LES SCIENCES DE LA NUTRITION AU SERVICE DU SPORT
Il est maintenant communément admis qu’une perte hydrique de l’ordre de 2 % du
poids de corps d’un athlète au travail, réduit ses capacités de performances de 20
% (pour une température extérieure de 18°C). Ces pertes sont d’autant plus
importantes lorsqu’il s’agit évidemment d’activités pratiquées par fortes chaleurs
et/ou, par forte humidité.
Les travaux de L. HERMANSEN et coll. ont mis en évidence qu’une déshydratation
de 4 % provoquait une baisse des capacités de travail de 40 % à 18 ° C de
température ambiante, alors qu’elle est de 60 % à 41 ° C. Il est bon de savoir que
l’on peut perdre jusqu’à 10 litre d’eau par heure lors d’un effort en atmosphère
chaude et humide.
En outre, les états, même minimes, de déshydratation, sont souvent à l’origine de
troubles musculaires ou tendineux. Il paraît donc essentiel de prévoir la
compensation des pertes hydriques lors de toute activité sportive.
Il nous semble, au passage, judicieux de proposer une boisson glucosée à l’effort*,
à consommer par petites gorgées, avant que les symptômes de la soif
n’apparaissent.
Ces symptômes révèlent déjà un état de déshydratation avancé qu’il sera difficile
de compenser (mieux vaut prévenir que guérir !). Aussi, bien qu’une boisson
glucosée ne diffuse pas mieux que l’eau pure, compte tenu de son assimilation par
pression osmotique (échange de concentration), une boisson légèrement glucosée
(dite isotonique) influencera favorablement la réhydratation spontanée. De plus, il
n’est pas inutile de préciser que le glucose, nous le verrons, est le carburant
privilégié du métabolisme général et musculaire notamment.
En outre, une alimentation hyperprotéinée, (qu’il n’est pas rare de rencontrer chez
nos amis culturistes), nécessite un apport hydrique conséquent.
L’élimination des déchets azotés met fortement notre système excrétoire à
contribution.
Schématiquement, le foie neutralise et transforme l’ammoniaque, (résidu toxique
de la dégradation et de l’assimilation des protides) en urée, peu toxique, qui peut
alors rejoindre la circulation sanguine. Ceci, a pour but de permettre au rein son
évacuation par l’intermédiaire des urines.
Le rein est soumis à rude épreuve dès l’instant où les concentrations des différents
déchets à excréter se révèlent trop importantes. C’est particulièrement vrai pour les
déchets azotés.
Il est scientifiquement admis qu’un apport de 7 ml d’eau est nécessaire pour
chaque calorie d’origine protidique consommée.
Il convient donc impérativement d’adapter sa ration hydrique en
conséquence.
* Nous reviendrons sur les justifications diététiques qui sous-tendent ces propos en
temps utiles.
Claude CAYRAC 4