Economie monétaire TD – Chapitre 4
B) La théorie ricardienne de la rente
Ricardo suppose que pour répondre à l'accroissement de la population, des terres sont mises en culture
dans un ordre de fertilité décroissant. Cela signifie qu'au fur et à mesure que des terres sont mises en
culture, le produit qu'il est possible d'obtenir sur les terres supplémentaires est de plus en plus faible.
Page 5 : Illustration numérique de ce qu'est la théorie ricardienne de la rente
En période 1, seule la catégorie de terre n°1 est exploitée => rendement à l'hectare = 40 quintaux de blé
pour un hectare de terre.
En période 2, deux terres sont exploitées : rendement de la terre n°1 = 40, terre n°2 = 30. Cette différence de
rendement va entraîner une rente : 40 – 30 = 10.
En période 3, on met en cuture les trois terres : rendement de la terre n°1 = 40, terre n°2 = 30, terre n°3 = 20
=> rente.
La rente qui résulte de la loi des rendements décroissants est égale à la différence entre la production
obtenue sur la terre considérée et la production qu'il est possible d'obtenir sur la dernière terre mise en
culture. Ici, les 3 terres produisent le même bien avec une efficacité différente. Ce sont les conditions de
production les plus défavorables qui vont déterminer les conditions des revenus des propriétaires fonciers
(= on ne trouvera pas mieux ailleurs, seulement + défavorables). On suppose que le coût salarial pour
produire le bien est égal à 10.
t1 : on met en culture la terre n°1 -> produit = 40, profit = 40-10 = 30
t2 : on met en culture les terres 1 et 2 :
–Sur la terre n°2, produit = 30, coût salarial = 10 => profit = 20 quintaux de blé
–Sur la terre n°1, produit = 40, rente = 10, coût salarial = 10 => profit = 20
=> différence entre ce que la terre n°1 et la terre n°2 peuvent produire.
t3 : on met en culture les terres 1, 2 et 3 :
–Sur la terre n°3, produit = 20, coût salarial = 10, profit = 10
–Sur la terre n°2, produit = 30, rente = 10, coût salarial = 10 ; profit = 10
–Sur la terre n°1, produit = 40, rente = 20, profit = 10
Au fur et à mesure que sont mises en culture des terres de moins en moins fertiles, la part de la rente dans le
produit total augmente. En conséquence, la part des profits diminue, or les profits sont à la fois le mobile et
la source de financement de l'investissement = l'acquisition des capitaux supplémentaires. Lorsque la part
du profit devient nulle, l'accumulation du capital cesse et l'économie entre dans un état stationnaire = il n'y a
plus de croissance économique. Chez tous les économistes classiques (Smith, Ricardo, Marx...), le taux de
profit est nécessairement uniforme quel que soit le secteur de l'économie considéré, car dans la mesure où
le profit est l'unique objectif de l'accumulation / de l'investissement, il est impensable que les profits
récoltés ne soient pas proportionnés à la masse de capitaux qui ont été investis. Le taux de profit
diminue dans le secteur agricole. Comment se transmet cette baisse du taux de profit du secteur agricole au
secteur industriel ? La réponse est dans la théorie du salaire.
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