La chirurgie du cancer du sein en 2015: minimale invasive ? Dr. Oberweis D. La chirurgie actuelle ( 2015 ) du cancer du sein -La (les) mastectomie (s) -La chirurgie conservatrice - oncoplastique - l’ exérèse ganglionnaire :curage axillaire et exérèse du (des) sentinelle (GS) - l’ axillary reverse mapping ( ARM) : apport de la technique dans la prise en charge du cancer du sein Chirurgie et cancer du sein 2015-Mastectomie J. L. Madden, S. Kandalaft, and R. A. Bourque, “Modified radical mastectomy,” Annals of Surgery, vol. 175, no. 5, pp. 624–634, 1972. J.L.MADDEN - 1965 W.S. HALSTED 1907 « mastectomie radicale élargie » D.H.PATEY 1948 « mastectomie radicale » mastectomie radicale élargie selon Halsted mastectomie radicale élargie selon Halsted - glande avec peau et PAM - grand pectoral - Petit pectoral - gglions ≥ niveau III berg - Variantes +++ : côtes et gglions mammaires internes - Lymphoedèmes ! - Lymphocèles – collections ! - neuropathies - névralgies! - dysesthésies ! -↓ mobilité épaule et membre - esthétique ! mastectomie type Patey modifiée par Madden - Grand et petit pectoral sont laissés en place - Curage au niveau II de Berg - → réduction notable des séquelles - → même survie globale au final La mastectomie monobloc La mastectomie sous cutanée • Cas particulier : on laisse l’ étui cutané +/- la PAM • Réservée au mastectomie prophylactique ( BRCA 1-2 … et/ou haut risque ( in situ strict) • Avec reconstruction immédiate ( prothèse) • Cfr chir. plastique La chirurgie non conservatrice: quid en 2015 ? La mammectomie devrait devenir l’exception. Elle est réservée : Aux volumineuses tumeurs devenues rares. A certaines formes multifocales. A certaines formes histologiques ( Carcinome in situ….) Aux récidives locales. 23 NSABP B-06 De la mastectomie au traitement conservateur Fisher et al NEJM 2002 1851 femmes 25 ans de suivi Stade I ou II Inf a 40mm Traitement conservateur et CA Traitement conservateur et CA et irradiation post-opératoire à 50 Gy Mastectomie CA Si Ganglions positifs. Chimiothérapie(Melphalan 5FU) 36% RO négatif NSABP B-06 De la mastectomie au traitement conservateur Chirurgie conservatrice (1) Quadrantectomie Tumorectomie Veronesi EurJ Cancer Clin Oncol1986,22(9):1085-9 Chirurgie conservatrice (2) INCISIONS ? -Tumeur proche de la PAM :Hemiareolaires - Au niveau des quadrants superieurs : ●Arciformes para-areolaires ●Rectilignes horizontales - Au niveau des quadrants inferieurs : ● Radiaires Chirurgie conservatrice (3) Impératifs : • Marge (-) , ≥ 2 mm ?... • Volume tumoral/sein ≤ ¼ • Radiothérapie adjuvante! • Esthétique ? Contre-indications: • Marge (+) = reprise • Volume tumoral/sein > ⅓ • ATCD de radiothérapie • Maladie Multicentrique - • Rem: chimio.néo-adjuvante ? clips repérage ! ≥ 2 foyers tumorals dans 2 quadrants microCa++ « maligne » diffusément répartie • BRCA 1-2 et/ou … • Grossesse ! Chirurgie conservatrice (4) En pratique : Dilemne de la chir. Conservatrice: • • • • Au final Marge saine svp ! Ré-intervention … Excision large … Pas de compromis sur le Résultat esthétique ? ↔ limitation dans le volume d’ exérèse ? Vraiment ? • • • • 10 à 40 % de marge non saine ! 20 à 60% de ré-intervention ↓ taux de 2eme et ≥ 3éme chir. Chir oncologique d’ abord mais: • ↔ recours au technique de chir. plastique ! = Chirurgie oncoplastique Chirurgie oncoplastique (Ex.) Symétrisation? Chirurgie oncoplastique (4) Le traitement chirurgical conservateur « classique » associe : L’exérèse de la lésion en ménageant une marge de sécurité mais aussi Un curage axillaire (C.A) emportant entre 10 et 15 ganglions. Cette technique est restée longtemps le « gold standard « après l’abandon de la mammectomie de principe à la fin des années 1970. 44 Le curage axillaire classique : pourquoi? • • • • • • Le label de standard reste dévolu au curage ganglionnaire des étages I et II de Berg sur les bases suivantes : – apport au contrôle tumoral local (récidive de 1 à 3% selon les séries après curage contre 17.8 % si pas de curage) et absence de démonstration d’une validité alternative supérieure de la radiothérapie – tendance à l’amélioration de la survie globale, sans toutefois de niveau de preuve de qualité méthodologique indiscutable – reconnaissance pronostique de premier rang comme marqueur de maladie métastatique potentielle à la base des arbres décisionnels des protocoles thérapeutiques . [] Fisher B, Bauer M,Wickerman DL et al. Relation of number of positive axillary nodes to the prognosis of patients with primary breast cancer.An NSABP update. Cancer 1983;52:12551-7 [] Krag D, Single RM. Breast cancer survival according to number of nodes removed. Ann Surg Oncol 2003;10:1152-9. Le curage axillaire classique Atteints ds 22 % des cas mais isolément < 5% Le curage axillaire classique: qu’ est ce ? ●Actuellement un curage axillaire classique est reconnu valable quand le nombre de ganglions prélevé est supérieur à 10 ( ≥ 11 ) . ●un curage axillaire classique correct impose que les gglions soient prélevés au Niveau de Berg ≤ II car…représentatif: ● atteinte gglionnaire lorsqu ‘ elle existe se fait de façon séquentielle du niveau I au II puis au III ● Probabilité d’ atteinte du niveau I seul = 58 % , II seul =22 % et III de façon isolée = 3% ●probabilité d’ atteinte des 3 niveaux en même temps : 16 % 47 Malgré ces éléments essentiels en faveur du curage axillaire classique C.A : il est et reste controversé. Il est en effet souvent inutile avec une morbidité précoce et tardive non négligeable. 49 Le curage axillaire est souvent inutile (1) • Le risque d’invasion ganglionnaire décroît avec la taille de la tumeur primitive ( 18 % si ≤ 2 cm – 36 % si >2 et ≤ 5 cm). • Grâce au dépistage du cancer du sein, les tumeurs à traiter sont de plus en plus petites avec des risques d’invasion ganglionnaire faibles. • Actuellement ( 2015 ) : jusqu ‘ à 75 % des C.A sont histologiquemment (-)? 50 C.A : MORBIDITE • LYMPHOEDEME & SEQUELLES FONCTIONNELLES : 8 à 40% (axillary leg syndrom !! ) ; persistant ! • D’autres complications précoces disparaissent parfois avec le temps ( 3 à 6 mois ): -Douleurs : 15 à 30%. -Troubles sensitifs : 20 à 50%. - séromes , à ponctionner : 25 à 50 %! 53 C.A : LYMPHOEDEME • Le risque de lymphoedème augmente avec le nombre de ganglions prélevés. • Or actuellement un curage axillaire est reconnu valable quand le nombre de ganglions prélevé est supérieur à 10. • Le risque de lymphoedème du membre supérieur passe de 9% pour un curage à moins de 10 ganglions à plus de 29% si ce nombre est supérieur à 10. 54 C.A : par quoi le remplacer ? Le Principe Du Ganglion Sentinelle Suspecté au début du 20ème siècle 1959 GS pour la parotide(Gould) 1977 GS pour la verge (Cabanas) 1990 lymphoscintigraphie pour le mélanome 1991 GS repéré au bleu (Giuliano) 1992 GS repéré par isotopes sur le mélanome (Morton) 1993 GS repéré par isotopes sur le sein (Krag) Le ganglion sentinelle est le premier ganglion atteint du territoire lymphatique de drainage d’une tumeur : s’ il n’ est pas atteint , la probabilité d’ atteinte des autres gglions régionaux est mince , voire nulle …(?) Traitement Chirurgie Axillaire ● NSABP B-04 : survie globale (≠récidive loco-régionale )non influencée par le curage axillaire seul ● NSABP B-32 : Etude randomisée de phase III •GS vs GS → CA chez 4000 patientes pN0 clinique •CA dans le bras GS si N macroscopiquement envahi •84% de tumeurs de taille ≤ 20 mm Actualisation à 10 ans ( fin 2013 ) mais encore en cours NSABP B-32 Du CA au Ganglion Sentinelle Krag et al Lancet Oncol 2010 Patientes cliniquement N (-) GS plus CA GS NSABP B-32 Du CA au Ganglion Sentinelle Krag et al Lancet Oncol 2010 5611 femmes 95 mois de suivi (moyenne) CA vs GS +/- CA → Aucune différence en termes de SG et de DFS Les techniques de repérages 1 • Colorimétrique – Injection de bleu isosulphan 1% (Bleu patenté V) 2cc – Péri aréolaire* ou péri tumorale ° – Massage 7 à 10 mn – Peu coûteuse – Extemporanée associée possible – Seuil de détection 65 à 85% Le ganglion sentinelle (GS) Rôle des valvules anti-reflux Les techniques de repérages 3 Repérage radio-isotopique Injection de sulfure de Rhénium marqué au technétium 99 Lympho scintigraphie et repères cutanés 2 à 22H Plus coûteuse ( 300€) Seuil de détection 95% Les techniques de repérages 4 Repérage combiné - allie les 2 méthodes - limite les faux négatifs - Seuil de détection 95 à 97% - aussi facile à réaliser Les techniques de repérages 2 Les techniques de repérages 5 C.A : le gglion sentinelle Indications • Tailles tumorales < 15 à 20 mm • C I S de grade 3 et > 2.5 cm • DG histologique pré opératoire Contre indications Tumeurs plurifocales ??? Seins multi opérés ?? N+ clinique chimiothérapie néo adjuvante Grossesse??? Avantages de la Biopsie du GS • Temps opératoire raccourci • Durée de séjour de 24 à 48 heures / 4 à 7 jours dans la C.A. • Réduction de la morbidité (séquelles et complications (lymphoedème ,…) • Moindre coût ? ( Sonde de détection 15.000 à 23.000 euros) 71 C.A par gglion sentinelle : morbidité? (Ex.) Ganglion sentinelle SABCS 2004 – D’après Mansel RE. et al., Cardiff, Grande-Bretagne, abstract 18 actualisé • • Analyse multicentrique de 1 031 patientes randomisées de 1999 à 2003 entre BGS (515) ou CA (516) Le taux de p N+ est comparable : BGS : 24,5 % CA : 23,8 % Résultats à 6 mois en ITT BGS CA p Lymphœdème 4% 17 % < 0,001 Déficit sensitif 14 % 37 % < 0,0001 Durée d’hospitalisation 41 % 54 % < 0,001 Infections post-opératoire 11 % 15 % 0,05 Récupération de la motricité 93 % 96 % < 0,001 77 ARM : axillary reverse mapping Deux schémas de circulation lymphatique pour le sein = gglions sentinelles différents , un 3 eme en plus ? ARM : axillary reverse mapping Drainage lymphatique du M, sup. ≠ du sein !? Différentier les 2 drainage !? Point de rencontre possible !? ARM : axillary reverse mapping Vert d’ indocyanine,… très technique Bleu patent , persistant … AXILLARY REVERSE MAPPING IN BREAST CANCER: A SYSTEMATIC REVIEW AHMED M, 1,2* Rubio IT, 3 Kovacs T, 2 Klimberg VS, 4 Douek M. 1,2 1 Research Oncology, Division of Cancer Studies, King’s College London, London SE1 9RT, UK. 2 Department of Breast Surgery, Guy’s and St Thomas’ NHS Foundation Trust, London, SE1 9RT, UK. 3 Breast Surgical Unit, Breast Cancer Centre, Hospital Universitario Vall d’Hebron 119-129, 08035 Barcelona, Spain. 4 Rockefeller Cancer Institute, University of Arkansas for Medical Sciences, Little Rock, AR 72212, USA. Background: Axillary reverse mapping (ARM) assesses the lymphatic drainage of the arm simultaneously with that of the breast to enable preservation of the arm lymphatics during axillary surgery for breast cancer. It has been suggested that the preservation of the arm lymphatics and their draining lymph nodes may prevent lymphoedema, but that this may compromise the oncological treatment. Our aim was to systematically review the oncological and lymphoedema related outcomes of ARM in breast cancer. Materials And Methods: PubMed, Embase and the Cochrane Library were systematically searched in January 2015 for studies that addressed the use of ARM during axillary surgery in breast cancer. Studies were deemed eligible if they performed ARM during sentinel node biopsy (SNB) or axillary node clearance (ANC) for breast cancer in prospective studies of >50 patients, whilst conducting assessment of lymphoedema and oncological outcomes and a minimum of 6 months follow-up. Results: A total of 7 studies reported data on ARM in 904 patients undergoing axillary surgery for breast cancer. The lymphoedema incidence ranged between 0% and 5.7% during ARM assisted SNB and 4% to 14% during ARM lymphatic preservation at ANC. Crossover nodes were identified in between 0% and 9.6% of patients and metastases were identified in between 0% to 20% of these patients. ARM nodes could not be preserved due to their close proximity to the sentinel node or clinically suspicious features in between 11.1% to 17.5% of patients with ARM nodes identified and metastases were consequently found in 0% to 18.5% of these patients. Conclusions: ARM is able to achieve low lymphoedema rates but the risk of metastases in crossover nodes and clinically suspicious ARM nodes or those in close proximity to an involved sentinel node warrants their excision for oncological safety. Randomised controlled trials with adequate follow-up are needed to formally evaluate these outcomes. The clinical relevance of axillary reverse mapping (ARM): study protocol for a randomized controlled trial Elisabeth G Klompenhouwer1, Paul D Gobardhan2*, Martinus A Beek2, Adri C Voogd3,4,5,6 and Ernest JT Luiten2 Klompenhouwer et al. Trials 2013, 14:111 http://www.trialsjournal.com/content/14/1/11 1