Farge 2011-2012
Damien Jeudi 05 Avril
LMPHI 273, M. Ogiglivi. Philosophie Politique 2
mort. C'est ce que Freud se voit obligé d'introduire comme composante structurelle.
Cette volonté de mort passe au premier plan. C'est ce concept qui a servi de clef dans toute la suite de l'histoire
de la psychanalyse.
L'être humain vit au cœur de cette orientation mais se heurte à l'inenvisageable même, et ce, sans solution. Après
Freud, cette interprétation ne va cesser d'être atténuée, euphémisée, voire même repoussée.
L'intérêt de cette hypothèse est d'être un instrument très efficace pour combattre tout moralisme et tout
anthropomorphisme dans le comportement humain. En ce sens, Freud est spinoziste puisque son concept de
pulsion et de mort ne désigne pas seulement cet anthropomorphisme comme une illusion, mais littéralement
comme une extension indue, illégitime, d'une spécificité humaine qui est elle-même fausse. L'homme ne doit pas
être anthropomorphique avec lui-même : il ne doit pas déchiffrer sa nature comme étant typiquement humaine.
La nature n'agit pas en vue d'une fin, mais l'homme non plus.
La logique passionnelle et la logique sociale sont dans un prolongement mutuel. Une morale et une éthique qui
dégagent les caractères internes d'un fonctionnement pour chercher à maîtriser dans la technique, en les
connaissant le mieux possible. S'il peut-y avoir une évolution de la société vers une organisation optimale, qui
soit maximalement efficace selon ses propres normes de fonctionnement, alors cela ne peut être qu'en vertu d'une
loi fonctionnelle.
L'homme tend vers le maximum de puissance. C'est le potassia (orthographe?). Terme ordinaire de déploiement.
Rien d'autre que : organisation tendantiellement optimale, un peu comme les alvéole hexagonales des abeilles
qui ne sont pas produites une à une, séparément comme hexagones purs, mais sont le résultat de la tension vers
le fait d'occuper le plus possible d'espace dans le moins possible d'espace. Ça semble miraculeux alors que ce
n'est qu'un effet structurel.
Tendance à l'accommodement maximum. Cette tendance passe par un accès à la connaissance via des
dispositions communes.
Freud oscille sans cesse sur ces question. Il n'y a pas de dualisme entre les pulsions, c'est une seule et même
pulsion. C'est une pulsion de mort, fondamentalement dont la pulsion de vie n'est qu'une alternative, une petite
branche.
Ce qui entrave ou empêche le mouvement vers la perfection, vers la mort, c'est toujours quelque chose qui vient
de l'extérieur. Thèse spinoziste de l'extériorité de la mort : Proposition 4 de l'éthique. « Nul chose ne peut être
détruite sinon par une chose extérieure. » Cette cause nécessaire est donc en droit toujours modifiable,
manipulable puisqu'elle est l'élément d'un enchaînement général qui, comme tout domaine de la nature, peut être
transformé.
Être ou exister, ce n'est pas quelque chose de bon en soi.
On peut se demander si le contenu du conatus est uniquement ce bon pour soi, dont depuis Nietzsche on sait qu'il
se distingue du bien, mais correspond curieusement à tout ce qu'il rejette. C'est par delà le bien et le mal, et non
par delà le bon et le mauvais. Il ne poursuit pas jusqu'au bout sa perspective critique et rejette à partir de la
finalité, un reste de finalité.
Proposition 4 et 5 de la IIIe partie de l'éthique :
Proposition 4 :
Aucune chose ne peut être détruite que par une cause extérieure.
Démonstration : Cette proposition est évidente par elle-même ; car la définition d'une chose quelconque
contient l'affirmation et non la négation de l'essence de cette chose ; en d'autres termes, elle pose son essence,
elle ne la détruit pas. Donc, tant que l'on considérera seulement la chose, abstraction faite de toute cause
extérieure, on ne pourra rien trouver en elle qui soit capable de la détruire. C.Q.F.D.
Proposition 5.
Deux choses sont de nature contraire ou ne peuvent exister en un même sujet, quand l'une peut détruire l'autre.
Démonstration : Car si ces deux choses pouvaient se convenir ou exister ensemble dans un même sujet, il
pourrait donc y avoir en un sujet quelque chose qui fût capable de le détruire, ce qui est absurde (par la
proposition précédente). Donc, etc. C.Q.F.D.