
Intervention du père Michel Lelong 
Table ronde 
« Quels engagements des croyants pour la justice et la paix en Israël Palestine ? » 
(Paris, lundi 17 novembre 2014) 
 
Dans nos pays européens, comme dans toutes les régions du monde, en ce début de XXIe siècle, 
les chrétiens, les juifs et les musulmans ont de plus en plus l’occasion de se rencontrer.  
 
Il existe encore, entre les croyants des trois religions beaucoup d’incompréhensions, de préjugés, 
de malentendus. Mais, partout dans le monde, et  en particulier ici, en France, chrétiens juifs et 
musulmans ont de plus en plus l’occasion de se connaître, de s’estimer, de travailler ensemble. Et 
désormais,  les  principaux  responsables  des  Eglises  chrétiennes,  du  judaïsme  et  de  l’islam  se 
concertent  et  unissent  leurs  voix  pour  appeler  les  membres  de  leurs  communautés  à  un 
harmonieux  « vivre ensemble «. C’est là une réalité importante qui permet d’envisager un avenir 
meilleur, pour le bien de tous. 
 
Mais  dans  certains  milieux,  y  compris  dans  des  milieux  où  il  existe  une  sincère  volonté  de 
promouvoir un véritable « dialogue  interreligieux », des voix se sont élevées pour affirmer qu’il 
ne faut pas parler de a situation en Terre Sainte, car, disent-elles, « il ne faut pas importer chez les 
conflits du Moyen-Orient ». 
 
De  tels  propos  sont  étranges :  en  effet,  qu’on  le  veuille  ou  non,  le  conflit  israélo-palestinien  a 
chez  nous  d’évidentes  répercussions.  En  outre,  ces  propos  ne  sont  pas  acceptables  car  nous, 
croyants, -  chrétiens,  juifs  et  musulmans  – nous ne pouvons pas fermer  nos  yeux  et  nous  taire 
quand tant de nos frères souffrent sur la Terre Sainte. 
 
Le Conflit israélo-palestinien n’est pas un conflit religieux. Il est essentiellement politique. Mais, 
les religions y sont plus ou moins directement impliquées. 
 
Bien  entendu,  il  est  inacceptable  –  et  grave  – de  critiquer  le  judaïsme  et  l’ensemble  des  juifs 
quand on veut soutenir la cause palestinienne. D’ailleurs nombreux sont les juifs qui dénoncent la 
politique menée par le Gouvernement israélien contre le peuple palestinien. Mais il est non moins 
inacceptable et injuste de traiter d’ »antisémites » ceux qui exigent que l’Etat d’Israël respecte le 
droit international, y compris en ce qui concerne le statut de Jérusalem. 
 
Si  les  croyants  veulent  êtres  vraiment  fidèles  au  message  des  Prophètes  bibliques,  à  celui  du 
Christ et  à celui  du Coran, ils  doivent êtres  attentifs  à ceux  qui souffrent, qui  sont  victimes de 
l’injustice, qui sont rejetés, maltraités et opprimés. 
 
En  face  de  la  situation  en  Israël  et  en  Palestine,  les  responsables  des  Eglises  chrétiennes,  du 
judaïsme et de l’islam doivent donc se concerter, unir leurs voix, agir ensemble  – et avec tous, 
croyants ou non – pour que vienne enfin la justice, condition de la paix, sur la terre ou naquit le 
Christ. Tel fut le message du Pape François, lors de son voyage à Bethléem et à Jérusalem. Puisse 
ce message être entendu par tous.