LA FORMATION ET L'UTILISATION DES GRAISSES 111 saponification, indice d'iode, indice d'acidité, valeur acétyle, indice de Reichert, etc., e t c . . Nous n'avons pas à revenir ici sur la remarquable critique qu'ont faite KUMAGAWA et ses élèves des diverses méthodes de dosage des graisses ; mais ce sur quoi il nous faut insister, c'est sur le fait que l'extrait éthéré est bien loin de renfermer la totalité des matières grasses et qu'en outre il contient quantité de substances autres que des graisses. Et il ne s'agit pas ici d'erreurs minimes. Les recherches minutieuses poursuivies par INABA sur quelques aliments montrent que l'erreur de la méthode d'extraction éthérée (SOXHLET) par rapport à la méthode de saponification directe (KUMAGAWA-SUTO)-peut atteindre, dans le cas de diverses substances d'origine végétale, — farines de Riz, de Pomme de terre,deBlé,d'Orge,etc., — 96,32p. 100; elle est le plus souvent •d'environ 75 p. 100. Toutes les valeurs relatives à la quantité de corps gras contenue dans un végétal ou un organe et consignées dans la présente étude doivent donc être soumises à revision. Les recherches nouvelles devront faire appel à des méthodes telles que celles de KUMAGAWA, qui ne donnent uniquement que les acides gras. D'autre part, du fait même que l'éther entraînebiend'autres corps que des graisses, il s'ensuit que les opérations ayant pour but de caractériser les corps gras par la valeur des indices de l'extrait éthéré sont entachées d'erreur. Rien ne permet, en effet, d'affirmer a priori que les réactifs employés restent inactifs vis-à-vis des impuretés qui voisinent à côté des corps gras dans l'extrait éthéré. Et par conséquent, ici encore, les valeurs rapportées dans notre étude devront être revisées ; les déterminations nouvelles devront être faites non sur un extrait éthéré brut, mais sur un mélange d'acides gras débarrassés de toute impureté. C'est sous réserve de cette critique que nous allons maintenant examiner les travaux des chercheurs préoccupés de la physiologie végétale des graisses.