Le compositeur confie en outre Iokanaan à un baryton de type héroïque
(Heldenbariton*): voix puissante et grave tout à la fois, mobile, pouvant aisément se
mouvoir également dans des tessitures plus aigues. Ne serait-ce pas pour souligner
Iokanaan, à la fois terrible et séduisant ?« Est-ce un vieillard ? »
demande Salomé dans la scène 2 : « »,
répond le premier soldat.
distribue en effet ce rôle à un ténor de caractère (Charaktertenor
plutôt à une voix grave pour caractériser un souverain, qui plus est
peut-être une manière, de la part de Strauss, de souligner
tétraque. (A vrai dire, Strauss en fait presque un personnage comique, voire ridicule.)
Hérode ne sait visiblement pas choisir, ni à quel saint se vouer: il fait emprisonner
Iokanaan
convictions religieuses. Il épouse sa belle-belle-filleAu fond, il
inadapté et tout à fait infantile.
* Cf. Rudolf KLEIBER, Wulf KONOLD et Robert MATKA, Handbuch der Oper, München, Bärenreiter,
Deutscher Taschenbuch Verlag, 2002.
NB: Cet ouvrage, qui est une référence en la matière, propose non moins de 7 «étiquettes» pour
Lyrischer
Koloratursopran, Dramatischer Koloratursopran, Lyrischer Sopran, Jugendlich-dramatischer Sopran,
Dramatischer Sopran, Charaktersopran.