Dans la réalité peu de pays en développement sont faiseurs de prix sur les marchés de
produits primaires ce qui attenue la portée de ce « modèle ». Pour autant dans les années 1980
cette grille de lecture a retrouvé une certaine actualité. Les Plans d’Ajustements Structurels
ont conduit certaines économies du Sud à orienter leur croissance vers l’exportation de
produits primaires afin de capter des devises (pour rembourser des prêts). La progression de
l’offre a conduit à une dégradation des termes de l’échange externe et la détérioration de
certaines situations macroéconomiques nationales.
Le commerce inégal ou l’échange inégal désigne un ensemble de théorie postérieure à la
seconde guerre qui constate une détérioration des termes de l’échange et dénonce un
accaparement des gains de l’échange international par les pays riches, au détriment des pays
pauvres (Prebisch Immanuel).
La détérioration des termes de l’échange effectivement à l’œuvre dans les années 1950-60
puis dans les années 1980 peut s’expliquer par :
Au Nord la concentration du progrès technique dans le secteur des produits exportables a des
externalités positives et des effets d’entrainement importants sur le reste de l’économie, le
même phénomène est moins à l’œuvre au Sud avec le secteur des produits primaires.
Les inégales élasticités prix des produits primaires et des produits industriels. Les produits
agricoles ont une faible élasticité-prix. Plus faibles que les produits manufacturés
Faible élasticité revenu de la demande d’importation des pays riches sur les produits
provenant des pays pauvres.
.B. les enjeux du développement durable
Le rapport Meadows (1972) (intitulé Halte à la croissance) attire l’attention sur l’inévitable
épuisement des ressources naturelles et ses conséquences sur l’activité.
La notion de développement durable apparait dans les années 1980. Une définition est donnée par le
rapport Brudtland « le développement soutenable est un développement qui répond aux besoins du
présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs » (1987).
Deux visions s’opposent derrière cette définition avec des conséquences différentes en matière de
croissance.
La première d’inspiration néoclassique fonde une soutenabilité faible exclusivement
environnementale. Elle vise au niveau microéconomique à valoriser monétairement les éléments
naturels afin de les analyser dans un calcul coûts-bénéfices. Au plan macroéconomique dans la lignée
du modèle de Solow il s’agit de fournir des fondements théoriques à la relation vertueuse entre
croissance et qualité environnementale. Il s’agit également de formuler une règle de soutenabilité
assurant le maintien de la valeur par tête du stock total de capital de la société en postulant une parfaite
substituabilité entre les différentes formes de capital (physique, humain, naturel).
La seconde approche – dite forte – intègre en plus de la dimension environnementale une dimension
sociale et économique. Elle est associée au maintien d’un stock de capital naturel dit critique et rejette
le principe de la substituabilité des facteurs au profit de leur complémentarité. Elle s’oppose à la
valorisation monétaire des éléments naturels. Elle peut déboucher sur l’idée de décroissance.
Références bibliographiques
W M Corden et J Peter, «Booming Sector and De-Industrialisation in a small Open Economy
», The Economic Journal, vol.92 n° 368, pp.825-848, 1982.
Rainelli M., Les nouvelles théories du commerce international, Paris, Repères, 2005.