4 – COMPTE RENDU DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’OCDE
© OCDE 2015
Les mesures destinées à lutter contre le phénomène de BEPS ont une visée pratique ;
elles énoncent des règles détaillées et présentent des outils de mise en œuvre, accompagnés
de dispositions types à inclure dans les conventions fiscales et dans les législations
nationales, de modèles et d’instructions pratiques. Quatre standards minimums ont été
élaborés, qui ciblent certains des aspects les plus problématiques des pratiques de
BEPS : empêcher l’utilisation abusive des conventions fiscales au moyen du chalandage
fiscal ; lutter contre les pratiques fiscales dommageables en s’appuyant sur des principes
communs et en améliorant la transparence ; donner aux administrations fiscales une vision
de l’ensemble des activités mondiales des entreprises multinationales grâce aux
déclarations pays par pays ; et résoudre plus efficacement les différends fiscaux
internationaux afin d’offrir davantage de certitude aux entreprises et aux pouvoirs publics.
Les règles existantes relatives à des aspects tels que l’établissement des prix de transfert et
la notion « d’établissement stable » ont également été mises à jour afin de relever les défis
d’ordre fiscal générés par les modèles économiques modernes. L’impact de l’économie
numérique sur nos systèmes fiscaux a été évalué et, associés à d’autres mesures prises
dans le contexte du projet BEPS, les nouveaux Principes directeurs internationaux
pour l’application de la TVA/TPS joueront un rôle important pour résoudre les
problèmes posés par l’économie numérique.
Le partenariat entre l’OCDE et le G20, réunissant 44 pays qui représentent environ
90 % de l’économie mondiale œuvrant sur un pied d’égalité, a été le fondement de la
réussite du projet BEPS. À partir de ce socle, le projet s’est étoffé pour inclure 62 pays
associés aux prises de décision et aux groupes de travail techniques, et plus de
120 juridictions de par le monde ont apporté leurs contributions, grâce à l’établissement de
réseaux régionaux dédiés et à l’implication étroite d’organisations fiscales régionales telles
que le Forum sur l’administration fiscale africaine et le Centre interaméricain des
administrations fiscales. Au-delà des aspects techniques proprement fiscaux, cette initiative
montre que des États peuvent œuvrer ensemble à promouvoir un environnement fiscal
international stable et efficace, et souligne la nécessité d’apporter des réponses mondiales à
des défis mondiaux.
Cela étant, les travaux entrepris au cours du projet prennent aussi en compte la variété
des contextes dans lesquels les problématiques liées au BEPS peuvent se manifester. Un
axe de travail spécifique, défini sous l’égide du Groupe de travail du G20 sur le
développement, aura vocation à produire des orientations pratiques sur les questions
prioritaires pour les pays en développement dans les années à venir, ainsi que des
instructions pour l’application des résultats du projet BEPS qui tiennent compte de leurs
contraintes de capacités. L’aide à la mise en œuvre sera essentielle pour tous les pays, et
veiller à maintenir la cohérence et des règles du jeu équitables pendant tout le processus de
déploiement constituera un objectif important et un défi de taille. C’est pourquoi, lors de
la phase qui s’annonce, toutes les juridictions intéressées sont invitées à participer
d’égal à égal au nouveau cadre inclusif qui sera mis en place afin de suivre le
déploiement des mesures BEPS adoptées et d’en évaluer l’impact.
Une application cohérente des mesures arrêtées sera décisive pour lutter
efficacement contre l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices. Le succès
des travaux gigantesques accomplis à ce jour ne saurait se concevoir sans activités de suivi
et sans définition d’un cadre inclusif, qui font partie intégrante de ce projet. Des
informations détaillées sur le cadre de mise en œuvre des mesures BEPS, ouvert à toutes les
juridictions qui participeront sur un pied d’égalité, vous seront communiquées début 2016.