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LE JUDAÏSME
ET
L’INVENTION DU RACISME CULTUREL
André Gaillard
Je dédie ce texte aux Juifs et aux non-Juifs
qui ont souffert dans le passé,
qui souffrent aujourd’hui, particulièrement en Palestine,
qui souffriront dans l’avenir,
de la composante raciale du judaïsme.
Et je le dédie aussi aux auteurs cités qui, par leurs écrits,
ont contribué à l’émergence de cette donnée
restée longtemps dans l’ombre.
SOMMAIRE
Préface………………………………………………………………………….…. 4
PROPOS PRÉLIMINAIRES
Race, Racismes, Pensée raciale et racisme culturel ………………………………. 9
la notion de "race" : substratum du racisme
racisme "naturel" ; racisme "culturel" ; racisme "réactionnel"
la pensée raciale et le racisme culturel
Propos demantique : "judaïsme" ; la "judéité" ; la "race juive" ; "les Juifs" et "le Juif" ;
"les non-Juifs" ; "anti-judaïsme" ; "antisionisme" ; "antisémitisme"…………………16
I
ère
Partie
LE RACISME JUIF
Ch I – Le judaïsme antique et les prémisses de la pensée raciale ; la division
de l’humanité en Juifs et non-Juifs……………….…………………………….. 23
le mythe biblique de l'Alliance divine/peuple élu
la loi rabbinique de transmission héréditaire de la judéité
la mystique biblique du pur et de l’impur : l’impureté de nature des Gentils
les textes explicitant la division de l’humanité en Juifs et non-Juifs
Ch II Le veloppement de la pensée raciale dans la sphère du judaïsme ;
racialisation des Juifs et racisme en "miroir" …………………………………… 32
une mystique de la "race" et du "sang " ; un peuple-race
la conscience de race inhérente au judsme
2
racisme de contamination ou racisme inrent au judaïsme ?
l’altérité structurelle dans le judaïsme : fondement d’un double racisme
Ch III – La violence dans le judaïsme de l’Antiquité à la création
de l'État d'Israël.…………………………………………………………………. 42
une mystique de la violence
les violences physiques
les violences d’ordre psychologique
les violences symboliques : l’anti-christianisme dans la culture juive
Ch IV – L’État d’Israël et sa composante raciale………………………………. 56
le sionisme : un national judaïsme
une société à majorité raciste
un État ségrégationniste
Ch V De quelques formes de violences autres que physiques au sein
de l'entreprise sioniste………………………………………………………………….69
les violences d'ordre juridique et administratif
les violences de langage
les violences verbales et comportementales de l'internationale sioniste
la violences des violences : le verrou sur la démocratie
Ch VI De quelques conquences de l’alrité Juifs/non-Juifs issue
du judaïsme…………………………………………………………………………. 82
la ghettoïsation territoriale et/ou spirituelle et le phénomène de double
conscience
la paranoïa
l'esprit de domination par le Verbe
la "haine de soi" juive : une vrose par auto-accusation
Conclusion sur le racisme juif ……………………………………………………… 92
un racisme largementconnu
un racisme dont la régression est liée à celle du judsme
"racisme inhérent au judaïsme" et "racisme chez les Juifs"
2
ème
Partie
LE RACISME ANTIJUIF
Ch VII – L’hostilité antijuive (anti-judaïsme et racisme) dans
le monde gréco-romain………………………………………………………….... 96
rapports des Grecs et des Romains avec les étrangers en général
rapports des Grecs et des Romains avec les Juifs
Ch VIIIL'hostilité antijuive dans le christianisme euroen jusqu’au
XVII
e
siècle ; de la pureté de race juive à la limpieza de sangre chrétienne…. 101
l’anti-judsme chrétien
le racisme antijuif au Moyen-Âge et au début des temps modernes ;
les "Statuts de pureté du sang"
Ch IXL'hostilité antijuive dans l’Europe intellectuelle des
3
XVII
e
-XVIII
e
-XIX
e
siècles………………………………………………… 110
XVII
e
siècle
XVIII
e
siècle
XIX
e
siècle
Ch X – L'hostilité antijuive au XX
e
siècle en Allemagne et en France…. 117
l’eugénisme en Occident et son évolution vers le racisme
le racisme anti-Juifs dans l’Allemagne nazie
l’hostili antijuive dans la France de Vichy
Ch XI – La racialisation des Juifs dans le judaïsme : clef du racisme antijuif. 130
le piège de l’antisémitisme
la racialisation des Juifs : facteur invariant de toutes les formes
du racisme antijuif
Ch XII – Un phénomène perpétuellement résurgent ou l’inanité de
la « lutte contre l’antisémitisme »
…………………………………..………………
138
l’hostili nouvelle dans le monde islamique envers les Juifs
l’échec irrémédiable de « la lutte contre l’antisémitisme »
Conclusion………….……………………………………………………………… 150
Bibliographie …………………………………………………………... ……. .. 154
4
On ne peut pas faire l’économie d’une réflexion
sur le racisme dans la pensée et la tradition juives.
Henri Korn
1
PRÉFACE
Un texte de plus sur le racisme ? Alors que ce sujet suscite chaque année nombre
d’ouvrages et d’articles peut-on encore, par quelque analyse théorique supplémentaire, avoir
l’espoir de réduire ce phénomène, source de multiples conflits, tantôt larvés, tantôt sanglants ?
À cette question la réponse peut être positive… Malgré l’abondante littérature en question, il
apparaît à l’évidence que des données relatives au judaïsme, dans le contexte duquel le
racisme s’est particulièrement développé au cours des siècles, sont restées jusqu’ici dans
l’ombre et que certains processus racistes sont toujours mal élucidés, le premier d’entre eux,
pourtant amplement étudié, étant celui dont les Juifs ont été victimes. Comprendre la nature
d’un mal endémique pour qu’il puisse être traité, ou mieux prévenu de façon efficace, clarifier
dans une perspective pédagogique un sujet volontiers controversé et parfois polémique
(puisque nous sommes contraints d’utiliser des mots nouveaux pour qualifier des situations
anciennes, faisant en somme de l’anachronisme philologique), proposer une base réflexive,
telles sont les raisons de ces propos.
Face au racisme en général, défini par les dictionnaires comme une « idéologie fondée sur
la croyance qu’il existe une hiérarchie entre les races, l’une, celle à laquelle on appartient,
étant vue comme supérieure, les autres inférieures », il s’agit d’abord de reconnaître qu’il
existe deux types caractérisés de racisme quant à leur source et leur devenir : l’un, génétique,
universel, inhérent à la nature humaine, l’autre acquis, contingent, d’ordre culturel. C’est cette
dernière forme qui nous intéresse essentiellement dans cette étude qui, par ailleurs, concerne
exclusivement le racisme développé dans la sphère d’influence du judaïsme, c’est-à-dire le
racisme dont les Juifs, en tant qu’héritiers directs du judaïsme, et les non-Juifs au contact de
cette culture peuvent être tantôt les acteurs, tantôt les victimes.
Dans cette perspective une question fondamentale s’est toujours posée : « Quelle est la
société qui, la première dans l’histoire de la sphère occidentale, a formulé une pensée raciale
et produit un droit codifiant des pratiques racistes au sens moderne permettant de lui
attribuer l’invention du racisme culturel ? »
Et dans cette étude concernant exclusivement le judaïsme une question non moins
essentielle attend une réponse : « Quelle est la société qui, la première dans l’histoire, a
racialisé les Juifs et, partant, généré du racisme ? »
Contrairement à certaines études selon lesquelles une pensée raciale structurée, avec le
racisme potentiel qui en découle, est un phénomène des temps modernes se situant soit dans
l’Europe chrétienne de la fin du XV
e
siècle, soit dans l’Europe bourgeoise du XIX
e
siècle, cet
essai montrera, d’une part, avec divers auteurs, que la pensée raciale est bien plus ancienne,
d’autre part qu’elle remonte par ses prémisses à l’Antiquité et plus précisément au judaïsme
rabbinique au seuil du premier millénaire. Il montrera aussi qu’il n’y a pas un racisme isolé à
l’encontre des seuls Juifs mais un racisme en miroir, disons un racisme juif et un racisme
antijuif, phénomène continu avec des manifestations paroxystiques.
On l’aura compris, il s’agit ici de l’étude critique d’un système de pensée directement
dépendant du judaïsme dans ce domaine sensible et délicat qu’est le racisme, cette idéologie
1
Histoire d’un adjectif, p. 199.
5
dont a été victime, chacun le sait, en temps et en intensité, une fraction notable des Juifs
d’Europe. De plus, alors que le racisme dans le contexte du judaïsme est habituellement vu
comme étant à sens unique
des agresseurs non-juifs contre des agressés juifs
nous
découvrirons ici un racisme spécifique, à savoir un double racisme dont les deux séquences
conjointes dépendent pour partie de la même source.
Si le judaïsme, comme toutes les entreprises humaines, porte des tares particulières dont
l’étude est à reprendre dans le sillage des grands critiques juifs que furent notamment
Spinoza
2
d’abord ou, plus près de nous, Bernard Lazare, Maxime Rodinson et tant d’autres,
personne n’est plus convaincu que l’auteur de ces lignes que la pensée occidentale ne serait
pas ce qu’elle est sans l’apport éminent du judaïsme. Faut-il rappeler, dans le domaine de la
morale, que le commandement biblique « Tu ne tueras pas », même s’il fut inventé
précédemment par d’autres sociétés humaines et appliqué par les Hébreux aux seuls membres
de leur tribu, est devenu avec le relais du christianisme un monument de la conscience
universelle ? Faut-il rappeler l’apport du judaïsme dans le domaine de l’étude puisque nombre
de lauréats du Prix Nobel, même s’ils furent largement tributaires des cultures de voisinage et
notamment de celle de l’Occident, ont bénéficié pour une part notable d’une tradition d’étude
et de débat particulièrement active dans le judaïsme ? Mais le propos, ici, est tout autre. Par
delà les personnes et leurs responsabilités éventuelles, loin de toute idée d’offense et de
stigmatisation, et sans aucunement minimiser les souffrances qui leur furent infligées, il s’agit
de soumettre le judaïsme à un examen critique afin, notamment, d’apporter quelque éclairage,
d’une part sur l’antisémitisme considéré à tort par nombre d’auteurs comme largement
énigmatique dans son développement continu à travers les siècles, d’autre part sur le racisme
issu de cette tradition religieuse.
À cette méconnaissance du rôle néfaste de certaines données du judaïsme, deux raisons
paraissent primordiales. La première : le fait que le discours dominant, en rapportant
principalement les souffrances des Juifs donne à penser que le racisme n’existe pas chez eux.
Comme si le fait d’avoir souffert pendant très longtemps du racisme des non-Juifs excluait
pour eux toute responsabilité dans ce domaine et exonérait le judaïsme de transporter de
lourdes pesanteurs, comme si les Juifs ne faisaient pas partie du commun des mortels. En
effet, à l’idéologie perverse d’une culpabilité totale a succédé souvent celle, non moins
perverse, d’une innocence totale ! S’il est logique que l’histoire contemporaine soit
profondément marquée par le génocide, inédit à bien des titres, des Juifs européens par les
nazis, il reste que nombre d’auteurs sur le sujet omniprésent dans les médias de
l’antisémitisme se sont manifestement laissé subjuguer par le discours dominant, dans lequel
la mémoire récente se confond volontiers avec l’histoire.
La seconde raison permettant d’expliquer la méconnaissance du phénomène
« antisémitisme » réside, comme nous le verrons, dans le fait que les auteurs des multiples
travaux consacrés au racisme en néral ne retiennent souvent comme critères du processus
que ses manifestations spectaculaires d’ordre physique en négligeant les multiples
manifestations d’un autre ordre (psychologiques, juridiques, diplomatiques, économiques,
verbales…) lesquelles, pour silencieuses, discrètes voire occultes qu’elles puissent être, pour
différentes qu’elles soient dans leurs expressions, n’en sont pas moins des violences
effectives, souvent plus efficaces que les premières quant au but poursuivi. Ici, la pensée
prévaut sur la force, la matière grise sur le muscle, le Verbe sur le poignard. Or, si le judaïsme
sioniste dans l’État d’Israël avec sa ségrégation institutionnelle, a généré depuis le milieu du
XX
e
siècle une explosion de violences de tous ordres que rapportent quotidiennement nombre
d’observateurs libres, nous dirons que le racisme juif n’avait guère comporté, pendant les dix-
huit siècles précédents, que des violences autres que physiques.
2
On sait qu’il eut en effet à subir de la part des rabbins, l’équivalent de l’excommunication chrétienne, le herem.
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