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groupe la dimension écoute et support social est en effet ici aussi importante que la
dimension communicationnelle ;
- enfin des activités à support purement récréatif et ludique : jeux de société,
musique, dessin, films vidéos, visant à favoriser les relations sociales et l’ajustement
psychologique : la présence de thérapeutes est à notre avis indispensable pour que
ce type de groupe garde une dimension thérapeutique (et relève de l’assurance
maladie).
Les thérapies organisées autour du couple et de la famille représentent un autre
aspect important de l’approche psychosociale de l’aphasie. Les objectifs sont
d’informer la famille, par exemple lui apporter des informations sur l’aphasie, la
rééducation, les problèmes juridiques et administratifs : type de remboursement des
séances de rééducation, mesures de protection et sauvegarde juridiques,
assurances, finances, etc. L’objectif est aussi et surtout de l’écouter pour lui
permettre de mieux supporter, et de mieux s’adapter à la situation nouvelle à laquelle
elle est confrontée. Il est évident que l’attitude du conjoint et de la famille influence
fortement l’état psychologique de l’phasique, et a même des répercussions directes
sur ses capacités de communication. Des entretiens explicatifs et répétés, utilisant
des termes simples, des brochures remises à la fin des entretiens, aident la famille à
comprendre ce qu’est médicalement l’aphasie, ce qu’elle n’est pas, et les principales
difficultés psychologiques que rencontrent ces patients. L’analyse des relations dans
le couple aide la famille à mieux accepter les modifications émotionnelles du patient,
et les changements de rôle survenus dans la famille. Elle renforce ainsi la cohésion
de la cellule familiale. Pour rendre à l’aphasique son rôle social et lui permettre de
retrouver ses activités antérieures, il est souvent nécessaire d’intervenir directement
sur son environnement. L’orthophoniste, le patient et sa famille analysent ensemble
les restrictions d’activités entraînées par le trouble de communication, et les solutions
qui paraissent les plus efficaces. Les compétences de communication de la famille et
des partenaires habituels peuvent être développées. Lyon et al. proposent d’utiliser
les services d’une personne bénévole, issue du réseau social du patient, qui l’assiste
après entraînement dans ses activités d’extérieur nécessitant une aide à la
communication. L’approche systématique, qui a été développée et appliquée dans
notre service par J.-M. Destaillats aux problèmes des traumatisés crâniens passe par
l’analyse des disfonctionnements survenus dans la famille depuis la lésion
cérébrale, et des modes relationnels existant entre les attentes et les besoins de
chaque membre du groupe familial, au même titre que celle du patient. Ponzio et de
Giovani ont souligné l’intérêt d’authentiques thérapies familiales, telles qu’elles se
pratiquent en psychiatrie, conduite après identification d’un but à atteindre, des
stratégies à utiliser, et d’hypothèses explicatives sur le mode de fonctionnement de la
famille. Mais elles nécessitent l’intervention de praticiens expérimentés et
spécialement formés. Dans toutes ces approches, il ne faut pas bien sûr attendre
d’amélioration directe de la symptomatologie aphasique, ni même des capacités de
communication, mais surtout une diminution des tensions familiales, des conflits,
avec pour corollaire, un meilleur ajustement émotionnel du patient, une diminution