soldes courants extérieurs de la région et les exportations ont continué à se réorienter
progressivement vers les régions à croissance plus forte telles que l’Asie.
Dans ce contexte général, les projections laissent présager une expansion de l’activité
réelle de l’Afrique subsaharienne de 5 % cette année et de 6 % l’an prochain. En
Afrique du Nord, toutefois, les troubles politiques et les bouleversements risquent de
peser sur la croissance que ce soit en Egypte, en Tunisie ou en Libye. En revanche,
dans les principaux pays avancés, la croissance économique est restée modérée,
atteignant seulement 3 % en 2010. Aux États-Unis et dans la zone euro, l’économie
suit une trajectoire aussi faible qu’après les récessions du début des années 90, alors
que la récession a été bien plus profonde.
En Afrique, les pays à faible revenu sont en pointe
Par contre, de nombreux pays émergents et en développement enregistrent une
croissance vigoureuse (plus de 7 % en 2010) et un chômage faible, bien que ce dernier
tende à toucher de manière disproportionnée les jeunes. Globalement, la croissance est
insuffisante pour réduire notablement le chômage élevé : environ 205 millions de
personnes dans le monde cherchent encore un emploi, soit environ 30 millions de plus
qu’en 2007, selon l’Organisation internationale du travail. L’augmentation du
chômage est très forte dans les pays avancés. Mais dans les pays émergents et en
développement, le chômage élevé des jeunes constitue un problème particulier.
Concernant la croissance en Afrique, les pays à faible revenu sont en pointe, avec une
prévision de l’ordre de 6 % cette année. Le Ghana - qui, après une nette révision à la
hausse de ses comptes nationaux, occupe maintenant le troisième rang parmi les pays à
faible revenu de la région - devrait afficher cette année un taux de croissance de 13 %,
du fait de l’entrée en exploitation du champ pétrolifère Jubilee et d’une progression
toujours vigoureuse des secteurs non pétroliers. On s’attend aussi à ce que la reprise se
poursuive à vive allure dans d’autres pays à faible revenu, tels que le Kenya et
l’Ethiopie, à la faveur des investissements dans les infrastructures et de l’amélioration
de la production agricole.
En Afrique du Sud, la reprise devrait être relativement faible
La montée des cours pétroliers attendue en 2011 contribuera par ailleurs à soutenir le
redressement des pays exportateurs de pétrole. Après un vif rebond l’an dernier au
Nigeria, la production pétrolière devrait se stabiliser cette année et le taux d’expansion
économique atteindre 7 %. La plupart des autres pays exportateurs de pétrole de la
région comptent profiter du dynamisme du marché mondial pour renouer avec des
excédents budgétaires et reconstituer leurs réserves.
A la grande différence de la croissance vigoureuse du reste de la région, la reprise
devrait être relativement faible en Afrique du Sud, premier pays de la région par la
taille de son économie mais plus vulnérable à la crise mondiale. Le taux de croissance
ne devrait pas dépasser 3 % en 2011, ce qui ne suffit pas pour inverser les
considérables pertes d’emplois des deux dernières années. Cela tient principalement à
l’absence d’une demande intérieure vigoureuse, les investissements prives étant bridés
par les capacités excédentaires.