2 FICHE MÉTHODE POUR L’ALGÈBRE LINÉAIRE EN L1
1.2. La stabilité par combinaisons linéaires. Une fois que l’on a vérifié que 0 ∈F, il
reste à étudier la stabilité par combinaisons linéaires.
La méthode traditionnelle consiste à le faire à la main, c’est à dire prendre deux vecteurs
quelconques uet vdans F, deux scalaires λet µquelconques dans Ret montrer que
la combinaison linéaire λu+µvest dans F. Le début de votre démonstration sera donc
toujours
“Soient u,v∈F, soient λ,µ∈R, montrons que λu+µv∈F...”
Exemple. E =R2,F={(x,y)∈R2;y=x}. Montrons que Fest un sous espace vectoriel.
0= (0,0)∈F, donc Fest non vide. Soient u= (x,y),v= (x0,y0)∈F. Soient λ,µ∈R.
Montrons que λu+µv∈F. On a λu+µv= (λx+µx0,λy+µy0). Comme x=yet x0=y0,
alors λx+µx0=λy+µy0donc λu+µv∈F. Ainsi Fest un sous espace vectoriel de E.
Si au cours de votre démonstration, quelquechose coince, il est possible que Fne soit pas
un sous espace vectoriel. Dans ce cas, il faut le montrer RIGOUREUSEMENT. Vous devez
expliciter deux vecteurs uet vde Ftels que u+v/∈Fou bien un vecteur u∈Fet un scalaire
λ∈Rtels que λu/∈F.
Exemple. E =R,F=Z. On a bien 0 ∈F. L’ensemble Fest stable pour l’addition (la
somme de deux entiers est un entier), mais Fn’est pas stable pour la multiplication par un
scalaire. En effet, le nombre 1 appartient à F, tandis que 1/2·1=1/2 n’appartient pas à F.
Il y a d’autres méthodes pour montrer qu’un ensemble est stable par combinaisons linéaires,
mais elles utilisent les applications linéaires (ce qui suppose donc de savoir montrer qu’une
application est linéaire).
Exemple. Le noyau d’une application linéaire est un sous espace vectoriel. L’image d’un
sous espace vectoriel par une application linéaire est un sous espace vectoriel.
2. ETUDIER LA LIBERTÉ D’UNE FAMILLE DE VECTEURS
Soit Eun espace vectoriel sur R. Soit L={u1,u2,...,up}une famille de pvecteurs de E.
Définition 2.1. La famille Lest dite libre si
∀λ1,...,λp∈R,(λ1u1+··· +λpup=0)⇒(λ1=··· =λp=0).
2.1. Cas général. Pour étudier la liberté d’une famille de vecteurs, on commence donc
par
“Soient λ1,...,λp∈R, tels que λ1u1+··· +λpup=0, . . .”
Dans les cas où les vecteurs vivent dans Rn, l’écriture ci dessus aboutit à un système li-
néaire. Vous devez donc résoudre le système ou du moins étudier l’ensemble de ses solu-
tions. Les inconnues du systèmes sont λ1,...,λp.
(1) Si le système admet 0 = (0,...,0)comme unique solution, la famille est libre.
(2) Si le système admet des solutions multiples (une droite, un plan, etc.), la famille
n’est pas libre (on dit qu’elle est liée).
2.2. Un cas simple : pvecteurs dans Rnavec n<p.Si une famille de pvecteurs est
libre, l’espace qu’elle engendre est de dimension p. Mais Rnest de dimension n, la famille
ne peut donc pas être libre dans ce cas.
Exemple. Une famille de trois vecteurs dans R2est liée. Une famille de quatre vecteurs
dans R3est liée.