Farge 2011-2012 Damien Jeudi 05 Avril Philosophie politique

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Farge
Damien
2011-2012
Jeudi 05 Avril
Philosophie politique.
Partiel le 24 mai.
Pour le second devoir, il faut faire un sujet qu'il peut nous donner. Ou bien faire un travail écrit personnel à
rendre, d'une dizaine de pages environ.
Effets de violence anonyme dont la portée politique, non rattachée au contexte de guerre non-traditionnelle,
permet de maintenir la population dans un état de terreur et de précarité qui brouille les frontières entre la guerre
et la paix.
Le problème de la guerre et de la paix à travers des considérations sur l'idée d'extermination, et aussi sur la
manière dont la ou les philosophies européennes refoulent/dissimulent au cœur de leur construction théorique, en
permanence, ce problème des conditions qui sont à la base de la paix civile (idéal normatif).
Cet exemple d'enfouissement se retrouve dans la philosophie de Spinoza. Moment particulier du rêve, lieu
privilégier des refoulement, qui porte justement sur cette question de l'extermination.
La paix, au dessus des différences c'est un concept qui a rapport avec le concept de pensée, dont on connaît la
formule qui nous vient par le biais de Canguilhem : Le silence des organes. Faire passer la domination sous un
silence. On veut voir si le risque ou l'idée d'extermination échappe à ce système.
Voir Edouard Thomson, L'exterminisme, PUF, 1980 (trad. 1983).
Il se demandait si on était confronté pour la première fois au 20e siècle à un objectif commun qui dépasserait
toute les différences : combattre l'idée-même d'extermination.
On ne peut la refuser qu'en pensant ou voulant cette paix-même dont cette idée à besoin. La même paix que
voulait ceux qui s'y laissent prendre. Il faut se demander s'il n'est pas possible de la prendre au sérieux sans
tomber dans ce concept de mystification. Il est vain de se refuser de prendre la mort au sérieux, mais il n'est pas
nécessaire d'établir une métaphysique de la religion. Il faut voir un concept médical qui permet de lutter contre,
et non d'établir un discours métaphysique vide de sens.
Les philosophies pensent en général la paix et non la guerre. On voir donc un objet qui n'existe pas, un idéal, une
abstraction. Cela propose comme fin, comme thélos de l'existence sociale et politique, alors que la guerre, qui est
l'étoffe même de l'histoire, fait l'objet d'un traitement négatif. Elle n'est posée ou envisagée que pour être écartée
et abolie. Globalement, les philosophies politiques ou morales sont des philosophies de la paix, de la fin de la
guerre tout du moins, à l'exception de celle de Machiavel qui est effectivement le seul à ne voir dans la politique
qu'une guerre latente où il ne faut que calculer des compromis et des équilibres.
Même chez Kant, Hegel ou Hobbes, cette considération de la guerre est abandonnée à la contingence et à
l'irrationalité radicale. Il y a peut-être une limite du pensable.
3 indices séparés qui sont les trois fils de cette séances :
 Le fait que les propositions 4 et 5 de la troisième partie de l'éthique de Spinoza ne sont pas démontrées.
 Il y a ce récit très étrange du cauchemar que Spinoza a fait sur cette thématique.
 Il y a la devise des compagnies maritimes hollandaises : navigare necesse est, vivere non ecesse.
On trouve chez Spinoza la contradiction étonnante d'une reprise ou d'une permanence du finalisme et de
l'anthropomorphisme sur la base même de leur radical critique. Du coup, on tenait peut être là, dans le préjugé
d'une positivité de l'orientation du réel vers le bien, l'un des verrou philosophique qui fait obstacle à la guerre et
donc à la mort.
Idée de Thomson qui n'est pas neuve et évoque une autre hypothèse qui apparaît dans l’œuvre de Freud, avant
que le problème ne se pose : hypothèse double. Voir la considération actuelle sur la guerre et sur la mort, 1915.
// Pourquoi la guerre ?, 1932.
L'activité humaine, notamment le problème de la guérison, se révèle dans les cures comme orienté
indissolublement entre deux sens opposés : celui de la vie et celui de la mort. L'homme veut aussi sa propre
LMPHI 273, M. Ogiglivi.
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mort. C'est ce que Freud se voit obligé d'introduire comme composante structurelle.
Cette volonté de mort passe au premier plan. C'est ce concept qui a servi de clef dans toute la suite de l'histoire
de la psychanalyse.
L'être humain vit au cœur de cette orientation mais se heurte à l'inenvisageable même, et ce, sans solution. Après
Freud, cette interprétation ne va cesser d'être atténuée, euphémisée, voire même repoussée.
L'intérêt de cette hypothèse est d'être un instrument très efficace pour combattre tout moralisme et tout
anthropomorphisme dans le comportement humain. En ce sens, Freud est spinoziste puisque son concept de
pulsion et de mort ne désigne pas seulement cet anthropomorphisme comme une illusion, mais littéralement
comme une extension indue, illégitime, d'une spécificité humaine qui est elle-même fausse. L'homme ne doit pas
être anthropomorphique avec lui-même : il ne doit pas déchiffrer sa nature comme étant typiquement humaine.
La nature n'agit pas en vue d'une fin, mais l'homme non plus.
La logique passionnelle et la logique sociale sont dans un prolongement mutuel. Une morale et une éthique qui
dégagent les caractères internes d'un fonctionnement pour chercher à maîtriser dans la technique, en les
connaissant le mieux possible. S'il peut-y avoir une évolution de la société vers une organisation optimale, qui
soit maximalement efficace selon ses propres normes de fonctionnement, alors cela ne peut être qu'en vertu d'une
loi fonctionnelle.
L'homme tend vers le maximum de puissance. C'est le potassia (orthographe?). Terme ordinaire de déploiement.
Rien d'autre que : organisation tendantiellement optimale, un peu comme les alvéole hexagonales des abeilles
qui ne sont pas produites une à une, séparément comme hexagones purs, mais sont le résultat de la tension vers
le fait d'occuper le plus possible d'espace dans le moins possible d'espace. Ça semble miraculeux alors que ce
n'est qu'un effet structurel.
Tendance à l'accommodement maximum. Cette tendance passe par un accès à la connaissance via des
dispositions communes.
Freud oscille sans cesse sur ces question. Il n'y a pas de dualisme entre les pulsions, c'est une seule et même
pulsion. C'est une pulsion de mort, fondamentalement dont la pulsion de vie n'est qu'une alternative, une petite
branche.
Ce qui entrave ou empêche le mouvement vers la perfection, vers la mort, c'est toujours quelque chose qui vient
de l'extérieur. Thèse spinoziste de l'extériorité de la mort : Proposition 4 de l'éthique. « Nul chose ne peut être
détruite sinon par une chose extérieure. » Cette cause nécessaire est donc en droit toujours modifiable,
manipulable puisqu'elle est l'élément d'un enchaînement général qui, comme tout domaine de la nature, peut être
transformé.
Être ou exister, ce n'est pas quelque chose de bon en soi.
On peut se demander si le contenu du conatus est uniquement ce bon pour soi, dont depuis Nietzsche on sait qu'il
se distingue du bien, mais correspond curieusement à tout ce qu'il rejette. C'est par delà le bien et le mal, et non
par delà le bon et le mauvais. Il ne poursuit pas jusqu'au bout sa perspective critique et rejette à partir de la
finalité, un reste de finalité.
Proposition 4 et 5 de la IIIe partie de l'éthique :
Proposition 4 :
Aucune chose ne peut être détruite que par une cause extérieure.
Démonstration : Cette proposition est évidente par elle-même ; car la définition d'une chose quelconque
contient l'affirmation et non la négation de l'essence de cette chose ; en d'autres termes, elle pose son essence,
elle ne la détruit pas. Donc, tant que l'on considérera seulement la chose, abstraction faite de toute cause
extérieure, on ne pourra rien trouver en elle qui soit capable de la détruire. C.Q.F.D.
Proposition 5.
Deux choses sont de nature contraire ou ne peuvent exister en un même sujet, quand l'une peut détruire l'autre.
Démonstration : Car si ces deux choses pouvaient se convenir ou exister ensemble dans un même sujet, il
pourrait donc y avoir en un sujet quelque chose qui fût capable de le détruire, ce qui est absurde (par la
proposition précédente). Donc, etc. C.Q.F.D.
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Ce sont des propositions évidentes par elles-mêmes, sans être inscrite dans l'enchaînement des démonstrations.
Appui sur un préjugé très daté. Le paralogisme est le suivant :
On sait que pour Spinoza, toute définition est à la fois définition de choses et définition de mots. Ou encore, ca
veut dire que toute définition livre l'essence elle-même. Or, si affirmer le sens d'une chose, c'est la définir, définir
une chose qui se détruit elle-même ou qui se nie, n'est pas nier la chose. Affirmer son je, c'est pas nier la chose,
c'est affirmer que ce je se nie.
Donc par Dieu, l'être créé ne peut être que bon.
Problème de la mort dans l'éthique. La raison, la pensée n'a rien a dire a propos de l'homme qui se pend, la
femme bavarde, l'ivrogne et l'enfant. Le philosophe ne peut rien dire sur eux.
La connaissance d'un mal est une connaissance inadéquate. Il y a un moment où, contredisant sa propre pensée,
il y a un rapport de communication. On apprend la vie dans la mort. Cette idée chez Spinoza est inadéquate.
C'est le moment de la présence du mal. Spinoza s'interdit de penser la chose comme une négativité par
l'existence. (perdu le fil).
L'idée d'une productivité de l'être, qui ne s'oriente pas vers la paix ni la vie, mais qui se construit sur la basemême de la guerre, Spinoza en a connaissance.
Devise de la compagnie maritime hollandaise : Il est nécessaire de naviguer, il ne l'est pas de vivre. On a là une
dévalorisation radicale de la vie, qui n'est pas religieuse, mais capitaliste.
Pour l'illustrer, l'économie capitaliste tend vers ces navires qui naviguent seuls. Il faut naviguer à meurt, quitte à
travailler à en crever.
Retour du refoulé qui prend la forme d'un cauchemar. C'est littéralement un cauchemar sur l'apparition de l'autre.
Voir Lettre de Spinoza à son ami qui vient de perdre son fils.
Voir Hegel dans une lettre écrite à un correspondant qui lui fait part à un espèce de moment de dépression.
Hegel, La Raison dans l histoire, p. 212; «Aucune forme limitée ne peut s'assurer contre la pensée, le Concept.
S'il y avait quelque chose que le Concept...
L'existence tend vers une raison d'elle-même qui n’aboutit pas seulement à son bien, mais qui passe par la mort
de l'autre et par la sienne. Indestructibilité et d'une limite. Ce cauchemar est symptôme d'une guerre structurelle.
Vivre, c'est instrumentaliser autrui, inévitablement.
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