A) Une économie fondamentale traversée par des oppositions de fond «Je fais remarquer une fois pour toutes que j'entends par économie politique classique toute économie qui, à partir de William Petty, cherche à pénétrer l'ensemble réel et intime des rapports de production dans la société bourgeoise, par opposition à l'économie vulgaire qui se contente des apparences, rumine sans cesse pour son propre besoin et pour la vulgarisation des plus grossiers phénomènes les matériaux déjà élaborés par ses prédécesseurs, et se borne à ériger pédantesquement en système et à proclamer comme vérités éternelles les illusions dont le bourgeois aime à peupler son monde à lui, le meilleur des mondes possibles». (Karl Marx, Le Capital, livre 1 (1867), Éditions Sociales, 1971 p.83 ) «La dénomination d"'économistes classiques" a été inventée par Marx pour désigner Ricardo, James Mill et leur prédécesseurs, c'est-à-dire les auteurs dont l'économie ricardienne a été le point culminant. Au risque d'un solécisme*, nous nous sommes accoutumés à ranger dans "l'école classique" les successeurs de Ricardo, c'est-à-dire les économistes qui ont adopté et amélioré sa théorie y compris notamment Stuart Mill, Marshall, Edgeworth et le Professeur Pigou» (John Maynard Keynes, Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie (1936), Payot 1969, p.29 ) *Solécisme : utilisation d’un terme dans une forme inexacte Qui est classique ? Les fondateurs du courant libéral anglais • Adam Smith (1723-1790) – Théorie des sentiments moraux (1759) – Recherches sur la nature et les causes de la richesse des Nations (1776) • David Ricardo ( 1772- 1823) – Principes de l’économie politique et de l’impôt (1817-1821) • Thomas Robert Malthus (1766-1834) - Essai sur le principe de population (1798) - Principes d’économie politique (1820) • John Stuart Mill (1806-1873) - Principes d’économie politique (1848) Le courant libéral francophone • Jean-Baptiste Say (1767-1832) – Traité d’économie politique (1803) – Catéchisme d’économie politique (1815) • Frédéric Bastiat (1801-1850) • Un marginal: le suisse Jean Charles Léonard Sismonde de Sismondi (1773-1842) Nouveaux principes d’économie politique (1819) B) Une théorie de la richesse réelle C) Une théorie de la production Le cercle vertueux de la croissance économique pour Adam Smith Hausse du capital investi Division du travail Hausse de la productivité du travail Hausse de l’épargne Richesses croissantes La filature de coton de J.B Say à Auchy lès Hesdin (Pas de Calais) (1807-1989) la loi de Say Production 100€ Vente Salariés 50€ Entreprise 10€ Distrib Revenus Offre = 100€ Fournisseurs 40€ Demande = 100€ Marché en équilibre L’équilibre automatique entre offre et demande globale : la loi des débouchés de J.B. Say • Toute offre créée sa propre demande – Production se transforme en revenus, ils se transforment en demande – Toute l’épargne est réinvestie – La monnaie n’est pas demandée pour elle même • L’impossibilité des crises de surproduction Excès d’offre du produit A Excès de demande du produit B Baisse du prix du produit A Hausse du prix du produit B Déplacement des capitaux et de la main d’œuvre de la production de A vers celle de B Baisse de l’offre du produit A Hausse de l’offre du produit B Résorption des déséquilibres initiaux D) La «dynamique grandiose» (Baumol) des classiques La rente différentielle chez Ricardo Période 1 Catégorie de terres Rendements à l’hectare Terres exploitées 1 40 Oui 2 30 Non 3 20 Non Rente/ha 0 0 0 Période 2 Terres exploitées Oui Oui Non Période 3 Rente/ha 10 0 0 Terres exploitées Oui Oui Oui Rente/ha 20 10 0 La marche vers l’état stationnaire selon Ricardo Accumulation du capital Croissance démographique Loi des rendements agricoles décroissants Hausse des salaires Baisse des profits Loi de population (Malthus) Mise en culture des terres moins fertiles (ou moins bien localisées) Hausse du prix des subsistances Ralentissement de l’accumulation Hausse des rentes Les visions pessimistes de Malthus et de Ricardo • Ricardo: rendements décroissants dans l’agriculture et prévision d’un état stationnaire – Le profit est un résidu . A long terme, il tend vers 0 – Le salaire est incompressible – La rente est touchée par la loi des rendements décroissants • Malthus «Tout le monde n’aura pas sa place au banquet de la nature» • Croissance des moyens de subsistance : progression arithmétique • Croissance de la population : progression géométrique