Théorème de Rolle dans le cas complexe . A. Définition de AzP(X).

Théorème de Rolle dans le cas complexe .
Dans ce problème on se propose de prouver l’analogue complexe suivant
du théorème de Rolle :
Théorème 1. Soient aet bdeux nombres complexes distincts et nun entier
>2.Soit P(X)C[X]un polynôme de degré ntel que P(a) = P(b). Le
polynôme dérivé P0(X)de Ppossède alors au moins un zéro z0(ie P0(z0) = 0)
dans le disque
Da,b;n=nzC;|za+b
2|6Rn(a, b)o,
Rn(a, b) = |ab|
2
cos(π
n)
sin(π
n).
Soit P(X) =
N
X
l=0
ulXlC[X],le polynôme dérivé P0(X)de P(X), est
donné par :
P0(X) =
N1
X
l=0
ul+1(l+ 1)Xl.
Pour k∈ {0, . . . , n},n
kdésigne le coefficient binomial n!
(nk)! k!.
A. Définition de AzP(X).
On note Cn[X]l’espace vectoriel complexe des polynômes à coefficients
complexes de degré inférieur ou égal à n. Soit PCn[X]et zC.On définit
le polynôme AzPC[X]par la formule :
AzP(X)=(zX)P0(X) + nP (X).
Cette définition de Azdépend donc de l’espace de départ Cn[X].
1) Vérifier que Azdéfinit une application linéaire de Cn[X]vers Cn1[X].
2) Soient z1, z2Cet PCn[X]. Prouver que :
Az1Az2P(X) = Az2Az1P(X),
où dans la composition Az1Az2(du membre de gauche), Az2est vu
comme application de Cn[X]vers Cn1[X]et Az1est vu comme ap-
plication de Cn1[X]vers Cn2[X]. Pareillement, dans la composition
2
Az2Az1(du membre de droite), Az1est vu comme application de
Cn[X]vers Cn1[X]et Az2est vu comme application de Cn1[X]vers
Cn2[X].
3) Pour zC, déterminer l’ensemble des PCn[X]tels que AzP(X)soit
le polynôme nul. (On pourra utiliser la famille formée par les polynômes
(Xz)k,06k6n). Déterminer alors l’image de l’application
Az:Cn[X]7→ Cn1[X].
4) Soit zC.Déterminer les valeurs propres et sous espaces propres de
l’endomorphisme c
Azde Cn[X]défini par :
PCn[X],c
Az(P)(X) = (zX)P0(X) + nP (X).
Montrer que c
Azest diagonalisable.
5) On conserve les notations de la question précédente. Soit Eun endo-
morphisme de Cn[X]commutant avec c
Az. Montrer qu’il existe Q
Cn[X]tel que Q(c
Az) = E. (On pourra utiliser un polynôme associé à
une interpolation de Lagrange convenable).
B. Définition de δξ.
On considère la bijection f:
f:C\ {0} −C\ {0}
zC\ {0} 7→ 1
z=f(z)
On se place dans le plan euclidien R2identifié à C.On désignera par C
un cercle (de centre z0et de rayon Rnon nul) de C:
C={zC,|zz0|=R}.
On notera respectivement Cet C+l’intérieur géométrique et l’extérieur
géométrique de C. Plus précisément :
C={zC,|zz0|< R},C+={zC,|zz0|> R}.
6) Soit Cun cercle de centre z0et de rayon R > 0tel que l’origine 0
appartient à C+.On pose z0=rer]R, +[et αR.Prouver
que f(C)est un cercle dont on précisera le centre et le rayon en fonction
de r, α, R. Vérifier en outre que l’origine 0appartient à f(C)+.(On
pourra partir de
(zz0)(zz0) = zz z0zzz0+z0z0=R2.)
3
7) On conserve les hypothèses et notations de la question précédente.
Prouver que f(C) = f(C).C’est à dire que ftransforme l’intérieur
du cercle Cen la totalité de l’intérieur du cercle f(C)(on pourra utili-
ser le fait admis suivant. Un point ude C\ {0}appartient à Csi et
seulement si la demi-droite Duissue de 0et passant par urencontre C
en deux points distincts A, B tels que uappartient au segment ouvert
]A, B[. On pourra alors considérer f(Du)).
Soient z1,· · · , znC, non nécessairement deux à deux distincts.
Soit ξC\ {zi, i ∈ {1,· · · , n}} tel que 1
n
n
X
i=1
1
ziξest non nul. On
considère alors le nombre complexe δξdéfini par
1
δξξ=1
n
n
X
i=1
1
ziξ.(1)
8) Soit Cun cercle tel que {zi, i ∈ {1,· · · , n}} ⊂ C.Montrer que si
l’origine 0appartient à C+alors δ0est bien défini et appartient à C
(on pourra commencer par prouver que 1
n
n
X
i=0
f(zi)appartient à f(C)).
9) Soit Cun cercle tel que {zi, i ∈ {1,· · · , n}} ⊂ C.Montrer que si
ξ∈ C+alors δξest bien défini et appartient à C.
C. Condition d’apolarité.
Dans cette partie, z1,· · · , zndésigneront nnombres complexes non né-
cessairement deux à deux distincts.
10) Soit P(X) =
n
Y
i=1
(Xzi)un polynôme de Cn[X]et
ξC\ {zi, i ∈ {1,· · · , n}}.
Exprimer P0(ξ)
P(ξ)en fonction des 1
ξzi
(1 6i6n).En déduire que si
P0(ξ)est non nul alors
δξ=ξnP(ξ)
P0(ξ)
δξest défini par (1).
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11) Soit P(X) =
n
Y
i=1
(Xzi)C[X]et zC\ {zi, i ∈ {1,· · · , n}}.
Montrer que l’ensemble des zéros ξCde AzP(X)est la réunion des
deux ensembles suivants :
{zi,16i6n, P 0(zi)=0}.
{ξC\ {zi, i ∈ {1,· · · , n}}, δξ=z},δξest défini par (1).
12) On conserve les notations de la question précédente. Montrer que
z=1
n
n
X
j=1
zj
si et seulement si le degré de AzP(X)est strictement inférieur à n1.
13) On considère le polynôme P(X) =
n
Y
i=1
(Xzi)et zC.On suppose
qu’il existe un cercle C1tel que {zi, i ∈ {1,· · · , n}} ⊂ C
1et
z∈ C1∪ C+
1. Prouver alors que AzP(X)est exactement de degré n1.
Puis prouver que les n1zéros de AzP(X)(en comptant les multi-
plicités) appartiennent tous à C
1(on pourra utiliser les questions 9 et
11).
On considère deux polynômes de C[X]de degré n,
P(X) = u
n
Y
i=1
(Xzi),et Q(X) = v
n
Y
i=1
(Xz0
i),
u, v Cet zi, z0
idésignent respectivement les zéros de P(X)et
Q(X).
On dira que Pest apolaire par rapport à Qsi Az0
1Az0
2· · · Az0
nP(X) = 0.
Quand on écrit Az0
1Az0
2· · · Az0
ndans cet ordre on utilise la convention
décrite dans la question 2. Plus précisément, Az0
nest vu comme ap-
plication de Cn[X]vers Cn1[X],Az0
n1est vu comme application de
Cn1[X]vers Cn2[X],. . .,Az0
1est vu comme application de C1[X]vers
C.Ainsi Az0
1Az0
2· · · Az0
nP(X)est une constante.
14) On suppose que Pest apolaire par rapport à Q. Montrer que si Cest un
cercle tel que {zi, i ∈ {1,· · · , n}} ⊂ Calors il existe i∈ {1,· · · , n}
tel que z0
i∈ C(on utilisera la question précédente).
Dans la suite, on fixe a, b deux points distincts de C.
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15) Montrer qu’il existe b0,· · · , bn1Cque l’on calculera, tels que pour
tout polynôme du type
T(X) = a0+n1
1a1X+· · · +n1
n2an2Xn2+an1Xn1,
on ait R1
0T(a+t(ba))dt =
a0bn1n1
1a1bn2+n1
2a2bn3+· · · + (1)n1an1b0.
Avec les notations de la question précédente, on fixe nun entier supé-
rieur ou égal à deux et on pose
∆(X) = b0+n1
1b1X+· · · +n1
n2bn2Xn2+bn1Xn1.
16) Montrer que ∆(X) = Cn(Xa)n(Xb)nCnest une constante
non nulle que l’on calculera.
Soit P(X)Cn[X]de degré n>2tel que P(a) = P(b).On écrit
P0(X) = a0+n1
1a1X+· · · +n1
n2an2Xn2+an1Xn1.
On désigne par t1, t2, . . . , tn1les zéros (comptés avec multiplicité) de
P0(X).On admet que la constante (1)n1an1
(n1)! At1At2. . . Atn1∆(X)
est égale à :
a0bn1n1
1a1bn2+n1
2a2bn3+· · · + (1)n1an1b0.
17) Montrer que ∆(X)est apolaire par rapport à P0(X)(on pourra utiliser
la question 15). En déduire alors le Théorème 1 (on pourra appliquer
la question 14).
Fin du problème
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