2.1. LES ENTIERS NATURELS 31
commutativité et l’associativité de l’addition (théorème 2) et, enfin, l’étape 4utilise à nouveau
la définition de la multiplication.
L’exponentiation — L’exponentiation est un cas particulier de la multiplication. Mais on peut
la définir directement par récurrence. Soit aun entier naturel différent de 0. Alors le symbole
anest défini par
— si n=0:a0=1;
— si n6=0:an=(an-1)·a.
Relation d’ordre sur N—Dans la construction axiomatique de N, la relation d’ordre habituelle
est formalisée comme suit. Soit a, b 2N. On écrit ab(ou ba) s’il existe c2Ntel que
a+c=b. Si abet a6=b, on écrit a<b(ou b>a).
Théorème 4. L’ensemble Nmuni de la relation est un ensemble totalement ordonné, c’est-à-dire :
(i) antisymétrie : si abet ba, alors a=b;
(ii) transitivité : si abet bc, alors ac;
(iii) réflexivité : xxet
(iv) totalité : xyou yx.
Preuve. À nouveau, seules certaines de ces propriétés sont prouvées. La réflexivité suit du fait
que 0est un élément de Net que x+0=x, c’est-à-dire que xx. Pour la transitivité, les
relations abet bcassurent l’existence d’éléments det e2Ntels que a+d=bet
b+e=c. Alors a+(d+e)=(a+d)+e=b+e=cet donc ac.
Le principe du bon ordre — L’induction mathématique est généralement jugée difficile au pre-
mier abord, car elle semble être ni intuitive ni naturelle. Pourtant, elle est équivalente à un
principe (dit du bon ordre) qui, non seulement est intuitif, mais semble tellement naturel que
d’aucuns se demandent pourquoi il faut le démontrer. On pourrait donc prendre ce dernier
comme axiome et en déduire le principe d’induction comme théorème.
Théorème 5 (Principe du bon ordre de N).Tout sous-ensemble non vide de Ncontient un plus petit
élément.
Preuve. (Par induction.) Soit Sun sous-ensemble non vide de Net supposons qu’il ne contienne
pas de plus petit élément. Soit El’ensemble des entiers naturels qui n’appartiennent pas à S,
c’est-à-dire le complément de Sdans N. Soit l’énoncé logique p(n)disant «les entiers 0, 1, . . . , n
sont dans E».
Clairement l’énoncé p(0)est vrai car, 0étant le plus petit élément de N, s’il était dans S, il
serait son plus petit élément.
Supposons maintenant que p(n)soit vrai : l’ensemble {0, 1, . . . , n}est un sous-ensemble de
E. Alors n+1doit également être dans E, sinon il serait le plus petit élément de Squi n’a
pas de plus petit élément. Donc {0, 1, . . . , n, n +1}est un sous-ensemble de Eet p(n+1)est