détache de l’orthodoxie juive : il montre peu d’empresse-
ment à fréquenter la synagogue et met même en doute les
dogmes de la religion juive. Il est convoqué et interrogé
par les autorités religieuses, mais on ne songe pas tout de
suite à l’exclure.Un soir, un fanatique tente de le tuer d’un
coup de poignard. On raconte que Spinoza garda toute sa
vie son manteau percé du coup de couteau pour mieux se
rappeler que la pensée n’est pas toujours aimée des
hommes. Le 27 juillet 1656, Spinoza est excommunié et
exilé de la ville pour avoir blasphémé les Écritures. Il est
interdit de lire ses écrits et de lui parler. Spinoza apprend
alors la taille des instruments d’optique pour vivre. Il se
rend ensuite à Leyde pour continuer des études de philo-
sophie et s’installe dans la banlieue de Rijnsburg, lieu de
résidence des collégiants chassés d’Amsterdam. Il y ren-
contre des savants et des médecins : Jarrig Jelles, Simon
de Vries, Peter Balling. Peu à peu un cercle d’étude se
forme : Spinoza expose en latin, Jarrig Jelles traduit en
hollandais, Balling fait préciser en espagnol ce qui permet
à la pensée spinoziste de se diffuser rapidement. Les assis-
tants prennent des notes et rédigent après coup. Spinoza
revoit les textes. Le Court Traité est le résultat de ces
entretiens, à travers lequel on peut percevoir quelques
thèses de l’Éthique. En hiver 1661, Spinoza rédige le
Traité pour la réforme de l’entendement qui reste inachevé.
Vers 1663, pour son pensionnaire et élève Casearius, il
écrit les Principes de la philosophie de Descartes. Avec ce livre
se termine l’œuvre « professorale ». Dès 1661 aussi, il
commence à écrire l’Éthique. C’est peut-être pour cela
qu’il laisse inachevé le Traité pour la réforme de l’entende-
ment. En 1663, Spinoza s’installe à Voorsburg (banlieue
de La Haye). On vient le visiter et il fait figure de savant,
d’hébraïsant et de penseur libéral. Sa réputation est
10 présentation et analyse