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Les graisses procurent une sensation naturelle
de satiété. Elles sont essentielles à la fonction
des hormones et des enzymes et diminuent les
uctuations de la glycémie. Le cerveau humain
lui-même ne peut pas se passer de lipides de
haute valeur. Les organismes animaux, humain
compris, peuvent synthétiser eux-mêmes leurs
acides gras, à l’exception de certains acides
gras polyinsaturés.
Teneur totale en graisses de la
viande
La graisse est présente dans la viande sous dif-
férentes formes. On la trouve dans le tissu adi-
peux sous-cutané, sous forme de graisse viscé-
rale, de dépôts de graisse bien visibles entre les
muscles (graisse intermusculaire) ou de
marbrure décelable entre les bres d’un muscle
(graisse intramusculaire).
La teneur en graisses de la viande et des pro-
duits carnés n’est pas élevée a priori, contraire-
ment à leur réputation. Comme pour tant
d’autres aliments, il faut savoir distinguer les
variantes maigres et celles plus riches en
graisse. Alors que dans la viande, la teneur en
graisses peut souvent être jugée à l’œil nu,
l’exercice est généralement plus difcile pour
les produits carnés.
La base de données suisse des valeurs nutri-
tives (www.naehrwertdaten.ch) de l’Ofce fédé-
ral de la sécurité alimentaire et des affaires vété-
rinaires (OSAV) montre à quel point la variation
des teneurs en graisses totale de la viande et
des produits carnés peut être forte. Ainsi, la te-
neur en graisses ne dépasse pas 1,1 gramme
pour 100 grammes d’émincé de veau cru, alors
qu’elle s’élève à 50 grammes pour 100 grammes
de «pantli» (sorte de gendarme), par exemple.
Pour la viande fraîche, la teneur en graisses est
aujourd’hui généralement inférieure à 20 % du
poids total, car elle a été optimisée par une
adaptation des conditions d’élevage, d’affoura-
gement et de détention des animaux au cours
des dernières années. A cela s’ajoute qu’au-
jourd’hui, des portions importantes de graisse
(intermusculaire surtout) sont découpées et éli-
minées avant même la mise en vente du mor-
ceau de viande. Les coupes usuelles d’escalope
et de morceaux à rôtir présentent en général
moins de 5 % de graisse.
Dans les produits carnés, la part de graisse peut
constituer jusqu’à 50 % du poids, avec de
grandes variations possibles dans ce segment
aussi. Les «mostbröckli», par exemple, ont une
teneur en graisses inférieure à celle de la plupart
des morceaux de viandes fraîches, au contraire
des saucisses crues ou échaudées, qui sont en
général plus grasses que la viande fraîche.