Livre IV
Proposition 67
L’homme libre ne pense à rien moins qu’à la mort, et sa sagesse est une méditation non de la mort
mais de la vie.
Démonstration
L’homme libre, c'est-à-dire qui vit sous la seule dictée de la Raison, n’est pas conduit par la
Crainte de la mort (par la prop.63 de cette p.) ; mais il désire directement le Bien (par le coroll. de
la même prop.), c'est-à-dire (par la prop. 24 de cette p.) agir, vivre, conserver son être
conformément au fondement qui consiste à rechercher ce qui est proprement utile à soi ; et par
suite il ne pense à rien moins qu’à la mort ; mais sa sagesse est une méditation de la vie.
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Source : Baruch Spinoza, Éthique, Traduit par Robert Misrahi, Editions de l'Eclat, 2005,
Baruch Spinoza, Éthique, Traduit par Bernard Pautrat, Editions Seuil, 1999
Robert Misrahi, 100 mots sur L’Ethique de Spinoza, Les empêcheurs de penser en rond, 2005
Baruch Spinoza. CB.
L’Ethique
Une méditation de la vie
Parce que la philosophie de Spinoza est une éthique de la
liberté véritable et de l’épanouissement du Désir comme joie
autonome et béatitude, Spinoza est amené à prendre position
contre les morales de la mort.