils de vitesse résultants sont tracés2 sur la figure 1.8. 2 Seuls la courbure et le dévers sont tracés, la pente est considérée comme étant nulle 17 2500 0.2 dévers [rad] 2000 0 1500 500 1500 Distance [m] 2000 2500 500 1000 1500 Distance [m] 2000 2500 0 −0.02 −1 1000 1000 0.02 Vitesse [m.s 0 500 0.04 ] 3000 Courbure [m −1] −0.2 40 0.3g 0.4g 0.5g 30 20 10 500 1000 1500 Distance [m] 2000 2500 Fig. 1.8 – La piste du LIVIC et les profils de vitesse associés aux paramètres λlonacc = 0.1, λlatacc = λlondec = λlatdec valant {0.3g, 0.4g, 0.5g}. 18 Chapitre 2 Analyse de la sensibilité Si nous voulons développer une alerte en vitesse excessive utilisant la génération de profil de vitesse développée précédemment, il faut connaître l’impact des erreurs de mesures sur la vitesse calculée. Cette erreur peut provenir de deux sources : – Les erreurs dues aux capteurs embarqués sur le véhicule. Ce sont les erreurs de positionnement sur la carte ou des erreurs du capteur vitesse. Pour le cas particulier des erreurs de positionnement, le système GPS actuel permet une localisation avec une précision de l’ordre de la dizaine de mètres et dans un futur proche, avec le lancement de EGNOS en Europe, ou par fusion de données avec d’autres capteurs disponibles sur le véhicule (inertiels,...), des précisions bien plus importantes sont à espérer. Dans le projet NextMap, la précision attendue en 2008 est de plus ou moins 1m pour le positionnement sur une carte et de 2 à 4m en absolu. Cette précision sera suffisante, compte-tenu de la vitesse de variation des attributs de la route, pour générer une alerte. – Les erreurs provenant de l’acquisition des données pour le stockage sur une carte numérique enrichie. Ces erreurs ne peuvent être corrigées par la suite, il faut donc être particulièrement attentif au niveau de précision requis. Aussi, nous allons nous intéresser à la précision requise sur les mesures étant donné une erreur maximale admissible sur la vitesse. Le but est donc de qualifier les mesures sur la pente, le dévers et la courbure en fonction d’une erreur ∆V %. V 2.1 Erreur sur la mesure de la courbure Étant donnés une pente et un dévers, l’erreur relative sur la vitesse résultant d’une erreur de mesure sur la courbure s’exprime sous la forme : dV 1 ∂V 1 ∂V 2 = dρroute = dρroute V V ∂ρroute 2V 2 ∂ρroute (2.1) En dérivant l’équation (1.18) par rapport à ρroute , nous obtenons : ∂V 2 V2 =− ∂ρroute ρroute 19 (2.2) 300 Classe de R [m] 250 200 150 100 50 0 0 50 100 150 R [m] 200 250 300 Fig. 2.1 – Segmentation de R respectant une erreur sur V de moins de 10%. Par substitution dans l’équation (2.1), l’erreur sur la courbure (ou sur le rayon) s’exprime en fonction de celle sur la vitesse : dV V = − 12 dρ ρ (2.3) ¯ ∆R ¯ ¯ ¯ ¯ ¯ = 2 ¯ ∆V ¯ R V Ainsi l’erreur maximale sur la courbure (ou le rayon) est uniquement fonction de la vitesse : dans cette expression, la pente, le dévers ou l’adhérence n’interviennent pas. La figure 2.1 montre une segmentation possible de R pour respecter une erreur sur la vitesse de moins de 10%. Pour un rayon variant de 20m à 300m, nous obtenons ainsi 43 classes. 2.2 Erreur sur la mesure du dévers De la même façon que pour la courbure, nous avons pour la pente : dV 1 ∂V 2 = dφroute V 2V 2 ∂φroute (2.4) En dérivant l’équation (1.18) par rapport à φroute , nous obtenons : g V2 ∂V 2 =− =− ∂φroute ρroute Kφroute (θroute , µmax , φroute ) Où : µ Kφroute (θroute , µmax , φroute ) = H 1− |θroute | Lav ¶s µ 1− θroute λlon µmax (2.5) ¶2 λlat µmax − φroute(2.6) (2.7) Compte tenu des valeurs de φroute , il est plus intéressant de travailler sur les valeurs de l’erreur absolue : dφroute = −2Kφroute (θroute , µmax , φroute ) 20 dV V (2.8) 300 250 ρ 200 150 100 50 −0.1 −0.05 0 φ 0.05 0.1 Fig. 2.2 – Segmentation de R, φroute respectant une erreur sur V de moins de 10%, θroute est nul La précision maximale demandée pour dφroute est obtenue pour des valeurs faibles de Kφroute . Or, il est facile de vérifier que Kφroute croît lorsque θroute ou φroute décroît ou lorsque µmax croît. Les valeurs suivantes décrivent donc le pire cas possible que nous puissions trouver sur le domaine routier. H Lav = 0.5 θroute = 10% λx µmax = 0.2 φroute = 7o (2.9) Il correspond à une route verglacée où la pente est importante et le dévers inversé. À partir de ces valeurs, nous trouvons la relation suivante : ¯ ¯ ¯ ∆V ¯ ¯ ¯ ∆φroute = 0.2 ¯ (2.10) V ¯ La figure 2.2 montre une segmentation de R et de φroute respectant une erreur sur la vitesse de moins de 10%. Pour segmenter cet espace, nous avons choisi de définir des classes suivant φroute , puis de rechercher celle suivant R 2.3 Erreur sur la mesure de la pente En appliquant le même principe que précédemment, nous trouvons la relation : dθroute = −2Kθroute (θroute , µ, φroute ) 21 dV V (2.11) 1 1 1.6 6 1. 0.9 1.4 1.8 1.8 0.9 0.8 0.8 1.6 1.4 0.7 6 1. 0.7 1.4 6 1. µ 1.8 µ 1.2 0.6 1.4 0.6 1 0.5 1 1. 6 1.2 1 0.02 0.3 0.6 0.8 1 1. 4 1.8 0.8 1.2 4 1. 0.8 0.04 θ 0.06 0.08 0.2 0 0.1 0.4 0.4 0.6 1 0.6 0.6 0.8 2 1. 0.4 0.6 0.8 1.2 0.4 0.8 1 0.3 1 1.6 1.4 0.4 0.2 0 1.2 1.4 1.2 0.5 0.02 0.04 θ 0.06 0.2 0.08 0.1 Fig. 2.3 – Variation de Kθroute pour φroute valant 0 (gauche) et 0.07rad (droite) Avec : ³ 1− Kθroute (θroute , µ, φroute ) = ´ r ³ ´2 H θroute θ µ 1 − − φroute route Lf µ H Lf 2 µ2 −2 LH θroute +θroute r f µ 1−( θroute µ (2.12) 2 ) L’étude des variations de cette fonction pour des valeurs de θroute variant de 0 à 10%, des valeurs de µ dans [0.2; 1] et des valeurs de φroute ∈ [−7o; +7o], montre que la valeur minimale, 0.15 est atteinte pour les valeurs θroute = 10%, µ = 0.2 et φroute = +7o. La figure 2.3 montre les variations de Kθroute pour des valeurs de φroute de 0 et de 0.07rad. L’erreur absolue sur la mesure de la pente est donc : ¯ ¯ ¯ ∆V ¯ ¯ ¯ ∆θroute = 0.3 ¯ (2.13) V ¯ 2.4 Précision requise sur les mesures Au sein du Ministère de l’Équipement ou de sociétés privées comme VECTRA, des véhicules de mesure à grand rendement ont été développés. Ils sont capables de mesurer les caractéristiques principales avec de grandes précisions : la pente et le dévers sont mesurés avec une précision absolue de moins de 0.5o, quant au rayon, la précision relative de cette mesure est de moins de 5%. Aussi, à partir des équations (2.3), (2.10) et (2.13), la valeur de l’erreur, par excès, sur la vitesse est : ¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ∆R ¯ ¯ ∆V ¯ ∆φroute ∆θroute ¯ ¯= ¯ ≈ 10% ¯ + + 2¯ (2.14) ¯ V ¯ 0.2 0.3 R ¯ Cette erreur sur la vitesse implique une erreur relative sur l’accélération latérale de 21%. Or des tests sur les pistes du LIVIC nous ont montré que le conducteur n’était sensible qu’à des variations de l’accélération latérale d’au moins 0.1g. Donc pour des accélérations d’au plus 0.5g, la précision sur la vitesse est suffisante. 22 Chapitre 3 Conclusion Dans ce rapport, nous avons présenté une méthode de calcul de profil de vitesse, qui prend en compte le véhicule, l’infrastructure et le conducteur : Le véhicule, en utilisant un modèle de bicyclette qui permet d’approximer le couplage des efforts longitudinaux et latéraux au point de contact pneumatique chaussée, ainsi que le transfert de charge du à l’accélération et au freinage du véhicule. L’infrastructure, grâce à une description précise de la géométrie routière et de l’adhérence maximale mobilisable sur la route. Le conducteur, au moyen de paramètres caractérisant ses capacités en terme d’accélération longitudinale et latérale admissible. Afin de valider l’approche proposée, deux méthodes ont été utilisées. La première a consisté lors de la phase de développement, à comparer les profils générés avec des profils de conduite enregistrées sur route et sur piste. La deuxième validation a été faite au travers d’un système d’alerte en vitesse. Ainsi plusieurs validations ont été effectuées depuis ARCOS. Les résultats montrent une très forte corrélation entre les vitesses pratiquées et le calcul proposé. Dans un deuxième temps, nous avons étudié la sensibilité du calcul de la vitesse de référence en fonction de la précision des données d’entrées, notamment celles relatives à l’infrastructure. Il est ainsi possible d’alimenter cette méthode avec les données provenant des outils d’auscultation de la chaussée disponibles au sein du ministère. 23 Bibliographie [1] Davey L. Warren Howard Bissel Chowdhury, Mashur A. and Sunil Taori. Are the Criteria for Setting Advisory Speeds on Curves Still Relevant ? ITE Journal, 68(2) :32–45, February 1998. [2] N extMAP. 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