Compacit´e * faible de l’ensemble des probabilit´es MAT 551
Cette note ´etablit l’outil essentiel de la preuve du th´eor`eme de Krylov-Bogoliouboff:
la compacit´e de l’ensemble des mesures de probabilit´e sur un compact pour la
topologie * faible. La preuve se fait en deux temps: cas de la boule unit´e du dual
d’un espace vectoriel norm´e s´eparable, puis application `a l’ensemble des mesures
de probabilit´es grˆace au th´eor`eme de Riesz. On d´ecrit enfin le cas d’un espace
non-compact.
1. Boule unit´
e du dual
Soit Eun espace vectoriel norm´e. On dit que Eest s´eparable s’il existe une
partie d´enombrable {x1, x2, . . .}dense dans E. Soit E0son dual topologique, i.e.,
l’ensemble des formes lin´eaires continues sur E.
La topologie * faible de E0est la topologie engendr´ee1par les ensembles
V0(x, U) := {gE0:g(x)U}, x Eet Uouvert de R.
La convergence au sens de cette topologie admet la caract´erisation:
fnf⇒ ∀xE fn(x)f(x)
(`a comparer avec la topologie faible sur E).
Th´eor`eme 1. Si Eest un espace vectoriel norm´e s´eparable, alors B0:= {fE0:
kfk ≤ 1}munie de la topologie * faible, admet la distance
d(f, g) := max
n12nmin(|f(xn)g(xn)|,1).
o`u {x1, x2, . . .}est une partie dense de B:= {xE:kxk ≤ 1}.
Proof. Si fB0et  > 0, alors
B(f, ) := {gB0:d(f, g)< } ⊃
n
\
k=1
V0(xk, B(f(xk),2k/2))
(la distance dest moins fine que la topologie * faible).
R´eciproquement, soit (y1, U1),...,(yr, Ur) avec yiBet Uiouverts de Rtels
que Tr
i=1 V0(yi, Ui)3f. On peut supposer Ui=B(f(yi), ) pour un  > 0, quitte `a
r´eduire ces ensembles. Il existe nNtel que pour tout ir,V0(yi, B(f(yi), /3))
contient un xk,knet donc:
d(f, g)<2n/3 =⇒ ∀i|g(yi)f(yi)| ≤ |g(xk)f(xk)|+ 2/3< 
la premi`ere in´egalit´e d´ecoulant de ce que kgk,kfk ≤ 1 et kyixkk ≤ pour un
certain kn. Autrement dit,
B(f, 2n/3)
r
\
k=1
V0(yi, Ui)
(la distance dest plus fine).
Le r´esultat suivant est un cas particulier du th´eor`eme de Banach-Alaoglu (voir
[2, chap. 3, ´enonc´e 3.15]).
1Les ouverts sont les unions d’intersections finies d’ensembles de ce type.
1
2
Th´eor`eme 2. Si Eest un espace vectoriel norm´e s´eparable, alors B0est compacte
dans la topologie * faible.
Proof. Il suffit de montrer que toute suite f1, f2,· · · B0admet une sous-suite
convergente vers un fB0pour la distance definie par une suite {x1, x2, . . .}
dense dans Bcomme pr´ec´edemment.
D´efinissons inductivement sur kdes suites (nk
m)mN. Posons n0
m=mpour tout
m0. Pour k1, supposons (nk1
m)mNd´efinie.
Comme fn(xk)[1,1] (fnet xksont de norme au plus 1 chacun), il existe une
suite nk
mtelle que nk
m% ∞ quand m→ ∞,{nk
m:mN}⊂{nk1
m:mN}et
limm→∞ fnk
m(xk) existe.
On pose finalement nm:= nm
mpour tout m1 et f(xk) = limm→∞ fnk
m(xk).
Remarquons que fest uniform´ement continue: si k`,|f(xk)f(x`)|=
limm→∞ |fn`
m(xkx`)| ≤ |xkx`|.fadmet donc un prolongement continu unique
sur Equ’on note encore f.
fest lin´eaire vu f(tx +sy) = limm→∞ tfnm(x) + sfnm(y) = tf(x) + sf(y)
pour tous x, y Eet s, t R.kfnmk ≤ 1 passe `a la limite. fest bien un ´el´ement
de B0.
Par construction, limm→∞ fnm(xk)f(xk) pour tout ket donc d(fnm, f)
0.
2. Probabilit´
es sur un espace compact
Soit Xun espace m´etrique compact. On pose E=C(X) l’ensemble des fonc-
tions continues de Xdans R. Soit P rob(X) l’ensemble des mesures bor´eliennes de
probabilit´e sur Xmuni de la topologie vague:
µnµ⇒ ∀fC(X)µn(f)µ(f)
.
Le r´esultat pr´ec´edent montre:
Th´eor`eme 3. Si Xest un espace m´etrique compact alors P rob(X)est m´etrisable
et compact pour la topologie vague: toute suite µ1, µ2, . . . de mesures bor´eliennes de
probabilit´e sur Xadmet une valeur d’adh´erence pour la topologie * faible: il existe
µP rob(X)et nk% ∞ telles que, pour tout fC(X),
ZX
f dµ = lim
k→∞ ZX
f dµnk
Proof. On pose E=C(X) muni de la norme sup. Le th´eor`eme de Riesz [1, chap.
6, ´enonc´e 6.19] permet d’identifier les ´el´ements du dual E0aux mesures bor´eliennes
finies. Les conditions µ0 et µ(X) = 1 pour que µP rob(X) peuvent s’´ecrire
respectivement: f0 =µn(f)0 et µn(1) = 1. Elles passent donc `a la limite
dans la topologie vague. Le th´eor`eme pr´ec´edent donne le r´esultat.
3. Probabilit´
es sur un espace non-compact
Soit Xun espace m´etrique dont les boules ferm´ees soient compactes. On pose
E=Cc(X) l’ensemble des fonctions continues `a support compact sur X. Soit
M1(X) l’ensemble des mesures bor´eliennes positives et de mesure totale au plus
1 muni de la topologie vague:
µnµ⇒ ∀fCc(X)µn(f)µ(f)
3
.
Le r´esultat pr´ec´edent montre:
Th´eor`eme 4. Si Xest un espace m´etrique dont les boules ferm´ees sont compactes
alors M1(X)est m´etrisable et compact pour la topologie vague.
L’exemple X=R,µn=δnmontre qu’on peut ne pas avoir de valeur d’adh´erence
parmi les probabilit´es. On peut facilement d´eduire le cas compact ´etudi´e pr´ec´edemment
de ce nouvel ´enonc´e.
Preuve du th´eor`eme. On pose E=Cc(X) muni de la norme sup. Le th´eor`eme de
Riesz [1, chap. 6, ´enonc´e 6.19] permet d’identifier le dual E0aux mesures bor´eliennes
finies. Les in´egalit´es µn0 et µn(X)1 peuvent s’´ecrire respectivement: f
0 =µn(f)0 et µn(X) = limk→∞ µn(fk) si fkCc(X) avec 1B(x0,n)fn1.
Elles passent donc `a la limite dans la topologie vague. Le th´eor`eme 2 permet de
conclure.
References
[1] W. Rudin, Real and complex analysis
[2] W. Rudin, Functional analysis
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