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FRACTURES DE L’EXTREMITE DISTALE DU RADIUS
AUTEUR : Pr Laffosse Jean-Michel
MISE A JOUR : janvier 2014
ITEM ECN :
Ancien programme (2014-2015) : Chapitre 18 Maladies et Grands Syndromes / Item 238
Fracture de l’extrémité inférieure du radius
Nouveau programme (2016 et après) : Unité d’Enseignement 11 / Item 359 Fractures
fréquentes de l’adulte et du sujet âgé / Fracture de l’extrémité inférieure du radius
OBJECTIFS DE L’ECN : Diagnostiquer une fracture de l’extrémité inférieure du radius
PLAN :
1. DEFINITION – EPIDEMIOLOGIE
2. RAPPELS ANATOMIQUES – NOTIONS DE RADIO-ANATOMIE
3. PHYSIOPATHOLOGIE – CLASSIFICATION ANATOMOPATHOLOGIQUE
4. DIAGNOSTIC POSITIF (type de description : fracture de Pouteau-Colles)
5. FORMES CLINIQUES
6. EVOLUTION
7. TRAITEMENT
8. CONCLUSION – POUR ALLER PLUS LOIN
9. FICHE THERAPEUTIQUE
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1. DEFINITION – EPIDEMIOLOGIE
1.1.
Définition
- Les fractures de l’extrémité distale du radius sont des fractures taphyso-épiphysaires
du radius distal ; plus ou moins complexes et plus ou moins associées à une atteinte de la
styloïde ulnaire.
1.2.
Epidémiologie
- Ce sont les fractures les plus fréquentes du membre supérieur.
- On les retrouve à tout âge mais elles sont observées essentiellement chez la femme de
plus de 60 ans (le sex-ratio est inversé chez les moins de 30 ans)
- Chez le sujet âgé le plus souvent par simple chute de sa hauteur (ostéoporose) et chez le
sujet jeune après un traumatisme violent deux tableaux cliniques distincts
2. RAPPELS ANATOMIQUES – NOTIONS DE RADIO-ANATOMIE
2.1.
Rappels anatomiques
2.1.1. Articulation du poignet
- Fonctionnellement unique, l’articulation du poignet permet l’orientation de la main dans
l’espace. Anatomiquement, on distingue :
o L’articulation radio-carpienne et
o L’articulation radio-ulnaire distale.
- L’articulation radio-carpienne
o Elle met en rapport :
en haut la surface articulaire distale du radius (la glène radiale) et le
ligament triangulaire et
en bas les trois os de la première rangée des os du carpe qui constitue le
condyle carpien ; le scaphoïde et lunatum (semi-lunaire) s’articulant avec
le radius, le triquetrum (pyramidal) s’articulant avec le ligament
triangulaire
o Elle permet les mouvements de flexion-extension, d’inclinaison radiale et ulnaire
du poignet, qui seront amplifiés par la médio-carpienne.
o L’épiphyse radiale regarde en bas, en avant et en dedans ; ainsi la glène radiale
regarde en avant de 10° et de 25° en dedans.
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- L’articulation radio-ulnaire distale met en rapport la cavité sigmoïde du radius et la tête
ulnaire :
o Avec l’articulation radio-ulnaire proximale, elle permet la prono-supination.
o La face inférieure de la tête ulnaire est située un peu plus proximalement que la
glène radiale (2mm). Ce « décalage » correspond à l’épaisseur du ligament
triangulaire qui s’insère à la base de la styloïde ulnaire et qui est le principal
responsable de la stabilité de cette articulation. (cf page précédente)
2.1.2. Rôle fonctionnel du poignet :
Le poignet possède 3 degrés de liberté afin d’orienter la main dans l’espace :
- Flexion palmaire et extension dorsale du poignet : amplitudes + 85 °/ - 85°
- Abduction (inclinaison radiale) et adduction (inclinaison ulnaire) : 25°/25°
- Prono-supination : à partir d’une position neutre du poignet, pouce dirigé vers le haut,
coude au corps à 90° de flexion : amplitudes +90°/-90°
2.2.
Notions de radio-anatomie
- De face :
o L’index radio-ulnaire distal est négatif et égal à 2mm. Il correspond au
« décalage » compté en mm entre 2 lignes horizontales, l’une passant par
l’extrémité distale du radius, et l’autre par l’extrémité distale de l’ulna.
o L’inclinaison frontale de la ligne bistyloïdienne est de 15° par rapport à
l’horizontale.
o L’inclinaison frontale épiphysaire radiale est de 2en dedans de par rapport à
l’horizontale.
- De profil :
- L’antéversion épiphysaire est sagittale de 10° vers l’avant par rapport à l’horizontale.
- Le lunatum se projette en regard de la glène radiale.
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3. PHYSIOPATHOLOGIE – CLASSIFICATION ANATOMOPATHOLOGIQUE
3.1.
Physiopathologie
3.1.1. Généralités
Le plus souvent dues à un traumatisme à basse énergie par une simple chute de sa
hauteur (femme ménopausée ostéoporotique), plus rarement, et plutôt chez les sujets
jeunes dues à un traumatisme violent à hauteur énergie (AVP, chute d’un lieu élevé,
accident de travail, tentative d’autolyse…) ; elles entraînent alors des fractures plus
complexes.
Mécanisme quasi constamment indirect par chute sur le poignet classification en
fonction de la position du poignet durant la chute.
3.1.2. Fracture par compression – extension à déplacement postérieur
- De loin la plus fréquente : ≈ 85 %
- Touche très fréquemment la femme ménopausée (60-70 ans) suite à une simple chute
de sa hauteur sur la paume de la main.
- Due à une chute sur la main en hyper-extension ; le mécanisme associe alors une
compression axiale et une hyper-extension du poignet souvent entraînée par le poids du
corps dans la chute, vers l’avant
- Ce mécanisme entraîne :
o Une fracture de l’’épiphyse radiale distale 2 cm au-dessus de l’interligne radio-
carpien avec un déplacement selon 3 composantes :
Bascule postérieure qui oriente la glène radiale en bas et en arrière
Ascension par impaction de l’épiphyse dans le fragment proximal
Tassement latéral ± translation en dehors se traduisant par
l’horizontalisation de la ligne bistyloïdienne
o ± associée à des degrés divers à :
Une fracture de la tête ulnaire,
Un refend articulaire au niveau de la glène radiale dans le plan frontal
et/ou sagittal,
Une lésion du ligament triangulaire pouvant aller jusqu’à une luxation
radio-ulnaire distale
- Selon le trait de fracture, on distingue :
o Les fractures extra-articulaires ou sus-articulaires :
Fracture de Pouteau-Colles (fracture de l’épiphyse radiale distale à
bascule postérieure sans refend articulaire ni lésion associée)
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Fracture de Gérard Marchand (fracture de l’épiphyse radiale distale à
bascule postérieure sans refend articulaire mais avec fracture de la
styloïde ulnaire).
o Les fractures articulaires qui sont soit :
Simples :
Une fracture cunéenne externe
Une fracture marginale postérieure de Rhea-Barton
Complexes :
des fractures sus-articulaires avec traits de refend frontal
(fracture en T sagittal), sagittal (fracture en T frontal) ou les
deux (fracture en croix à refend cruciforme)
des fractures comminutives
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