Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l’Ontario Transformer l’expérience du patient Octobre 2014 Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 1 Photos en couverture : Rangée du haut (de gauche à droite) : Un médecin pratique une chirurgie dans une salle d’opération vers 1950; Victoria Memorial Hospital, 1905 (North Bay); Centre de santé de Manitoulin, 1982 (Little Current) Rangée du bas (de gauche à droite) : premier hôpital à Parry Sound, vers les 1900; personnel infirmier dans les années 1950; Hôpital St. Mary’s, vers 1960 (Timmins) Réseau local d’intégration des services de santé du Nord-Est 555, rue Oak Est 3e étage North Bay P1B 8E3 264, rue McNabb 2e étage Sault Ste. Marie P6B 1Y6 Rainbow Centre 40, rue Elm, bureau 247 Sudbury P3C 1S8 681, boulevard Algonquin Est, bureau 3 Timmins P4N 7E5 Téléphone : 705 840-2872 Sans frais : 1 866 906-5446 Télécopieur : 705 840-0142 Courriel : [email protected] www.nelhin.on.ca ISBN 978-1-4606-4295-5 Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l’Ontario : Transformer l’expérience du patient, Réseau local d’intégration des services de santé du Nord-Est. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 2 Table des matières Collaborateurs à ce rapport ............................................................................................................ 4 Avant-propos de Louise Paquette, directrice générale, RLISS du Nord-Est ................................... 5 Introduction .................................................................................................................................... 6 Un aperçu du Nord-Est de l’Ontario et du rôle du RLISS du Nord-Est .......................................... 11 Caractéristiques uniques du RLISS du Nord-Est ........................................................................ 11 Données démographiques ....................................................................................................... 13 Perspectives économiques ....................................................................................................... 17 Le début des hôpitaux — 1878-1945............................................................................................ 19 Les années 1920, la grande dépression et la Deuxième Guerre mondiale .................................. 26 Transition ...................................................................................................................................... 27 L’après-guerre – 1945 à 1975.................................................................................................... 27 Des années 1980 aux années 2000 - La récession et au-delà ................................................... 29 Débat en matière de politique touchant les hôpitaux dans les régions rurales et du Nord au cours des derniers 20 ans. ......................................................................................................... 30 Aujourd’hui ................................................................................................................................... 32 Aperçu des hôpitaux communautaires ..................................................................................... 32 Soins primaires ......................................................................................................................... 34 Évolution de la médecine et de la technologie ......................................................................... 35 Transformation ......................................................................................................................... 40 Données probantes internationales à l’appui .......................................................................... 41 Données probantes canadiennes à l’appui .............................................................................. 42 Bref profil historique des hôpitaux communautaires dans le RLISS du Nord-Est ........................ 44 Grande région d’Algoma ........................................................................................................... 44 Grande région de Cochrane ...................................................................................................... 49 Côtes de la baie James et de la baie d’Hudson ......................................................................... 55 Grande région de Nipissing/Temiskaming ................................................................................ 58 Grande région de Sudbury/Manitoulin/Parry Sound................................................................ 64 Les quatre hôpitaux des grandes régions ..................................................................................... 69 Conclusion de Louise Paquette, directrice générale, RLISS du Nord-Est...................................... 75 Annexes ......................................................................................................................................... 77 Bibliographie ................................................................................................................................. 85 Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 3 Collaborateurs à ce rapport Le rapport intitulé « Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l’Ontario – Transformer l’expérience du patient » a été réalisé grâce aux contributions par un certain nombre de groupes et de personnes individuelles. Le Réseau local d’intégration des services de santé (RLISS) du Nord-Est désire souligner la contribution des collaborateurs et les remercie pour avoir offert leurs connaissances et leur expertise. Tout a été mis en œuvre pour que la chronologie et les événements historiques présentés dans ce rapport soient exacts. Centre de recherche en développement humain, Université Laurentienne, Sudbury – Collaboration des services à la personne John Lewko (Ph. D.), directeur Amanda Labbe, adjointe à la recherche Krystie Hall, adjointe à la recherche Richard Volpe (Ph. D.), Université de Toronto Angela Colantonio (Ph. D.), Toronto Rehabilitation Institute et Université de Toronto Alan Salmoni (Ph. D.), Université Western Institut nord-ontarien de recherche et de développement (INORD) David Robinson (Ph. D.), directeur Centre de recherche en santé dans les milieux ruraux et du nord (CReSRN) Wayne Warry (Ph. D.), directeur Consortium national de formation en santé (CNFS) Erik Labrosse, directeur Personnel du RLISS du Nord-Est Nous remercions très sincèrement les hôpitaux communautaires de notre région qui ont offert des photos et des renseignements historiques. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 4 Avant-propos de Louise Paquette, directrice générale, RLISS du Nord-Est À mes concitoyens du Nord, Comme la plupart des Canadiens, nous sommes très fiers de notre système de santé. Ici, dans le Nord-Est, notre histoire et notre patrimoine font partie intégrante de la discussion sur les soins de santé. En tant que résidents du Nord, nous avons répondu aux besoins des mineurs, des bûcherons et des jeunes familles en fondant des hôpitaux communautaires partout dans le NordEst de l’Ontario. Un reflet du développement et de la croissance de la région depuis plusieurs décennies, ils sont devenus le cœur et l’âme de nos communautés. Comme c’est souvent le cas avec les cycles d’expansion et de ralentissement des économies fondées sur l’exploitation des ressources, notre population est maintenant en déclin et vieillissante, bon nombre de personnes âgées souffrent de problèmes complexes chroniques, y compris les maladies du cœur, l’accident vasculaire cérébral (AVC), la maladie pulmonaire obstructive chronique, le diabète et l’arthrose. Nous vivons une époque de changements, qui nous oblige à repenser la prestation des services de santé en fonction des progrès en matière d’interventions chirurgicales, de médicaments et de technologies. L’évolution est nécessaire et nous ne devons pas laisser la peur du changement dicter la teneur de nos discussions. Je souhaite que cette perspective historique permette de stimuler la conversation et nous aide à progresser afin de créer un modèle communautaire de soins qui répond vraiment aux besoins de la population du Nord-Est de l’Ontario. En comprenant notre passé, j’espère que nous pourrons planifier l’avenir et répondre ultimement à la question suivante : Si nous établissions un système de soins de santé dans le Nord-Est de l’Ontario aujourd’hui, quelle forme prendrait-il, et comment le bâtirions-nous afin qu’il procure aux résidents du Nord autant de soins dont ils ont besoin et autant d’autonomie qu’ils le souhaitent? Louise Paquette Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 5 Introduction Au début des années 1900, la population du Nord-Est de l'Ontario a augmenté considérablement en raison de l'arrivée de nouveaux pionniers impatients de profiter des avantages d'une économie riche des ressources. En pensant au Nord-Est de l’Ontario, bon nombre d’images nous viennent à l’esprit, y compris sa beauté naturelle, sa géologie unique, sa multitude de lacs et de rivières, ses villes et ses villages exceptionnels et, plus que tout, ses gens passionnés. La population du Nord-Est de l’Ontario est constituée d’un mélange d’habitants qui viennent d’un peu partout dans le monde. Ceux d’entre nous qui ont la chance de résider dans le NordEst connaissent les bienfaits et les défis de la région. Les industries d’exploitation des ressources, le rééquipement du secteur de la production industrielle pour répondre aux demandes d’aujourd’hui, et la diversification de l’économie pour attirer de nouveaux investissements, font tous partie de l’histoire du Nord-Est de l’Ontario. Il en est de même pour les changements démographiques qui résultent de virages économiques. Les données démographiques jouent un rôle déterminant dans les décisions en matière de santé, que nous prenons en tant que société. Une population vieillissante a des besoins qui sont différents de ceux d’un quartier rempli de jeunes familles dans une grande ville. Une population dispersée dans un vaste territoire doit relever des défis logistiques auxquels n’ont pas à faire face les habitants de milieux métropolitains plus denses. Les populations qui habitent des villes de taille moyenne et des régions rurales ont plus de difficulté à attirer des fournisseurs de soins primaires, sans parler des spécialistes. Le rôle changeant des hôpitaux communautaires parsemés dans la région du Réseau local d’intégration des services de santé (RLISS) du Nord-Est constitue un excellent exemple d’un défi à relever dans les communautés plus petites. À mesure que surviennent les ralentissements économiques et que la population vieillit et décline, les besoins en soins de santé de nos communautés sont touchés. Aux fins du présent rapport, tous les hôpitaux à l’extérieur des quatre centres urbains de la région (North Bay, Sault Ste. Marie, Sudbury, et Timmins) seront considérés comme hôpitaux Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 6 communautaires. Ces hôpitaux communautaires comprennent 17 petits établissements (moins de 2 700 cas pondérés par année) et trois établissements de taille moyenne, soit l’Hôpital de Temiskaming, l’Hôpital général St-Joseph d’Elliot Lake, et le West Parry Sound Health Centre. Même si les hôpitaux de taille moyenne offrent une plus vaste gamme de services en partie à cause du plus grand nombre de lits et de praticiens, ils comptent souvent sur l’expertise des hôpitaux plus importants des grandes régions. Avec le temps, le rôle changeant des hôpitaux communautaires a été influencé par la croissance des quatre hôpitaux des grandes régions du Nord-Est de l’Ontario, soit le Centre régional de santé de North Bay, l’Hôpital de Sault-Sainte-Marie, Horizon Santé-Nord à Sudbury, et l’Hôpital de Timmins et du district, ainsi que par les progrès technologiques et en médecine. Afin d’être efficaces, les décisions doivent s’appuyer sur des données probantes. Certains hôpitaux communautaires du Nord-Est de l’Ontario n’offrent plus les services de base qui ont été initialement le moteur de leur croissance, tels que l’accouchement planifié. Avec l’introduction en 2012 de la Réforme du financement du système de santé du gouvernement de l’Ontario (dans laquelle le financement est calculé en fonction des besoins du patient), on croit de plus en plus que bon nombre des services offerts par les hôpitaux communautaires pendant des périodes de croissance démographique et de prospérité économique ne sont plus durables. Dans le milieu des soins en santé, « volume » est le mot clé. L’hôpital qui offre un service doit avoir le volume nécessaire pour garantir la sécurité du patient et justifier l’utilisation de ses ressources humaines en santé et l’infrastructure servant à soutenir le service. Avec le temps, pour des raisons financières et de qualité des soins, bon nombre des services qui étaient offerts autrefois par les hôpitaux communautaires de notre région sont maintenant fournis par les grands hôpitaux urbains. Selon des chercheurs en soins de santé, les chirurgiens et d’autres spécialistes doivent Jusqu'au début des années 1940, les médecins plaçaient des avis de effectuer un certain nombre quarantaine sur les maisons où habitaient des personnes souffrant d'une maladie transmissible telle que la rougeole, la variole, la fièvre (volume) d’interventions par typhoïde et autres. Une fois l'affiche posée, les personnes de la année pour conserver et maison ne pouvaient plus sortir. De la nourriture leur était apportée améliorer leurs compétences. et les enfants devaient quitter l'école. Mention de source : Société À titre de patients, nous voulons historique de Nipissing Ouest. tous recevoir les bons soins, au bon endroit, ce qui signifie parfois un transfert de notre hôpital communautaire vers un hôpital dans un centre urbain afin de trouver un praticien qui traite un plus grand nombre de cas dans le cadre d’un service particulier, et est capable d’offrir des soins de haute qualité de façon efficace et en temps opportun. L’Examen des services cliniques du RLISS du Nord-Est (avril 2014) offre une étude en profondeur de cette question, et de nombreuses recommandations sur la façon dont les services seront réalignés dans les hôpitaux de la région. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 7 Les hôpitaux des grandes régions reçoivent des patients référés par des hôpitaux de petite taille et de taille moyenne pour des soins en phase critique, et des patients exigeant des soins secondaires ou tertiaires (à plus long terme) par des spécialistes. Horizon Santé-Nord, le plus important parmi les hôpitaux urbains, offre une multitude de programmes tertiaires pour le Nord-Est, y compris un centre de traumatologie, un programme de néphrologie, une unité de cardiologie et de chirurgie cardiaque, des services de réadaptation, un service d’oncologie et un programme de génétique. Horizon Santé-Nord est aussi intégré au Centre de cancérologie du Nord-Est, qui offre des soins aux personnes atteintes de cancer dans les hôpitaux communautaires du Nord-Est de l’Ontario. Cet historique, le récit de l’évolution des soins de santé et de nos hôpitaux communautaires, est directement relié à l’histoire de notre région. Comme partout ailleurs, le récit de nos soins de santé a été écrit avec le temps et s’étend sur plusieurs générations. Nous vivons à une époque où les progrès de la technologie et de la médecine nous permettent de vivre plus longtemps en santé et de façon plus productive. Même si les problèmes médicaux auxquels nous faisons face aujourd’hui sont complexes, les solutions offertes pour les corriger le sont aussi. Par exemple les progrès de la médecine ont permis de transformer l’utilisation du lit d’hôpital avec les années. Autrefois, une femme qui accouchait demeurait à l’hôpital pendant des jours, même des semaines. Aujourd’hui, elle peut quitter l’hôpital le même jour. D’autres interventions, comme la chirurgie de la cataracte qui exigeait de longs séjours à l’hôpital, sont maintenant des chirurgies d’un jour, évitant le besoin d’un lit d’hôpital. Les enfants à qui on enlevait les amygdales profitaient de leur hospitalisation de plusieurs jours pour déguster des popsicles. Aujourd’hui, ils retournent à la maison le même jour. La prestation des services de santé se transforme partout dans la province. Les nouveaux modes de prestation de soins comprennent : les équipes de santé familiale, les centres de santé communautaires, des responsabilités élargies pour le personnel infirmier et le personnel infirmier praticien, les pharmaciens et les techniciens, ainsi que la télémédecine, pour n’en nommer que quelques-uns. En allant de l’avant, les résidents du Nord doivent tenir compte des défis à relever par les fournisseurs de soins de santé, y compris : Difficultés financières : Les hôpitaux font face au défi de gérer une infrastructure vieillissante pour répondre aux besoins d’une population autrefois en plein épanouissement, dans le cadre d’un budget défini. Faibles taux d’occupation : En moyenne, les hôpitaux communautaires ont des taux d’occupation plus faibles, soit d’environ 75 %. Ces taux varient d’un hôpital à l’autre, certains établissements n’étant occupés que dans la proportion de 50 %, tandis que d’autres atteignent 100 % d’occupation. Changements dans l’utilisation des lits : Les lits de soins actifs dans les hôpitaux communautaires sont parfois occupés par des patients qui ne requièrent plus de soins actifs. On appelle ces clients, qui sont souvent des personnes âgées frêles, des patients en Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 8 attente d’un autre niveau de soins (ANS). En 2013/2014, 15 % à 20 % des lits de soins actifs dans les petits hôpitaux du RLISS du Nord-Est ont été occupés par des patients désignés en attente d’un ANS. Certains hôpitaux communautaires exploitent des lits de soins continus complexes (SCC) qui, selon la définition, sont destinés à des patients souffrant de problèmes complexes et chroniques, dont l’état est stable mais qui ont besoin d’une attention médicale continue. Au cours de l’année dernière, plus de 70 % des 160 lits de SCC dans les hôpitaux communautaires ont été occupés par des patients exigeant un autre niveau de soins, tel qu’un logement avec services de soutien. Patients moins gravement malades qui se rendent à la salle d’urgence : En général, les hôpitaux communautaires dans le RLISS du Nord-Est présentent un pourcentage inférieur de patients atteints de troubles complexes (très malades) comparativement aux quatre grands hôpitaux urbains. Dans le cas des petits hôpitaux, environ 23 % des visites à la salle d’urgence sont attribuables à des personnes très malades, comparativement à environ 64 % dans les grands hôpitaux urbains. Moins de visites à la salle d’urgence : Les salles d’urgence des petits hôpitaux du RLISS du Nord-Est ont eu un peu plus de 228 000 visites en 2012-2013, ou 52 % de toutes les visites. Le nombre de visites à la salle d’urgence varie de façon considérable selon la taille de la communauté, allant d’un minimum de 1 000 à plus de 20 000 dans les petits hôpitaux. Le plan stratégique actuel du RLISS du Nord-Est, qui présente les quatre priorités en soins de santé pour le NordEst de l'Ontario, a été rédigé en tenant compte des commentaires reçus de plus de 4 000 résidents du Nord. Grâce aux interactions engagées du RLISS du Nord-Est avec les résidents du Nord, nous avons appris qu’en ce qui concerne les soins de santé, le statu quo n’est plus acceptable. Le système Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 9 institutionnel d’autrefois ne répond plus aux besoins d’un nombre croissant de personnes âgées au sein d’une population vieillissante et en déclin. En tant que chroniqueur du Globe and Mail, André Picard explique dans sa conférence de chercheur invité de la CIBC, intitulée The Path to Health Care Reform: Policy and Politics (2013) (La voie vers la réforme des soins de santé : Principes directeurs et politique) : Le système de santé du Canada, subventionné par l’État, a été conçu et structuré pour assurer la prestation de soins actifs à une jeune population. L’accent mis à peu près exclusivement sur les hôpitaux et les soins d’un médecin était approprié lorsque le régime d’assurance-maladie a été créé. Il s’agissait après tout d’une époque de grands progrès en médecine et d’un avenir prometteur illimité, où « plus de soins » était invariablement synonyme de « meilleurs soins ». M. Picard croit qu’il est nécessaire d’offrir les soins là où vivent les gens afin de nous occuper des segments vieillissants de la population : « Si nous voulons fournir des soins qui reflètent le 21e siècle, nous devons soigner les gens là où ils vivent, c’est-à-dire dans la communauté. » Grâce à la participation du RLISS du Nord-Est, les résidents du Nord ont clairement exprimé leur volonté de vivre chez eux, dans leur communauté, avec dignité et autonomie, pendant aussi longtemps que possible. Le virage vers une offre accrue de soins dans la communauté et une moins grande dépendance sur les soins à l’hôpital, remet en question la structure actuelle de notre système de santé et sa capacité de bien répondre aux besoins des résidents du Nord, allant des résidents des communautés des côtes des baies James et d’Hudson, aux habitants des agglomérations plus au sud et urbaines. Les soins de qualité et la durabilité du système sont des indicateurs clés peu importe où résident les gens. La présente publication vise à donner au lecteur un aperçu de la provenance de nos hôpitaux communautaires et de leur prestation de soins de santé, de la situation à l’heure actuelle, et de ce qu’il faut s’efforcer de réaliser pour déterminer notre avenir. Les résidents du Nord nous répètent continuellement qu’ils ne veulent pas que des décisions en matière de prestation de soins de santé soient prises par des personnes qui ne vivent pas ici. Nous avons tous maintenant la possibilité d’entamer la discussion nécessaire afin de prendre des décisions appropriées pour nos communautés. Les employés du RLISS du Nord-Est comprennent le Nord grâce à leur expérience personnelle, et continuent d’en apprendre davantage sur la région. La présente publication vise à élaborer le cadre de notre orientation pour le futur. Plusieurs générations de nos familles ont tracé l’histoire jusqu’à présent. Maintenant c’est à notre tour. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 10 Un aperçu du Nord-Est de l’Ontario et du rôle du RLISS du Nord-Est La création des Réseaux locaux d’intégration des services de santé (RLISS) émanant d’une loi provinciale de 2006, a changé radicalement la façon dont les soins de santé financés par les fonds publics sont administrés en Ontario. La Loi sur l’intégration du système de santé local a été le résultat de consultations à l’échelle de la province avec des Ontariens de tous les milieux. Les 14 RLISS sont axés sur l’élaboration de modèles de prestation fondés sur les besoins des patients et ceux de leurs communautés. Les RLISS ont le mandat de planifier, financer et intégrer les services de santé afin de faire tomber les cloisonnements en matière de soins et de s’intéresser davantage aux besoins des gens. Le processus décisionnel des RLISS est ancré dans la participation communautaire, une disposition de la Loi. La nature locale de leur autorité signifie que les RLISS ont le mandat de susciter la participation des gens qu’ils desservent, et s’assurer que l’opinion des citoyens est reflétée dans les décisions prises pour renforcer le continuum des soins dans la région. Les RLISS ont des ententes de responsabilisation avec les hôpitaux, les maisons de soins de longue durée, le Centre d’accès aux soins communautaires, les services de soutien communautaires, les services communautaires de santé mentale et de lutte contre la toxicomanie, et les centres de santé communautaires. Les ententes de responsabilisation décrivent les indicateurs qui doivent être respectés dans le cadre des modalités du financement offert. Caractéristiques uniques du RLISS du Nord-Est Comparativement au reste de la province, le RLISS du Nord-Est compte une proportion supérieure de résidents vieillissants, c’est-à-dire davantage de gens dont l’état de santé n’est pas optimal, qui souffrent de maladies chroniques, et qui présentent des facteurs de risques élevés en ce qui concerne la mortalité et les années potentielles de vie perdues. Dans le NordEst de l’Ontario, les données démographiques sont étroitement liées à la prestation de soins et la définissent. C’est la nature même de ces faits uniques qui aide à déterminer la direction des soins de santé au niveau communautaire. Définir qui nous sommes du point de vue démographique, et ce dont nous avons besoin en ce qui a trait à la santé de la population, aide à nous concentrer sur les solutions de prestation, et fait partie intégrante de nos discussions en cours. Chacune des caractéristiques du Nord, présentées dans les pages suivantes, offre au RLISS du Nord-Est, ainsi qu’aux communautés dans notre région, des possibilités et des défis en ce qui concerne la création de modèles de prestation personnalisés. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 11 Géographie La zone desservie par le RLISS du Nord-Est représente une portion très vaste du Nord de l’Ontario, ce qui explique pourquoi le RLISS du Nord-Est occupe le deuxième rang sur le plan de la superficie de son territoire. Seul le RLISS du Nord-Ouest occupe une plus grande superficie. (Voir la carte à l’annexe 1). La géographie de la région a une incidence sur la prestation des soins de santé dans le RLISS du Nord-Est. Le certain nombre de communautés étant à une distance considérable des services d’urgence et pouvant avoir accès à des soins urgents en temps opportun représentent un bon exemple. Certaines communautés, comme celles des côtes de la baie James et de la baie d’Hudson, ne sont accessibles que par avion ou route de glace pendant plusieurs mois de l’année, ce qui constitue un défi supplémentaire à la prestation de services de santé aussi près que possible du domicile des gens. On comprend donc pourquoi de si nombreux hôpitaux communautaires ont été établis dans le Nord-Est de l’Ontario. La distance entre les localités, un environnement posant des défis, un accès limité à divers modes de transport, un climat rude, et les variations au sein de la population liées aux économies comportant des cycles d’expansion et de ralentissement, ont tous constitué des facteurs menant initialement à la création d’hôpitaux communautaires. Aujourd’hui, les hôpitaux demeurent les principaux contributeurs aux économies locales par les investissements opérationnels et de capitaux, et en tant qu’employeurs. Certaines des communautés les plus au Nord du RLISS du Nord-Est ne sont accessibles que par des routes de glace pendant les mois d'hiver. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 12 Données démographiques Le Nord-Est de l’Ontario a eu sa part de variation au sein de la population. Entre 1996 et 2011, la population a connu une baisse de 6 %. En comparaison, la population de l’Ontario a augmenté de 21 % au cours de la même période. Actuellement, le Nord-Est de l’Ontario compte environ 565 000 résidents. Le tableau ci-dessous indique la population par grande région du RLISS du Nord-Est de 1996 à 2011. 1996 2001 2006 2011 130 404 122 839 120 271 118 127 95 180 89 839 84 271 81 246 6 679 4 836 7 358 6 922 Nipissing/Temiskaming 144 672 140 707 140 363 139 335 Sudbury/Manitoulin/Parry Sound 225 839 217 123 220 259 218 798 Grand Total 602 774 575 344 572 522 564 428 Estimations de la population par grande région Algoma Cochrane Côtes de la baie James et de la baie d’Hudson Source : Statistique Canada, Division de la démographie Tandis que les centres urbains et les localités situées plus au sud, ainsi que la population autochtone du Nord-Est de l’Ontario ont connu une augmentation de la population, les régions rurales et plus éloignées ont vu leur population diminuer. Le Nord-Est de l'Ontario compte approximativement 129 000 francophones (23 %), dont Marie-Anne Huneault (à droite) qui reçoit des soins de Gaétanne Bigras (à gauche), préposée aux services de soutien à la personne à l'Hôpital général de Nipissing Ouest à Sturgeon Falls. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 13 Prévisions relatives aux variations au sein de la population au cours des 25 prochaines années Dans le Nord-Est de l’Ontario, on prévoit que la proportion de la population âgée de 65 ans et plus, qui représente actuellement 19 %, atteindra 30 % d’ici à 2036, ce qui signifie que le nombre estimé de personnes âgées passera de 107 000 à plus de 173 000. Des variations importantes au sein de la population, tels que celles prévus, ont des répercussions majeures sur la prestation de soins de santé, y compris les lieux où sont offerts les services. D’autres données démographiques, notamment en matière de culture, de langue maternelle et d’immigration, contribuent au processus décisionnel concernant les soins de santé. re D Pluta examine Cohen Wabano, accompagné de sa mère, Dakota Recollet. La population autochtone du Canada connaît une croissance plus rapide que la population générale, soit 20,1 % entre 2006 et 2011. Parmi les trois groupes autochtones (membres des Premières nations, Métis, Inuit), les membres des Premières nations ont connu la croissance la plus grande. Source : Statistique Canada. Les peuples autochtones au Canada : Premières Nations, Métis et Inuits, Enquête nationale auprès des ménages (ENM), 2011. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 14 Facteurs de risque Un défi constant pour le système de prestation de soins de santé efficace continue d’être d’amener les gens à reconnaître et à gérer les facteurs qui compromettent leur santé. Bon nombre de ces facteurs sont évitables à divers degrés. La prévalence du tabagisme, de la consommation excessive d’alcool et des personnes considérées comme obèses ou ayant un excès de poids dans le Nord-Est est supérieure à la moyenne provinciale de façon considérable, et parmi les plus élevées parmi les RLISS. Ces facteurs de risque contribuent aux cancers et aux problèmes chroniques, y compris les maladies du cœur, l’AVC, la maladie pulmonaire obstructive chronique, le diabète et l’arthrose. Environ trois résidents sur cinq indiquent que leur consommation de fruits et de légumes n’est pas adéquate, c’est-à-dire inférieure aux cinq portions par jour recommandées. État de santé général Les puces qui suivent offrent un aperçu des thèmes en santé qui concernent les résidents du Nord-Est de l’Ontario. Voir l’annexe 2 pour en savoir plus. 58 % des résidents du RLISS du Nord-Est déclarent qu’ils sont en bonne ou excellente santé. Ce pourcentage est inférieur à celui de la plupart des régions des RLISS. 74 % des résidents du RLISS du Nord-Est déclarent que leur santé mentale est bonne ou excellente. Ce pourcentage est inférieur à celui de la plupart des régions des RLISS. 17 % des résidents du RLISS du Nord-Est déclarent éprouver habituellement des douleurs ou malaises modérés à graves. Il s’agit d’une proportion plus élevée que celle de la plupart des autres RLISS, et significativement supérieure à la moyenne provinciale. 34 % des résidents du RLISS du Nord-Est déclarent qu’ils sont limités dans leurs activités à cause de problèmes de santé physique ou mentale à long terme. Il s’agit d’une proportion plus élevée que celle de la plupart des autres régions du RLISS, et significativement supérieure à la moyenne provinciale. Environ 90 % des résidents du RLISS du Nord-Est déclarent qu’ils sont suivis par un médecin de façon régulière; la moyenne provinciale est 94 %. Mortalité et années potentielles de vie perdues (APVP) L’importance de l’état de santé général, en ce qui concerne la maladie chronique et les facteurs de risque, est soulignée par les données suivantes sur l’espérance de vie et les années potentielles de vie perdues. Les résidents du Nord-Est de l’Ontario ont une espérance de vie inférieure à celle des résidents de la province dans son ensemble. Comparativement aux autres régions du RLISS, l’espérance de vie des résidents du RLISS du Nord-Est se classe à l’avant-dernier rang au moment de la naissance, et au dernier rang à l’âge de 65 ans. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 15 Comparativement à tous les autres RLISS, le RLISS du Nord-Est se classe au deuxième rang quant au taux de décès ayant pu être évités, et les taux de mortalité dans les groupes d’âge de 0 à 19, 20 à 44, 45 à 64 et 65 à 74 sont les plus élevés dans la province. Les principales causes de décès et d’APVP comprennent la cardiopathie ischémique, le cancer du poumon, le cancer du côlon et du rectum ou de l’anus, le cancer du système lymphatique ou la leucémie, et le diabète. Les taux de mortalité pour plusieurs causes de décès, y compris les maladies du cœur, la maladie pulmonaire obstructive chronique et le diabète, sont les plus élevés dans la province. Dans une proportion de 44 %, les résidents du RLISS du Nord-Est décèdent avant l’âge de 75 ans. Ce pourcentage est supérieur à la moyenne provinciale de 38 %. Les décès résultant de blessures (accidents liés au transport, blessures auto-infligées et empoisonnement accidentel) figurent parmi les dix principales causes d’APVP. Ensemble, ils représentent 1 106 années potentielles de vie perdues pour chaque tranche de 100 000 résidents (une valeur supérieure au taux d’APVP de 869/100 000 pour la cardiopathie ischémique, qui est la principale cause de décès). Faible revenu, faible niveau de scolarité, emploi et autres facteurs sociodémographiques Le revenu, l’éducation et d’autres déterminants sociaux de la santé sont reconnus et documentés par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) comme principaux moteurs des programmes et des services de santé. Les bureaux de santé publique du Nord-Est de l’Ontario s’intéressent particulièrement aux déterminants sociaux de la santé et les reconnaissent comme importants facteurs qui contribuent à la santé de la population. Voir l’annexe 2 pour en savoir plus. La population vieillissante du Nord-Est de l'Ontario fait en sorte que nous devons transformer la prestation des soins de santé. Les personnes plus âgées ayant souvent des besoins médicaux complexes dépendent d’un système solide de soins communautaires et de soins à domicile. À l’heure actuelle, plus de 19 % de la population du NordEst de l’Ontario est âgée de 65 ans et plus. D’ici 2036, ce pourcentage grimpera à 30 %. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 16 Perspectives économiques L’économie est l’étude du comportement humain relativement à l’offre et à la demande de biens et services et à la répartition de la richesse. La prestation des soins de santé et l’évolution des hôpitaux communautaires sont liées aux économies locales et en subissent les effets. Aujourd’hui, aucune économie ne fonctionne en isolation. La mondialisation économique signifie que la croissance de tous les secteurs dans le Nord-Est de l’Ontario, y compris les ressources, dépend autant des besoins des marchés étrangers que de la croissance au pays. Les fluctuations cycliques des perspectives d’emploi représentent une réalité avec laquelle les résidents du Nord-Est de l’Ontario ont appris à vivre. On s’attend à ce que la demande de métaux soit forte au cours du prochain quart de siècle, et on observe un renforcement de la demande de produits forestiers. Des initiatives massives dans le secteur de la construction au sein des marchés émergents continueront d’être des moteurs de l’industrie minière et de l’exploitation forestière. En dépit de pertes majeures à cause des tarifs et d’un ralentissement de l’économie, on prévoit une croissance du secteur forestier dans le Nord-Est de l’Ontario suite à une hausse de la demande à l’étranger. L’utilisation accrue du bois comme moyen de réduire les émissions de carbone associées à la construction et aux nouveaux produits, aura un impact important sur l’état de l’économie dans le Nord-Est de l’Ontario. Les municipalités locales, ainsi que les niveaux supérieurs gouvernementaux, demeurent engagées à l’égard des industries des ressources dans le Nord-Est de l’Ontario. Les trois niveaux de gouvernement continuent à investir dans la diversification économique, la création d’emplois et les mesures visant à retenir la population. Le diagramme suivant démontre les données historiques sur l’emploi pour les deux plus grands employeurs de l’industrie minière dans le Nord-Est de l’Ontario : Vale (anciennement Inco), et Sudbury Nickel Integrated Operations, société de Glencore (anciennement Xtrata, anciennement Falconbridge). Prévisions pessimistes, neutres et optimistes relativement au nombre d'emplois dans l'industrie minière de l'Ontario : de 1997 à 2007, nombre réel et prévisions de 2008 à 2018. Source : Mining Industry Workforce Information Network: Ontario Labour Market Demand Projections, Mining Industry Human Resources (MIHR) Council, 2009. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 17 L’exploitation des mines de métaux en Ontario est concentrée dans le Nord-Est. Même si les prévisions de perspectives d’emploi dans l’industrie minière en Ontario varient, il y a peu de raisons de croire que le nombre d’emplois actuels dépassera le sommet de 2007-2008. Les progrès réalisés dans les technologies minières réduisent la demande de travail manuel, et la main-d’œuvre qualifiée qui vieillit et part à la retraite n’est pas remplacée comme par le passé. Il est donc raisonnable de conclure qu’une croissance minimale ou nulle dans le secteur des ressources peut signifier que bon nombre de communautés connaîtront probablement des pertes d’emploi dans d’autres secteurs. Hôpital Dome à Timmins environ 1920. Dans « Small, Rural, and Remote Communities: The Anatomy of Risk ” (Communautés rurales, éloignées et petites : l’anatomie d’un risque), un mémoire de recherche préparé par Enid Slack, Larry S. Bourne et Meric S. Gertler pour le Panel on the Role of Government (groupe de discussion sur le rôle du gouvernement), les auteurs examinent les perspectives pour les communautés rurales, éloignées et petites. Ces communautés se caractérisent par leur petite taille, leur structure démographique constituée de gens plus vieux, un déclin de la population, une spécialisation économique, un marché de l’emploi à deux niveaux, et un isolement géographique. En conséquence, elles sont très vulnérables aux changements socioéconomiques sur lesquels elles n’ont que peu d’influence ou pas du tout. Les communautés plus petites et éloignées font face à des défis en tentant d’offrir un niveau adéquat de services municipaux à des taux d’imposition raisonnables. Les taux d’imposition croissants imposent des fardeaux supplémentaires à une assiette fiscale en déclin, et rendent plus difficiles les efforts pour attirer les entreprises et les nouveaux investissements. En outre, retenir les résidents devient un défi, à mesure que les gens quittent la communauté à la recherche de nouveaux emplois et d’endroits ayant des taux d’imposition plus faibles. Toute baisse de la population réduit l’assiette fiscale et la base commerciale, menant à un déclin supplémentaire des services et des commodités. Il s’agit d’un effet de spirale qui peut avoir des conséquences désastreuses pour les petites communautés éloignées. Un débat sur la politique à adopter est en cours à savoir s’il faut aider les communautés en difficulté avec de gros investissements publics, ou utiliser ces dollars dans les grandes villes où un plus grand nombre de Canadiens vivent. L’économiste Rose Olfert, une professeure à l’Université de Saskatchewan, et d’autres suggèrent qu’il est préférable de laisser les forces économiques suivre leur cours sans intervention. Cette approche pourrait mener à la perte de certaines communautés. Les forces qui encouragent les Canadiens à quitter les petites localités à la recherche d’emplois, de possibilités d’éducation, de soins de santé, et des divers attraits que les villes offrent, sont puissantes et ne peuvent être ralenties facilement. Les risques à la hausse et à la baisse ne sont pas symétriques. Les déclins économiques, démographiques et autres ne sont pas renversés facilement ou rapidement. Cependant, les gains le sont. Même si l’on a fait peu de recherches sur ce qui constitue une structure Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 18 communautaire optimale, il est certain que la planification à long terme est un élément important. Le plan de croissance pour le Nord-Est de l’Ontario insiste sur la nécessité de planification communautaire à long terme, et suggère le développement de grandes régions économiques et de services dans le Nord-Est. Il souligne le rôle de ces grandes régions qui facilite la vie saine et autonome, et le maintien d’une population active qualifiée et en santé. Le plan suggère que les municipalités qui ont déjà des hôpitaux pourraient probablement desservir de grande région économique et de services. Les forces qui agissent contre les communautés du Nord-Est de l’Ontario comprennent le déclin des centres économiques et commerciaux, la baisse des emplois dans le secteur des ressources, la réorientation des liens sociaux et organisationnels vers d’autres communautés, la chute des prix des ressources, et les décisions en matière de politique publique sociale. Le début des hôpitaux – 1878-1945 La fondation des hôpitaux dans le Nord-Est de l’Ontario remonte à l’arrivée de la première vague d’immigrants. Afin de répondre à la pénurie de travailleurs au début du premier boom économique au Canada, vers 1890, les immigrants ont commencé à arriver au pays à la recherche d’emplois. La découverte de ressources variées et abondantes partout au pays a contribué à déclencher le boom économique. Les prospecteurs et les arpenteurs qui se sont rendus dans le Nord-Est de l’Ontario ont découvert du bois et des ressources minérales. Ils ont proposé et construit des routes ferroviaires pour aider à peupler l’Ouest du Canada. La découverte de ressources régionales a été le moteur qui a contribué à propulser le peuplement du Nord-Est de l’Ontario. Les villes ont poussé comme des champignons autour des nouveaux Les bûcherons qui travaillaient dans les riches forêts du Nord-Est de l'Ontario occupaient des emplois périlleux dans le cadre desquels des accidents fréquents exigeaient des soins médicaux. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 19 chemins de fer et dans les milieux sauvages où l’on a découvert des ressources. La population de la région a augmenté lorsque le gouvernement a adopté la Loi d’établissement de soldats de 1919 après la Première Guerre mondiale. La Loi a encouragé l’établissement et la pratique de l’agriculture dans la région, surtout dans la plaine d’argile de Clay Belt, maintenant Tri-towns ou Temiskaming Shores. La population accrue d’ouvriers et d’agriculteurs dans les régions éloignées du Nord-Est de l’Ontario n’a pas été oubliée par les décideurs en matière de politique du Sud. Il a été reconnu que la prestation de soins de santé et les services hospitaliers devaient faire l’objet d’attention. Deux facteurs principaux ont propulsé l’expansion des soins de santé dans le Nord-Est de l’Ontario au début des années 1900 : 1. Le désir de certains organismes, intéressés à offrir des services de soins de santé, d’élargir leur mandat. 2. Le besoin perçu par le gouvernement et le public d’offrir des soins de santé adéquats à des citoyens habitant des régions éloignées. Il y avait trois catégories principales de fournisseurs : des organismes ayant une affiliation religieuse comme les églises catholique, presbytérienne et anglicane, ainsi que l’Armée du Salut; les fournisseurs de services médicaux, tels que la Croix-Rouge canadienne, et les Infirmières de l’Ordre de Victoria du Canada; et les médecins et/ou les hôpitaux du secteur privé. À l’époque, l’expansion des soins de santé dans le Nord-Est de l’Ontario était comparable à celle dans les provinces de l’Ouest. Contrairement à certaines des autres provinces, c’est la Société canadienne de la Croix-Rouge qui était la principale source de prestation des soins dans le Nord-Est. Cependant, l’histoire de l’évolution des hôpitaux du Nord-Est commence avec l’Église catholique. Organismes ayant une affiliation religieuse L’Église catholique était l’organisme le plus important parmi ceux ayant une affiliation religieuse. Même si on peut dire que la Croix-Rouge canadienne représentait le fournisseur de soins de santé le plus notable dans le Nord-Est de l’Ontario, l’Église catholique peut être considérée comme le premier organisme à commencer à offrir des services de santé. Des missionnaires catholiques étaient déjà présents depuis longtemps dans le Nord-Est et, depuis des décennies, l’Église fondait des hôpitaux en Europe et ailleurs. Des hôpitaux catholiques ont été établis dans quelques communautés, telles que Mattawa (1878), Parry Sound (1907), Hearst (1922), Blind River (1940) et Little Current (1944). Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 20 Ces hôpitaux ont été fondés pour répondre à un besoin urgent de services de santé dans les communautés du Nord-Est de l’Ontario où une population considérable de pionniers s’était établie en très peu de temps. Le boom que la région commençait à connaître dans les secteurs du bois, ainsi que des industries minière et ferroviaire, devait s’intensifier vers la fin des années 1800. L’impact du boom économique de la fin du 19e siècle est bien démontré dans la ville de Mattawa. En 1878, un hôpital de cinq lits a été ouvert par les Sœurs de la Charité d’Ottawa, qui en formaient le personnel. La prospère industrie du bois a rapidement attiré les travailleurs et leur famille dans la région. À mesure que le nombre de pionniers augmentait, les missionnaires ont demandé du financement au gouvernement, ainsi que l’autorisation de répondre à d’urgents besoins de services de santé. En 1880, les environs de Mattawa comptaient 3 000 à 4 000 habitants. Les bûcherons étaient souvent victimes d’accidents au travail. Blessés, ils étaient souvent transportés à pied, à cheval, dans un canot, un traîneau à chiens, ou par un autre moyen, sur des chemins forestiers cahoteux ou même des sentiers. De grandes distances devaient être parcourues par les patients pour rejoindre le cabinet du médecin, ou pour ce dernier, d’atteindre les camps forestiers. Même si les distances et les défis liés au transport ont été atténués avec l’arrivée du train, ils sont demeurés une réalité dans la région. Fournisseurs de services médicaux La Société canadienne de la Croix-Rouge Le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge qui, aujourd’hui, réunit 189 sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge autour du monde, est né du désir d’un homme d’aider les malades et les blessés sur le champ de bataille. Henry Dunant, un homme d’affaires suisse, a été ému par les incroyables douleurs et souffrances qu’il a observées après la bataille de Solferino en 1859. Peu d’efforts semblaient être déployés pour s’occuper des 23 000 soldats blessés, mourants et morts sur le champ de bataille. M. Dunant a organisé la population civile, surtout les femmes et les jeunes filles, et leur a demandé instamment de soigner les soldats peu importe pour quel côté ils s’étaient battus. Le besoin d’une organisation neutre pour offrir des soins aux soldats blessés a été généralement reconnu et, en 1863, le Comité international de la Croix-Rouge a été créé. L’emblème et les idéaux humanitaires de la Croix-Rouge se matérialisèrent pour la première fois au Canada en 1885, lors de la Rébellion du Nord-Ouest qui éclata dans l’actuel territoire de la Saskatchewan. Bien qu’il n’existât pas à l’époque d’organisme de la Croix-Rouge à proprement parler au Canada, certaines personnes avaient eu vent du mouvement qui avait commencé à germer en Europe au cours des années 1860 et 1870. L’emblème de la croix rouge orna au moins trois drapeaux de fortune qui furent brandis afin de réclamer la protection du personnel médical œuvrant sur le champ de bataille, en vertu de la neutralité de leurs efforts humanitaires. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 21 Après la Rébellion du Nord-Ouest, les activités de la Croix-Rouge cessèrent pendant plusieurs années au Canada. En 1896, le Dr George Sterling Ryerson de Toronto ‒ chirurgien, milicien et l’un des trois hommes à avoir brandi l’emblème de la croix rouge en 1885 ‒ demanda et obtint l’autorisation de fonder une section de la Croix-Rouge britannique au Canada, démarche obligatoire puisque le Canada faisait encore partie de l’Empire britannique. Le Dr Ryerson appartenait à un groupe de médecins et de miliciens qui se souciaient de la piètre qualité des soins médicaux offerts aux soldats canadiens. Ils voyaient en la Croix-Rouge un excellent moyen de mieux soigner les malades et les blessés en temps de guerre. En 1896, ce groupe portait le nom de British National Society for Aid to the Sick and Wounded in War – Canadian Branch (Société nationale britannique d’aide aux malades et blessés de guerre – section canadienne). On assistait à la naissance de la Croix-Rouge canadienne. En 1919, la Société canadienne de la Croix-Rouge, qui n’était plus une simple section de la Croix-Rouge britannique, avait reçu un nouveau mandat élargi du gouvernement fédéral. La Société canadienne de la Croix-Rouge avait survécu avec difficulté à titre d’organisme pendant les périodes entre les guerres. Cependant, leur mandat en temps de paix devait changer tout cela. Le nouveau mandat de la Société canadienne de la Croix-Rouge était ce qui suit : en temps de paix ou de guerre, d’améliorer, ou d’aider à améliorer, la santé, la prévention de la maladie et l’atténuation des souffrances autour du monde. Les travaux en temps de paix de la Croix-Rouge canadienne ont débuté au cours de l’hiver 1918-1919, lorsque l’épidémie de grippe espagnole a frappé l’Ontario et d’autres parties du monde. L’organisme a fait don de fournitures médicales non employées pendant la guerre pour aider à soigner la population et a offert son assistance ailleurs dans la mesure de ses capacités. Dès le début des années 1920, tous les services en santé publique de la Croix-Rouge canadienne étaient en bonne voie d’être établis dans le Nord-Est de l’Ontario. Dès 1922, les deux premiers postes éloignés de la Croix-Rouge offraient des services, l’un d’entre eux étant maintenant un lieu historique national à Wilberforce en Ontario. De 1922 jusqu’à environ 1940, le programme ontarien de postes éloignés a pris de l’ampleur rapidement pour devenir le plus important et le plus complexe au pays. Environ la moitié des 31 postes qui ont été établis étaient en fait des hôpitaux communautaires de 9 à 30 lits, les autres offrant des soins infirmiers. Les postes éloignés, où ne travaillait généralement qu’une seule infirmière, se trouvaient dans des régions où l’accès aux soins de santé était limité, voire inexistant. Presque tous les postes, qui étaient situés dans des immeubles ayant fait l’objet d’un emprunt ou d’un don, n’avaient pas été spécialement conçus pour offrir des services de santé. De tels immeubles étaient souvent des maisons privées données ou louées par des familles ou l’Église catholique. En plus des postes éloignés fixes de la Croix-Rouge canadienne en Ontario, on comptait aussi un « poste éloigné sur roues ». Cette option a été rendue possible en 1926 grâce à un don de voiture-coach par la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (Canadien National). La voiture, qui avait été aménagée en petit hôpital, comprenait un logement pour une infirmière et une aide ménagère à l’une des extrémités. Ce « poste éloigné sur roues » était souvent utilisé pour offrir des services de santé temporaires à de petites communautés qui ne possédaient pas encore leur propre poste de soins. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 22 Les types de services de santé d’abord offerts étaient surtout propulsés par le mouvement en faveur de la santé publique de l’époque. En raison du taux élevé de mortalité infantile au Canada, les soins étaient principalement axés sur la santé des femmes et des enfants. En fait, les soins obstétriques justifiaient en majeure partie l’établissement du premier poste de soins infirmiers de la Croix-Rouge canadienne. Les postes en Ontario étaient uniques comparativement à ceux des provinces voisines parce que la Croix-Rouge avait procuré à certains d’entre eux des lits d’hôpitaux pour offrir des soins sur place. Ces lits servaient uniquement pour les soins obstétricaux et d’urgence. Lorsque les postes éloignés comprenaient des lits d’hôpitaux, les responsabilités des infirmières en matière de soins continus aux patients limitaient leur capacité relativement à la prestation d’autres initiatives en santé publique. Ce fait, par lui-même, indiquait clairement la nécessité d’accroître les ressources et les services en santé publique dans le Nord-Est de l’Ontario. Les services médicaux et les initiatives d’éducation en matière de santé offerts aux postes éloignés variaient et pouvaient inclure l’obstétrique, les soins de santé essentiels, l’éducation et les conseils en matière de santé, cliniques de puériculture, les cliniques dentaires mobiles, les premiers soins et les soins infirmiers à domicile, l’enseignement des principes d’une bonne santé aux enfants, les inspections et les immunisations scolaires, l’offre de soutien et de répit aux mères immigrantes et à leurs enfants, l’offre de soutien aux épouses et aux mères malades par la visite d’aides ménagères, l’offre d’aide pendant les catastrophes naturelles, et l’offre d’aide et de soutien aux anciens combattants et à leur famille. Il n’avait jamais été prévu que les postes éloignés de la Croix-Rouge canadienne offrent des services à long terme aux communautés. Ils étaient plutôt destinés à devenir des centres de santé. À Hornepayne par exemple, le poste de la Croix-Rouge canadienne, installé dans une grange à deux étages, a été le premier établissement à répondre aux besoins en soins de santé. À mesure que les besoins en soins de santé de la communauté ont augmenté, le poste a été débordé, menant à la construction de l’Hôpital communautaire de Hornepayne qui a été constitué en personne morale en mai 1960. Au cours des années 1950, le rôle du gouvernement dans la prestation des soins de santé, audelà de la contribution en fonds, s’est élargi provoquant la fermeture des postes éloignés ou le transfert de la gestion de ces postes, de la Croix-Rouge canadienne à la communauté locale. À partir de 1949, les postes éloignés ont été fermés graduellement. Le dernier poste de la CroixRouge canadienne en Ontario a cessé ses activités en 1984. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 23 Infirmières de l’Ordre de Victoria du Canada Les Infirmières de l’Ordre de Victoria du Canada (VON) ont répondu au besoin urgent de services hospitaliers, d’infirmières et d’éducation en matière de santé dans les régions rurales et éloignées du Canada, y compris le Nord-Est de l’Ontario. L’organisme VON, nommé en l’honneur de la reine Victoria et du 60e anniversaire de son règne, a été officiellement reconnu comme un ordre en 1897 par le très honorable Sir Wilfrid Laurier, septième premier ministre du Canada. Lady Ishbel Aberdeen, épouse de John Hamilton Gordon, comte d’Aberdeen, gouverneur général du Canada à l’époque, a été nommée première présidente de l’organisme. Dans une pièce de correspondance épargnée, Lady Aberdeen relate son Des infirmières comme Joan expérience lorsqu’elle a pris conscience des besoins désespérés : Toombs ont été parmi les « Plusieurs des membres ont raconté des histoires pathétiques à premières praticiennes de soins propos de cas où des jeunes mères et des enfants étaient morts primaires pour les personnes dans pendant que les maris et les pères étaient partis chercher au loin le besoin. de l’aide médicale ou une infirmière qui aurait pu les sauver... » Sous la direction de Lady Aberdeen, l’organisme a envoyé des infirmières dans des villes éloignées afin d’aider les braves pionniers qui ont bâti le pays à endurer les conditions difficiles d’existence. Pour bon nombre d’entre eux, les services de santé n’étaient pas abordables et, en conséquence, la plupart mouraient prématurément. Dès la première décennie du 20e siècle, l’organisme avait érigé plus de 40 hôpitaux dans de petites communautés éloignées du Nord et ailleurs au Canada. En 1924, cependant, il n’y avait plus d’hôpitaux exploités par VON. Comme la Croix-Rouge canadienne, les hôpitaux ont été transférés aux localités. Cochrane est un excellent exemple d’une communauté éloignée du Nord qui a bénéficié de l’établissement d’un hôpital exploité par VON. Il a été dit que, dans la région entourant Cochrane, il survenait en moyenne un accident ferroviaire par semaine. Ces accidents étaient souvent mortels ou causaient des blessures graves ou menant à une incapacité. Étant donné la fréquence des accidents ferroviaires seuls, il est difficile de croire qu’à partir de la deuxième décennie du 20e siècle, il n’y avait aucun organisme offrant des soins de santé et des services hospitaliers entre Sudbury et Fort William. Originalement constitué en personne morale en 1912 sous le nom The Cochrane General Hospital, l’établissement a été renommé Hôpital Lady Minto at Cochrane en 1915 afin de recevoir une subvention de 3 000 $ du VON. Les efforts de collecte de fonds de Lady Minto, présidente honoraire du VON, ont mené à l’établissement de 43 hôpitaux dans des districts éloignés. L’hôpital Lady Minto comportait quatre chambres privées et deux chambres à deux lits ainsi que des salles communes pour les hommes et pour les femmes, en plus d’installations à des fins d’intervention chirurgicale et de stérilisation. L’organisme VON a continué à combler le vide. Certains services offerts par VON comprenaient des soins d’urgence et obstétriques, l’éducation prénatale, des cliniques de puériculture, des services de santé à l’école, un programme d’infirmières visiteuses, et des programmes de coordination des soins à domicile. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 24 Médecin et/ou hôpital du secteur privé Le secteur privé a joué un rôle important dans l’avancement des soins de santé et des services hospitaliers au sein de plusieurs communautés à la fin des années 1800 et au début des années 1900. Même si, à cet égard, la disponibilité des dossiers historiques est variable, les deux exemples suivants soulignent l’importance du secteur privé pendant cette période. Hôpital général Anson vers les années 1920. Le tout premier « hôpital » à New Liskeard, par exemple, était en fait le domicile de George W. Roach dont la grande demeure sur la rue Wellington avait été utilisée en 1904 pendant une épidémie de fièvre typhoïde. En 1907, l’Hôpital Lady Minto a été construit sur une colline surplombant la ville de New Liskeard. L’entreprise McCamus and McKelvie avait offert le lot en don. Angus McKelvie et Tom McCamus, les deux bienfaiteurs, s’étaient rencontrés sur un bateau à vapeur en 1885 en route vers la région de New Liskeard. Au moment de donner le lot pour l’hôpital, ils exploitaient déjà une scierie et, en 1905, ils ont créé la Temiskaming Telephone Company, qui est devenue Northern Telephone Limited. Les fonds nécessaires pour construire l’immeuble (20 000 $) ont été reçus de la Fondation Lady Minto. Au début des années 1900, Frank Anson, un homme d’affaires de Montréal, a reconnu l’importance croissante de la fabrication du papier. Avec sa partenaire Shirley Ogilvie, il s’est procuré une concession de bois à pâte d’un million d’acres dans la région d’Iroquois Falls. Il a ensuite établi l’entreprise Abitibi Power and Paper Company, qui est devenue la plus grande usine de papier journal en Amérique du Nord. M. Anson a reconnu l’importance d’offrir une deuxième infrastructure communautaire à ses employés, comme l’illustrent ses efforts pour appliquer les principes du mouvement British and American Garden City avec l’aide d’une firme d’architecture de Chicago. Le mouvement The Garden City était une méthode de planification urbaine pour tenter de créer des communautés autonomes. En 1917, M. Anson a construit l’Hôpital Anson à Iroquois Falls afin que les employés et leur famille puissent se faire soigner par des médecins. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 25 Les années 1920, la grande dépression et la Deuxième Guerre mondiale Durant les années 1920, le Nord-Est de l’Ontario a prospéré. La demande de bois et de ressources minérales était énorme. Cette demande était à peu près totalement le résultat de la croissance en Amérique, où les emplois dans la fabrication explosaient surtout à cause du fait que les automobiles et les électroménagers étaient maintenant abordables. L’importance de la fabrication et de l’exportation est illustrée par le fait que le Canada fournissait la moitié de la production mondiale de blé et 60 % du papier journal, dont la plus grande partie provenait du Nord de l’Ontario. La croissance dans le secteur des services correspondait à la croissance dans le secteur manufacturier. On a construit un grand nombre de nouveaux immeubles et de nouvelles routes partout dans le Nord-Est de l’Ontario pendant les années 1920. Des hôpitaux ont été bâtis et ouverts à Hearst (1922), Englehart (1923), Kirkland Lake (1925), Blind River (1929) et Kapuskasing (1929). Cependant en 1929, au moment où la construction de l’Hôpital Sensenbrenner à Kapuskasing était en cours, les effets de la Crise ont commencé à se faire sentir. L’économie des années 1920 dépendait fortement des exportations industrielles. Les barrières tarifaires sont arrivées en même temps que la grande dépression. Les exportations sont disparues presque complètement, et les produits qui étaient encore exportés se vendaient à une fraction de leur coût avant la grande dépression. L’industrie du bois, d’une grande importance dans le Nord-Est de l’Ontario, a été lourdement touchée. Les hommes ont quitté les régions rurales et éloignées à la recherche d’emploi dans les villes. Bon nombre de villes qui avaient emprunté pendant les années 1920 pour construire des infrastructures, telles que des égouts, des routes, des écoles et des hôpitaux, ont fait faillite. Les résidents qui sont restés ont dû essayer de se tirer d’affaire seuls du mieux possible. Les temps étaient difficiles et incertains. Cependant, la CroixRouge canadienne a procuré un peu de certitude en demeurant dans le Nord et en offrant des services de santé du mieux qu’elle le pouvait. En Ontario, la Croix-Rouge canadienne a maintenu ses postes éloignés de soins infirmiers et divers autres programmes de santé publique pendant la grande dépression. En partenariat avec les directions gouvernementales provinciales, la Croix-Rouge est allée au-delà de son rôle de prestation de soins de santé en offrant des services supplémentaires, y compris de l’assistance sous la forme d’une distribution de vêtements pour les résidents dans le besoin. Avec le début de la Deuxième Guerre mondiale, l’économie industrielle est redevenue prospère. Les efforts de guerre des Alliés ont généré une demande de matières premières provenant de l’exploitation minière, forestière et agricole. Après la guerre, le Nord-Est de l’Ontario a connu une vague de repeuplement à mesure que les hommes sont revenus pour Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 26 reprendre le travail. La Croix-Rouge canadienne était bien placée pour justifier son existence après la Deuxième Guerre et a continué à renforcer ses activités en temps de paix. Elle a réorienté ses efforts de guerre dans la prestation d’initiatives de santé publique, et a élargi ses méthodes au niveau de la communication de masse. La Croix-Rouge utilisait alors plus souvent la radio et les journaux pour accroître la sensibilisation à l’égard de ses initiatives en santé publique. Transition L’après-guerre – 1945 à 1975 Comme bon nombre de pays occidentaux, l’économie canadienne a prospéré rapidement après la Deuxième Guerre mondiale, surtout à cause d’une augmentation mondiale de la demande de ressources industrielles comme les minéraux et le bois, des matières premières si abondantes dans le Nord-Est de l’Ontario. Des milliards de dollars ont été investis dans la reconstruction de l’Europe après la guerre, une tâche qui a exigé une énorme quantité de matériel tiré des ressources naturelles. Comme par le passé, suite à une pénurie de travailleurs qualifiés, la demande de matières premières a dépassé la capacité de les fournir. Pour combler la pénurie de travailleurs, le gouvernement canadien a accepté les personnes déplacées, a adopté la Loi sur les terres destinées aux anciens combattants de 1942, et a encouragé l’immigration. Ces décisions en matière de politique ont eu un impact sur le peuplement ainsi que la population du Nord-Est de l’Ontario et, ultimement, ont changé la prestation des soins de santé dans toute la région. La Deuxième Guerre mondiale a causé le déplacement de milliers d’Européens. Ces personnes se sont retrouvées dans des pays étrangers à la fin de la guerre. Elles n’avaient plus de domicile ou ne désiraient plus y retourner. Bon nombre de ces personnes provenaient d’Europe centrale ou de l’Est. Elles languissaient dans des camps en Allemagne et en Autriche incertaines du sort qui les attendait. Essentiellement, elles attendaient que d’autres pays leur ouvrent la porte. Le Canada a accepté environ 160 000 personnes déplacées, dont certaines se sont établies dans le Nord-Est de l’Ontario. La Loi sur les terres destinées aux anciens combattants a permis aux soldats qui revenaient du front d’obtenir un prêt du gouvernement fédéral. Le prêt devait être utilisé pour un petit versement initial dans l’achat d’une terre et pour aider à se procurer de l’équipement et/ou du bétail. En plus de fournir les fonds du prêt, le gouvernement fédéral encourageait les soldats à s’établir dans de petites zones rurales ou de banlieue, et à travailler à temps partiel comme agriculteur, ou à remplacer un emploi dans le secteur de la pêche commerciale par un travail à temps plein en agriculture. En 1950, la Loi a été élargie afin d’aider les anciens combattants à construire leur propre maison. Lorsque la Loi a été abolie, 140 000 anciens combattants avaient obtenu un prêt. En 1947, après l’assouplissement des lois existantes en matière d’immigration, les immigrants autres que les personnes déplacées ont été invités à s’établir au Canada. En 1952, les lois en matière d’immigration ont été modifiées dans un effort pour s’assurer d’attirer un flot continu Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 27 de nouveaux immigrants. Le pays avait bon espoir que l’économie demeurerait forte pendant assez longtemps, et que de nouveaux immigrants étaient nécessaires pour continuer à combler les pénuries de main-d’œuvre. Au début des années 1960 cependant, le boom économique et l’immigration ont ralenti. Le boom économique n’était toutefois pas le seul boom qui contribuait à modifier les services de santé et les services hospitaliers dans le Nord-Est de l’Ontario au milieu du 20e siècle. L’accroissement rapide de la population en Ontario, grâce à l’immigration après la Deuxième Guerre mondiale, a été suivi peu de temps après par le baby-boom. Plusieurs facteurs ont contribué au baby-boom qui a généré une augmentation sur 20 ans dans la courbe du recensement, allant de 1946 à 1965 environ. Cette expansion démographique a été le résultat de la prospérité économique et d’une tendance vers les plus grandes familles en général. Ces grandes familles des années du baby-boom étaient à l’opposé de la tendance d’avant-guerre vers les plus petites familles pendant la grande dépression. Les statistiques démontrent que pendant le baby-boom, les gens avaient tendance à se Pendant les années 1940 et 1950, les familles ont joui marier plus jeunes et à avoir des enfants plus de la prospérité et du boom de la période qui a suivi la tôt après le mariage. grande dépression et la Deuxième Guerre mondiale. Les changements en matière de politique et de limites intraprovinciales ont aussi eu un impact sur la prestation des services de santé dans le Nord-Est de l’Ontario. À mesure que la population de l’Ontario a augmenté, la taille et la portée géographique de nombreuses municipalités ont augmenté également. Les villes qui étaient autrefois séparées par une distance considérable empiétaient maintenant les unes sur les autres. L’expansion des comtés, des villes et ainsi de suite, a créé un besoin de remplacer les divisions périmées en ce qui concerne les limites géographiques et l’administration publique. Les municipalités régionales sont devenues la nouvelle approche divisionnaire. À partir du début des années 1950, et jusque dans les années 1960, un grand nombre de municipalités régionales ont été créées. Bon nombre de villes ont cessé d’exister ou ont été transférées à une municipalité régionale à des fins administratives. Les nouveaux arrangements divisionnaires ont amené un plus grand contrôle municipal sur la planification de l’utilisation des terres, les routes et les services sociaux. Ce changement a été un moment important pour la province avec un impact important pour la prestation de nombreux services. Comme au début du 20e siècle, lorsqu’une foule de travailleurs se sont installés dans le NordEst de l’Ontario, cette augmentation démographique du milieu du siècle dans le Nord-Est a mené à un accroissement de la demande de services de santé. Il n’est donc pas surprenant d’apprendre que pendant les années 1950 et après, un grand nombre d’établissements hospitaliers ou d’ailes d’hôpital ont été construits dans les communautés du Nord-Est de l’Ontario. Grâce à de l’équipement et des établissements plus importants et plus modernes, les hôpitaux ont commencé à élargir leurs services. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 28 À Blind River par exemple, les industries du bois et de l’uranium étaient actives et lucratives. Pour répondre à la demande des résidents, l’hôpital a ajouté une aile en 1955. De même, l’Hôpital général St-Joseph a été construit en 1958 à Elliot Lake en réponse aux besoins des travailleurs des mines d’uranium. En 1956, et de nouveau en 1962, on a agrandi l’hôpital à Chapleau à pour répondre aux besoins accrus en soins de santé. Un nouvel hôpital est ouvert à Mattawa en 1967 en utilisant des sections préfabriquées permettant des économies de coûts, fabriquées à Calgary et expédiées pour être assemblées sur place. Au cours de la période de 30 ans allant de 1945 à 1975, un total de 14 hôpitaux ont été construits et deux rénovations majeures ont été entreprises dans le Nord-Est de l’Ontario. Un grand nombre de personnes et d’organismes ont dû unir leurs efforts pour que l’on procède à la construction de nouveaux établissements hospitaliers et d’ailes d’hôpitaux. La construction d’un hôpital à Espanola en 1954 a été possible grâce aux investissements financiers des gouvernements fédéral et provincial ainsi que de la Kalamazoo Vegetable Parchment Company, une entreprise locale de fabrication de pâtes et papiers maintenant disparue. Des années 1980 aux années 2000 - La récession et au-delà Les années 1980 ont été surtout caractérisées par le début d’une récession mondiale. En conséquence, le secteur minier du Nord-Est de l’Ontario a connu un ralentissement économique important à la suite d’une réduction de la demande de métaux. L’industrie des ressources naturelles était encore une fois en déclin. À mesure que les communautés étaient touchées par la perte d’emplois en raison de la fermeture des mines, la population baissait dans les villes du Nord-Est de l’Ontario. Par exemple, Joe Mavrinac, maire de Kirkland Lake à la fin des années 1980, a signalé au gouvernement de l’Ontario que sa ville possédait l’infrastructure d’une grande municipalité, mais pas la population nécessaire pour l’utiliser complètement. La diminution des populations entraîne une réduction des assiettes fiscales et des coffres de la municipalité. Pendant les années 1980, une réduction du financement des provinces en santé par Ottawa a touché les investissements provinciaux dans les soins de santé. Les transferts de fonds directs de la part d’Ottawa ont chuté de 31 % en 1980 à 22 % en 1996. Même si l’argent à tous les niveaux de gouvernement se faisait rare pendant cette période, les services de santé continuaient d’être nécessaires. Entre 1980 et 2006, on a poursuivi la construction d’hôpitaux dans le Nord-Est de l’Ontario. Ceux-ci ont inclus l’Hôpital Temiskaming (1980), l’Hôpital général d’Espanola (1988), l’Hôpital Sensenbrenner à Kapuskasing (1988), le Centre de santé St-Joseph à Blind River (1992), et le nouvel hôpital à un seul emplacement à Parry Sound (2005). À cette époque, le besoin croissant d’offrir des soins à une population vieillissante s’est aussi fait sentir. La fusion des institutions et/ou l’émergence de nouvelles entités a marqué la réunion des fournisseurs de soins actifs et de soins à long terme. Par exemple : En 1986, le Centre multisoins Queensway a ouvert ses portes à Espanola. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 29 Le Centre Rosedale, un centre de soins de longue durée, a été ajouté en 1989 en tant que nouvelle aile de l’Hôpital Bingham Memorial à Matheson. En 1995, une fusion volontaire a permis de créer officiellement le West Parry Sound Health Centre. En 1998, le Manoir South Centennial, un centre de soins de longue durée, s’est fusionné avec l’Hôpital général Anson à Iroquois Falls. La tendance des fusions a été un signe annonciateur de l’avenir et des défis à relever par les hôpitaux communautaires qui continuaient à desservir les résidents du Nord-Est de l’Ontario. Débats politiques touchant les hôpitaux dans les régions rurales et du Nord au cours des derniers 20 ans Un certain nombre de thèmes communs se retrouvent dans les déclarations de principe sur les petits hôpitaux ruraux et du Nord de l’Ontario au cours des 20 dernières années, ce qui reflète les caractéristiques et les milieux d’exploitation au sein desquels les hôpitaux communautaires fonctionnent comparativement aux grands centres urbains. Ceux-ci comprennent : Les différences aux plans socioéconomiques, démographiques, des comportements ayant une incidence sur la santé, de la morbidité et de la mortalité Les défis associés au recrutement et au maintien en poste des médecins et des ressources humaines du domaine de la santé Les différences de coûts de fonctionnement (et, en conséquence, le besoin d’un modèle de financement de rechange et/ou d’une modification à apporter au modèle rural ou du Nord) Le besoin de garantir l’accès à une gamme complète de programmes, et à des services de santé de qualité offerts 24 heures sur 24, aussi près que possible du domicile du patient L’impact économique d’un hôpital sur l’économie locale (effet direct), et l’impact de la présence d’un hôpital sur le recrutement d’entreprises pour la communauté (effet indirect) L’importance, l’impact et les coûts des technologies médicales émergentes Le besoin de formation médicale dans le Nord et de liens avec les centres de sciences de la santé universitaires ou de soins tertiaires pour permettre un soutien et une consultation en temps opportun Des considérations en matière de langue française et d’affaires autochtones L’éloignement géographique, les grandes distances, les faibles densités de population et les intempéries Moins de soutien et de services communautaires offerts dans les petites communautés. Un éventail de solutions et de modèles ont été proposés en réponse à ces défis et ces réalités. On trouve également à ce niveau des thèmes communs, tels que : Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 30 Le besoin d’une stratégie en matière de santé spécialement conçue pour le Nord (qui a mené au Plan visant l’accès aux services de santé dans les collectivités rurales et du Nord de 1997) La création de réseaux d’hôpitaux (intégrations horizontales) avec options pour la coordination de services, la planification, le processus décisionnel et la gouvernance conjointe aux plans cliniques, administratifs et de soutien Le partage de locaux et l’intégration verticale au niveau communautaire (p. ex. Maillons santé/grandes régions, guichet unique pour les services sociaux et de santé dans une communauté) Les définitions ou classements d’hôpitaux de petite taille, ruraux ou du Nord d’après les cas pondérés, le nombre de lits, les indices de ruralité de l’Ontario, l’endroit, la proximité de centres plus importants, le nombre de résidents, les modèles d’aiguillage et les attributs des hôpitaux (c.-à-d. les services offerts) qui donnent un aperçu des possibilités, des attentes et des rôles hospitaliers précis L’insistance sur la souplesse et l’innovation La gamme de modèles hospitaliers et non hospitaliers (c.-à-d. non stratifiés) pour répondre aux besoins en soins de santé Les considérations en matière de coût-efficacité Les changements qui pourraient comporter des coûts initiaux avant de réaliser des économies (dans le cas où l’on réussit à réaliser des économies) Un financement souple et un seul enveloppement de financement (p. ex., dans un modèle de type carrefour de la santé) La sensibilisation, l’éducation et les communications communautaires La durabilité et la réponse aux besoins communautaires Le besoin d’une vision claire et de leadership Des services essentiels offerts aux communautés ou aux régions étant donné que l’on ne peut s’attendre à ce que tous les établissements soient en mesure de fournir tous les services essentiels Une intégration et une gestion plus efficaces des soins primaires, actifs et de longue durée Des modifications en matière de politique et de législation nécessaires pour soutenir les rôles différents des fournisseurs Les documents tant historiques qu’actuels soulignent qu’une planification et un engagement considérables sont requis afin d’élaborer et de mettre en œuvre un rôle modifié pour les hôpitaux communautaires du Nord-Est de l’Ontario. Les politiques et les mémoires divers offrent des idées et des suggestions à considérer. Cependant, ils affirment tous clairement qu’il est impossible d’appliquer un seul modèle ou une seule solution à chaque situation. Les caractéristiques clés d’un processus de planification efficace pour les hôpitaux communautaires du Nord-Est de l’Ontario comprennent l’analyse fondée sur des données probantes, des points de référence et des cibles, la réponse à des circonstances communautaires uniques, les conditions et la capacité (c.-à-d., pas d’approche universelle), l’accent mis initialement sur les hôpitaux menant à un accent à plus long terme sur les services hospitaliers et communautaires, et des efforts personnalisables et collaboratifs. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 31 Aujourd’hui Aperçu des hôpitaux communautaires En 2013-2014, les 20 hôpitaux communautaires dans le Nord-Est de l’Ontario avaient un budget total de plus de 415 millions de dollars (M$). Le total budgétaire individuel est très variable, allant d’un minimum d’environ 5 M$ à un maximum de plus de 71 M$. Près de la moitié des hôpitaux ont un budget de 15 M$ ou moins. Les hôpitaux exploitent un total de 852 lits, dont 526 sont destinés aux soins actifs. Collectivement, ces hôpitaux communautaires ont un taux d’occupation de 78 %, les niveaux allant d’un minimum de 51 % à un maximum de 99 %. En 2013-2014, les services d’urgence de ces hôpitaux communautaires ont reçu plus de 221 000 visites. Certains n’ont reçu que 1 455 visites, tandis que d’autres ont traité plus de 21 000 patients selon la taille de la communauté servie. La majorité des visites, soit environ 75 %, étaient celles de patients recherchant des soins moins urgents ou non urgents. Environ 25 % des visites au service d’urgence des hôpitaux communautaires au cours de cette période ont été effectuées par des patients exigeant des soins de réanimation, d’extrême urgence ou urgents, qui représentaient les plus malades parmi les malades. Bon nombre de ceux nécessitant des soins en phase critique ont été stabilisés et transférés à des hôpitaux plus importants, soit la majorité à l’un des quatre hôpitaux des grandes régions, le reste à d’autres établissements à l’extérieur du Nord-Est. Ces chiffres indiquent que bon nombre des services d’urgence des hôpitaux communautaires desservent leur communauté différemment que peutêtre les hôpitaux des grandes régions, qui reçoivent le pourcentage inverse de clients, la majorité des visites se situant dans les catégories de soins urgents ou d’extrême urgence. En termes de transport, nous savons que les transferts tant urgents que non urgents de patients dans le Nord-Est sont surtout assurés par les huit fournisseurs de services médicaux d’urgence de la région. En examinant l’année 2012, on constate qu’environ 16 000 transferts non urgents ont été effectués vers les quatre hôpitaux des grandes régions, et à partir de ceuxci. Plus de 5 500 de ces appels étaient d’une durée considérable, indiquant qu’ils concernaient des patients allant et venant entre les hôpitaux urbains et les hôpitaux communautaires périphériques. Étant donné ce volume de mouvement entre les hôpitaux des grandes régions et les hôpitaux communautaires, un système efficace et intégré de transport des patients est essentiel pour s’assurer que les résidents du Nord ont accès aux bons soins, au bon moment et au bon endroit, qu’il s’agisse de l’hôpital communautaire local ou des centres plus spécialisés des grandes régions. Même si bon nombre de gens considèrent les hôpitaux comme des établissements de santé dans les communautés du Nord-Est, les hôpitaux sont souvent le cœur et l’âme de la communauté. Plusieurs hôpitaux communautaires ont nécessité la tenue d’une campagne locale de sollicitation de fonds. Dans bien des cas, les gens s’intéressent particulièrement à l’établissement et sont fiers de ses réalisations. Au sein de plusieurs communautés, le recrutement et le maintien en poste du personnel médical et des professionnels de la santé des domaines associés représentent un défi constant. Par contre, les praticiens en soins de santé et les hôpitaux communautaires constituent une stimulation économique. Le personnel administratif et médical est un moteur économique étant donné qu’il s’agit d’employés bien rémunérés qui dépensent leur argent dans la communauté. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 32 Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 33 Renseignements financiers et sur les services pour chaque hôpital communautaire dans le RLISS du Nord-Est Soins primaires Les soins primaires sont définis comme le premier point de contact entre un patient et le système de santé. Les soins primaires sont axés sur les services associés à la promotion de la santé, à la prévention des maladies et des blessures, ainsi qu’au diagnostic, à l’évaluation, au traitement et à la gestion des problèmes chroniques. Les médecins et le personnel infirmier praticien en soins primaires, en partenariat avec d’autres fournisseurs de services de santé, jouent un rôle essentiel dans le maintien des patients dans la communauté et hors de l’hôpital. Les médecins de soins primaires travaillent dans des contextes variés (en cabinet privé ou en groupe) et de nombreuses façons (à temps plein ou partiel, à l'urgence ou dans cliniques sans rendez-vous). Dans le Nord-Est de l'Ontario, la majorité des soins primaires sont offerts par des médecins, dont environ 650 sont actifs dans cette région. Dans le cadre d’une pratique élargie depuis 2007, les infirmières et infirmiers praticiens offrent des soins primaires à des milliers de personnes dans le Nord-Est de l’Ontario grâce à six cliniques dirigées par du personnel infirmier praticien et 16 postes de soins infirmiers. Le personnel infirmier praticien en soins primaires travaille généralement dans des milieux communautaires et offre des services de soins primaires à des personnes de tout âge, y compris les examens annuels de santé, le counseling destiné aux patients (p. ex. santé mentale, planification familiale, observance thérapeutique), l’immunisation contre la maladie, la surveillance de patients atteints d’une maladie chronique stable telle que le diabète, et le Dans le Nord-Est de l'Ontario, 650 médecins de traitement de maladies aiguës à court terme famille comme le Dr Jean Anawati travaillent telles que les infections ou les blessures dans divers milieu. mineures. Le personnel infirmier praticien collabore avec d’autres professionnels de la santé, y compris la consultation de médecins spécialisés en soins primaires, selon les besoins des patients. Dans nos plus petites communautés, les programmes de suppléance et ceux comme Formez vos propres infirmières praticiennes sont essentiels pour s’assurer que les soins primaires continuent d’être offerts aux patients. Le programme de suppléance, qui offre la possibilité à un médecin d’assumer temporairement les fonctions d’un autre médecin, permet de garantir le suivi des soins primaires destinés aux patients. Le programme Formez vos propres infirmières praticiennes permet à des organismes, tels que des hôpitaux, d’utiliser les fonds pour un poste d’infirmière praticienne existant, mais vacant, afin d’aider une infirmière autorisée à obtenir la formation supplémentaire nécessaire pour être agréée à titre d’infirmière praticienne de la catégorie spécialisée. Les équipes de santé familiale suivantes se trouvent sur la propriété de l’hôpital ou à l’intérieur de l’hôpital lui-même : Hôpital général Anson, Chapleau et district, Cochrane, Englehart et district, Espanola, Huron Shores, Centre de Manitoulin, Nord-Est de Manitoulin et Wawa. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 34 Les temps changent, les besoins changent : Louise Paquette, directrice générale du RLISS du Nord-Est, rencontre Grace Fox afin d'examiner les problèmes des personnes âgées et de visiter une nouvelle résidence et lieu de réunion pour les personnes âgées à M`Chigeeng sur l'île Manitoulin. On croit souvent à tort que les ressources sont synonymes de dollars. Même si les considérations financières représenteront toujours une partie importante de l’équation, les technologies émergentes et changeantes, les progrès dans le secteur des produits pharmaceutiques, les nouveaux rôles des fournisseurs de services de santé, et d’autres facteurs dynamiques, ont une très grande valeur pour les décideurs. Les résidents du Nord ont affirmé très clairement que le statu quo n’est pas une option. Le RLISS du Nord-Est demeure axé sur son désir de s’assurer que les décisions en matière de politique répondent aux besoins en soins de santé de la communauté. Évolution de la médecine et de la technologie Bon nombre d’intervenants s’entendent sur le fait que les technologies de cybersanté sont de formidables catalyseurs de changement. La télémédecine continue d’éliminer les obstacles temporels et géographiques. La technologie est un facteur d’égalisation pour les hôpitaux communautaires, et offre un niveau d’accès à l’expertise qui n’était pas disponible en temps opportun il n’y a pas si longtemps. Aujourd’hui, la technologie permet le diagnostic, le traitement et le suivi en temps réel, sans devoir s’éloigner de chez-soi ou assumer des frais de déplacement élevés. Les technologies de dossier de santé électronique représentent l’un de trois catalyseurs dans le plan stratégique du RLISS du Nord-Est pour 2013-2016. Technologie et information : Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 35 soutenir les patients afin qu’ils soient en meilleure santé peu importe leur lieu de résidence; offrir un accès plus rapide et un lien plus étroit relativement aux soins de santé familiale; fournir les renseignements permettant aux patients d’obtenir les bons soins, au bon moment et au bon endroit. La cybersanté ainsi que les technologies de l’information et des communications ont un impact sur tous les services de santé, y compris les hôpitaux. Cybersanté et technologies de l’information et des communications (TIC) On a souvent dit que la nécessité est la mère de toutes les inventions. L’histoire nous enseigne que la collaboration est essentielle pour prospérer dans les milieux remplis de défis. Les hôpitaux de petite taille ainsi que ceux dans les régions rurales ou du Nord ont démontré leur volonté de travailler ensemble afin d’accorder la priorité aux intérêts de leurs patients et d’offrir à ces derniers les soins de grande qualité qu’ils méritent. Nos hôpitaux du Nord sont bien placés pour réaliser leur vision en matière de TIC. La cybersanté est un terme qui décrit l’utilisation des technologies cliniques et de l’information dans les soins de santé. Il s’agit d’un catalyseur clé de changement systémique dans l’ensemble du système de santé, aidant à réaliser ce qui suit : accès amélioré du consommateur à des renseignements sur la santé afin de soutenir un processus décisionnel éclairé et des transactions associées au système de santé (p. ex., l’accès aux résultats d’analyse, la planification du calendrier de rendez-vous, le renouvellement d’ordonnance, etc.); intégration et communication accrues de l’information parmi les intervenants et les secteurs; prestation de soins améliorée; gestion améliorée de la prestation de soins; meilleur soutien de la gestion d’information à des fins d’évaluation et de responsabilisation; approche davantage planifiée et coordonnée de la cybersanté et des TIC. Les défis que représentent les vastes régions, la pénurie de médecins, y compris les spécialistes, les taux plus élevés de décès et de morbidité, les populations vieillissantes et les faibles densités de peuplement, ont forcé les hôpitaux du Nord-Est de l’Ontario à trouver des moyens novateurs pour offrir des soins. La technologie a contribué largement à procurer l’excellence dans les services de santé en présence de ces conditions difficiles. Depuis les débuts des percées technologiques, les hôpitaux communautaires ont travaillé ensemble. Chefs de file dans l’utilisation de la technologie, ils ont reconnu le besoin d’un investissement accru en technologie de l’information afin de faire avancer la gestion Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 36 électronique des renseignements sur les patients permettant de mieux soutenir l’évaluation et le processus décisionnel clinique. Les hôpitaux du Nord-Est de l’Ontario ont adopté en 2005 la vision suivante en matière de cybersanté et de TIC : « Les technologies de l’information et des communications soutiennent les processus de la prestation de soins de qualité, l’accès aux renseignements sur la santé, et l’utilisation la plus efficace des ressources disponibles dans le Nord-Est de l’Ontario, grâce à la collaboration et au partage de l’information entre les fournisseurs. » En 2011, ils ont ajouté l’énoncé de bannière suivant : « Permettre aux résidents du Nord d’accéder aux services de santé de qualité par l’information et l’innovation. » Au cours des huit à dix dernières années, les hôpitaux ont investi considérablement dans le remplacement du papier par les systèmes TIC. Avec l’aide d’organismes régionaux, provinciaux et fédéraux, en plus de leurs propres efforts, les hôpitaux communautaires ont réalisé une connectivité à un niveau sans précédent. Les renseignements transmis rapidement constituent le pont qui permet l’accès aux soins partout dans notre vaste région. Les membres de l'équipe virtuelle de soins aux malades en phase critique de 2014 à Horizon Santé-Nord (de gauche à droite) : Mike Lafontaine, inf. aut.; Steven MacNeil, inf. aut.; Renée Fillier, inf. aut., coordonnatrice, r Programme virtuel de soins aux malades en phase critique, HSN; D Derek Manchuk, directeur médical, Soins aux malades en phase critique, HSN. Ce projet financé par le RLISS du Nord-Est, qui a débuté en mai 2014, donne aux petits hôpitaux dans notre vaste région l'occasion de participer à une consultation en matière de soins intensifs. Formée d’un intensiviste (spécialiste en soins intensifs), d’un pharmacien de soins intensifs, d’une infirmière ou d’un infirmier ayant une formation supplémentaire en soins intensifs, d’un diététiste et d’un thérapeute respiratoire, l’équipe a adopté un « modèle passif » de la télémédecine, c’est-à-dire qu'elle répond aux demandes de consultation des petits hôpitaux. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 37 Les innovations technologiques soutiennent actuellement les besoins en soins de santé des résidents du Nord Depuis 2014, plus de 75 % des médecins de famille de la région utilisent des dossiers électroniques, les six cliniques d’infirmières praticiennes sont passées à l’ère numérique, et les hôpitaux sont actuellement à différentes étapes d’une conversion totale à l’électronique. Réseau du Nord-Est de l’Ontario (NEON) NEON est un système d’information partagé pour les établissements hospitaliers dans la région du RLISS du Nord-Est. Depuis 2014, 22 des 25 hôpitaux de la région font partie de NEON. Grâce à ce système d’information hospitalier centralisé, le RLISS aide à élaborer un système de dossiers de santé intégré qui est avantageux pour les résidents du Nord en réduisant les erreurs cliniques, en améliorant la communication entre les hôpitaux et en augmentant la productivité des médecins, des cliniciens et du personnel de soutien ou administratif. Il s’agit d’un consortium de 22 hôpitaux qui ont mis en place un système d’information partagé. Dans l’extrême nord de la région, la Weeneebayko Area Health Authority a récemment été reliée au système, y compris les hôpitaux à Mattawa et Nipissing Ouest. NEON garantit qu’un patient peut visiter n’importe lequel des hôpitaux reliés et que ses renseignements sont immédiatement accessibles dans le système hospitalier : l’information suit le patient. Une autre innovation technologique, soit le système partagé PACS (système d’imagerie diagnostique et d’archivage), est utilisée aux fins d’imagerie diagnostique partout dans la région. Intégration des cabinets de médecins Grâce à l’Intégration des cabinets de médecins (POI), les dossiers des patients suivent ces derniers lorsqu’ils quittent l’hôpital pour revenir dans la communauté. Étant donné que tous les hôpitaux participent à cette initiative, les renseignements sont disponibles à partir de n’importe quel établissement hospitalier que le patient aurait pu visiter. À l’aide de POI, les hôpitaux envoient des résumés de l’hospitalisation, des fichiers d’imagerie diagnostique et des analyses de laboratoire à un entrepôt de données régional sécurisé, qui entrepose les rapports jusqu’à ce qu’ils soient consultés par le fournisseur de soins. Tous les hôpitaux du RLISS du Nord-Est participent à l’initiative POI. Plus de 400 médecins et infirmières praticiennes dans le RLISS du Nord-Est utilisent actuellement POI, et d’autres participants continuent de s’inscrire. Télésoins à domicile Le RLISS du Nord-Est est l’un des trois premiers RLISS en Ontario à avoir offert le programme de télésoins à domicile. À l’heure actuelle, plus de 900 résidents du Nord sont inscrits au programme, et d’autres demandes pour obtenir cette capacité à gérer son état de santé sont examinées. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 38 Les télésoins à domicile sont une nouvelle manière de prodiguer des soins aux patients dans le confort de leur domicile. En 2013, le RLISS du Nord-Est a mis l’accent sur le programme de télésoins à domicile pour les patients atteints de bronchopneumopathie chronique obstructive ou d’insuffisance cardiaque. Le programme de télésoins à domicile aide les patients à autogérer ces problèmes chroniques. Les infirmières enseignent aux patients à prendre activement en charge leur maladie, les encadrent et leur fournissent tous les outils nécessaires tout en s’assurant que le fournisseur de soins primaires reste informé de la situation. Christine Dias, inf. aut., avec de l'équipement du RTO à l'Hôpital de Sault-Sainte-Marie. Les vidéoconférences de la télémédecine permettent d'accéder à des soins plus près de chez-soi, réduisent les déplacements et augmentent l'accès à des spécialistes. Sous la direction du RLISS du Nord-Est, le nombre d'emplacements de RTO de la région a quintuplé, passant de 57 emplacements de télémédecine en 2006 à 300 en 2014. Télémédecine Le RLISS du Nord-Est fait usage des ressources proposées par le Réseau Télémédecine Ontario (RTO) afin d’augmenter l’accès aux soins. Il est ainsi devenu le plus gros utilisateur de la télémédecine parmi les 14 RLISS, avec 300 emplacements de RTO, y compris l’accès sur place dans tous les hôpitaux du Nord-Est de l’Ontario. Grâce à la télémédecine, près de 130 000 résidents du Nord ont pu consulter des spécialistes et des fournisseurs de soins primaires à l’extérieur de leur communauté. Autre niveau de soins (ANS) - Jumelage des ressources et aiguillage Le RLISS du Nord-Est participe au déploiement provincial du système de jumelage des ressources et d’aiguillage qui permet de diriger des patients des ANS dans des lits de soins actifs vers le niveau de soins le plus approprié grâce à un formulaire normalisé et à un outil électronique. Cette initiative permettra de créer des transitions plus harmonieuses et efficaces pour les patients des ANS, surtout les personnes âgées frêles, qui attendent leur congé. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 39 Dans les hôpitaux du Nord-Est de l’Ontario, on utilise 147 formulaires différents pour diriger les patients hospitalisés recevant des soins actifs vers la maison ou les orienter vers d’autres destinations. Grâce à l’initiative du système de jumelage des ressources et d’aiguillage, les 147 formulaires ont été simplifiés et réduits à trois, tous alignés à des fins de d’orientation d’un patient recevant des soins actifs vers le Centre d’accès aux soins communautaires (CASC), les soins de longue durée ou de réadaptation, ou les soins continus complexes, afin de créer pour les patients des transitions harmonieuses entre les différents milieux de soins. Certains des problèmes de sécurité et de qualité les plus importants pour le patient dans le système de santé de l’Ontario surviennent lorsque les gens passent d’un fournisseur de soins à un autre. En améliorant le processus d’orientation, les patients des ANS arriveront plus rapidement à la destination suivante après leur hospitalisation, permettant un meilleur flux des patients dans l’hôpital, et une réduction potentielle des temps d’attente au service d’urgence. Depuis mai 2014, une mise en œuvre initiale des formulaires a eu lieu aux emplacements suivants dans le Nord-Est : toutes les maisons de soins de longue durée, Horizon Santé-Nord, et l’Hôpital de Sault-Sainte-Marie. Transformation Un Fonds de transformation de 20 millions de dollars a été annoncé dans le budget de l’Ontario de 2012-2013, et ce montant a été prévu de nouveau dans le budget de 2013-2014. Ce fonds a pour objet d’améliorer la collaboration entre les petits hôpitaux ruraux et les soins à la communauté. Le financement a permis à un grand nombre des hôpitaux communautaires du Nord-Est de l’Ontario de mettre en œuvre des initiatives centrées sur les patients. Le Nord-Est de l’Ontario n’est pas la seule région à devoir relever des défis dans la prestation de soins de qualité aux résidents de communautés rurales et éloignées. Même s’il n’existe pas de solution universelle dans la prestation de soins de santé aux résidents des régions rurales et du Nord, d’autres compétences ont mis en œuvre des stratégies pour améliorer l’accès aux soins. Les données probantes suggèrent fortement que la gestion du changement par les intervenants est la caractéristique marquante des transformations réussies. Le Dr John Wakerman, professeur au Centre de santé des régions éloignées de l’Université Charles Darwin en Australie, centre exploité conjointement avec l’Université Flinders, affirme qu’il existe divers modèles efficaces de prestation de services, qui peuvent être appliqués selon les données démographiques, la géographie et les ressources disponibles. Les modèles ne s’excluent pas mutuellement et peuvent être combinés pour répondre aux besoins d’une communauté ou d’une zone de services de santé. Un examen exhaustif de la littérature, effectué par M. Craig Mitton, professeur agrégé à l’École de santé publique et des populations de l’Université de Colombie-Britannique, a permis de découvrir quatre thèmes communs à toutes les innovations réussies dans la prestation de services aux régions rurales, éloignées et mal desservies : la structure organisationnelle des services de santé, l’utilisation de la télémédecine et de la cybersanté, le transport à des fins médicales, et les défis associés à la santé publique. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 40 Données probantes internationales – Exemples sélectionnés Australie Le Canada et l’Australie possèdent de vastes territoires ruraux assez semblables, qui constituent souvent des obstacles en matière d’accès pour les résidents. Le Multi-Purpose System (MPS) a été créé en Australie en 1993 à l’aide d’une approche de fonds communs offerts par les gouvernements fédéral et des États afin d’améliorer l’accès aux services de santé dans les régions rurales. Ce système, qui a aidé à intégrer la gamme complète de services (soins primaires, actifs, et de longue durée), est le modèle préféré dans les régions où les hôpitaux ont un budget modeste. Le MPS fournit divers services de santé publique tout en gérant les coûts associés à la coordination et au partage des ressources. Les communautés australiennes qui ont adopté le modèle MPS ont les caractéristiques suivantes en commun : masse critique et bassin démographique insuffisants pour offrir leurs propres services de soins actifs ainsi que de soins en établissement, dans la communauté et à domicile (1 000 à 4 000 habitants); ressources humaines insuffisantes; services complémentaires (plutôt que concurrentiels); modèles d’aiguillage établis vers les soins de santé; soutien du modèle et engagement à son égard par les intervenants; capacité de réaliser la durabilité financière en vertu des arrangements financiers du MPS; et aucun impact négatif sur les villes à proximité. États-Unis En 1997, le gouvernement américain a établi le programme Medicare Rural Hospital Flexibility (souplesse du régime d’assurance-maladie pour les hôpitaux ruraux), qui offre des subventions à des États où sont situés de petits hôpitaux ruraux désignés que l’on connaît sous le nom de Critical Access Hospitals (CAH). Pour obtenir la désignation de CAH, les hôpitaux doivent répondre à des critères d’admissibilité précis, y compris la distance qui les sépare de l’hôpital le plus proche, l’accès à un service d’urgence ouvert 24 heures sur 24, le nombre maximal de lits pour patients hospitalisés, la durée de séjour maximale, et l’engagement en matière d’initiatives d’amélioration de la qualité. Les partenariats communautaires officiels sont essentiels au modèle CAH. Afin de bien comprendre les besoins et les ressources communautaires, ces partenariats s’étendent au-delà de l’hôpital dans d’autres secteurs de soins de santé, ainsi que dans les écoles, le gouvernement municipal, les organismes sans but lucratif, le soutien communautaire, les services sociaux, et même l’entreprise privée. Les CAH abordent la variabilité dans l’utilisation des soins et la gravité des cas, qui est commune pour les petits établissements de santé ruraux. Ils adoptent la dotation flexible en personnel infirmier et professionnels de la santé dans des domaines associés, ainsi qu’en aides à l’approche de formation polyvalente pour réaliser des gains d’efficacité. Les réseaux de santé ruraux sont bien établis aux États-Unis, un modèle réussi de l’intégration rurale. Un réseau de santé rurale est défini comme un « organisme officiel réunissant des fournisseurs de services de santé en région rurale, qui utilise les ressources de plus d’un organisme existant et précise les objectifs et les méthodes qui permettent de réaliser diverses fonctions collaboratives ». Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 41 Les attributs communs des réseaux de santé rurale aux États-Unis sont les suivants : identification et établissement d’une corporation; minimum d’un hôpital rural inclus dans les modèles d’aiguillage fondés sur le réseau; entente sur le but et l’effectif du réseau; plan stratégique et opérationnel partagé et autonomie individuelle des fournisseurs de services de santé, quoique harmonisée avec les objectifs stratégiques plus généraux du réseau. Données probantes canadiennes – Exemples sélectionnés Colombie-Britannique L’Autorité de la santé de l’Île de Vancouver (ASIV) a mis au point un cadre de services de santé en région rurale dans le but d’orienter l’élaboration de services et de systèmes futurs associés à la prestation de services dans les communautés rurales, éloignées et mal desservies. Une étape clé de l’élaboration de ce cadre comprenait l’application réussie d’un « Indice de classement communautaire ». Cette activité clé servait à classer les communautés selon divers facteurs, y compris la population, l’économie ainsi que l’accès et la proximité à des centres urbains. Une communauté active utilisait des groupes semblables pour élaborer une description commune de services essentiels. Les intervenants de la communauté ont participé intensément pendant tout le processus d’élaboration du cadre. Comme dans le cas de l’expérience des CAH aux États-Unis, des partenariats ont été établis afin de mieux coordonner la prestation de services. Lorsque c’était avantageux, des ententes de partenariat (y compris des partenariats de financement) ont été conclues. Le cadre a permis au ASIV de déterminer les stratégies en matière de priorités de santé dans la communauté à l’intention de personnes ayant des besoins complexes, y compris les personnes âgées frêles, de celles souffrant de plusieurs problèmes de santé chroniques, et de celles atteintes de troubles graves en santé mentale et de problèmes de toxicomanie. Deux petits hôpitaux dirigent une initiative visant à faciliter la prestation de soins ambulatoires améliorés, y compris des plans pour de nouveaux établissements afin de réduire les temps d’attente au service d’urgence, d’augmenter la capacité pour des interventions chirurgicales, et d’améliorer le cheminement des patients. Nouvelle-Écosse La transformation la plus importante et la plus réussie a été la création de centres d’urgence de collaboration (CUC) partout en Nouvelle-Écosse. Même s’il est très étroitement associé à l’accès aux soins émergent, ce modèle a été conçu comme solution de rechange aux fréquentes fermetures de services d’urgence en raison d’un manque d’urgentologues disponibles pour les quarts de travail de nuit. La Nouvelle-Écosse a mis au point une solution novatrice qui utilise plus complètement les services des infirmières, des infirmières praticiennes et des ambulanciers paramédicaux, sous la supervision d’un urgentologue expérimenté, par consultation à distance au besoin. Depuis leur arrivée, les CUC ont eu un impact radical sur l’accès aux soins de santé dans les régions rurales de la Nouvelle-Écosse. En fait, dans un centre, les fermetures du service d’urgence ont été réduites de 98,5 %, et les rendez-vous pour des soins primaires sont maintenant offerts la même journée ou le lendemain. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 42 Saskatchewan En 1993, le gouvernement de la Saskatchewan a mis fin au financement des services de soins actifs dans tous les petits hôpitaux comportant moins de huit lits. Suite à cette décision, 52 petits hôpitaux ruraux ont vécu une réorientation majeure, la plupart effectuant une conversion vers les soins primaires. Les résidents ont exprimé leur inquiétude par rapport à l’impact des changements sur l’accès, la qualité et la situation générale en matière de santé. Des chercheurs ont effectué une étude à plusieurs volets à l’échelle de la province sur l’impact des fermetures. Le Dr Lixin Liu, professeur adjoint au département de pharmacologie à l’Université de Saskatchewan, et ses collègues ont découvert que la réforme n’avait pas eu d’effet négatif sur l’état de santé des résidents de régions rurales, ou leur accès aux services offerts dans les hôpitaux pendant une hospitalisation. En dépit des craintes généralisées, les données probantes ont indiqué que la réforme n’a pas nuit aux résultats en matière de santé. L’étude a renforcé le besoin d’une participation communautaire complète pendant tout le processus, y compris la distribution généralisée des résultats de recherche. La majorité des communautés touchées par les changements ont bâti des systèmes de santé flexibles avec un fort leadership communautaire. Plus récemment, la Saskatchewan a amélioré l’accès aux soins d’urgence dans les régions rurales et éloignées en adaptant le modèle CUC de la Nouvelle-Écosse. Ontario On trouve près de chez-soi, un modèle de réputation internationale pour la transformation des services de santé en région rurale. Le RTO est un chef de file mondial en télémédecine. Le RTO aide les Ontariens à accéder au système de santé en réduisant la distance temporelle et géographique afin d’offrir à un plus grand nombre de patients les soins dont ils ont besoin, à l’endroit et au moment appropriés. À l’aide d’une technologie novatrice, le RTO simplifie le processus de prestation des soins de santé, tout en élargissant le partage des connaissances et la méthode d’interaction des membres de la communauté médicale entre eux et avec les patients. Un organisme indépendant sans but lucratif, le RTO est financé par le gouvernement de l’Ontario et fonctionne en partenariat avec les RLISS afin d’élaborer et d’exécuter des plans d’expansion propres au RLISS. Depuis 2012, 191 membres du personnel infirmier en télémédecine ont été embauchés et formés en Ontario pour soutenir la prestation virtuelle de consultations avec des patients, d’évaluations, de formation et de partage de connaissances. Dans le Nord-Est de l’Ontario, pendant l’année financière 2013-2014 seulement, il y a eu plus de 70 000 événements cliniques entre les patients et les fournisseurs, évitant des millions de dollars en remboursement de frais de déplacement par le gouvernement de l’Ontario. Chaque hôpital dans le Nord-Est de l’Ontario a la capacité de relier un patient à des fournisseurs partout dans la province. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 43 Bref profil historique des hôpitaux communautaires dans le RLISS du Nord-Est Grande région d’Algoma Pavillon santé du district de Blind River Le Pavillon santé du district de Blind River actuel a vu le jour à titre d’organisme non confessionnel commandité par la communauté lorsque les Sœurs de Saint-Joseph se sont départies de leurs intérêts dans l’établissement. Cette transition a commencé en 1997 et s’est terminée en 2001 au moment où Sœur Dianne Bottos, la dernière religieuse de l’ordre qui travaillait à l’hôpital, est partie à la retraite. L’Hôpital de Blind River, qui a ouvert ses portes en 1928, était un établissement de 25 lits connu sous le nom de Robb Hospital, nommé en l’honneur du ministre provincial de la santé, le Dr J. Robb, qui avait offert son soutien à l’hôpital de la Croix-Rouge. En 1940, les Sœurs de Saint-Joseph de Sault Ste. Marie ont pris la direction de l’administration et l’hôpital a été renommé Hôpital général St-Joseph. En 1955, de l’uranium a été découvert près de Blind River. Grâce aux scieries et aux mines d’uranium de la région, la population de Blind River a augmenté de façon constante. Pour répondre à l’augmentation de la demande de soins et de services, on a construit une nouvelle aile en 1955, portant le total de lits à 55. En 1983, une raffinerie d’uranium, détenue et exploitée par l’entreprise maintenant connue sous le nom de Cameco Corporation, a été bâtie immédiatement à l’ouest de Blind River. Elle transforme en trioxyde d’uranium les concentrés d’uranium provenant du monde entier. Avec la croissance économique, les résidents ont reconnu le besoin d’agrandissement et de renouvellement. En 1987, la campagne de financement des soins urgents (Urgent Care Fundraising Campaign) a été lancée pour recueillir des fonds afin de remplacer l’établissement vieillissant. Le nouvel immeuble de 66 000 pieds carrés a été terminé en 1992, la même année où l’établissement a été connu désormais sous le nom de Centre de soins St-Joseph. Le Pavillon santé du district de Blind River vers 1930. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 44 L’ancien hôpital a été mis hors service en août 1955, et le nouvel immeuble plus grand a permis d’offrir des services supplémentaires à la communauté. Le centre de soins exploitait 16 lits de soins actifs, 10 lits de soins continus complexes, et 10 lits du Programme d’aide aux immobilisations destinées aux aînés, réservés aux patients recevant des soins de longue durée. En 2000, une clinique de médecine familiale de 5 000 pieds carrés a été ouverte à côté du centre de soins, permettant à la plupart des médecins de la communauté de s’y installer. Les Sœurs de Saint-Joseph s’étant départies de leurs intérêts dans l’hôpital, la corporation a adopté en 2001 le nom de Pavillon santé du district de Blind River. Une unité de soins à long terme de 22 lits a été ajoutée au centre de santé, créant un bloc de soins à long terme de 42 lits. En 2011, on a mis sur pied une équipe de santé familiale dans la communauté de Blind River, et la clinique de médecine familiale a été agrandie à l’automne de 2012, ajoutant un espace de 6 000 pieds carrés et permettant de loger l’équipe de santé familiale d’Huron Shores. La clinique a été le résultat d’une collaboration entre le centre de soins, l’équipe de santé familiale, et le ministère de la Santé et des Soins de longue durée En mai 2013, plusieurs services qui étaient logés antérieurement dans le centre de soins ont été déménagés dans l’immeuble de l’équipe de santé familiale. Depuis le 1er avril 2013, le Pavillon santé du district de Blind River est un organisme à emplacements multiples, responsable du site Matthews Memorial à Richard’s Landing, du site Thessalon et du Pavillon santé du district de Blind River lui-même. Site Matthews Memorial du Pavillon santé du district de Blind River – Île St-Joseph La zone de service de Matthews Memorial dessert la population de huit petites municipalités rurales d’Echo Bay jusqu’à Bruce Mines incluant l’île St-Joseph. Les médecins de famille offrent des soins d’urgence à Matthews Memorial sur demande. Officiellement, les soins d’urgence ont commencé à être offerts dans la région en 1905 lorsque la division locale du Women’s Institute a fait la promotion des cliniques dentaires, de consultations ophtalmologiques, des soins relatifs aux amygdales, au goitre et à la tuberculose. Cependant, ce n’est qu’en 1924, qu’un établissement offrant trois lits a ouvert ses portes à Richards Landing. Suite à la destruction par le feu de cet immeuble, l’Hôpital Matthews Memorial Hospital a été fondé en 1929. Il a été nommé en l’honneur de Mortimer Matthews, dont la veuve, Mary Ann Matthews, résidente de Cincinnati qui passait l’été dans la région, a fait un don de 35 000 $ pour sa construction en mémoire de son défunt mari. Puis, dans les années 1950, le Dr J. E. Godfrey, un ancien médecin résident, a donné 10 000 $ en mémoire de sa défunte épouse afin d’aggrandir l’hôpital. Les travaux se sont terminés en 1954. Située dans la rivière St. Mary’s en aval de Sault Ste. Marie, l’île St-Joseph est une terre riche en histoire qui remonte à l’époque du commerce de la fourrure dans les années 1700. L’île de 99 000 acres est la deuxième plus grande île en eau douce dans le monde. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 45 Site Thessalon du Pavillon santé du district de Blind River Le premier hôpital de la ville de Thessalon a été construit dans un château sur la rue Huron, connu sous le nom de Castle Rock (1886). En 1896, Castle Rock a été remplacé par l’Hôpital Victorian. En 1924, la Croix-Rouge canadienne a pris en charge l’exploitation de ce qui était, à l’époque, un hôpital de 14 lits. Un incendie s’étant déclaré en 1940, neuf nouveau-nés ainsi que d’autres patients ont dû être secourus. Un hôpital temporaire a été installé dans une maison à proximité jusqu’à ce que l’établissement reconstruit ouvre ses portes en mars 1942. En 1967, le bâtiment a été rénové grâce à des efforts de collecte de fonds des résidents locaux qui ont recueilli plus de 265 000 $ pour le projet. En 1981, l’hôpital a été transféré à un emplacement exploité par la communauté, et géré par le Plummer Memorial situé à Sault Ste. Marie. Cet événement a été souligné par un changement de nom, l’hôpital étant désormais appelé Hôpital de Thessalon. L’emplacement actuel sur la rue Dawson fait partie d’un centre de santé qui inclut une maison de soins de longue durée, des immeubles d’habitation pour personnes âgées, une clinique dirigée par du personnel infirmier praticien, ainsi que divers autres services. L’hôpital compte quatre lits pour patients hospitalisés, deux lits d’observation et un service d’urgence ouvert 24 heures sur 24. Hôpital communautaire de Hornepayne L’Hôpital communautaire de Hornepayne (HCH) est le centre qui répond aux besoins en soins de santé de la communauté, offrant 12 lits de soins de longue durée, six lits de soins actifs et deux lits tampons ou non subventionnés. La clinique de médecine familiale est située dans l’hôpital, ainsi que d’autres services comme ceux en santé mentale, la massothérapie, les analyses de laboratoire, la radiologie, l’échographie, le service d’urgence ouvert 24 heures sur 24, et une clinique sans rendez-vous. Le HCH est une partie essentielle de la communauté ainsi qu’un refuge sécuritaire qui répond aux besoins sociaux et en soins de santé des personnes âgées. Initialement, la Croix-Rouge donnait les soins à la communauté dans une grange de deux étages peinte en rouge. À mesure que les besoins en santé de la communauté ont augmenté, la grange a débordé, menant à la construction de l’hôpital communautaire qui a été constitué en personne morale en mai 1960. Au début des années 1970, étant donné le besoin évident de lits de soins de longue durée, des installations portatives temporaires ont été rattachées à l’hôpital, logeant 16 lits de soins de longue durée. À la fin des années 1980, il était clair que les installations portatives ne dureraient pas éternellement, et que l’hôpital vieillissant avait besoin de rénovations. Une proposition pour un nouvel établissement a été approuvée et, en avril 1990, un nouvel hôpital de 20 lits a ouvert ses portes. Hornepayne est une petite communauté rurale isolée qui a été fondée en 1928. Elle est située à mi-chemin entre Winnipeg et Toronto le long de la voie ferrée du CN. Les principales industries sont l’exploitation forestière et les activités ferroviaires. Initialement, la communauté a été fondée en 1915 sous le nom de Fitzback lors de la construction de la voie ferrée Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 46 transcontinentale du CN. Elle a été renommée Hornepayne en 1920 en l’honneur du financier britannique Robert Horne-Payne qui, pendant plusieurs années, a exercé une grande influence dans le Nord-Est de l’Ontario, ainsi que dans de nombreuses autres régions du Canada, alors qu’il occupait le poste de directeur du CN, le chemin de fer reliant un grand nombre de communautés rurales dans le Nord. Fondateur du British Empire Trust, Horne-Payne a investi considérablement à l’échelle régionale dans l’ensemble du pays. Centre de santé Lady Dunn – Wawa Le Centre de santé Lady Dunn est un établissement multiservice situé à l’est de la rive nord du lac Supérieur. La zone desservie compte une population d’un peu plus de 4 000 habitants, et comprend les communautés de Hawk Junction, la Première nation de Michipicoten First Nation, le canton de Michipicoten-Wawa, Missanabie et White River. Le centre qui a été construit en 1965 offre 10 lits de soins actifs, 2 lits réservés aux soins de relève, et 16 lits de soins de longue durée. Il exploite un service d’urgence ouvert 24 heures sur 24 qui emploie un membre de personnel infirmier autorisé et un médecin sur appel. Il offre aussi un programme de chirurgie, des services de diagnostic et de traitement, le programme de télésanté et un programme de personnel infirmier praticien. Le programme de service communautaire du centre comprend le service de counseling d’Algoma Nord, l’éducation en matière de diabète, et les cliniques de soins infirmiers d’intervention directe dans les collectivités de Dubreuilville et de Missanabie. D’autres services sur place qui fonctionnent comme entités distinctes comprennent le Centre médical Wawa, l’Équipe de santé familiale Wawa, le Centre d’accès aux soins communautaires du Nord-Est, et les Services médicaux d’urgence d’Algoma. Construit en 1951, grâce aux fonds communs de Sir James et Lady Dunn, le centre était destiné initialement aux employés d’Algoma Ore Properties’ et de leur famille. Sir James était le président de l’Algoma Steel Corporation et de sa filiale, Algoma Ore Properties Limited. L’hôpital privé exploitait un établissement moderne où pratiquaient trois médecins. Peu de temps après son ouverture, l’Hôpital Lady Dunn a commencé à offrir des services à un si grand nombre de résidents de la région, que l’Hôpital de la Croix-Rouge à Hawk Junction est devenu inutile et a fermé ses portes en 1955. Même si la région de Wawa couvre 90 000 kilomètres, elle ne compte qu’un peu plus de 6 000 habitants qui résident à White River, Dubreuilville et dans les six communautés de Premières nations. Wawa est au centre géographique de l’Ontario, accessible par bateau, par avion, par train ou par la route, offrant des services à plusieurs communautés du Nord-Est de l’Ontario. Le commerce de la fourrure a été la première activité dans la région de la Première nation de Michipicoten. L’endroit a été l’un des premiers postes de traite de la Compagnie de la Baie d’Hudson. L’explorateur Samuel de Champlain a indiqué la région sur une carte tracée dans les années 1600. L’histoire de Wawa est étroitement associée aux industries minières et du bois. Même si c’est l’or qui a d’abord attiré les prospecteurs dans la région, la découverte de minerai d’hématite a donné une industrie de base à Wawa pendant de nombreuses années. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 47 Hôpital général St-Joseph – Elliot Lake Construit en 1958, l’Hôpital général St-Joseph est un établissement de soins actifs de 57 lits. En plus de l’hôpital, le centre de soins St-Joseph exploite une maison de soins de longue durée de 64 lits, et un programme de traitement de la toxicomanie de 52 lits par l’entremise du Centre Oaks, à deux kilomètres de distance de l’hôpital. L'Hôpital général St-Joseph, Elliot Lake, vers 2005. Les services hospitaliers incluent les soins médicaux, les interventions chirurgicales, les soins obstétricaux, intensifs et chroniques, ainsi qu’un service d’urgence ouvert 24 heures sur 24, et un personnel pour les services d’intervention chirurgicale urgente et non urgente. Les autres services comprennent : membres de personnel infirmier praticien; analyses de laboratoire, rayons X, échographie, radiologie, ostéodensitométrie, physiothérapie, pathologie de la parole et services sociaux; counseling par un(e) diététiste clinique; et soutien spirituel. L’hôpital offre aussi les chirurgies d’un jour, des cliniques de spécialistes, l’éducation en matière de diabète, la chimiothérapie, la réadaptation cardiaque, et des programmes d’intervention directe. En 2007, une nouvelle clinique médicale d’équipe de santé familiale a ouvert ses portes, réunissant des médecins, des infirmières et infirmiers praticiens, des diététistes et des travailleurs sociaux, ainsi qu’un laboratoire privé et une pharmacie plus grande. Les spécialistes visiteurs réduisent les déplacements des patients et offrent des cliniques sur une base mensuelle ou au besoin. La collectivité d’Elliot Lake s’est transformée rapidement en une ville moderne lorsqu’un énorme gisement d’uranium a été découvert dans le Bouclier canadien au début des années 1950, et que de nombreuses mines ont été mises en exploitation. Pendant 40 ans, Elliot Lake a été le principal producteur mondial d’uranium. L’économie locale a connu des périodes de prospérité et de ralentissement au cours des années, selon la demande mondiale d’uranium et les fluctuations des prix de l’uranium. Entre le début et le milieu des années 1990, toutes les mines d’Elliot Lake sont fermées suite à la découverte de gisements à teneur plus élevée d’uranium à d’autres endroits. Des milliers de mises à pied ont eu de graves répercussions sur la communauté. Les résidents ont travaillé avec les sociétés minières pour élaborer des stratégies économiques novatrices. En 1991, Elliot Lake Retirement Living, une corporation sans but lucratif, a été créée. Des habitations de sociétés minières inoccupées ont été mises à la disposition de la ville à titre de fondation pour attirer les retraités. En conséquence, selon le recensement de 2011, 35 % des membres de la communauté ont plus de 65 ans, ce qui place Elliot Lake au quatrième rang sur la liste des municipalités canadiennes (5 000 habitants ou plus) ayant la plus forte proportion de résidents âgés de 65 ans et plus, et au premier rang en Ontario. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 48 Grande région de Cochrane Hôpital Notre Dame - Hearst L’Hôpital Notre Dame est un établissement de 44 lits (23 lits de soins actifs et 21 lits de soins de longue durée) offrant une gamme complète de services pour les patients hospitalisés et externes. La zone desservie regroupe environ 10 500 résidents. Le 19 novembre 1989, il a été le premier hôpital provincial à recevoir une désignation bilingue en vertu de la Loi sur les services en français de l’Ontario. Médecins de famille sont soutenus par des chirurgiens et des médecins suppléants qui visitent régulièrement l’hôpital, ainsi que par des conseillers visiteurs qui offrent des cliniques de soins spécialisés. En 2004, la construction d’une maison de soins infirmiers de 67 lits rattachée à l’hôpital est terminée. Un centre médical récemment rénové loge des salles de consultation et des services offerts par l’équipe de santé familiale de Nord-Aski , la clinique de suppléants, le Centre d’accès aux soins communautaires, le programme Vieillir chez soi, et les bureaux d’une sage-femme, d’un chiropraticien et d’un hygiéniste dentaire. Portant initialement le nom d’Hôpital St-Paul, l’établissement a ouvert ses portes en 1922 et a desservi la communauté jusqu’en 1953, moment où sa fermeture était imminente à cause d’un manque de fonds. Monseigneur Louis Lévesque, évêque catholique du diocèse de Hearst, est intervenu, et une négociation d’une durée d’un an a permis aux Filles de la Charité Servantes des Pauvres, communément appelées Sœurs de la Providence, d’acheter pour la somme de 85 000 $ l’Hôpital St-Paul où elles se sont installées en juin 1954. En 1969, il a été déterminé qu’une rénovation majeure du bâtiment existant ou la construction d’un nouvel immeuble était essentielle. Construit au coût de 4 M$, le nouvel immeuble a ouvert ses portes en mai 1972. Les Canadiens français ont été les premiers à s’établir dans la région de Hearst, où habite aujourd’hui une importante population franco-ontarienne. L’industrie forestière a été le soutien principal de l’économie locale et un employeur majeur. L’Université de Hearst, qui offre des programmes de premier cycle en français, a aidé des milliers de diplômés à réussir leurs études postsecondaires dans leur langue maternelle sur un campus près de chez eux. Le groupe MIC pour les services de santé – Matheson, Iroquois Falls et Cochrane Le groupe MIC pour les services de santé réunit trois hôpitaux et leurs établissements de soins de longue durée associés, situés dans les communautés de Matheson, d’Iroquois Falls et de Cochrane. Ensemble le groupe MIC offre des services de santé complets, y compris : soins actifs, soins continus complexes, soins palliatifs, soins de longue durée, soins de relève, services d’urgence, services aux patients externes (analyse de laboratoire, imagerie diagnostique, physiothérapie, inhalothérapie, ECG), chirurgie générale, cliniques de chimiothérapie d’approche, diabète, télémédecine, et cliniques de spécialistes visiteurs. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 49 Hôpital général Anson – Iroquois Falls Il offre une vaste gamme de services aux patients hospitalisés ainsi que des soins continus complexes et ambulatoires, des soins en consultation externe, en pédiatrie, en chirurgie générale, et de longue durée. Actuellement, l’hôpital est désigné comme possédant 19 lits de soins actifs, 15 lits de soins continus complexes, et 69 lits de soins de longue durée. En outre, un service d’urgence ouvert 24 heures sur 24 est offert par des médecins en soins primaires. De 1917 à 1955, la communauté a été desservie par un petit hôpital, installé et exploité par l’usine de papier de la ville afin d’offrir des soins à ses employés et à leur famille. En 1955, l’entreprise a construit un hôpital moderne à l’emplacement actuel et l’a cédé à la province. L’Hôpital général Anson a été constitué en personne morale au cours de cette même année. L’hôpital a fait l’objet d’un réaménagement total à la fin des années 1980 afin d’offrir de meilleurs services de santé complets à son bassin démographique de 8 000 habitants (qui ne sont plus maintenant que 4 787 en raison des fermetures d’usine). En avril 1998, l’hôpital a pris en charge la gestion du Manoir South Centennial, foyer pour personnes âgées de 69 lits, situé à l’extérieur de la propriété de l’hôpital. Hôpital Bingham Memorial – Matheson L’Hôpital Bingham Memorial offre une vaste gamme de services incluant des soins aux patients hospitalisés et externes ainsi que des soins continus complexes, ambulatoires, d’urgence et de longue durée. Actuellement, l’hôpital est désigné comme possédant 11 lits de soins actifs, 6 lits de soins continus complexes, L'Hôpital Bingham Memorial vers 1990. et 20 lits de soins de longue durée (Centre Rosedale). En outre, un service d’urgence ouvert 24 heures sur 24 est offert au niveau primaire par des médecins sur appel. L’hôpital offre des services à six communautés dans le canton de Black River-Matheson. Fondé en 1919 par le Rosedale Hospital Circle (Women’s Missionary Society of Toronto et l’Église presbytérienne), l’établissement a d’abord porté le nom de Rosedale War Memorial Hospital en l’honneur des fidèles de cette église morts au combat au cours de la Première Guerre mondiale. Logeant des patients dès avril 1922, l’hôpital n’a pas été ouvert officiellement avant juin de cette année. L’Hôpital Rosedale War Memorial a été exploité par la Missionary Society jusqu’en 1942. En 1954, un nouvel hôpital de 29 lits a été construit sur l’emplacement actuel grâce à un soutien très généreux de citoyens, d’entreprises et de clubs de service dans la région. Le nouvel Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 50 hôpital a été nommé en l’honneur du Dr G.A. Bingham, l’un des plus remarquables médecins au Canada au début du siècle. L’hôpital a été constitué en personne morale en 1955. En 1989, l’hôpital a fait l’objet d’un agrandissement et de rénovations majeures qui ont permis d’intégrer le Centre Rosedale, un établissement de soins de longue durée de 20 lits. La nouvelle aile a été créée dans le cadre du Programme d’aide aux immobilisations destinées aux aînés, financé par le gouvernement de l’Ontario par l’entremise du ministère du Développement du Nord et des Mines. Hôpital Lady Minto – Cochrane L’Hôpital Lady Minto offre 66 lits, y compris 25 lits de soins actifs, 8 lits de soins continus complexes, et 33 lits de soins de longue durée (Villa Minto). L’établissement fournit une vaste gamme de services incluant des soins aux patients hospitalisés et externes ainsi que des soins continus complexes, ambulatoires, pédiatriques, d’urgence, en chirurgie générale et de longue durée. En outre, un service d’urgence ouvert 24 heures sur 24 est offert au niveau primaire par des médecins sur appel. L’Hôpital Lady Minto est l’un des rares hôpitaux communautaires dans le Nord-Est qui bénéficie des services d’un chirurgien résident. Il offre aussi des services d’inhalothérapie, de physiothérapie, de radiologie, de laboratoire, de pharmacie et de nutrition clinique. Originalement constitué en personne morale en 1912 sous le nom de Cochrane General Hospital (Hôpital général de Cochrane), il a ouvert ses portes en 1916. Cependant, 1915 est considéré comme la date d’anniversaire officielle, étant donné qu’il s’agit de l’année au cours de laquelle il a été construit. Des mesures ont été prises en 1915 pour que l’hôpital soit désormais connu sous le nom d’Hôpital Lady Minto à Cochrane afin d’obtenir une subvention de 3 000 $ de l’organisme VON. À part l’hôpital de Cochrane, le seul autre hôpital parmi les 43 établissements originaux à avoir conservé le nom Lady Minto est celui situé sur l’île Salt Spring en Colombie-Britannique. L’Hôpital Lady Minto à Cochrane a été une école de formation des infirmières de 1922 à 1933. Le bâtiment original a été rénové dans les années 1950 et utilisé comme clinique médicale à partir de 1977 lorsqu’un nouvel hôpital a été construit sur un terrain adjacent. En 2004, après la construction du Centre de santé Minto, le bâtiment original a été démoli. L'hôpital Lady Minto Hospital vers 1920. Au milieu des années 1990, lorsque Cochrane faisait face à la fermeture de sa maison de soins infirmiers et à la perte des lits de soins de longue durée dans la communauté, le conseil d’administration de l’hôpital a acquis le permis pour les lits et a commencé à planifier le réaménagement d’une aile existante de l’hôpital pour en faire une unité de soins de longue durée de 33 lits. Le succès d’une campagne de collecte de fonds a aidé à construire l’unité de soins de longue durée Villa Minto, qui a ouvert ses portes en novembre 1998. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 51 Hôpital Sensenbrenner – Kapuskasing L’Hôpital Sensenbrenner est un établissement de soins actifs primaires de 53 lits, construit en 1987, qui offre ses services à une population régionale de 11 000 résidents. L’hôpital fournit des soins aux patients hospitalisés et externes. Les services cliniques comprennent des soins d’urgence, des cliniques de spécialistes, des services de médecine, de chirurgie, d’anesthésie, d’obstétrique, de pédiatrie, de soins pour problèmes chroniques, de réadaptation, ainsi que d’autres services de diagnostic et de traitement associés. Le nouveau complexe des médecins, à côté de l’hôpital, loge les médecins qui travaillent dans l’établissement. Des spécialistes itinérants offrent régulièrement des consultations (pédiatrie, orthopédie, psychiatrie, urologie et gynécologie). Le nouvel hôpital Sensenbrenner ouvre les portes en 1987 pour les résidents de Kapuskasing et des environs. Fondée en 1910, la collectivité portait initialement le nom de Macpherson Station, d’après l’arpenteur du CN qui avait déterminé que l’endroit où la voie ferrée traversait la rivière Kapuskasing était idéal pour établir une ville. L’établissement était un camp de prisonniers de la Première Guerre mondiale, ainsi qu’une ferme expérimentale du ministère de l’Agriculture. En 1917, Macpherson Station a changé de nom en adoptant Kapuskasing, un mot cri qui signifie « endroit où la rivière forme une courbe ». Pour que les gens s’établissent dans le Nord après la Première guerre mondiale, le gouvernement canadien a offert 100 acres de terre à toutes les familles qui acceptaient de s’établir dans le Nord. Pendant cette période, les gens ont commencé à reconnaître la valeur de l’abondance d’épinette noire dans la région. Le gouvernement provincial a aussi lancé un programme d’aide à l’établissement sur une terre pour orienter les hommes qui revenaient dans le Nord-Est de l’Ontario après la guerre en Europe. En 1918, avec des travailleurs prêts à l’ouvrage et des ressources forestières abondantes, l’entreprise de bois de sciage KimberlyClark a incorporé la société Spruce Falls Company Ltd. nouvellement constituée. En juin 1920, la construction d’une scierie a commencé à Kapuskasing. En 1929, l’hôpital Sensenbrenner a été construit et constitué en personne morale par l’entreprise Spruce Falls Power & Paper Company pour ses employés. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 52 Services de santé Chapleau Services de santé de Chapleau est un fournisseur de soins de santé intégré qui inclut l’Hôpital général de Chapleau, la Résidence Bignucolo, Turning Point Décisif, les appartements Cedar Grove, le Centre médical Chapleau, le poste de soins infirmiers Foleyet, les services de soutien à domicile communautaires, la fourgonnette de transport pour les personnes âgées, la boutique Between Friends Shop, et le programme de soutiens et de services en matière de participation communautaire. L’Hôpital général de Chapleau offre 14 lits de soins actifs, des soins primaires en médecine générale, ainsi que des services d’urgence, d’imagerie diagnostique et de laboratoire disponibles 24 heures sur 24. Il possède en outre une capacité de service de vidéoconférence médicale et de réadaptation, qui relie les patients à des spécialistes partout dans la province. L’hôpital offre aussi diverses cliniques de spécialistes. La Résidence Bignucolo, qui a ouvert ses portes en mars 1998, est un établissement de soins de longue durée de 25 lits incluant deux lits de soins de relève, quatre lits de soins aux malades chroniques, et 19 lits de soins de longue durée. Turning Point Décisif offre aux résidents de Chapleau et de la région l’accès au counseling et au traitement, aux services psychiatriques, à l’intervention en situation de crise, aux programmes d’aide aux employés et à leur famille, à l’éducation et à la promotion de la santé, au counseling pour les toxicomanes, ainsi qu’à une initiative en matière d’itinérance. Cedar Grove est un immeuble d’habitation de 23 appartements pour les personnes âgées, et le site du programme Vieillir chez soi de Chapleau ainsi que du programme de soutiens et de services en matière de participation communautaire. À l’emplacement de Cedar Grove, on trouve aussi les bureaux d’administration de nombreux programmes de bénévoles. Chapleau, situé au cœur de la forêt boréale du Canada, est une communauté bilingue d’environ 2 455 résidents, y compris une communauté de Métis et trois communautés de Premières nations : Brunswick House, Cris de Chapleau, et Ojibwés de Chapleau. Les Européens sont arrivés dans la région de Chapleau en 1777 afin de travailler pour la Compagnie de la Baie d’Hudson qui, à l’époque, avait établi un poste de traite des fourrures à environ 80 km au nord de Chapleau sur les rives du Grand lac Missinaibi. Un peu plus d’un siècle plus tard, en 1885, l’agglomération de Chapleau a été établie près du chemin de fer Canadien Pacifique offrant l’accès au poste de traite de la Compagnie de la Baie d’Hudson. La voie ferrée a amené des prospecteurs, des chasseurs et des trappeurs. En 1925, le succès du commerce de la fourrure ayant appauvri la faune de la région, le gouvernement de l’Ontario a créé la réserve de chasse de la Couronne de Chapleau, la plus grande réserve de ce type au monde, pour éviter que la situation ne s’aggrave. En 1948, un feu a encouragé le gouvernement à ouvrir un chemin afin que les entrepreneurs en exploitation forestière puissent enlever le bois d’œuvre avant qu’il pourrisse, ce qui a mené à l’achèvement de la route 129, qui a son tour, a permis l’élargissement des activités de scierie existantes. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 53 Hôpital de Smooth Rock Falls Située le long de la route 11 au cœur de la région touristique de la Baie James dans le Nord-Est, la collectivité de Smooth Rock Falls a une population en déclin d’environ 1 400 résidents, et compte plusieurs des francophones. L’agglomération se trouve au bord de la rivière Mattagami, entre les communautés de Cochrane à l’est, Kapuskasing à l’ouest. Le secteur maintenant connu sous le nom de Smooth Rock Falls a commencé à se développer en 1912 lorsque la province a Hôpital de Smooth Rock Falls Hospital, 2014 repoussé les limites de l’Ontario jusqu’à la baie James. La communauté doit son nom à une zone sur la rivière Mattagami où les eaux en furie ont poli un gros rocher. Les origines de la communauté remontent à 1913 lorsque M. Duncan Chisholm a obtenu un bail du gouvernement de l’Ontario pour produire du bois à pâte au bord de la rivière Mattagami. Le bail prévoyait la construction d’une usine de pâte qui emploierait au moins 200 hommes. En 1914, le bail a été transféré à la Mattagami Paper Company. En 1916, le premier emplacement de forage a été préparé pour la construction de la ligne électrique de Smooth Rock Falls. En 1917, le barrage et la centrale ont été achevés et l’exploitation a commencé en 1918. L’entreprise a été vendue à Abitibi Price en 1927, à Malette Kraft Pulp and Power en 1986, et enfin à Tembec en 1995. L’installation a été fermée de façon définitive en juillet 2006, ce qui a marqué la fin d’une époque. Fondé en 1949, l’Hôpital de Smooth Rock Falls Hospital a commencé à offrir ses services sur les rives de la rivière Mattagami. Puis, en janvier 1989, un nouvel hôpital a été construit sur le chemin Kelly le long de la route 11. Aujourd’hui, l’Hôpital de Smooth Rock Falls Hospital est un établissement de 37 lits incluant 14 lits de soins actifs, 20 lits du Programme d’aide aux immobilisations destinées aux aînés, et trois lits de soins aux malades chroniques. L’hôpital possède aussi un service d’urgence fonctionnel 24 heures sur 24, un laboratoire, des services d’imagerie diagnostique et de physiothérapie ainsi que des liens de cybersanté avec des spécialistes au besoin. Depuis novembre 1989, l’hôpital exploite un centre de désintoxication de 20 lits à l’emplacement de l’ancien hôpital. Le Centre de désintoxication du District de Cochrane (CDDC) offre des services de gestion du sevrage en milieu résidentiel et divers programmes aux personnes souffrant de problèmes de toxicomanie tous les jours, 24 heures sur 24. Il s’agit du seul service de gestion du sevrage bilingue en Ontario. L’hôpital est propriétaire de la clinique médicale adjacente qui héberge les bureaux des médecins et cliniques itinérantes de spécialistes. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 54 Côtes de la baie James et de la baie d’Hudson Weeneebayko Area Health Authority Weeneebayko General Hospital, 2014. Intégration Le 1er octobre 2010, l’entité Weeneebayko Health Ahtuskaywin s’est fusionnée à l’Hôpital général de la baie James, afin de former la Weeneebayko Area Health Authority (WAHA) (Autorité de la santé de la région de Weeneebayko), un hôpital public conformément à la Loi sur les hôpitaux publics dans la province de l’Ontario. Présentement, la WAHA a une entente de cinq ans en matière de transfert avec le gouvernement fédéral, connue sous le nom d’Entente cadre d’intégration des services de santé de la région de Weeneebayko. Les signataires de cette entente comprennent la Corporation de la ville de Moosonee, l’entreprise sans but lucratif MoCreebec Development Corporation, la Première nation de Fort Albany, la Première Nation d’Attawapiskat, la Première nation de Kashechewan, et la Première nation Weenusk. L’entente supervise la gestion des établissements hospitaliers, ses immeubles et ses terrains. Histoire de l’hôpital à Moose Factory En 1950, l’établissement hospitalier Moose Factory Indian and Inuit Hospital, financé par le gouvernement fédéral, a été construit en forme de Croix de Lorraine sur l’île de Moose Factory afin de soigner les personnes atteintes de tuberculose. Il s’agissait d’un hôpital de 200 lits qui traitait des patients venus d’aussi loin que les Territoires du Nord-Ouest, et offrait des services hospitaliers aux résidents des côtes est et ouest des baies James et d’Hudson. Avec les années, le plan de traitement de la tuberculose a changé et des hôpitaux comme celui-ci sont devenus inutiles. En 1966, pour mieux refléter le présent, le nom de l’hôpital a été remplacé par Hôpital général de Moose Factory. L’hôpital est ensuite devenu un établissement régional, offrant des services hospitaliers aux communautés de l’ouest de la baie James. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 55 En 1996, les services ont été transférés du gouvernement fédéral (Santé Canada) à un conseil d’administration nommé et contrôlé localement par l’autorité de l’entité Weeneebayko Health Ahtuskaywin. Cependant, Santé Canada continue à en assurer le financement, certains fonds provinciaux étant destinés aux services d’ambulance de la baie James, au programme d’éducation en matière de diabète, aux services dentaires et au programme de santé mentale communautaire. Histoire de l’Hôpital général de la baie James L’Hôpital général de la baie James a été créé en 1969 avec la fusion d’hôpitaux construits et financés par l’Église catholique romaine au début des années 1900. Ces hôpitaux avaient été bâtis à Moosonee, Fort Albany et Attawapiskat. En 1969, un incendie à l’Hôpital de l’Assomption (Moosonee) a détruit l’établissement et, à ce moment, l’Église catholique romaine et la province ont commencé à préparer le transfert du terrain et des services de santé à l’Ontario. Après le transfert, de nouveaux établissements ont été construits à Attawapiskat (1985), à Fort Albany (1987) et à Moosonee (1993) sous l’autorité de la province de l’Ontario. Emplacements de la WAHA et postes de soins infirmiers de Santé Canada Dans les communautés côtières, les urgences médicales sont transférées à l’Hôpital général de Weeneebayko, à l’Hôpital de Timmins et du district, ou à l’Hôpital général de Kingston. Moosonee Le Centre de santé de Moosonee offre un service d’urgence tous les jours, 24 heures sur 24, des services aux patients externes, et des cliniques pendant les jours ouvrables par des médecins de l’Hôpital général de Weeneebayko. La ville de Moosonee, qui se situe à la limite méridionale de l’écorégion des basses terres de la baie d’Hudson, compte 3 500 habitants. Moosonee est une communauté qui a vu le jour quand, en 1900, Annie Hardisty et ses deux filles ont été les premières à s’établir à cet endroit. La région de la baie James a une riche histoire de commerce de la fourrure. En 1903, les frères Révillon ont établi leur poste de traite afin de faire concurrence à leur principal rival, la Compagnie de la Baie d’Hudson, qui avait déjà installé son poste de traite sur l’île de Moose Factory en 1673. Moosonee fonctionne comme une municipalité et, même s’il ne s’agit pas d’une communauté de Première nation, la majorité de ses résidents sont Autochtones (environ 70 %), originaires des Premières nations des régions de la baie James et de la baie d’Hudson, telles que Fort Albany, Kashechewan, Attawapiskat, Peawanuck et Moose Factory. Hôpital général de Weeneebayko L’Hôpital général de Weeneebayko, un établissement de 37 lits situé sur l’île de Moose Factory, offre une couverture médicale régionale aux communautés de la baie James et de la baie d’Hudson. L’hôpital fournit des soins actifs (temporaires) et d’autres niveaux de soins, ainsi que des services d’urgence 24 heures sur 24, des services de médecine familiale et un service d’approche pour les communautés côtières. Les urgences médicales sont transférées à l’Hôpital de Timmins et du district, ou à l’Hôpital général de Kingston. La région de Weeneebayko a une Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 56 relation de longue date avec l’Université Queen’s et l’Hôpital général de Kingston, en raison des résidences pour les étudiants en médecine et d’autres professionnels de la santé. D’autres services comprennent un programme de santé mentale, l’ergothérapie et la physiothérapie, les interventions chirurgicales générales et l’anesthésie, l’approche de la guérison traditionnelle et certaines cliniques de spécialistes. Moose Factory, île située devant Moosonee, a une population de 3 153. Elle est accessible par bateau et par barge l’été, par une route de glace temporaire l’hiver, et par hélicoptère pendant les périodes de gel. Fort Albany L’Hôpital de Fort Albany, un établissement de 17 lits, offre des soins tous les jours, 24 heures sur 24. Le personnel infirmier autorisé est disponible pour des services d’urgence, et a accès à des médecins pour consultation. Établie en 1679, la Première nation de Fort Albany, qui est située sur la rive sud de la rivière Albany, compte 946 habitants. Fort Albany se trouve à 164 kilomètres de Moosonee et n’est accessible que par avion ou par chemin de glace pendant l’hiver. Comme avec Rupert House et Moose Factory, Fort Albany était l’un des plus vieux et plus importants postes de traite de la Compagnie de la Baie d’Hudson. Attawapiskat L’Hôpital d’Attawapiskat, un établissement de 15 lits, offre des soins tous les jours, 24 heures sur 24. Le personnel infirmier autorisé est disponible pour des services d’urgence, et a accès à des médecins pour consultation. La Première nation d’Attawapiskat, qui compte 1 884 résidents, est située à l’embouchure de la rivière Attawapiskat, à 269 kilomètres de Moosonee. Elle n’est accessible que par avion ou par chemin de glace l’hiver. L’exploitation traditionnelle continue à jouer un rôle essentiel pour les populations locales qui chassent régulièrement le caribou et l’oie, et pêchent le long de la rivière Attawapiskat, tout en s’adonnant au piégeage dans toute la région. Kashechewan Le poste de soins infirmiers de Kashechewan est géré et exploité par la Direction générale de la santé des Premières nations et des Inuits (DGSPNI) de Santé Canada. La WAHA travaille en partenariat avec le poste de soins infirmiers afin d’offrir les services suivants : consultation avec un médecin, ambulance, réadaptation, éducation en matière de diabète, guérison traditionnelle, soins dentaires et services communautaires en santé mentale. En outre, elle fournit l’entretien, les fournitures et l’équipement nécessaires pour soutenir le centre de santé grâce à des ententes de contribution avec Santé Canada. La Première nation de Kashechewan, qui compte 1 930 résidents, est située le long de la rive nord de la rivière Albany. Kashechewan est l’une de deux communautés qui ont été fondées à partir de l’ancienne agglomération de Fort Albany dans les années 1950. L’autre communauté est Fort Albany, située sur la rive sud de la rivière Albany. La communauté n’est accessible que par avion ou par chemin de glace l’hiver. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 57 Peawanuck Le poste de soins infirmiers de Peawanuck est géré et exploité par la Direction générale de la santé des Premières nations et des Inuits (DGSPNI) de Santé Canada. La WAHA travaille en partenariat avec le poste de soins infirmiers afin d’offrir les services d’un médecin, de soutenir le poste de premiers répondants, les services de réadaptation, l’éducation en matière de diabète, la guérison traditionnelle, les soins dentaires et les services en santé mentale communautaires. En outre, elle fournit l’entretien, les fournitures et l’équipement nécessaires pour soutenir les activités du centre de santé grâce à des ententes de contribution avec Santé Canada. La localité de Peawanuck, située à 523 kilomètres au nord de Moosonee, a une population de 268. Il s’agit de la communauté située la plus au nord dans le territoire desservi par la WAHA. Peawanuck s’appelait autrefois Weenusk. En 1986, une inondation majeure a forcé la communauté de Weenusk de se réinstaller sur un terrain plus élevé en amont de la rivière. Un nouveau centre de santé a été construit à l’époque. La nouvelle communauté a pris le nom de Peawanuck, ce qui signifie « pierre à feu » en Cri. L’avion l’été ou les chemins de glaces l’hiver sont les principales voies d’accès à la communauté. Grande région de Nipissing/Temiskaming À la fin de 2012, deux maillons santé ont été créés dans le RLISS du Nord-Est, l’un deux étant à Temiskaming. Les maillons santé sont des modèles de soins en Ontario où tous les fournisseurs de services de santé dans une communauté, y compris les soins primaires, hospitaliers et communautaires, élaborent des plans de soins coordonnés au niveau du patient. Les hôpitaux d’Englehart, de Kirkland et du district, et de Temiskaming, font partie du maillon santé de Temiskaming. Hôpital d’Englehart et du district D’abord créé en 1923, cet hôpital de 30 lits sert une population de 8 000 dans des villes et des cantons de la région. L’hôpital, qui occupe son emplacement actuel depuis 1972, offre une vaste gamme de services, y compris : salle d’urgence ouverte 24 heures sur 24, lits de soins médicaux généraux pour patients hospitalisés, soins continus complexes, services d’imagerie diagnostique, de laboratoire, de physiothérapie, de soins actifs, d’ambulance, d’ergothérapie et d’inhalothérapie. L'Hôpital d'Englehart et du district pendant la construction. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 58 Le partenariat de l’hôpital avec l’équipe de santé familiale d’Englehart et du district permet de s’assurer que de nombreux autres services communautaires sont offerts à un endroit convivial, y compris une clinique de soins aux diabétiques, une clinique de soins des pieds, une clinique de santé des femmes, des conseillers de l’Association canadienne pour la santé mentale, une clinique dentaire et, le dernier ajout, un service communautaire de soins contre le cancer. Des cliniques de spécialistes en neurologie, en gynécologie et en psychiatrie offrent aussi leurs services grâce à ce partenariat. L’agglomération d’Englehart a été fondée grâce à la compagnie de chemin de fer Temiskaming and Northern Ontario Railway (T&NO). En 1905, cette compagnie a entreposé de l’équipement et du matériel sur la rive est de la rivière Blanche (à l’emplacement actuel d’Englehart) au mille 138 pour le premier pont important de la voie ferrée, attirant dans la région les entrepreneurs qui voulaient fournir des services et des commodités aux travailleurs embauchés pour la construction de la voie ferrée. En 1906, l’agglomération d’Englehart est devenue un lieu divisionnaire pour le chemin de fer et le travail a commencé par la construction d’une rotonde. La région entourant Englehart était aussi reconnue pour son sol fertile, offrant des possibilités d’exploitation agricole. La communauté a reçu le nom d’Englehart en l’honneur de Jacob Lewis (Jake) Englehart, le président de la commission de T&NO. L’économie locale continue de dépendre fortement de l’agriculture et du chemin de fer, ainsi que d’une grande usine de fabrication de panneaux de lamelles orientées. Hôpital de Mattawa C’est en octobre 2008 qu’a eu lieu l’ouverture officielle de cet établissement de 42 500 pieds carrés, offrant 16 lits de soins actifs et 3 lits de soins complexes. En 1992, l’hôpital a reçu la désignation officielle d’établissement bilingue conformément à la Loi sur les services en français de l’Ontario et, en 1997, il a été constitué en personne morale, le titre de propriété étant transféré des Sœurs de la Charité à la nouvelle Société catholique ontarienne de la santé (SCOS). L’Hôpital de Mattawa est l’un de 16 établissements commandités par la SCOS. Hôpital de Mattawa, 2008. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 59 En 2013, la Clinique médicale de Mattawa offrant des bureaux pour 5 médecins et 12 salles de traitement a ouvert ses portes. En outre, la Maison de soins infirmiers Algonquin a été achetée par l’hôpital, ce qui a mené à la création d’une nouvelle société sans but lucratif, La Maison des Personnes âgées de Mattawa Seniors Living. Les services de santé suivants sont offerts à la communauté : service d’urgence 24 heures sur 24, soins ambulatoires (cliniques de spécialistes pour soins en pédiatrie, urologie, psychiatrie et santé des femmes), imagerie diagnostique (radiologie, échographie), centre de ressources sur le diabète, services de laboratoire, services en santé mentale, popote roulante, consultation en nutrition, soins palliatifs, services de pastorale, physiothérapie et télémédecine. Comme centre en plein essor de l’industrie du bois, Mattawa a reconnu dès 1878 le besoin d’un hôpital pour soigner une population croissante ainsi que les victimes d’accidents du travail dans l’exploitation forestière. L’Hôpital général de Mattawa a vu le jour grâce au révérend Père Nedelec, responsable des missionnaires des environs de la ville de Mattawa. En 1873, il a écrit à ses supérieurs expliquant le besoin urgent d’un hôpital. Cinq ans plus tard, des membres de l’ordre des Sœurs de la Charité d’Ottawa ont construit une chapelle, un hôpital et une école. Dès 1880, Mattawa comptait près de 4 000 travailleurs forestiers. Pour recevoir des soins, les travailleurs blessés et malades étaient transportés hors de la forêt sur un brancard, dans un canot ou un bateau, puis dans un chariot sur des chemins cahoteux, et parfois à dos de cheval. En 1885, un contrat a été accordé pour la construction d’un nouvel hôpital. Le 12 octobre 1885, l’hôpital original a été complètement détruit par un incendie, forçant les religieuses à déménager dans le nouvel immeuble avant son achèvement. L’hôpital, dont la construction a été terminée en janvier 1886, était le seul hôpital à des centaines de kilomètres à la ronde. Malheureusement, le nouvel hôpital a encore une fois été détruit par le feu en 1901. Une campagne de collecte de fonds communautaire a aidé les religieuses permettant l’ouverture en 1904 d’un nouvel établissement de 52 lits. En 1927, une aile a été ajoutée créant de l’espace afin d’accueillir un plus grand nombre de patients. Le malheur a frappé une troisième fois en 1966 lorsqu’un incendie a fait rage dans une aile de l’hôpital, obligeant les religieuses à interrompre les services hospitaliers pour la première fois en 78 ans. Une aile préfabriquée de remplacement de 22 lits, construite par l’entreprise Atco Company de Calgary, a ouvert ses portes en mai 1967, logeant une salle des urgences, une salle d’opération, des sections de radiologie et de maternité, des bureaux administratifs, des dossiers médicaux et des services centralisés de fournitures stériles. En 1994, l’hôpital a fait l’objet d’un projet de rénovation de 7 M$. Hôpital de Kirkland et du district L’hôpital actuel offre 62 lits, incluant 6 lits de soins intensifs, 41 lits de soins médicaux ou chirurgicaux, et 15 lits de soins continus. Intégré au maillon santé de Temiskaming, l’hôpital fournit des soins d’urgence ainsi que des soins généraux en médecine, chirurgie et pédiatrie à une population d’un peu plus de 10 000 habitants. Le personnel médical actif réunit médecins de famille, internistes visiteurs, un chirurgien généraliste à temps plein et un auxiliaire médical. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 60 Le programme de spécialistes visiteurs inclut les spécialités suivantes : neurologie, urologie, médecine interne, oto-rhino-laryngologie, pédiatrie, psychiatrie, ophtalmologie et gynécologie. Les services de soutien comprennent l’imagerie diagnostique, la physiothérapie, l’inhalothérapie, la dialyse rénale, et la chimiothérapie pour les patients externes (satellites de Horizon Santé-Nord), la planification des congés, une clinique de consultation de diabétologie, des services de chirurgie, le Programme ontarien de dépistage du cancer du sein (PODCS), des services de pastorale, une clinique de réadaptation cardiaque, un laboratoire et une pharmacie. L’hôpital est associé au programme de résidence dans le Nord de l’Ontario, et les médecins acceptent rapidement les étudiants en médecine et les internes pour les programmes facultatifs. Northern College offre une vaste gamme d’options postsecondaires, y compris une initiative coopérative avec plusieurs universités ontariennes pour le programme de soins infirmiers. En 1925, au début de la construction du premier hôpital dans la communauté, l’établissement hospitalier le plus proche de Kirkland Lake se trouvait à Matheson, à quelque 88 kilomètres de distance. Initialement, le nouvel hôpital était un projet municipal, étant donné que les intérêts miniers locaux, la principale source économique de la localité, croyaient qu’ils participaient déjà suffisamment aux affaires de la communauté. Le nouvel hôpital a été exploité en tant que poste éloigné par la Croix-Rouge. Le conseil d’administration de cinq membres de la nouvelle corporation de l’Hôpital de Kirkland et du district a reçu sa charte en 1947. L’ajout final à l’hôpital, l’aile Est de trois étages, a vu le jour en 1959. Le conseil a embauché une société d’experts-conseils pour effectuer une étude fonctionnelle vers la fin des années 1960. Les résultats de l’étude ont mené à l’achat par l’hôpital de 88 acres du côté est de Kirkland Lake. La construction d’un nouvel immeuble a commencé en 1973, et le nouvel hôpital a ouvert en octobre 1975. L’année 1988 a vu l’ouverture d’un héliport, une station d’ambulances a été installée en 1990. Hôpital Temiskaming La ville de Temiskaming Shores a été fondée en 2004 après la fusion des anciennes communautés d’Haileybury, de New Liskeard et de Dymond. L’Hôpital de Temiskaming est un hôpital communautaire complètement agréé où travaillent 253 employés, 27 médecins et deux sages-femmes. Le personnel inclut une équipe de professionnels de la santé dans des domaines associés, qui offre des services aux patients hospitalisés et externes. Les cliniques de spécialistes visiteurs offrent des consultations dans les domaines suivants : urologie, pédiatrie, cardiologie, orthopédie, gynécologie, neurologie et psychiatrie. Situé dans la ville de Temiskaming Shores, l’établissement actuel de 59 lits a ouvert ses portes en 1980. Il inclut 37 lits de soins médicaux et chirurgicaux combinés, trois lits d’unité de soins spéciaux, trois lits d’unité de soins courants, cinq lits de soins obstétricaux, une pouponnière de niveau 1B, et onze lits de soins chroniques. L’hôpital sert une population locale d’un peu plus de Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 61 10 000 habitants, ainsi qu’une circonscription hospitalière plus étendue comptant environ 33 000 personnes sur l’ensemble du district en offrant des services comme les services axés sur l’AVC ainsi que les services de laboratoire et d’imagerie médicale incluant le tomodensitogramme. Hôpital de Temiskaming Hospital, New Liskeard, vers 2000. En partenariat avec Horizon Santé-Nord, l’Hôpital de Temiskaming offre des soins actifs virtuels, la dialyse dans un établissement satellite, ainsi que des services de chimiothérapie et de réadaptation cardiaque à des patients locaux. L’hôpital travaille étroitement avec cinq équipes de santé familiale, un centre de santé communautaire, et l’unité de santé publique, ainsi que des membres du personnel infirmier praticien, et est un membre actif de maillon santé de Temiskaming. L’Hôpital de Temiskaming est un centre de formation pour les étudiants en médecine, en sciences infirmières, en radiologie, en techniques de laboratoire, et pour les professionnels de la santé dans les domaines associés. Il est affilié à l’École de médecine du Nord de l’Ontario, à l’Université Nipissing, à Northern College ainsi qu’à plusieurs autres collèges et universités de l’Ontario. West Nipissing General Hospital /Hôpital général de Nipissing Ouest – Sturgeon Falls En juillet 1977, un nouvel hôpital de 89 lits a ouvert ses portes à Sturgeon Falls dans la municipalité de Nipissing Ouest qui est constituée d’anciens villages, cantons, villes et municipalités non organisées. Nipissing Ouest est la communauté la plus bilingue en Ontario, 73,4 % de sa population ayant une excellente maîtrise du français et de l’anglais. L’hôpital offre ses services à un peu plus de 14 000 résidents. L’Hôpital général de Nipissing Ouest emploie 258 personnes et exploite un établissement qui offre 98 lits, dont 31 lits de soins actifs, 19 lits de soins continus complexes et 48 lits de soins provisoires de longue durée, ainsi qu’un service d’urgence ouvert tous les jours 24 heures sur 24. L’hôpital reconnaît la compétence de 69 médecins dans différents rôles, y compris les spécialistes visiteurs, au sein des domaines suivants : endoscopie, urologie, pédiatrie, oto-rhinolaryngologie, néphrologie, laboratoire de sommeil diagnostique et gynécologie, psychiatrie en santé mentale et en toxicomanie, et divers services de soutien. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 62 En 1927, Les Filles de la Sagesse ont construit l’Hôpital St-Jean-de-Brébeuf à Sturgeon Falls. Avec seulement quelques lits, les religieuses ont traité 250 personnes la première année. Les besoins de la communauté ont augmenté avec les années, et un nouvel hôpital de 80 lits a été bâti en 1945. Pour répondre à la demande d’une population en croissance, un autre hôpital a vu le jour en juillet 1977. L’Hôpital St-Jean-de-Brébeuf a été fermé et est devenu plus tard l’Hôpital général de Nipissing Ouest. Hôpital St-Jean-de-Brébeuf, 1930. Les premiers habitants de la région étaient les N’Biissing, un groupe Anishinabek, et plusieurs membres de cette communauté y résident encore aujourd’hui. De 1848 à 1879, la Compagnie de la Baie d’Hudson a ouvert un poste de traite situé à quelques centaines de mètres en aval des chutes, connu sous le nom de Sturgeon River House. La région a commencé à se développer dans les années 1880 avec l’arrivée du Chemin de fer Canadien Pacifique et l’établissement d’une communauté agricole de Franco-Ontariens autour de Verner. Le développement de Sturgeon Falls a débuté en 1881 avec l’arrivée des équipes de construction du chemin de fer. La création de scieries et la croissance rapide des industries du bois et des pâtes et papiers a stimulé le développement du village et a attiré de nombreux Canadiens français dans la région. La ville de Sturgeon Falls a été constituée en personne morale en avril 1895. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 63 Grande région de Sudbury/Manitoulin/Parry Sound Hôpital régional et centre de santé d’Espanola Hôpital régional et centre de santé d'Espanola, 2013. L’Hôpital régional et centre de santé d’Espanola est un établissement de santé intégré qui sert une circonscription hospitalière d’environ 14 000 personnes. L’établissement de 79 lits offre dans un seul bâtiment un service d’urgence ouvert 24 heures sur 24, 17 lits de soins actifs et/ou de soins chroniques, 30 lits du Programme d’aide aux immobilisations destinées aux aînés ELDCAP (maison de soins infirmiers) et 32 lits de soins de longue durée. Le centre de santé a également une équipe de santé familiale, un laboratoire et un service d’imagerie diagnostique pour les consultations externes/communautaires, la physiothérapie, un laboratoire du sommeil, un complexe d’aide à la vie autonome de 19 lits, et un immeuble d’habitation de 25 appartements pour des personnes âgées. L’hôpital est propriétaire ou exploitant (conformément à une entente de services de gestion) de tous les services précités par l’entremise d’une seule corporation régie par un seul conseil d’administration. Les spécialistes visiteurs offrent des cliniques sur une base régulière au centre de santé, y compris dans les domaines suivants : chirurgie mineure, urologie, cardiologie, gynécologie et obstétrique, douleur, gérontologie, audiologie, inhalothérapie, sommeil et médecine. D’autres services de spécialistes et en éducation sont disponibles à l’aide de l’une des quatre unités de RTO sur place. L’Hôpital général d’Espanola (comme il était connu à l’époque) a été fondé en 1924 dans l’ancienne résidence d’un prêtre par l’entreprise Spanish River Pulp and Paper Co., propriétaire et exploitant de l’usine de papier et de l’hôpital. Le premier hôpital sur la rue Sheppard était logé dans une maison de trois étages. Il offrait les services courants de l’époque, y compris un bureau pour l’infirmière en chef et un logement pour cette dernière et les aides hospitalières. En 1935, la Croix-Rouge a assumé l’exploitation de l’hôpital comme elle l’avait fait dans d’autres communautés rurales en Ontario. Comme la municipalité se développait, il a été nécessaire en 1946 de placer une remorque sur place pour loger des services de maternité. Pendant cette période, l’usine à papier a changé de propriétaire au moins deux fois. Vers 1948, elle appartenait à Kalamazoo Vegetable Parchment Company de Kalamazoo au Michigan, qui augmentait la production et le nombre d’employés. Avec le nombre croissant de résidents, l’hôpital est devenu trop petit et un nouvel établissement a été planifié. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 64 L’Hôpital général d’Espanola a ouvert un nouvel immeuble sur la rue Tudhope en 1954. La communauté et les régions avoisinantes ont continué de croître, comme les services offerts par l’hôpital. En 1979, le processus de planification a recommencé pour répondre aux besoins à la hausse de la communauté. Le centre de santé actuel a ouvert en plusieurs étapes, en commençant avec l’immeuble d’habitation de 30 appartements pour les personnes âgées en février 1986, suivi par la maison de soins infirmiers, le centre de jour et les services principaux pour les personnes âgées en juillet 1986 et, enfin, l’hôpital lui-même en mai 1988. Une nouvelle maison de soins de longue durée de 32 lits a été ajoutée en 2004. Pour améliorer le niveau de service au centre de santé, une équipe de santé familiale a été créée en 2006-2007 pour offrir des soins primaires sur place. Dans le cadre du plan stratégique de 2006-2009, l’Hôpital général d’Espanola a changé de nom pour mieux refléter la plus vaste gamme de services offerts à un seul emplacement. L’établissement est maintenant connu sous le nom d’Hôpital régional et centre de santé d’Espanola. Manitoulin Health Centre Le Manitoulin Health Centre (centre de santé de Manitoulin) offre pendant toute l’année des services à deux endroits, Little Current et Mindemoya, à une population diverse d’environ 12 580 résidents dont à peu près 41 % sont d’origine autochtone. Au cours des mois d’été, la population saisonnière fait grimper le nombre de résidents à plus de 30 000. L'Hôpital St-Joseph à Little Current, 1944. À Mindemoya, le centre de santé offre 14 lits de soins actifs, chirurgicaux ou pédiatriques, un héliport (qui permet de se rendre à Sudbury en 30 minutes, et à Toronto en 90 minutes), et une base d’ambulances. L’emplacement de Little Current compte 16 lits de soins médicaux, chirurgicaux ou pédiatriques, deux lits de soins combinés, un héliport et la chirurgie d’un jour. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 65 Le Centre de santé de Manitoulin, emplacement de Mindemoya, vers 2005. Les services offerts aux patients hospitalisés comprennent les soins médicaux ou chirurgicaux, les soins médico-cardiaques, pédiatriques et obstétricaux, les analyses de laboratoire, la physiothérapie, la radiologie, l’échographie, la consultation en nutrition et les services de santé pour les Autochtones. Les services offerts aux patients externes incluent des soins d’urgence offerts 24 heures sur 24, la chirurgie d’un jour, la physiothérapie, les analyses de laboratoire, la radiologie, l’échographie, les cliniques de spécialistes, la chimiothérapie, la dialyse, l’éducation en matière de diabète, la densitométrie osseuse, les spécialistes visiteurs, l’évaluation de la santé mentale, et la réadaptation cardiaque. L’histoire de l’Hôpital de Mindemoya débute avec l’arrivée du Dr Robert Davis en 1919. En 1934, la communauté a acheté au Dr Davis l’établissement qui a été désormais connu comme l’Hôpital de la Croix-Rouge de Mindemoya. Il a été le seul hôpital public sur l’île de Manitoulin jusqu’à ce que les Sœurs de St-Joseph installent leur hôpital à Little Current. Le 10 août 1944, les religieuses ont commencé l’aménagement d’un hôpital à Little Current. Elles se sont procuré une résidence rénovée qui avait été construite en 1896 et, le 20 septembre 1945, l’Hôpital St-Joseph qui offrait 20 lits a ouvert ses portes. En 1953, 22 lits ont été ajoutés à l’hôpital. En octobre 1966, un nouvel immeuble de deux étages a été ouvert du côté ouest pour accueillir 57 patients dans des chambres privées, des chambres à deux lits et des salles communes. Au rez-de-chaussée se trouvaient trois salles d’opération pour les chirurgies mineures, majeures et d’urgence respectivement, ainsi qu’un service de radiologie, un laboratoire, un service de pédiatrie avec une salle de jeu, des chambres pour les patients, une cafétéria, une cuisine et un service d’admission central. Le deuxième étage logeait le service de maternité, des chambres pour les patients et une chapelle. Au printemps de 1970, le nouvel hôpital de Mindemoya a ouvert ses portes officiellement. La structure moderne d’un étage a été construite à un coût dépassant légèrement 500 000 $. Le nouvel établissement avait un service de maternité, un service de pédiatrie, trois salles d’opération et un service d’admission central. L’hôpital a changé de propriétaire en mars 1978, Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 66 lorsque les Sœurs de St-Joseph ont mis fin à leur prestation de services. La corporation du Manitoulin Health Centre a été constituée. En 1979, la Croix-Rouge a annoncé qu’elle abandonnait sa responsabilité administrative des hôpitaux qui lui restaient en Ontario, les cédant aux organismes locaux. En 1980, l’Hôpital de la Croix-Rouge de Mindemoya s’est fusionné avec le Manitoulin Health Centre à Little Current, centralisant les services et l’administration. West Parry Sound Health Centre Au début des années 1900, la région de Parry Sound était prospère même si la vie était rude. Les camps de bûcherons offraient des conditions de vie difficiles, l’agriculture était ingrate et épuisante, et la voie ferrée transcanadienne se frayait un chemin à travers des rochers et des marécages sans merci. L'Hôpital du district de Parry Sound vers 1960-1970. La croissance de la communauté a généré une demande de services médicaux dépassant ceux offerts à un hôpital privé fondé par le Dr John R. Stone en 1894. Recherchant une solution pour corriger le problème, un groupe de médecins de la localité a approché le Père Artois de la paroisse locale, qui a présenté leur demande à l’évêque. Cinq religieuses de l’ordre des Sœurs de St-Joseph sont arrivées en train en novembre 1907, dirigées par Sœur Benedict. Elles se sont installées dans un grand domicile qui avait été acheté et rénové plus tôt dans l’année. Un dossier historique de l’époque cite Sœur Benedict : « Je me rappelle du jour de notre arrivée. Nous avions l’impression de nous exiler dans un territoire sauvage...mais à notre arrivée nous avons découvert avec surprise une communauté très civilisée. » Les décennies suivantes ont été très difficiles financièrement pour l’hôpital des religieuses et même l’hôpital privé du Dr Stone, qui cherchaient à répondre aux besoins en santé d’une Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 67 communauté croissante. La constitution en personne morale de l’Hôpital général du district de Parry Sound en octobre 1930 a été suivie par la grande dépression. La Deuxième Guerre mondiale dynamisant un esprit d’énergie national, l’usine de munitions Nobel, immédiatement au nord de Parry Sound, est devenue une fourmilière d’activité industrielle, ce qui a amené d’autres défis pour les services de santé locaux. Le recrutement du personnel était difficile et en concurrence directe avec l’effort de guerre national au pays et à l’étranger. Au début des années 1940, le premier ministre de l’Ontario, George Drew, a accordé un financement pour la construction de nouveaux hôpitaux. En 1944, une subvention de 35 000 $ a aidé à financer l’élargissement de l’Hôpital général du district, et l’aile du sud a ouvert les portes officiellement en octobre 1946. Grâce à l’ajout de deux salles d’opération jumelles et un ascenseur automatique, la bâtisse était plus moderne. L’Hôpital St-Joseph a profité d’agrandissements semblables avec des annexes modernes qui ont ouvert leurs portes en 1938 et en 1951, augmentant la capacité hospitalière à 96 lits. Le dernier boom de la construction de l’Hôpital général du district a eu lieu au début des années 1970. Après des collectes de fonds pendant dix ans, l’aile centrale a été ouverte au public lors d’un événement de portes ouvertes en mai 1971. L’année suivante, une unité de soins intensifs et une unité de soins coronariens ont été créées. Le changement majeur final pour les deux hôpitaux est survenu trois décennies plus tard lorsque les Sœurs de St-Joseph et les conseils d’administration des deux hôpitaux à Parry Sound ont accepté une fusion volontaire. En avril 1995, le West Parry Sound Health Centre a été créé officiellement et les deux hôpitaux seront connus désormais comme les emplacements de la rue James et de la rue Church. Dix ans plus tard, les services hospitaliers dans la communauté ont emménagé à un seul emplacement lorsque le nouveau West Parry Sound Health Centre a ouvert ses portes officiellement en avril 2005. L’établissement qui existe aujourd’hui est un organisme de santé intégré qui offre les services suivants : Lakeland Long Term Care, foyer pour 110 résidents partageant les locaux de l’hôpital; six postes de soins infirmiers dont le personnel praticien travaille en collaboration avec un médecin visiteur; la gestion des services ambulanciers terrestres d’urgence et de communication entre les ambulanciers du district de Parry Sound; et un hôpital de soins actifs de 70 lits ainsi qu’un éventail complet de programmes pour malades hospitalisés et en consultation externe. Le centre de santé loge aussi le Noojimowin Bimaadziwin Gamik (centre de guérison des Premières nations), aidant à offrir aux patients des soins appropriés à la culture, et une formation en matière de sensibilisation pour les fournisseurs de soins. Plus de 500 employés travaillent dans les services de soins actifs, de soins de longue durée, et de soins d’urgence préhospitaliers. Une relation pédagogique est entretenue avec l’École de médecine du Nord de l’Ontario, le Collège Canadore et le conseil scolaire Near North District School Board. En partenariat avec les membres de l’équipe de santé familiale et les médecins communautaires, les médecins travaillent à l’hôpital selon six rotations de personnel : hospitaliste, services d’urgence, anesthésie, assistance en chirurgie, obstétrique et soins au foyer Lakeland Long Term Care. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 68 Les quatre hôpitaux des grandes régions Les hôpitaux des grandes régions reçoivent des patients recommandés par des hôpitaux communautaires pour des soins en phase critique, et des patients exigeant des soins secondaires ou tertiaires (à plus long terme) par des spécialistes. Même si le présent rapport cible surtout les hôpitaux communautaires de la région, tant ceux de petite taille que de taille moyenne, il est important de reconnaître le rôle clé de nos hôpitaux des grandes régions urbaines, et le fait, qu’à leurs débuts, ils étaient aussi des hôpitaux communautaires. Horizon Santé-Nord Horizon Santé-Nord (HSN), situé dans la ville du Grand Sudbury, est le plus gros hôpital des grandes régions du Nord-Est de l’Ontario. Il s’agit du principal centre d’orientation pour les traumatismes, les soins actifs ainsi que la médecine d’urgence, la chirurgie cardiaque et d’autres chirurgies spécialisées, la réadaptation intensive, la Horizon Santé-Nord, 2013. néphrologie, les soins pédiatriques et les soins oncologiques. Chaque année, le service d’urgence de HSN reçoit 60 000 visites, les divers programmes et cliniques externes font l’objet de 220 000 visites, et l’établissement procède à 22 000 hospitalisations. HSN emploie 3 900 personnes, ainsi que 260 médecins, et 600 bénévoles complètent le personnel. Sudbury a toujours été en mesure de bénéficier de soins de santé de qualité, et ce, dès 1883, lorsque le premier hôpital a été construit par les équipes du chemin de fer Canadien Pacifique à l’endroit où se rencontrent les rues Lorne et Elm aujourd’hui. Le Dr William Howey a été le premier médecin responsable de l’hôpital en bois rond de 15 lits. Le deuxième hôpital, construit sur la rue Elm en 1894, était l’Hôpital d’Algoma et de Nipissing. En 1895, il a pris le nom d’Hôpital général de Sudbury, et a été loué aux Sœurs Grises d’Ottawa en 1896, qui l’ont exploité sous le nom d’Hôpital St-Joseph jusqu’à ce que leur nouvel hôpital de 85 lits soit terminé en 1898. En 1926, on y a ajouté 250 lits. L’Hôpital général de Copper Cliff, qui appartenait à la Canadian Copper Company, a été construit en 1902 et détruit par le feu en 1912. Il a été reconstruit en 1915 et fermé en 1976. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 69 Les Sœurs de St-Joseph de Sault Ste. Marie ont acheté une propriété pour y installer l’Hôpital Général du Cœur Immaculé de Marie de Sudbury en 1944, en réponse à la demande de fonder un deuxième hôpital à Sudbury. Cet hôpital a ouvert ses portes en 1950. L’Hôpital Mémorial est ouvert en 1956. En 1968, le ministère de la Santé a désigné Sudbury centre de santé régional pour le Nord-Est de l’Ontario. L’Hôpital Laurentien a été construit, et a ouvert ses portes en 1975. Il a été exploité initialement par les Sœurs de la Charité d’Ottawa (anciennement les Sœurs grises de la Croix) afin de poursuivre l’œuvre de l’Hôpital St-Joseph à Sudbury, qui a continué d’être en service jusqu’à sa fermeture par les religieuses et le transfert de ses activités au nouvel Hôpital Laurentien. En 1997, l’Hôpital général de Sudbury, l’Hôpital Mémorial et l’Hôpital Laurentien se sont fusionnés pour former l’Hôpital régional de Sudbury. L’hôpital nouvellement fusionné a aussi assumé la responsabilité de tous les services en santé mentale au niveau du district offerts par l’ancien Hôpital de Sudbury Algoma. En 2012, l’Hôpital régional de Sudbury a adopté le nom d’Horizon Santé-Nord. Horizon SantéNord est un centre universitaire des sciences de la santé affilié à l’École de médecine du Nord de l’Ontario et à l’Université Laurentienne. Il possède aussi un institut de recherche, l’Institut de recherche médicale avancée du Canada, ou IRMAC, qui dirige des recherches essentielles pour les soins des patients. Centre régional de santé de North Bay Le Centre régional de santé de North Bay (CRSNB) offre 425 lits ainsi que des soins actifs à la communauté de North Bay et aux localités voisines, en plus de soins spécialisés en santé mentale dans l’ensemble du Nord-Est de l’Ontario. Il fournit aussi des services aux patients hospitalisés à la Place Kirkwood à Sudbury, ainsi que des services d’approche et aux patients externes à North Bay, Sudbury et dans toute la région du Nord-Est. Un centre de formation majeur pour les étudiants en médecine, en psychiatrie et en sciences infirmières, ainsi que pour les professionnels de la santé dans des domaines associés, le CRSNB est affilié à l’École de médecine du Nord de l’Ontario, à l’Université Nipissing, au Collège L'Hôpital de St-Joseph à North Bay vers les années 1930. Canadore ainsi qu’à plusieurs autres collèges et universités en Ontario. Il préside aussi l’élaboration d’un réseau de recherche universitaire des sciences de la santé du Nord-Est afin de mieux répondre aux besoins uniques du Nord, et de surmonter les obstacles qui touchent la recherche universitaire sur les soins de santé. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 70 En 1899, les infirmières de l’Ordre de Victoria du Canada ont fondé l’un de leurs premiers pavillons hospitaliers, à North Bay, dirigé par l’une des leurs. Un hôpital temporaire a été ouvert en 1902, avant la construction du Queen Victoria Memorial Hospital en 1904, sur ce qui est aujourd’hui l’avenue Algonquin. En décembre 1924, l’Ordre de Victoria a coupé les liens avec ses derniers pavillons hospitaliers. Dorénavant, l’établissement sera entièrement autonome. La communauté catholique a demandé l’autorisation de construire un nouvel hôpital à North Bay pour répondre aux besoins de santé des catholiques qui résidaient dans la région. La construction d’un hôpital de 60 lits sur la rue McLaren, adjacent au Queen Victoria Memorial Hospital a été approuvée en 1929. L’Hôpital général St-Joseph est ouvert officiellement en octobre 1931, et les Sœurs de St-Joseph ont fondé une école de formation pour les infirmières au cours de cette même année. L’hôpital demeure une école de formation en soins infirmiers jusqu’en 1933. Pour assurer le développement soutenu de la ville et de la région avoisinante, il faudra alors demander au gouvernement la permission de construire un nouvel hôpital municipal de 100 lits, qui sera accordée en 1949. L’ouverture officielle de l’Hôpital Civic de North Bay a eu lieu en avril 1951. En 1965, on a commencé la construction d’une annexe au coût de 4 M$, qui a été terminée en 1969. En mai 1993, l’Hôpital général St-Joseph et l’Hôpital Civic de North Bay ont décidé de se fusionner et, en avril 1995, la nouvelle entité a pris le nom d’l’Hôpital général de North Bay. Cette fusion volontaire d’un hôpital public et d’un hôpital général catholique a constitué une autre occasion pour la communauté de North Bay et le milieu des soins de la santé de « mettre les soins de santé au premier plan » au Canada. Le besoin d’un hôpital psychiatrique dans le Nord de l’Ontario ayant été reconnu par le gouvernement provincial, des efforts lobbyistes ont eu lieu en 1949 afin d’obtenir un nouvel hôpital psychiatrique régional. L’Ontario Hospital North Bay a été ouvert officiellement en octobre 1957. En 1967, l’hôpital a pris le nom de l’Hôpital psychiatrique de North Bay. Tel que dicté par la Commission de restructuration des services de santé, le Centre de santé mentale du Nord-Est a été créé en 2000 et a pris la relève opérationnelle du Réseau Nord (anciennement l’Hôpital de Sudbury Algoma) à Sudbury et le dessaisissement prévu de l’Hôpital psychiatrique de North Bay. En novembre 2005, le dessaisissement de l’Hôpital psychiatrique de North Bay du gouvernement provincial a eu lieu avec le transfert de la gestion au Centre de santé mentale du Nord-Est. En 1999, la commission de restructuration provinciale a recommandé la création d’un nouvel hôpital général à North Bay, entraînant la fermeture des établissements existants. À l’automne 2009, les conseils d’administration de l’Hôpital général de North Bay et du Centre de santé mentale du Nord-Est ont annoncé leur intention de procéder à une fusion pour créer un nouvel organisme. Le nouvel hôpital est ouvert en janvier 2011, à la suite d’une nouvelle fusion. Le 1er avril 2011, l’Hôpital général de North Bay et le Centre de santé mentale du Nord-Est ont créé un nouvel organisme connu sous le nom de Centre régional de santé de North Bay, la première intégration volontaire de ce type au sein du RLISS du Nord-Est. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 71 Hôpital de Sault-Sainte-Marie L’Hôpital de Sault-Sainte-Marie (HSSM), ayant l’approbation d’exploiter 293 lits, offre des services de soins primaires et secondaires, ainsi que de soins tertiaires sélectionnés, aux résidents de Sault Ste. Marie et de l’ensemble du district d’Algoma. En plus de fournir des services de base en soins d’urgence, médecine, soins chirurgicaux et obstétricaux, maternité et pédiatrie, santé mentale et toxicomanie, soins continus complexes et réadaptation, le HSSM offre aussi le programme des maladies rénales de la région d’Algoma et le programme sur le cancer du district d’Algoma. Le HSSM est doté d’un personnel de 1 850 employés, ainsi que de 370 médecins et plus de 400 bénévoles, qui fournissent presque 65 000 heures de service chaque année. À ses débuts, le HSSM L'Hôpital de Sault-Sainte-Marie, 2009. comprenait deux hôpitaux communautaires sur la rue Queen, soit l’Hôpital général de Sault Ste. Marie (catholique) et le Plummer Memorial Hospital (public). L’Hôpital général a été fondé en 1898 par les Sœurs grises de la Croix. En 1926, la propriété a été transférée aux Sœurs grises de l’Immaculée Conception de Pembroke. L’hôpital s’est agrandi avec la ville, et des ailes ont été ajoutées en 1908, 1922 et 1953. En 1963, après une campagne de collecte de fonds conjointe avec le Plummer Memorial Hospital, l’hôpital a été presque complètement rebâti. L’Hôpital général a célébré un siècle d’existence en 1998, transférant cette même année le financement à la Société catholique ontarienne de la santé. Le Plummer Memorial Hospital a vu le jour en 1906, lorsqu’un groupe de citoyens a fondé l’Algoma Benevolent Hospital Association. En 1917, l’Association a fondé le premier hôpital non confessionnel dans le Nord de l’Ontario. L’hôpital de 18 lits a ouvert ses portes sur la rue Albert Est, et l’école de soins infirmiers l’année suivante en 1918. En 1920, la famille de W.H. et de Maria Plummer a fait don de leur maison familiale, connue sous le nom de Lynnhurst. L’hôpital qui portait alors le nom de Royal Victoria est déménagé et a adopté le nouveau nom de Plummer Memorial Hospital. L’immeuble Lynnhurst a été rénové pour recevoir 26 lits et des logements pour le personnel. La croissance de la population a mené à des ajouts pour l’hôpital en 1929 et 1952. En 1959, la résidence du personnel infirmier a été terminée. Au fil du temps, la propriété Lynnhurst a joué davantage le rôle de résidence pour le personnel infirmier et, en 1962, elle a été démolie. À l’époque, le Plummer Memorial Hospital, en coopération avec l’Hôpital général, effectuait des rénovations majeures. En 1984, les deux hôpitaux de la CroixRouge à Thessalon et à Richards Landing ont été placés sous l’égide du Plummer Memorial Hospital jusqu’en avril 2013, lorsque l’exploitation de ces établissements satellites a été transférée au Pavillon santé du district de Blind River. En 1994, le Plummer Memorial Hospital a ouvert une aile dédiée aux soins du rein. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 72 Un partenariat entre les deux hôpitaux communautaires a été établi en 1993. Hôpitaux de Sault-Sainte-Marie a été choisi comme désignation du partenariat en 1996 et, en 2001, le gouvernement provincial a annoncé son appui à la construction d’un nouvel hôpital au nord de la ville et à la création d’une corporation hospitalière unique, appelée Hôpital de Sault-SainteMarie. En 2002, le HSSM a tenu sa réunion inaugurale à titre de corporation unique. De 2002 à 2007, la planification en vue de la construction d’un nouvel hôpital à un seul emplacement était en cours. Ce nouvel hôpital, le plus grand projet de construction du secteur public dans l’histoire de Sault Ste. Marie, a ouvert ses portes le 6 mars 2011, remplaçant les deux établissements sur la rue Queen, et fusionnant les services dans un immeuble qui était 20 % plus grand que les deux anciens hôpitaux combinés. Dès son ouverture, le HSSM loge aussi la première chambre radio-protégée satellite autonome en Ontario. Hôpital de Timmins et du district L’Hôpital de Timmins et du district (HTD) est un hôpital de 151 lits et d’aiguillage complètement agréé, desservant les résidents de la ville de Timmins et du district de Cochrane ainsi que ceux des régions avoisinantes des districts de Temiskaming, de Sudbury et d’Algoma. L’hôpital offre une gamme complète de soins médicaux, chirurgicaux, intensifs, à la mère et au nouveau-né, pédiatriques, de longue durée et de L'Hôpital de Timmins et du district, 2014. santé mentale, ainsi qu’un large éventail de services d’éducation sanitaire et de services à l’échelle du district. En 2012, l’hôpital a célébré son 100e anniversaire. Comme d’autres hôpitaux, cet hôpital a aussi fait l’objet de fusions d’hôpitaux communautaires en un seul. En 1984, les conseils d’administration de l’Hôpital général St. Mary’s et de l’Hôpital général de Porcupine ont voté en faveur de la construction d’un nouvel hôpital. La recherche a mené à une proposition, qui a reçu un engagement de 60 M$ du gouvernement provincial, un tiers des fonds devant être recueillis par la communauté. En 1985, l’Hôpital général de Porcupine a été constitué en personne morale en tant que nouvel HTD. La même année, la ville de Timmins a donné un lot de 30 acres sur l’avenue Ross pour construire l’hôpital. L’ouverture officielle de l’HTD offrant 165 lits a eu lieu le 15 octobre 1993. Un mois plus tard, soit en novembre 1993, l’Hôpital général St. Mary’s a fermé officiellement. Cette même année, l’Hôpital général de Porcupine a éliminé ses 30 lits de soins actifs et est devenu le Centre de soins continus Porcupine de la ville de Timmins et du district, et l’hôpital a fermé ses portes officiellement en 1996. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 73 Les hôpitaux Hollinger, Providence et St. Mary’s (1912-1993) : L’Hôpital Hollinger a été fondé en 1912 comme hôpital privé appartenant à la société Hollinger Consolidated Gold Mines, qui a invité les Sœurs de la Providence (Montréal) à exploiter l’établissement. En 1914, les religieuses ont ouvert un hôpital de 10 lits au public et non uniquement aux employés de la mine. En 1923, un nouvel immeuble de 30 lits a été construit et l’hôpital a reçu le nom d’Hôpital de la Providence. Trois ans plus tard, l’École des soins infirmières St. Mary’s a été fondée, et exploitait ses activités à l’hôpital jusqu’à sa fermeture en 1970. En 1927, l’hôpital a pris le nom d’Hôpital St. Mary’s. L’hôpital a augmenté le nombre de lits à 80, et la création d’espace supplémentaire a permis l’installation d’un laboratoire et d’une salle d’accouchement. Pour répondre aux besoins d’une communauté minière croissante, un service de radiologie a été ajouté en 1929 pour aider à combattre la silicose, la terrible « maladie des mineurs ». En 1938, d’autres aménagements et améliorations étant nécessaires, un troisième annexe a été construit pour loger une nouvelle résidence du personnel infirmier, haussant le nombre de lits à 147. Une nouvelle aile a été ouverte en 1960, augmentant le nombre de lits à 200, et ajoutant de nouveaux services dont la salle des urgences, la chirurgie, l’obstétrique et la pédiatrie, la pharmacie, l’admission centrale et une salle de stérilisation. En 1965, les Sœurs de la Providence ont modifié la structure de leur organisation pour permettre à des membres de la communauté de participer activement aux activités hospitalières. En 1962, les services d’urologie et de physiothérapie ont été ajoutés. En 1976, une unité de psychiatrie pour patients externes, portant le nom de Service communautaire de santé mentale, a ouvert ses portes dans l’ancienne résidence du personnel infirmier. Hôpital général de Porcupine, 1937-1996 : L’Hôpital général de Porcupine de 22 lits a été construit en 1937 pour remplacer l’établissement précédent qui appartenait à l’Église presbytérienne au Canada et au canton de Tisdale. En 1961, l’hôpital a augmenté le nombre de lits à 47 dans le cadre d’un projet de rénovation et de reconstruction majeur afin d’inclure des services d’obstétrique et de soins médicaux ou chirurgicaux, ainsi qu’une buanderie et une aire d’entreposage. En 1964, une aile pédiatrique, des salles d’examen et d’autopsie, ainsi qu’un ascenseur ont été ajoutés, tandis que le nombre de lits était augmenté pour atteindre 53. Pendant toute la décennie de 1970, des rénovations ont permis d’accroître l’espace dont disposaient certains services, et ont mené au déménagement d’autres services. Pour répondre à une population vieillissante, des lits de soins chroniques ont été ajoutés en 1981, et les 18 lits de soins obstétricaux ont été fermés. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 74 Conclusion par Louise Paquette, directrice générale, RLISS du Nord-Est Les cycles économiques d’expansion et de ralentissement du Nord-Est de l’Ontario ont joué un rôle important dans l’histoire des hôpitaux communautaires de notre région. La croissance des secteurs minier et forestier dans le Nord-Est de l’Ontario a généré de pressants besoins de soins de santé dans les communautés où habitaient les travailleurs et leur jeune famille. Récemment, la récession, accompagnée d’une mécanisation des pratiques minières et forestières, a entraîné la réduction du nombre de travailleurs dans les industries d’exploitation des ressources. Le départ des jeunes des plus petites communautés a mené au vieillissement global de la population et à une augmentation des besoins en matière de soins chroniques. Ce rapport raconte l’histoire de l’évolution des soins de santé dans le Nord-Est, des soins médicaux rudimentaires de la fin du 19e siècle, souvent dans les maisons privées, et de la construction de petits postes éloignés et d’hôpitaux par l’Église catholique et la Croix-Rouge, jusqu’au milieu du 20e siècle et une période où les communautés ont recueilli des fonds pour bâtir des structures plus grandes et permanentes, et enfin, au développement des hôpitaux communautaires tels qu’on les connaît aujourd’hui. Nous avons vu comment le rôle des hôpitaux communautaires et des soins de santé en général ont été influencés par les virages économiques et démographiques, les changements dans la politique publique, l’espérance de vie plus longue, les données démographiques changeantes, ainsi que les progrès réalisés en science, en technologie, en pharmacologie et en communication. Les avancements technologiques et scientifiques ont été des facteurs d’égalisation. À une époque, un patient dans le Nord-Est de l’Ontario devait parcourir une distance considérable pour obtenir une consultation, un diagnostic et un traitement. Aujourd’hui, ces services sont disponibles près de chez lui grâce à une vaste gamme de progrès technologiques, y compris les télésoins à domicile, les dossiers médicaux électroniques et l’utilisation de la télémédecine. L’évolution de nos hôpitaux communautaires et la prestation de services de santé dans le NordEst de l’Ontario se poursuivent. De bien des façons, les hôpitaux communautaires du Nord-Est sont arrivés aujourd’hui à un nouveau carrefour. Ils doivent relever le défi de soigner une population plus âgée souffrant de problèmes chroniques, et de soutenir le désir des gens de rester à la maison dans les communautés qu’ils ont aidé à bâtir. Comme André Picard l’a expliqué dans The Path To Health Care Reform Policies and Politics (2013) (la voie vers les politiques de réforme des soins de santé) : Si nous voulons fournir des Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 75 soins qui reflètent le 21e siècle, nous devons soigner les gens là où ils vivent, c’est-à-dire dans la communauté. Ceci, bien entendu, n’élimine pas le besoin de services d’urgence et d’hôpitaux. Un nombre considérable de personnes sont victimes de traumatismes ou d’urgences médicales comme la crise cardiaque ou l’AVC, ou ont besoin d’une intervention chirurgicale et de soins complexes pour des problèmes comme le cancer. Même si ces personnes nécessitent les services des hôpitaux et des cliniques spécialisées, les établissements doivent être réservés aux plus malades parmi les malades. Nous avons encore besoin de nos petits hôpitaux et de nos moyens hôpitaux, car personne ne peut nier qu’ils sont souvent le cœur et le moteur économique de leur communauté. Cependant, le rôle qu’ils jouent au sein de leur communauté doit être examiné dans le contexte de notre société moderne d’aujourd’hui et à la lumière de la réalité démographique. Le RLISS du Nord-Est continue de s’intéresser activement aux communautés afin d’entendre les idées des résidents du Nord sur la façon de créer collectivement un système plus centré sur le patient, avec moins de cloisonnements des soins et qui répond le mieux aux besoins de notre région de l’Ontario si vaste, mais si faiblement peuplée. L’évolution des hôpitaux communautaires du Nord-Est de l’Ontario est une histoire de persévérance, de courage et de détermination. C’est une histoire qui reflète notre parcours historique et nos racines. L’histoire parle du rôle des hôpitaux communautaires et des services qu’ils ont offerts lorsqu’ils ont été construits il y a des décennies pour soigner les bûcherons et les mineurs blessés, et aider les femmes à accoucher sans danger. Aujourd’hui, les résidents du Nord vieillissants, qui ont été dans bien des cas des pionniers de nos communautés rurales, ont besoin d’aide pour gérer leurs problèmes de santé, qu’il s’agisse de diabète, de troubles cardiaques, d’arthrose ou d’autres maladies chroniques. Cette histoire est un travail en cours. Joignez-vous à nous pour influencer le rôle futur des hôpitaux communautaires, et la prestation globale des services de santé dans nos communautés. Prenez le temps de nous faire part de vos idées sur la direction à prendre pour l’avenir. Consultez www.nelhin.on.ca pour découvrir les différents moyens de nous faire parvenir vos précieux commentaires. Louise Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 76 Annexe 1 – Prévisions relatives à la population du RLISS du Nord-Est Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 77 Annexe 2 – Données démographiques et sur l’état de santé du RLISS du Nord-Est RLISS du Nord-Est Caractéristiques sociodémographiques, RLISS du Nord-Est Population, 2011 (MinFin)* Ontario 564 050 13 372 996 % de population âgée de 65+ 17,8 % 14,2 % % de population âgée de 75+ 8,1 % Commentaires e Croissance démographique, après 5 ans (2006-2011) (MinFin) Population projetée, 2016 Population projetée, 2021 -1,6 % 568 943 572 300 % de croissance prévue, 2011-2016 0.4% % de croissance prévue, 2011-2021 1,0 % % qui résident dans une région rurale (2011) (recensement) % qui résident dans un grand centre urbain (2011) (recensement) 14 195 099 15 067 531 Avant-dernier rang parmi les RLISS Avant-dernier rang 12,7 % parmi les RLISS 6,2 % 14,1 % 19,3 % 69,3 % 69,9 % Français comme langue maternelle 23,9 % Aucune connaissance de l’anglais ou du français 0,2 % Immigrants 6,3 % 0,3 % Minorités visibles 1,4 % Identité autochtone 9,5 % Taux de participation de la population active (âgée de 15+) Taux de chômage, 2011 (15+ ans) 5,6 % Le plus grand déclin 30,2 % Caractéristiques sociodémographiques (% de la population) Anglais comme langue maternelle Immigrants récents (2001-2006) 2 rang parmi les RLISS e 2 rang parmi les 6,6 % RLISS 60,1 % 7,8 % Dernier rang parmi les RLISS 69,8 % Premier rang parmi les RLISS Avant-dernier rang 2,2 % parmi les RLISS Dernier rang parmi 28,3 % les RLISS Dernier rang parmi 4,8 % les RLISS Dernier rang parmi 22,8 % les RLISS e 2 rang parmi les 2,0 % RLISS Dernier rang parmi 67,1 % les RLISS 7,8 % e 2 rang parmi les 13,5 % RLISS 4,4 % Sans certificat/diplôme (25-64 ans) 18,4 % Études postsecondaires terminées (25-64 ans) 55,9 % 61,4 % Vie avec un faible revenu *(MinFin) Estimations et prévisions du ministère des Finances 12,8 % 14,7 % Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 78 État de santé général, prévalence des facteurs de risque : RLISS du Nord-Est % de population âgée de 12+ État de santé perçu comme très bon ou excellent (+) État de santé mentale perçu comme très bon ou excellent (+) Jours qui sont « très » ou « extrêmement » stressants (15+ ans) (-) Souffrant de douleurs ou malaises de modérés à graves (-) Limites à la participation ou aux activités occasionnellement ou fréquemment (-) Possibilité de consulter un médecin régulièrement (+) Administration d’un vaccin antigrippal au cours de la dernière année (+) Facteurs de risque Fumeurs quotidiens ou occasionnels (-) Consommation excessive d’alcool (-) Personne obèse ou ayant un excès de poids (âgée de 18+) (-) Personne inactive physiquement (-) Consommation < 5 portions de fruits ou de légumes par jour (-) RLISS du Nord-Est 57,9 Ontario 60,7 Rang du RLISS (1-14) 12 73,9 74,1 11 21,3 17,0 ↑ 24,1 11,9 2 14 34,2 ↑ 85,2 ↓ 28,5 90,9 11 13 34,9 ↑ 31,4 4 25,4 ↑ 19,9 ↑ 19,0 16,2 14 11 61,7 ↑ 43,5 ↓ 52,3 49,2 13 5 57,6 57,4 6 Tendance du RLISS avec le temps défavorable ↑ Le résultat du RLISS est très supérieur à celui de l’Ontario. ↓ Le résultat du RLISS est très inférieur à celui de l’Ontario. Rangs : Les rangs d’une faible valeur (p. ex., 1) sont « préférables ». Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 79 - Espérance de vie, mortalité et années potentielles de vie perdues Nord-Est Ontario Commentaire Avant-dernier rang dans la province Espérance de vie à la naissance (années), 2007-2009 79,0 81,5 Espérance de vie à 65 (ans), 2007-2009 18,9 20,3 Le dernier rang dans la province 1 Mortalité (2007) Total des décès, 2007 Taux de décès provenant de toutes les causes par tranche de 100 000 habitants % de décès prématurés (âge <75) 5 330 86 945 931,2 679,6 2 rang dans la province 43,8 % 37,7 % 2 rang dans la province e e Les 10 principales causes de décès, 2007 (taux par 100 000 habitants) Cardiopathie ischémique 173,3 110,9 Premier rang dans la province Cancer du poumon et des bronches 77,2 48,7 Premier rang dans la province Maladie chronique des voies respiratoires inférieures 51,2 28,3 Premier rang dans la province Démence et maladie d’Alzheimer 45,6 42,0 Maladies cérébrovasculaires 41,2 41,5 Diabète 38,8 23,5 Premier rang dans la province 32,1 24,5 Premier rang dans la province 28,1 19,6 Premier rang dans la province Maladies de l’appareil urinaire 17,3 16,1 Cancer du sein 17,1 15,3 00 à 19 59,0 40,4 Premier rang dans la province 20 à 44 119,3 71,0 Premier rang dans la province 45 à 64 579,5 419,2 Premier rang dans la province 65 à 74 2 043,7 1 639,2 Premier rang dans la province 75+ 7 293,0 6 619,9 2 rang dans la province Cancer du colon, du rectum, de l’anus Cancer du système lymphatique, leucémie et problèmes associés Taux de décès selon l’âge, moyenne pour 2006-2007 e Années potentielles de vie perdues (APVP), 2007 Taux d’APVP, par tranche de 100 000 habitants de 0 à 74 ans 6 838,2 4 628,1 Premier rang dans la province Cardiopathie ischémique 868,9 456,6 Premier rang dans la province Cancer du poumon et des bronches 576,3 341,3 Premier rang dans la province Blessures auto-infligées 506,4 269,7 Accidents associés au transport 396,9 231,9 Premier rang dans la province Problèmes périnataux 240,2 288,7 Cirrhose et autres maladies du foie 230,4 126,7 Premier rang dans la province Cancer du système lymphatique, leucémie et problèmes associés 207,8 145,0 Premier rang dans la province Empoisonnement accidentel 202,7 136,0 Cancer du colon, du rectum, de l’anus 200,8 152,9 Diabète 186,9 114,3 Les 10 principales causes d’APVP (taux par tranche de 100 000 habitants de 0 à 74 ans) e 2 rang dans la province e 2 rang dans la province Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 80 Annexe 3 – Chronologie Le tableau suivant offre une chronologie de l’établissement et du développement des hôpitaux communautaires dans le Nord-Est de l’Ontario. Date 1878-1890 Description des événements 1900-1919 1920-1935 Les Sœurs de la Charité d’Ottawa fondent un hôpital à Mattawa Les Sœurs de la Charité d’Ottawa fondent le premier hôpital du district de Timiskaming dans un vieux presbytère à Fort Timiskaming. Un nouvel hôpital est construit à Mattawa. Le premier hôpital de Sudbury est un bâtiment en bois rond de 15 lits. Premier hôpital construit à Thessalon Le nouveau bâtiment « Fierté du Nord » remplace l’hôpital à Mattawa détruit par le feu en 1901. Les Pères Oblats et les Sœurs Grises ont fondé l’Hôpital de l’Assomption à Moosonee, l’Hôpital St. Anne’s à Fort Albany et l’Hôpital St. Mary’s à Attawapiskat. Une épidémie de fièvre typhoïde mène à la fondation du premier « hôpital » à New Liskeard dans la maison de George W. Roach. L’Hôpital Lady Minto est construit sur un terrain qui a fait l’objet d’un don, et avec des fonds provenant de la Fondation Lady Minto à New Liskeard. Les Sœurs de St-Joseph de Peterborough fondent l’Hôpital St-Joseph à Parry Sound. L’Hôpital général de Cochrane est constitué en personne morale en 1912, mais change de nom en 1915 en adoptant celui d’Hôpital Lady Minto à Cochrane. L’Hôpital général de Cochrane prend le nom d’Hôpital Lady Minto. L’entreprise Abitibi Power and Paper Company construit un hôpital à Iroquois Falls. Le Rosedale War Memorial Hospital est construit à Matheson. r Le D Davis installe le « vieil » hôpital de Mindemoya dans son domicile à Mindemoya. L’Hôpital St-Paul est fondé à Hearst. La Société canadienne de la Croix-Rouge fonde un hôpital à Englehart. Un nouvel hôpital est construit à Kirkland Lake. Une aile est ajoutée à l’Hôpital général de Mattawa. L’Hôpital Robb est fondé à Blind River. L’entreprise Spruce Falls Pulp & Paper construit et constitue en personne morale l’Hôpital Sensenbrenner à Kapuskasing. L’hôpital de la Croix-Rouge de Mindemoya est fondé, après l’achat de l’établissement du r D Davis. L’Hôpital Misericordia ouvre ses portes à Haileybury en 1929. L’Hôpital général d’Espanola est fondé dans l’ancienne résidence d’un prêtre par l’entreprise Spanish River Co. qui détient et exploite l’usine de papier et l’hôpital. La Société canadienne de la Croix-Rouge prend en charge ultérieurement l’exploitation de l’hôpital d’Espanola. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 81 1936-1950 1951-1959 1960-1969 1970-1979 L’aile Sud est ajoutée à l’Hôpital St-Joseph à Parry Sound. L’Hôpital Robb à Blind River s’appelle désormais Hôpital général St-Joseph. L’Hôpital St-Jean-de-Brébeuf est construit à Sturgeon Falls en 1945. En 1950, l’établissement hospitalier Moose Factory Indian and Inuit Hospital ouvre ses portes. Le Manitoulin Health Centre est ouvert. L’Hôpital de Smooth Rock Falls est fondé. L’hôpital de la Croix-Rouge à Englehart est agrandi à deux reprises. L’Hôpital général d’Espanola installe une remorque sur place à l’hôpital pour loger les services de maternité qui font l’objet d’une demande croissante. La Société canadienne de la Croix-Rouge vend l’hôpital d’Englehart à la ville d’Englehart et l’établissement prend le nom d’Hôpital d’Englehart et du district. L’Hôpital Lady Dunn est fondé à Wawa. L’Hôpital Lady Minto à Cochrane est rénové complètement. Une aile de deux étages est ajoutée à l’Hôpital St-Joseph à Parry Sound. L’Hôpital Bingham Memorial est construit à Matheson. L’Hôpital St-Paul à Hearst est vendu aux Filles de la Charité Servantes des Pauvres, communément appelées Sœurs de la Providence. L’Hôpital général d’Espanola est construit et ouvre un nouvel établissement. L’entreprise Abitibi Power and Paper Company construit un nouvel hôpital qui est cédé à la ville sous le nom d’Hôpital général Anson. L’Hôpital général St-Joseph est construit à Elliot Lake. L’Hôpital général St-Joseph à Blind River est agrandi. L’Hôpital de Hornepayne est construit et constitué en personne morale. En 1966, l’établissement hospitalier Moose Factory Indian Inuit Hospital prend le nom d’Hôpital général de Moose Factory. Un nouvel hôpital ouvre à Mattawa (1967) Le Centre de santé Lady Dunn est construit, remplaçant l’Hôpital Lady Dunn existant à Wawa. En 1969, l’Hôpital de l’Assomption est détruit par le feu, et le gouvernement provincial prend en charge l’hôpital ainsi que les hôpitaux St. Anne’s à Fort Albany et St. Mary’s à Attawapiskat. En conséquence, les noms de ces hôpitaux sont remplacés par Hôpital général de la baie James. Des remorques sont rattachées à l’Hôpital communautaire de Hornepayne pour loger temporairement les lits de soins de longue durée. Le nouvel hôpital de Mindemoya ouvre ses portes. Un nouvel hôpital est construit à Hearst, qui prend le nom d’Hôpital Notre-Dame. Le nouvel Hôpital de Kirkland et du district est fondé. Un nouvel hôpital est bâti à Sturgeon Falls. L’Hôpital St-Jean-de-Brébeuf est fermé et l’Hôpital général de Nipissing Ouest est créé. Un nouvel hôpital est construit à Cochrane, l’Hôpital Lady Minto. Un nouvel hôpital est construit à Englehart et conserve son nom qui est l’Hôpital d’Englehart et du district. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 82 1980-1989 1990-1999 Un nouvel hôpital est bâti à Hornepayne offrant des lits de soins de longue durée permanents. L’Hôpital de la Croix-Rouge de Mindemoya et le Manitoulin Health Centre sont fusionnés. L’Hôpital Temiskaming ouvre ses portes à New Liskeard. En 1985, un hôpital provincial est construit à Attawapiskat, remplaçant l’ancien Hôpital St. Mary’s. En 1987, un hôpital provincial est construit à Fort Albany, remplaçant l’ancien Hôpital St. Anne’s. Un nouvel hôpital est bâti à Kapuskasing, l’Hôpital Sensenbrenner. Le Centre Rosedale, un établissement de soins de longue durée, est la nouvelle aile construite dans le cadre d’un agrandissement majeur de l’Hôpital Bingham Memorial. Suite à une inondation dévastatrice, la communauté de Peawanuck est reconstruite en amont de la rivière, y compris un nouveau centre de santé. Une nouvelle unité de soins intensifs de 6 lits et un nouveau service d’urgence ainsi qu’un laboratoire et des services d’imagerie diagnostique agrandis sont achevés à l’Hôpital StJoseph d’Elliot Lake. Le Centre multisoin, Queensway, qui comprend un nouvel hôpital de 38 lits, une maison de soins infirmiers de 32 lits, et un immeuble d’habitation de 30 appartements pour des personnes âgées, est ouvert à Espanola. Un nouvel hôpital est construit à Blind River qui prend le nom de Centre de santé StJoseph. En 1993, le Centre de santé de Moosonee est construit. Le 15 octobre 1993, le nouvel Hôpital de Timmins et du district sur l’avenue Ross fait l’objet d’une célébration. Le 6 novembre 1993, l’Hôpital général St. Mary’s est fermé officiellement. Les patients hospitalisés sont transportés jusqu’au nouvel établissement. En 1994, l’Hôpital St-Joseph d’Elliot Lake ouvre le nouveau Centre de traitement de la toxicomanie Oaks. En 1996, le gouvernement canadien transfère l’Hôpital général de Moose Factory à Weeneebayko Health Ahtuskaywin, les autorités sanitaires régionales. À partir de ce moment que l’hôpital porte le nom d’Hôpital général de Weeneebayko (HGW). L’Hôpital St-Joseph est transféré à la ville de Parry Sound. L’Hôpital St-Joseph et l’Hôpital du district de Parry Sound sont fusionnés et deviennent le West Parry Sound Health Centre. Le Manoir South Centennial, un établissement de soins de longue durée, est pris en charge par l’Hôpital général Anson à Iroquois Falls. L’établissement de soins de longue durée Villa Minto est construit à Cochrane. L’Hôpital général d’Espanola est réaménagé, réduisant le nombre de lits de soins actifs et de soins chroniques pour ajouter 19 unités d’aide à la vie autonome. L’Hôpital Lady Minto de Chapleau, la société des citoyens de l’âge d’or de Chapleau (Senior Citizens Corporation), les services de soutien à domicile et les services communautaires de santé mentale se fusionnent pour créer l’organisme unique des Services de santé de Chapleau Health Services. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 83 2000-2009 2010 à ce jour Le Centre de santé St-Joseph est cédé par les Sœurs de St-Joseph, et est constitué en personne morale sous le nom de Pavillon santé du district de Blind River. Le Centre de santé Minto, une nouvelle clinique médicale, est construit à Cochrane. Le nouvel Hôpital Central est ouvert à Parry Sound. Une nouvelle clinique médicale est construite à Elliot Lake. Une nouvelle clinique médicale ouvre ses portes à Iroquois Falls pour loger l’équipe de santé familiale. La nouvelle clinique médicale familiale est ouverte au Centre de santé St-Joseph de Blind River. L’établissement de l’équipe de santé familiale du district de Kirkland est construit. En 2002, l’Hôpital St-Joseph d’Elliot Lake ouvre le Manoir St-Joseph, maison de soins de longue durée. Le Pavillon santé du district de Blind River installe 22 lits de soins de longue durée. La Résidence Teck Pioneer, un établissement de soins de longue durée, est construite en juin 2004, rattachée à l’Hôpital de Kirkland et du district. L’Hôpital général d’Espanola change de nom pour prendre celui d’Hôpital régional et centre de santé d’Espanola, et ajoute une maison de soins infirmiers de 32 lits et une équipe de santé familiale. Une nouvelle clinique médicale est construite à l’Hôpital général de Nipissing Ouest pour loger les médecins de famille. er Le 1 octobre 2010, Weeneebayko Health Ahtuskaywin se fusionne à l’Hôpital général de la baie James pour créer Weeneebayko Area Health Authority (WAHA). L’Hôpital de Sault-Sainte-Marie transfère l’Hôpital Mathews Memorial (Richard’s Landing) et l’Hôpital de Thessalon (Thessalon) au Pavillon santé du district de Blind River. L’Hôpital régional et centre de santé d’Espanola réaménage son service d’urgence et ajoute un laboratoire de sommeil de 6 lits. L’Hôpital régional de Sudbury ouvre ses portes officiellement et devient le nouvel hôpital de soins actifs à un seul emplacement pour Sudbury et le Nord-Est. L’Hôpital général de North Bay et le Centre de santé mentale du Nord-Est créent un nouvel organisme connu sous le nom de Centre régional de santé de North Bay (CRSNB). Le nouvel Hôpital de Sault-Sainte-Marie ouvre ses portes. L’Hôpital général de Nipissing Ouest exploite une unité de 48 lits de soins provisoires et de longue durée, un laboratoire de sommeil de trois lits est ajouté à l’hôpital, et une équipe de santé familiale offre ses services sur place. Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 84 Bibliographie Baby Boom (sans date). Dans The Canadian Encyclopedia: Historica Canada. Extrait de : http://www.thecanadianencyclopedia.com/en/article/baby-boom/ BARNES, M. (1994). Kirkland Lake: On the mile of gold. Kirkland Lake (Ont.) : The Kirkland Lake Economic Development and Tourism Department. CANADA HISTORY (2013) The great war: The economy booms. Extrait de : http://www.canadahistory.com/sections/eras/roaring%2020s/Economy.html Catholic Hospitals in Canada (sans date). Extrait de : http://www.chac.ca/about/history/docs/compendium_hospitals.pdf CHRICTON, V. (1975). Pioneering in northern Ontario: History of the Chapleau District. 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Grâce aux consultations approfondies avec les résidents du Nord, le RLISS du Nord-Est peut confirmer que le statut quo n’est pas un choix. Nous invitons les lecteurs à en apprendre plus sur les sujets abordés dans cette publication imprégnée d’histoire. Nous encourageons aussi nos lecteurs à nous faire part de leurs idées sur comment les hôpitaux communautaires devraient se transformer afin de répondre aux besoins des résidents du Nord... aujourd’hui et demain. Pour en savoir plus : www.nelhin.on.ca. « Je tiens à remercier le RLISS du Nord-Est d’avoir produit cette publication impressionnante et informative et de le féliciter pour ses efforts. Alors que nous travaillons ensemble à transformer notre système de santé, nous continuerons à nous concentrer sur l’amélioration des soins aux patients. Le Nord-Est de l’Ontario connaît une évolution démographique importante en raison du vieillissement de sa population. Il y aura donc une plus grande demande pour les soins à domicile et les soins communautaires. Cette publication décrit le rôle important qu’ont joué les hôpitaux communautaires au fil des ans dans le Nord-Est de l’Ontario, et inspire la conversation au sujet de leur rôle à l’avenir en ce qui a trait à l’utilisation du meilleur modèle de soins pour répondre aux besoins des résidents du Nord. Cette importante conversation au sujet des hôpitaux s’impose dans toutes nos communautés. J’applaudis le RLISS du Nord-Est pour avoir entamé la conversation. - Dr Eric Hoskins, Ministre de la Santé et des Soins de longue durée « La Croix-Rouge canadienne félicite le RLISS du Nord-Est pour sa publication du document Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l’Ontario. Ce document poussera la conversation sur l’avenir des soins de santé dans notre région. L’évolution des hôpitaux communautaires dans le Nord-Est de l’Ontario démontre la résilience et la capacité de s’adapter dont ont fait preuve les communautés du Nord de l’Ontario afin de survivre aux réalités changeantes. La transformation des soins de santé dans le but de fournir les soins où les gens préfèrent les recevoir, à domicile ou dans la communauté, est très importante, mais elle ne se produira pas du jour au lendemain. Dans l’esprit de cette publication, des conversations et des consultations attentives s’imposent afin d’influencer notre façon d’aller de l’avant. La Croix-Rouge canadienne a hâte de participer au dialogue et d’appuyer les mesures favorisant la santé et le mieux-être des Ontariennes et Ontariens du Nord-Est pour de nombreuses années à venir. - Tracy Browne, directrice des activités régionales, Nord, Croix-Rouge canadienne Les hôpitaux communautaires et les soins de santé dans le Nord-Est de l'Ontario | 90