Dans ces pays, le secteur de la consommation ne se limite pas – loin s’en faut – à quelques fabricants
de biens de consommation de base. Nous soutenons depuis longtemps que la valorisation de ce
secteur, qui regorge de valeurs de qualité et de croissance, était devenue tendue et nous y sommes par
conséquent beaucoup moins exposés que par le passé. Dans ce secteur, les révisions à la baisse des
résultats s’avèrent particulièrement marquées. L'avertissement d'Unilever sur ses ventes au 3ème
trimestre 2013 illustre bien le ralentissement de la consommation dans les pays émergents. Dans ces
pays, la rapide dévaluation des monnaies affecte les consommateurs car elle réduit leur pouvoir d’achat
de biens importés.
Actuellement notre exposition à la consommation dans les pays émergents se traduit par des
pondérations renforcées sur les secteurs de l'Internet et de l'assurance-vie. Nous tentons de profiter de
l’expansion de la classe moyenne dans ces pays par le biais d'entreprises comme Magnit, Coca Cola
Icecek, JBS, Mediatek, China Life Insurance Company, Tata Motors, Baidu, Tencent, Richemont et
Cielo, pour n'en citer que quelques-unes.
La principale position du portefeuille de la SICAV Magellan est TSMC (Taiwan Semiconductor
Manufacturing Company Limited – 6,1 % au 31/12/2013), premier fondeur de semiconducteurs au
monde et parfait exemple de « success story » parmi les multinationales des pays émergents.
Les besoins à long terme en infrastructures (autoroutes à péage et centrales électriques notamment)
continuent également de jouer un rôle dans notre portefeuille. L'opérateur brésilien d’autoroutes à
péage CCR bénéficie de l'excellente visibilité de ses résultats, en grande partie récurrents. Bharat
Heavy Electricals souffre depuis longtemps des blocages politiques en Inde, mais nous avons adopté
une position contrarienne sur la valeur au regard des besoins urgents de l’économie indienne en
électricité et dans la perspective d'un changement politique dans le pays.
Perspectives des marchés émergents
Ces dernières années, les résultats des entreprises des pays émergents ont été constamment sous
pression. En 2013, la croissance des bénéfices par action (BPA) des sociétés du portefeuille de
Magellan devrait être de 12,8 %, contre 7,5 % pour l'indice MSCI Emerging Markets2. Pour 2014, le
marché table sur une croissance BPA de 11,5 % pour l'indice MSCI EM, chiffre qui correspond à notre
prévision de croissance de 11,6% pour les sociétés constituant le portefeuille de Magellan au début de
l’année.
Les attentes sont beaucoup plus basses qu'elles ne l'étaient, dans l'ensemble, ces dernières années.
Les investisseurs ont bien intégré les défis auxquels est confronté le modèle de croissance des pays
émergents, comme en témoigne la très forte décote (plus de 25 %) des actions de ces pays par rapport
à celles des pays développés. Contrairement aux marchés développés, les marchés émergents ont
toujours affiché une prime de risque élevée. Les risques qu'ils présentent ne se limitent donc pas au
risque baissier, contrairement aux pays développés, où une reprise économique auto-entretenue
semble intégrée dans les cours.
L'économie mondiale semble en effet accélérer, comme en témoignent l’amélioration des statistiques
aux États-Unis, au Japon et au Royaume-Uni, et les signes de stabilisation en Europe et en Chine. Cela
étant, la reprise devra se poursuivre en 2014 pour permettre à la croissance de dépasser son niveau
2 MSCI EM ex-Greece. Source: FactSet