que la population croît rapidement. La rente différentielle augmente par conséquent car les terres sont
de plus en plus nécessaires. Comme les employés touchent des salaires fondé sur la seule notion de
travail et que leur nombre est croissant, la masse salariale augmente à cours terme. Par voie de vases
communiquant, le profit va être laminé. Or, pour Ricardo, le profit est un solde. En période longue, le
profit va tendre vers zéro. L’état atteint est dit stationnaire. Cependant, une découverte qui réduit le
coût des moyens de subsistance relance les profits, mais à nouveau on atteindra par le même
mécanisme un nouvel état stationnaire. De cette théorie naît l’idée notamment de Malthus, qu’il faut
limité à long terme l’accroissement de la population borné par la quantité de nourriture disponible afin
de préserver le profit . L’intérêt tout particulier que porte Ricardo à l’égard de l’agriculture s’explique
par le fait qu’il pense que « ce sont les profits de l’agriculture qui commandent les profits des autres
activités », cette hypothèse est partiellement vrai dans le contexte d’une Angleterre très rurale au
XVIIIème siècle mais est l’une des limites de cette théorie.
Le théoricien clef de l’analyse du commerce international : les avantages comparatifs
Chaque Etat recherchant son intérêt va se spécialiser de telle façon que la production et la
consommation de l’ensemble soient maximales. En se spécialisant, un pays peut donc tirer le
maximum d’avantages des domaines où il excelle (c’est à dire là où il possède un avantage
comparatif) et, en échange, obtenir au meilleur coût les biens pour lesquels il est moins compétitif.
C’est le fameux exemple du vin et des draps entre le Portugal et le Royaume Uni. Il ne faut pas perdre
de vue que ce concept s’inscrit dans un contexte politique particulier avec la domination britannique
des mers et le commerce privilégié avec de nombreuses colonies. Ainsi, Ricardo en vient à justifier la
suprématie britannique par cette approche qui incite au commerce et justifie la politique étrangère de
l’Angleterre.
L’approche libérale
En affirmant le primat de la difficulté de production dans la détermination des rapports d’échange,
Ricardo considère que dans une économie de libre concurrence, le marché est subordonné aux
conditions de production. Les écarts entre prix de marché et prix naturels se résorbent sous l’effet de la
concurrence et entraîne un alignement progressif. Il met en évidence les vertus du libre échange pour
un pays qui dispose d’une compétitivité importante dans l’industrie : la protection y devient inutile car
est assurée la liberté du commerce.
En 1815 paraît son Essai sur l’Influence du bas prix du blé sur les profits, où il s’interroge sur la
répartition des revenus dans l’économie et le rôle des profits dans la croissance. Il confère à
l’économie politique une finalité autre que celle assignée par la Richesse des nations : la détermination
des règles qui président la répartition du revenu en salaires, profits et rente entre les travailleurs, les
capitalistes et les propriétaires fonciers. Il prend position dans la législation des Blés (Corn Laws), en
combattant les propriétaires fonciers et leur logique de rentiers protectionnistes (importer du blé serait
faire baisser ses revenues propres).
Il considère que le poids de la fiscalité ne doit pas gêner l’offre. Une fiscalité trop élevée
frappant les entrepreneurs risque de limiter l’accumulation et l’efficacité économique et par la même
d’appauvrir le pays et le gouvernement.
L’héritage de Ricardo
La pensée de Ricardo va longtemps demeurer l’archétype du modèle de pensée des économistes
classiques. Avec les années 1860 et la montée en puissance du « néo-classicisme », une large partie
des théories ricardiennes seront remise en cause ( la valeur-travail, analyse globale, état stationnaire).
Cependant, il laisse un héritage considérable à la pensée économique. Ainsi, Marshall prolongera les
concepts de calcul à la marge, l’étude du commerce international, le concept de coût comparatif. Il
inspirera les marginalistes en inventant le raisonnement à la marge (bien que refusant l’approche
subjective de la valeur). Ricardo est probablement l’ancêtre des modèles de croissance moderne ayant