Richard Strauss (1864-1949)
Compositeur
Richard Strauss naît en 1864 à Munich. Dès la petite enfance Richard Strauss est destiné à devenir musicien. Son
père, d’abord premier corniste au théâtre de la Cour à Munich, puis en poste comme musicien de la Chambre du
roi de Bavière, crée un contexte musical propice. À l’âge de 4 ans, il reçoit ses premières leçons de piano. À 6 ans,
il commence à apprendre le violon. Influencé par le caractère conservateur et anti-wagnerien de son père, Richard
Strauss découvre la musique par l’étude des œuvres des classiques allemands ainsi que des premiers romantiques, tels
Schumann (1810-1856) et Mendelssohn (1809-1847). Sa mère Josephine Pschorr joue aussi un rôle dans son éducation
musicale en l’emmenant aux concerts et spectacles d’opéra. Au lycée, il suit dès 1875 des cours de composition et
d’instrumentation avec Fr. W. Meyer, chef d’orchestre à la cour. En 1881, il compose sa Symphonie en ré mineur. La
même année, il publie son premier opus, Festmarsch pour grand orchestre, composée vers 1876. En 1882, il entre à
l’Université de Munich pour y suivre des études de philosophie, d’esthétique et d’histoire de l’art.
Richard Strauss découvre véritablement la modernité des œuvres de Liszt (1811-1886) et Wagner (1813-1883) en
devenant le chef de l’orchestre de Meiningen, qu’il dirige de 1883 à 1886. Il s’y lie d’amitié avec le premier violon
Alexander Ritter, un familier des cercles lisztiens. Après son premier voyage en Italie en 1886, il obtient le poste de
troisième chef d’orchestre à l’Opéra de Munich et compose ses premiers poèmes symphoniques : Aus Italien (opus
16) et Don Juan (opus 20). Par la suite, il composera Don Juan (1889), Mort et transfiguration (1890) et Ainsi parlait
Zarathoustra (1896).
Il se marie en 1894 avec Pauline de Ahna, soprano, ce qui peut expliquer sa prédilection pour ce registre vocal
dans ses compositions futures. Il se consacre par la suite à l’opéra. Strauss connaît notamment un succès éclatant
grâce à Salomé en 1905, drame en un acte d’après la pièce d’Oscar Wilde.
En 1900, sa rencontre avec Hugo von Hofmannsthal, écrivain, poète et dramaturge autrichien (1874-1929), marque
un tournant décisif dans la carrière du compositeur. Avec ce librettiste, Richard Strauss crée ses plus grands opéras :
Elektra, Le Chevalier à la Rose, Ariane à Naxos, La Femme sans ombre, Hélène d’Égypte, Arabella.
Après la mort de Hofmannsthal, il traverse un passage à vide en matière de création. Il fait alors appel à Stefan Zweig
qui signe en 1931 le livret de La Femme silencieuse. Le contexte politique influence aussi les choix de Strauss. Après la
montée du nazisme en Allemagne, il devient en 1933 le Président de la Reichsmusikkammer (Chambre de Musique du
Reich) dans le but de préserver la musique allemande, alors fortement influencée par la politique artistique qu’il juge
néfaste. À la fin de sa vie, il complètera son œuvre par Métamorphoses, destinée à 23 cordes solistes (1945).
Une anecdote : le compositeur s’éteint le 8 septembre 1949 à Garmisch-Partenkirchen, une petite ville de Bavière.
Lors de ses funérailles, Georg Solti dirigea le trio final du Chevalier à la rose.