exerce la totalité des pouvoirs dont il est investi car souveraineté « inaliénable,
impartageable, incommunicable » d’après Jean Bodin.
Ces 2 théories sont liées, surtout dans le cas français, mais reste intrinsèquement dissociées
car, plus tard, avec la séparation des pouvoirs et la notion d’Etat de droit ces 2 éléments de
souveraineté devront être dissocié.
SI l’Etat a existé dans presque toutes les civilisations mais le modèle européen de l’Etat avec
ses 2 caractéristiques est particulier de part sa construction par le droit.
La monarchie assoie l’Etat car le régime ne pas se dissocier totalement d’une personne
physique (comme ce sera le cas avec la République plus tard). L’Etat s’affirme dans un milieu
hostile où seule l’Eglise est une institution cohérente avec des règles particulières : le célibat
évite la patrimonialisation et renforce l’institution.
Il aura fallu le traité de Troyes par Charles VI qui cède le trône de France au Roi d’Angleterre
pour affirmer l’inaliénabilité de la souveraineté et la non patrimonialité de la Couronne :
l’Etat n’a pas d’héritier mais un successeur (car il s’agit d’une succession de droit public, non
d’un héritage de droit privé)
Le Traité de Troyes a été examiné par le Parlement de Paris c.-à-d. une cour de justice
supérieure qui rendait, au nom du roi, la justice suprême et enregistrait la volonté royale (=
Conseil d’Etat + Cour de Cassation)
Cette Constitution coutumière s’exprime au XVIème siècle par la dernière grande loi
fondamentale du royaume : la loi de catholicité du Roi. La question de la succession pose à
nouveau et amène Henri de Navarre à succéder à Henri III. Henri IV décide donc de se
convertir réaffirmant le principe de catholicité du Roi pour épouser la religion majoritaire de
ses sujets.
C’est là le début de la monarchie de droit divin : « Tout pouvoir vient de Dieu » et c’est en
contestant le rôle de la religion de la société que les penseurs de la Modernité contesteront
la monarchie absolue.
La France est le pays qui ira le plus loin pour articuler la souveraineté et la notion d’Etat avec
la théorie de l’union mystique du Roi et de la Couronne. Après avoir distingué, ces 2
éléments, les juristes considèrent que le pouvoir naît de leur association. C’est pourquoi les
institutions françaises seront l’incarnation même de la monarchie : lorsque le Roi se
heurtera à des contre-pouvoirs (les parlements ou Etats Généraux du Royaume), il
réaffirmera sa souveraineté dans des luttes incessantes avec ces assemblées.
La France est devenue pleinement républicaine car elle ne pouvait évincée une monarchie
extraordinairement enracinée que par une rupture radicale.
A l’opposé, en Angleterre, dès le XIVème siècle, on effectue la même distinction entre les 2
éléments de la souveraineté mais très tôt on distingue clairement le Roi et son pouvoir