Fiche de travail : résumé de texte (type Montpellier) Durée : 35 mn Résumez cet article en 130 mots (plus ou moins 10 mots). Approches psychologiques et sociales. Les approches psychosociales de l’aphasie répondent au souci de prendre en compte dans la thérapie les problèmes psychologiques et l’adaptation sociale et familiale que rencontre l’aphasique. Ce courant de pensée semble s’être développé moins vite en France que dans d’autres pays, notamment en Amérique et en Europe du Nord. Nous avons bien conscience que notre pratique en reste insuffisante. On peut en résumer ainsi les objectifs généraux : - améliorer si c’est encore possible les troubles du langage, ou au moins préserver les acquis de la rééducation, et développer les compétences de communication sociale ; - conduire l’aphasique à retrouver son rôle dans la vie sociale et familiale, et favoriser les contacts sociaux ; - favoriser l’adaptation psychologique à la maladie (coping), développer la confiance en soi, apporter à l’aphasique écoute, support social et réconfort ; - Informer l’entourage, la famille et aider à la résolution des difficultés dans le couple, la famille, le groupe social. Plusieurs modalités pratiques peuvent être envisagées. En premier lieu, des séances de thérapie individuelle favorisant le transfert des acquis de la rééducation aux situations de la vie sociale : simulations ou, lorsque c’est matériellement possible, travail en situation réelle : téléphone, sorties chez des commerçants, discussions avec des personnes non familières, rédaction de documents administratifs, etc., ces activités préparent l’aphasique à affronter ces situations de communication difficiles et permettent d’apprécier en vraie grandeur ses aptitudes à communiquer avec des inconnus et à maîtriser le stress de la prise de parole. Des séances de thérapie de groupe peuvent être menées conjointement à cette rééducation individuelle. Le groupe est généralement constitué de trois à cinq sujets aphasiques, avec un animateur ou mieux deux, un orthophoniste et un psychologue ou un psychomotricien, ces animateurs étant formés à la dynamique de groupe. La PACE ( Promoting Aphasie’s Communicative Effectivness) est l’un des contenus habituels de ces thérapies de groupe, mais elles peuvent comporter aussi : - d’autres activités structurées de communication globale, préparant à la fin des thérapies individuelles : conversations sur thème imposé, prise de parole en public, simulations de situations de la vie sociale, jeux de rôle, commentaires de vidéos ; - des activités de même nature et de même objectif, mais plus libres, type groupe Parole ou groupe Communication ; c’est dans ces situations informelles, peu structurées, qu’il est intéressant de disposer de deux thérapeutes, l’un animant, l’autre étant plus disponible pour analyser les contenus et l’apport psychologique du 1 groupe la dimension écoute et support social est en effet ici aussi importante que la dimension communicationnelle ; - enfin des activités à support purement récréatif et ludique : jeux de société, musique, dessin, films vidéos, visant à favoriser les relations sociales et l’ajustement psychologique : la présence de thérapeutes est à notre avis indispensable pour que ce type de groupe garde une dimension thérapeutique (et relève de l’assurance maladie). Les thérapies organisées autour du couple et de la famille représentent un autre aspect important de l’approche psychosociale de l’aphasie. Les objectifs sont d’informer la famille, par exemple lui apporter des informations sur l’aphasie, la rééducation, les problèmes juridiques et administratifs : type de remboursement des séances de rééducation, mesures de protection et sauvegarde juridiques, assurances, finances, etc. L’objectif est aussi et surtout de l’écouter pour lui permettre de mieux supporter, et de mieux s’adapter à la situation nouvelle à laquelle elle est confrontée. Il est évident que l’attitude du conjoint et de la famille influence fortement l’état psychologique de l’phasique, et a même des répercussions directes sur ses capacités de communication. Des entretiens explicatifs et répétés, utilisant des termes simples, des brochures remises à la fin des entretiens, aident la famille à comprendre ce qu’est médicalement l’aphasie, ce qu’elle n’est pas, et les principales difficultés psychologiques que rencontrent ces patients. L’analyse des relations dans le couple aide la famille à mieux accepter les modifications émotionnelles du patient, et les changements de rôle survenus dans la famille. Elle renforce ainsi la cohésion de la cellule familiale. Pour rendre à l’aphasique son rôle social et lui permettre de retrouver ses activités antérieures, il est souvent nécessaire d’intervenir directement sur son environnement. L’orthophoniste, le patient et sa famille analysent ensemble les restrictions d’activités entraînées par le trouble de communication, et les solutions qui paraissent les plus efficaces. Les compétences de communication de la famille et des partenaires habituels peuvent être développées. Lyon et al. proposent d’utiliser les services d’une personne bénévole, issue du réseau social du patient, qui l’assiste après entraînement dans ses activités d’extérieur nécessitant une aide à la communication. L’approche systématique, qui a été développée et appliquée dans notre service par J.-M. Destaillats aux problèmes des traumatisés crâniens passe par l’analyse des disfonctionnements survenus dans la famille depuis la lésion cérébrale, et des modes relationnels existant entre les attentes et les besoins de chaque membre du groupe familial, au même titre que celle du patient. Ponzio et de Giovani ont souligné l’intérêt d’authentiques thérapies familiales, telles qu’elles se pratiquent en psychiatrie, conduite après identification d’un but à atteindre, des stratégies à utiliser, et d’hypothèses explicatives sur le mode de fonctionnement de la famille. Mais elles nécessitent l’intervention de praticiens expérimentés et spécialement formés. Dans toutes ces approches, il ne faut pas bien sûr attendre d’amélioration directe de la symptomatologie aphasique, ni même des capacités de communication, mais surtout une diminution des tensions familiales, des conflits, avec pour corollaire, un meilleur ajustement émotionnel du patient, une diminution 2 des sentiments d’incompréhension et de dévalorisation, et des manifestations d’anxiété et de dépression. C’est aussi à cet objectif, améliorer les procédures d’ajustement psychologique à la maladie (coping) et à l’état psychologique général de l’aphasique, qui vise le dernier groupe important des approches sociothérapeutiques, les associations de patients aphasiques. Les rencontres qu’elles organisent apportent un espace d’écoute privilégié, un lieu d’échanges, de compréhension mutuelle et d’expression des aphasiques. Elles aident aussi au relai des thérapies individuelles, représentent pour certains des patients isolés des occasions de s’exprimer en public et de retrouver une communication sociale. Ces aspects sont abordés en détail plus loin. J.-M. Mazaux, P. Moly, J.-M. Grégoire, M. Campan, A. Pointreau 3 CORRECTION La prise en compte des difficultés psychologiques et sociales de l’aphasie commence à poindre en France pour aider le patient à affronter la maladie, faciliter les différentes facettes de sa vie par une confiance encouragée, tout en agissant sur les proches. Plusieurs thérapies existent : l’approche individuelle développe des objectifs de communication quotidienne. Dans les séances de groupe, les professionnels allient animation et démarche analytique. Puis les thérapies familiales sont destinées à faire appréhender l’aphasie à l’entourage, tout en privilégiant l’écoute, ainsi relation de couple, structuration de la famille, place de la fonction sociale, sont abordées pour être adaptées à la situation nouvelle. Quelles que soient les méthodes, l’amélioration psychologique du patient est prioritairement visée. Enfin, une dimension plus sociale consiste à mettre en place des rencontres avec des associations d’aphasiques. 137 mots 4